Fernand Pelloutier
Secrétaire général Fédération des Bourses du travail |
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Famille Pelloutier (d) |
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Léonce Adrien Saint-Ange Pelloutier (d) |
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Maurice Pelloutier (d) |
Idéologie |
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Fernand Léonce Émile Pelloutier, né à Paris le et mort le à Sèvres (Seine-et-Oise), est un militant syndicaliste révolutionnaire socialiste et libertaire[1],[2].
Secrétaire général, en 1895, de la Fédération des Bourses du travail, il est une des grandes figures du syndicalisme et de l'anarchisme français au XIXe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fernand Pelloutier est le fils de Saint-Ange Adrien Léonce Pelloutier, commis principal des Postes et Télégraphes, et de Marie Amélie Couillaud. Petit-fils de Léonce Pelloutier, il est le frère de Maurice Pelloutier.
Esprit rebelle dans une famille de tradition monarchiste, Fernand Pelloutier arrête ses études après un échec au baccalauréat et devient journaliste en 1886.
D'abord attiré par les idées républicaines, il rallie ensuite le socialisme et adhère, en 1892, au Parti ouvrier de Jules Guesde. Il écrit, avec Aristide Briand, une brochure intitulée De la révolution par la grève générale. Il est ensuite séduit par les idées anarchistes.
Élu secrétaire de la Fédération des bourses du travail en 1895, Pelloutier critique la stratégie terroriste de Ravachol et préfère développer les bourses du travail. Sous sa direction, leur nombre progresse fortement, passant de 33 en 1894, à 81 en 1901. Par leur vocation et leur fonction, ces lieux apparaissent aux yeux des exploités plus efficaces et plus pragmatiques que les simples syndicats de métier. Pour Pelloutier, les bourses du travail sont l'expression du syndicalisme intégral. Pensées comme des organisations de solidarité, elles sont dotées de divers services de mutualité : bureaux de placement, caisses de solidarité, caisses de maladie, de chômage, de décès…
On y trouve aussi des bibliothèques destinées à permettre aux travailleurs de mieux comprendre leur situation par les lectures d'Adam Smith, Proudhon, Marx, Kropotkine, Zola, Bakounine… Pelloutier y organise également des cours du soir.
Il s'attachera autant à développer les bourses qu'à maintenir leur autonomie dans le cadre de la CGT.
Adepte de l'autonomie ouvrière, il remit à l'ordre du jour les enseignements de Proudhon et de Bakounine, et est reconnu à ce titre comme un actualisateur de la pensée anarchiste. Après avoir eu toute sa vie des problèmes de santé, Pelloutier meurt prématurément et dans le dénuement en 1901. Sa tombe se trouve au cimetière des Bruyères (Sèvres).
Pelloutier et la grève générale
[modifier | modifier le code]Méthode de lutte, la grève générale expropriatrice est pour Fernand Pelloutier « un mouvement, sinon violent, du moins actif, tendant à annihiler la résistance du capitalisme et de ses moyens de coercition : pour cela, il évitera de prendre la forme d'une insurrection, trop facilement réductible militairement, ou d'une épreuve de force financière qui verrait nécessairement la défaite du prolétariat. Elle ne débouchera pas sur un pouvoir socialiste, mais sur une société de type absolument nouveau, reposant sur la libre association de producteurs. C'est que la grève générale devant être une révolution de partout et de nulle part, la prise de possession des instruments de production devant s'y opérer par quartier, par rue, par maison, pour ainsi dire, plus de constitution possible d'un « gouvernement insurrectionnel » d'une « dictature prolétarienne », plus de « foyer » à l'émeute, plus de « centre » à la résistance ; l'association libre de chaque groupe de boulangers dans chaque boulangerie ; de chaque groupe de serruriers dans chaque atelier de serrurerie ; en un mot, la production libre »[3],[4].
Hommage
[modifier | modifier le code]Depuis 1932 la rue Fernand Pelloutier lui rend hommage à Paris 17e.
D'autres voies portent son nom dans les villes de Puteaux, Boulogne-Billancourt, Clichy, Villejuif, Choisy-le-Roi, Creil, Grenoble, Nîmes, Quimper et Toulouse.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Œuvres
[modifier | modifier le code]- Pelloutier Fernand et Pelloutier Maurice, 1900, La vie ouvrière en France, Paris : Schleicher frères, 344 p.
