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Erika Morini

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Erika Morini
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Erika Morini au début des années .
Biographie
Naissance
Décès
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Genre artistique

Erika Morini (Vienne, New York, ) est une violoniste américaine, autrichienne de naissance.

Erika Morini naît dans une famille juive installée à Vienne. La mère d'Erika est Malka Morini née Weissmann et son père, Oscar Morini (à l'origine appelé Oser ou Ojser Morgenstern) sont tous deux natifs de Tchernivtsi en Bucovine, alors partie de l'Empire austro-hongrois. Les six frères et sœurs d'Erika sont tous artistes ou dans le domaine : sa sœur Alice Morini, pianiste avec qui elle joue en concert ; Stella est violoniste ; Haydee est danseuse ; Frank, marchand d'art ; Albert (né en 1902), pianiste et organisateur de concerts. Son cousin, Louis Morris (changé pour Ellis Island), est clarinettiste dans la troupe de John Philip Sousa entre 1907 et 1921.

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La jeune artiste, enfant prodige, en 1917.

Elle reçoit sa première éducation musicale de son père – qui est directeur de son école de musique dans la capitale impériale et élève de Jakob Grün et Joseph Joachim[1] – dès que ses parents découvrent que, quand elle assiste aux leçons données par son père, elle peut chanter la bonne note et même la jouer sur le clavier du piano. Elle est un cas de remarquable précocité. À cinq ans, elle joue pour l'empereur François-Joseph, lors d'une fête et se fait offrir une poupée en récompense. Elle poursuit ses études avec Otakar Ševčík[2] au conservatoire de Vienne dès ses huit ans – c'est la première femme à y étudier le violon[3] – et en privé avec Jakob Grün, ainsi qu'avec Alma Rosé et Adolf Busch[1]. Plus tard, elle dira « je suis un mélange… Mon bras droit inclinant vers Joachim et ma main gauche vers Ševčík » résumant son apprentissage technique avec ses principaux formateurs : son père et Ševčík[1].

Quand elle effectue ses premières prestations en à Vienne dans Mozart, puis avec l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction d'Arthur Nikisch en . Elle a décrit ce concert comme « l'expérience la plus importante de ma vie ». Les critiques ne font aucune remarque sur sa jeunesse, mais parlent d'elle comme la plus célèbre de la jeune génération de violonistes. Elle joue pour la première fois avec Wilhelm Furtwängler le et l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Concerto pour violon de Tchaïkovski.

Lorsqu'elle donne ses premiers concerts américains, âgée de 17 ans, au Carnegie Hall de New York () sous la direction d'Artur Bodanzky, il s'agit de l'une des sensations musicales de l'année, et dès lors, elle joue souvent aux États-Unis, tant en récital qu'avec les grands orchestres. Peu après son concert new-yorkais elle joue sur un violon Guadagnini qui lui est légué par la volonté testamentaire de Maud Powel. En Morini effectue son premier enregistrement pour le label Victor Talking Machine Company à Camden, New Jersey, accompagnée par sa sœur Alice au piano. Après trois années en Amérique, elle fait sa première tournée à Londres en .

En , le père d'Erika Morini achète pour sa fille le Stradivarius Davidoff-Morini[4],[5].

En elle épouse Felice Siracusano, un bijoutier italien. Après , elle s'installe à New York et modifie son prénom pour Erica.

En , elle quitte Vienne pour Budapest, puis émigre aux États-Unis avec son mari et est naturalisée en . Elle ne retourne en Autriche qu'en . Sur le navire qui traversait l'océan entre l'Europe et New York, Erika et son cousin Louis jouent ensemble violon et clarinette pour les passagers de première classe. En raison de leur popularité, ils ont été autorisés à y rester.

Elle enseigne en cours privés au Mannes College of Music de New York.

En , Pablo Casals – qui l'avait entendue aux États-Unis lors de son séjour dans les années 1920 – l'invite au festival de Perpignan, où elle joue Mozart sous sa direction. Ensuite elle fonde un duo avec Rudolf Firkusny avec qui elle enregistre des sonates de Mozart, Beethoven, Brahms et Franck.

En elle s'associe à Isaac Stern, Zino Francescatti et Nathan Milstein pour un concert de célébration dédié à Fritz Kreisler, au Carnegie Hall. Morini prend sa retraite en 1976 et ne retouche jamais le violon.

