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Gaston Palewski

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Gaston Palewski
Illustration.
Gaston Palewski en 1964.
Fonctions
Président du Conseil constitutionnel français

(9 ans)
Prédécesseur Léon Noël
Successeur Roger Frey
Ministre d'État, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales

(2 ans, 10 mois et 9 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Pompidou I et II
Ambassadeur de France en Italie

(5 ans)
Prédécesseur Jacques Fouques-Duparc
Successeur Armand Bérard
Député français

(4 ans, 4 mois et 26 jours)
Élection 17 juin 1951
Circonscription 6e de la Seine
Législature IIe (Quatrième République)
Groupe politique RPF
Biographie
Nom de naissance Gaston Palewski
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 9e
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Le Val-Saint-Germain
Conjoint Helen-Violette de Talleyrand-Périgord
Entourage Jean-Paul Palewski (frère)

Gaston Palewski
Président du Conseil Constitutionnel

Gaston Palewski, né le à Paris 9e (Île-de-France) et mort le au château du Marais au Val-Saint-Germain (Essonne), est un diplomate et homme politique français, issu d'une famille d'origine polonaise.

Après avoir été député de 1951 à 1955, il est nommé ambassadeur de France en Italie. Il est ministre d'État de 1962 à 1965 et président du Conseil constitutionnel de 1965 à 1974.

Jeunesse et études

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Gaston Palewski est le fils de Maurice Palewski, ingénieur de l’École centrale Paris[1], et de Rose Diamant-Berger (1869-1954). Il est le frère du député Jean-Paul Palewski.

Il fait ses études au lycée Michelet à Vanves, puis au lycée Henri-IV à Paris[2]. Une fois son baccalauréat obtenu, il s'inscrit à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres, spécialité anglais, en 1921. Il est admis à l'École libre des sciences politiques cette même année, et y étudie jusqu'en 1923, au sein de la section Finances privées[3]. Il est ensuite admis à l'École du Louvre et à l'université d'Oxford en tant que research student[3].

Parcours professionnel

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Plaque apposée sur le domicile parisien de Gaston Palewski, au no 1 de la rue Bonaparte.

Attaché politique au cabinet du maréchal Lyautey à Rabat (1924-1925). En 1928, il rencontre son « second grand homme » après Lyautey, Paul Reynaud, alors ministre des Finances, dont il devient de 1930 à 1931, le chef de cabinet après avoir été au Bulletin économique et financier et expert à plusieurs reprises à la Société des Nations, déjà aux côtés de Reynaud.

De 1931 à 1933, il est chargé de mission, toujours auprès de Reynaud alors ministre des Colonies, qui, en 1934, lui présente le futur général de Gaulle, « le troisième grand homme » de sa vie, qu'il ne quitte plus à partir de 1940. Il soutient l'idée nouvelle de celui-ci de créer les corps autonomes de blindés dans l'armée ; il travaille alors près de Reynaud au ministère de la Justice, puis au ministère des Finances dont il dirige le cabinet de 1938 à 1939. Il fut attaché à la délégation française à la Conférence du désarmement à Genève.

Seconde Guerre mondiale

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À la veille de la défaite française de 1940, il quitte le cabinet de Reynaud et se fait affecter dans l'Armée de l'air comme volontaire à la 34e escadre de bombardement de nuit (il est cité à l'ordre de l'Armée de l'air[réf. souhaitée], la nuit de Sedan[pas clair]) au Maroc. Il effectue de nombreux vols militaires et rejoint Charles de Gaulle à Londres dès 1940.

Il s'engage en août 1940 dans les Forces françaises libres avant d'être nommé par de Gaulle, premier Directeur des affaires politiques de la France libre à Londres chargé des territoires non libérés, préparant et mettant en œuvre le retour à une administration purement française (et parisienne) dans les territoires qui se libèrent peu à peu.

Entre 1941 et 1942, il participe à la campagne d’Éthiopie. De septembre 1942 à janvier 1946, de Gaulle, président du Comité français de libération nationale, lui confie la direction de son cabinet à Londres puis à Alger lorsque le général devient président du Gouvernement provisoire de la République française et enfin à Paris.