- Fernand Pelloutier, Histoire des bourses du travail : origine, institutions, avenir, 1921, (ouvrage posthume), Paris, Alfred Costes Éditeur, [lire en ligne] ; Réédition Phénix éditions, coll. bibliothèque libertaire & anarchiste, 2001, 340 p. (ISBN 2-7458-0671-8).
- Pelloutier Fernand, 1921, Les syndicats en France, Paris : éd. de la Librairie du Travail ; Nancy : impr. ouvrière de la région de l'est, 30 p.
- Pelloutier Fernand, L'art et la révolte (conférence faite le ) ; Choix d'articles à thème littéraire ; Le musée du travail, éd. établie et annotée par Jean-Pierre Lecercle, Paris : Place d'armes, impr. 2002
- Pelloutier Fernand, préface de Guillaume Goutte, Aux anarchistes, nada éditions, 112 P.
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Fernand Pelloutier et les bourses du travail, documentaire de Patrice Spadoni, 59min, 2002
Études
[modifier | modifier le code]- 1967 : Maurice Foulon, Fernand Pelloutier, précurseur du syndicalisme fédéraliste, fondateur des Bourses du travail : le Livre du centenaire, Paris, La Ruche ouvrière, 190 p., in-16 — Contient en appendice : Lettre aux anarchistes, , par Fernand Pelloutier.
- 1970 : F.F. Ridley, Revolutionary Syndicalism in France, Cambridge
- 1971 : Jacques Julliard, Fernand Pelloutier et les origines du syndicalisme d'action directe, Paris
- 1971 : Peter Stearns, Revolutionary Syndicalism and French Labor: A Cause without Rebels, New Brunswick
- 1985 : Peter Schöttler, Naissance des bourses du travail. Un appareil idéologique d'État à la fin du XIXe siècle, Paris
- 1987 : Barbara Mitchell, The Practical Revolutionaries. A New Interpretation of the French Anarchosyndicalists, New York
- (en) Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, From Anarchy to Anarchism (300 CE to 1939), volume I, Black Rose Books, 2005, texte intégral.
Articles
[modifier | modifier le code]- Jacques Julliard, Proudhon, Pelloutier, Ravachol... Le fond de l'air est libertaire, Le Nouvel Observateur, n°2250, , texte intégral.
Radio
[modifier | modifier le code]- Jean Lebrun, Philippe Pelletier, Les anarchistes : le moment terroriste, et après ?, France Inter, , écouter en ligne.
Notices
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : Fernand Pelloutier.
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Fernand Pelloutier.
- L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
- Encyclopédie Larousse en ligne : notice biographique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : notice biographique.
- Encyclopédie Larousse en ligne : notice biographique.
- Jacques Julliard, Fernand Pelloutier et les Origines du syndicalisme d'action directe, Seuil, 1971, page 83.
- Jacques Julliard, Fernand Pelloutier, Le Mouvement social, Institut français d'histoire sociale, Éditions ouvrières, 1971-04, lire en ligne.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Bourse du travail
- Fédération des Bourses du travail
- Anarcho-syndicalisme
- Syndicalisme révolutionnaire
- Socialisme libertaire
- Organisation collective
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Texte de la Lettre aux anarchistes (F. Pelloutier)
- « Pelloutier dans le Maitron », biographie dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier de Jean Maitron
- Texte de Histoire des bourses du travail, ouvrage posthume de F. Pelloutier (1901), sur le site Gallica de la BNF
- Vidéo de l'Institut d'histoire sociale CGT sur l'évolution des structures de la CGT au cours de l'histoire
- Anarchiste français
- Les Temps nouveaux
- Journaliste français du XIXe siècle
- Syndicaliste français du XIXe siècle
- Syndicaliste révolutionnaire
- Syndicaliste libertaire français
- Socialiste libertaire français
- Personnalité du Parti ouvrier français
- Naissance en octobre 1867
- Naissance dans le 17e arrondissement de Paris
- Décès en mars 1901
- Décès à Sèvres
- Décès à 33 ans