Malade du coeur, Erika Morini est hospitalisée à la fin de l'année . En octobre, le Stradivarius Davidoff-Morini ainsi que des peintures, des lettres, ses partitions avec doigtés et d'autres notes importantes sont volés dans son appartement de New York pendant cette hospitalisation. Ses proches ne la mettent pas au courant du vol. Elle meurt quelques jours plus tard à la fin du mois[5],[6].

Erika Morini était la dernière artiste vivante ayant enregistré pour le label Red Seal de la firme Victor Talking Machine Company. Quatre mois après sa mort, le journal The Strad la décrit comme « la violoniste femme la plus envoûtante de ce siècle ».

Elle est particulièrement admirée pour ses interprétations du répertoire, et tout spécialement les concertos de Louis Spohr, dont elle a contribué à la popularité. Elle a également joué et enregistré les grands concertos de Mozart, Beethoven, Brahms et Tchaikovsky[3].

Erika Morini a été honorée par nombre de prix et récompenses. Elle a été faite docteur honoris causa du Smith College, Massachusetts, en , et du New England Conservatory of Music de Boston, en . La ville de New York l'a honorée pour toute sa carrière, par une médaille d'or en . Malgré le respect dans lequel elle a été tenu, Erika Morini est aujourd'hui largement oubliée.

Une pièce de théâtre sur Erika Morini, The Morini Strad, du dramaturge américain Willy Holtzman, a été donnée en première mondiale off-Broadway, au 59E59 Theaters, avec dans le rôle-titre, Mary Beth Peil[7].

Instruments

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Erika Morini possédait et a joué sur le Stradivarius Davidoff-Morini () que son père lui avait offert en [Note 1],[4].

La violoniste possédait et jouait également sur un Guadagnini. Ce violon appartenait auparavant à la violoniste américaine Maud Powell. À sa mort en , cette dernière indique par volonté testamentaire que l'instrument doit être légué « à la prochaine grande femme violoniste ». Erika Morini est la personne choisie[2].

Discographie

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Erika Morini laisse une centaine d'œuvres enregistrées. « Son jeu à la fois souple et ardent, brillant mais toujours chantant et habité d'une forte personnalité faisait l'admiration de ses collègues les plus éminents, que ce soit Kreisler, Heifetz ou Milstein[8]. »

Musique de chanbre

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Notes et références

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  1. L'achat a lieu auprès des luthiers et experts parisiens Maucotel et Deschamps[4]. La transaction porte sur environ 10 000 dollars[6].

Références

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  1. a b et c (en) Biographie d'Elena Ostleitner sur jwa.org
  2. a et b (en) http://arbiterrecords.org/catalog/morini-in-concert/
  3. a et b (en) Erica Morini, 91, Subtle Violinist Who Explored Concerto Range (novembre 1995) sur nytimes.com.
  4. a b et c (en) « Antonio Stradivari, Cremona, 1727, the 'Davidoff-Morini' » Accès libre, Cozio Archive, sur tarisio.com
  5. a et b (en) Lawrence Van Gelder, « Beloved Stradivarius Stolen While Owner Was Dying », The New York Times,‎ , p. 3 (Section B) (lire en ligne Accès libre)
  6. a et b (en) Amy Dickinson, « The Case of The Stolen Stradivarius », The Washington Post,‎ (lire en ligne Accès payant)
  7. (en) Eric Grode, When a Violinist and a Violin Stop Making Music (5 avril 2012) sur nytimes.com
  8. Jean-Michel Molkhou, Diapason no 455, janvier 1999, p. 94.
  9. (en) Revue de Jonathan Woolf (2003) sur www.musicweb-international.com
  10. Le disque a obtenu 5 clés par Jean-Michel Molkhou dans le magazine Diapason no 455, janvier 1999.
  11. Le disque a obtenu 4 clés par Jean-Michel Molkhou dans le magazine Diapason no 455, janvier 1999.

Bibliographie

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  • (de) Vera Baur, « Morini, Erica », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 18, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 132–133 (original numérisé).
  • (en) Helga Dudman, Who stole my Aunt Erica’s fabulous Stradivarius? The Morini family & other musical mysteries, Jerusalem, Carta Jerusalem,
  • (de) Salomon Wininger, Große jüdische National-Biographie, vol. 7, Nendeln, Kraus Reprint, (ISBN 3-262-01204-1), p. 330
  • (de) Werner Röder et Herbert A. Strauss, Biographisches Handbuch der deutschsprachigen Emigration nach 1933 / International Biographical Dictionary of Central European Emigrés 1933-1945, vol. II, t. 2, Munich, Saur, (ISBN 3-598-10089-2), p. 832

Liens externes

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