Carrière politique

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Après la guerre, il refuse tout poste pour rester auprès du général de Gaulle ; il participe avec lui, en 1947, à la création du mouvement Rassemblement du Peuple Français, le RPF, dont il devient membre du Conseil de direction. Il y est proche du gaulliste Christian Fouchet dont la sœur aînée Anne-Marie Fouchet a épousé son frère Jean-Paul Palewski.

En , il est élu député de la Seine (6e circonscription) en tête de la liste du RPF. Vice-président du groupe parlementaire RPF, il fait partie des commissions des Affaires étrangères et du Suffrage universel. Le , il est élu vice-président de l'Assemblée nationale; réélu en 1953, 1954 et 1955, il conduit la délégation parlementaire française en Turquie et prononce un discours devant le Parlement turc à Ankara.

Le , Palewski accepte d'entrer dans le gouvernement d'Edgar Faure, chargé des affaires atomiques, des affaires sahariennes et de la coordination de la Défense, à partir du .

Il est promoteur du second plan atomique, mais il démissionne avec tous les ministres gaullistes le pour protester contre la politique marocaine qui mène à l'indépendance. Le , à nouveau candidat aux élections législatives dans la Seine, il est battu. En , c'est à la demande du général de Gaulle, qu'il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Rome.

Le , ministre plénipotentiaire, il est promu le à la hors classe, il en profite pour restaurer le palais Farnèse, s'intéressant par ailleurs à la restauration de Venise et de Florence. Du au , il est à nouveau au gouvernement, ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales dans le gouvernement de Georges Pompidou.

Il est le premier à occuper ce poste[4]. C'est à ce titre qu'il assiste le , à l'accident nucléaire de Béryl à In Ekker dans le sud de l'Algérie. L'explosion liée à cet essai nucléaire raté contamine alors une bonne partie des personnes présentes. Gaston Palewski, atteint d'une leucémie qui finit par l'emporter, prétend toujours que cette irradiation fut la cause directe de sa maladie[5].

Il développe la coopération internationale. Il négocie alors avec l'URSS l'acceptation du procédé français de télévision SECAM et, avec l'Espagne, la construction d'une centrale nucléaire. Il organise la collaboration entre l'industrie et la recherche et crée la base spatiale de Kourou en Guyane. Du au , il succède à Léon Noël comme président du Conseil constitutionnel, nommé pour neuf ans par le Président de la République, le général de Gaulle. Sa formation académique faisant de lui plutôt un littéraire, « sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel avait été accueillie par les plus aimables comme un pis-aller »[6].

Sous sa présidence, le Conseil constitutionnel rend, le , une décision relative à la liberté d'association. Cette décision est qualifiée d’historique car faisant naître un bloc de constitutionnalité et élargissant ainsi le périmètre de contrôle du Conseil[7]. L’intervention de Gaston Palewski en faveur de l’inconstitutionnalité de la loi examinée et en fin de discussion, avait été décisive[6]. Pour le président du Conseil constitutionnel, il était impensable de se dresser contre les idées constitutionnelles du général de Gaulle, qu’il considérait comme « l’auteur » de la Constitution. Il avait analysé le décès de ce dernier comme un moment déterminant permettant de procéder à un contrôle étendu de la constitutionnalité des lois. Plusieurs témoignages suggèrent également que « le ressentiment violent » que Gaston Palewski nourrissait contre le Président de la République, Georges Pompidou, a conduit celui-ci à vouloir « ravaler » et sanctionner l’Exécutif[6]. Par ailleurs, « l’Histoire révéla par la suite la connivence des deux présidents du Sénat et leur propension à intégrer le Conseil constitutionnel aux rouages du calcul politique »[6].

Fin de carrière

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Le , en tant qu'amateur d'art, collectionneur averti, animateur de la restauration de Florence, vice-président du conseil artistique des Musées nationaux et président du Comité français pour la sauvegarde de Venise, il est élu membre libre de l'Institut, de l'Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Jacques Jaujard. En 1975, il est candidat malheureux à l'Académie française.

À partir de 1971, déjà vice-président de l’Institut Charles-de-Gaulle depuis sa fondation, il en devient président, succédant à André Malraux qui en fut le premier président.

En 1974, il est administrateur de la société CIT-Alcatel, il est également directeur puis président d'honneur de la Revue des deux Mondes et de Connaissance des arts. En 1978 il siège au jury du Grand Prix national des Arts ; en il est membre fondateur de l'Association française d'échanges et de liaisons.

Il aménage un musée dans les communs de la splendide demeure de sa femme, le château du Marais, dans l'Essonne. En 1983-1984, le château fait l'objet d'une procédure de redressement par les services fiscaux. La valeur imposable du bien, monument historique, a été en effet considérablement minorée dans la déclaration d'impôt sur les grandes fortunes (IGF). Gaston Palewski intervient alors auprès du président François Mitterrand et obtient que ce type de bien soit à l'avenir exonéré d'IGF[réf. nécessaire].

Vie privée

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Crypte funéraire des Talleyrand-Périgord où il est inhumé.

De 1945 à la fin des années 1960, il avait été l'amant de la romancière anglaise Nancy Mitford (1904-1973) qui, pour se rapprocher de lui, s'était installée 7, rue Monsieur, à Paris, puis en 1969 à Versailles. Il avait refusé de l'épouser, « sous prétexte qu'une femme divorcée entacherait sa réputation ». Il l'abandonna pour épouser, en , le jour de son soixante-huitième anniversaire, son autre maîtresse Helen-Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), fille d'Hélie, duc de Talleyrand et prince de Sagan (1859-1937), et de la princesse, née Anna Gould (1875-1961), après que celle-ci eut divorcé de son époux, le comte James de Pourtalès[8].

Le , il meurt des suites d'un malaise cardiaque au château du Marais.

Il repose au cimetière de Passy dans la crypte funéraire de la famille de sa femme.

  • L’Europe dans ses rapports avec l'ONU et les autres organismes internationaux, Nancy 1952
  • L’Atome, notre destin, Paris 1955
  • Hier et aujourd'hui : 1974, Paris 1975.
  • Le Miroir de Talleyrand (1976)
  • Mémoires d'action 1924-1974, présenté par Éric Roussel Paris, Plon, 1988

Décorations

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Quelques décorations de Gaston Palewski
Quelques décorations de Gaston Palewski

Distinctions

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Bibliographie

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Sources primaires :

Monographie :

  • Jacques Bernot, Gaston Palewski : Premier baron du gaullisme, François-Xavier de Guibert, 2010 (ISBN 9782755404173)

Liens externes

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Notes et références

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  1. Duc de Brissac, La suite des temps: (1939-1958), Grasset, (ISBN 978-2-246-79851-4, lire en ligne)
  2. (en) Geoffrey Adams, Political Ecumenism: Catholics, Jews, and Protestants in De Gaulle’s Free France, 1940-1945, McGill-Queen's Press - MQUP, (ISBN 978-0-7735-7666-7, lire en ligne)
  3. a et b Jacques Bernot, Gaston Palewski: Premier baron du gaullisme, Francois-Xavier de Guibert, (ISBN 978-2-7554-1213-0, lire en ligne)
  4. Voir la liste des ministres français de la Recherche et des Technologies.
  5. « Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires », sur senat.fr (consulté le )
  6. a b c et d Guillaume Boudou, Autopsie de la décision du Conseil constitutionnel du 16 juillet 1971 sur la liberté d'association, Revue française de droit constitutionnel, 2014/1 (n° 97), pages 5 à 120
  7. « La décision du Conseil constitutionnel », sur senat.fr (consulté le ).
  8. (Nelly Kaprièlan, Le Gang Mitford - "Vogue", juin/juillet 2010)… Nancy Mitford mourra en 1973 d'une tumeur cancéreuse au foie