Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Georg Melchior Kraus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Georg Melchior Kraus
autoportrait (2e moitié du XVIIIe siècle)
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
WeimarVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Jacobsfriedhof Weimar (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Georg Melchior Kraus, né à Francfort le et mort à Weimar le est un peintre et graveur allemand. Élève de Johann Heinrich Tischbein, il a été lui-même professeur (notamment de Ferdinand Jagemann), entrepreneur et ami de Goethe. Il est le cofondateur de l'École princière de dessin de Weimar avec Friedrich Justin Bertuch en 1776.

Georg Melchior Kraus était le sixième des neuf enfants (dont cinq morts avant un an) de Johann Georg Kraus et Cornelia Kraus (née Paulsen), qui tenaient l'hôtel Zur weissen Schlangen (Aux serpents blancs) sur la Sandgasse de Francfort. Sa mère est morte et son père s'est remarié lorsqu'il avait huit ans.

De 1759 à 1762 il a étudié dans l'atelier du peintre de cour Johann Heinrich Tischbein dit « l'Ainé » à la cour du landgrave Frédéric II de Hesse-Cassel. En il s'est rendu à Paris pour étudier avec le graveur sur cuivre le plus connu de l'époque, Jean-Georges Wille. Dans cette ville, il est aussi entré en contact avec le peintre de genre Jean-Baptiste Greuze et est bientôt devenu « le peintre de genre familier de sa sainteté le prince-évêque de Wirsbourg ».

À la fin 1766, Kraus est revenu à Francfort, où il a d'abord donné des cours particuliers et fait de la peinture de genre. Il a eu parmi ses élèves Sophie La Roche, Friedrich Heinrich Jacobi et Goethe, qui a demandé en vain le au conseil de la ville la création d'une académie de peinture. Les années suivantes, il s'est déplacé au gré de sa clientèle, en revenant régulièrement à Francfort. Grâce à son camarade parisien Jacob Schmutzer, il a été nommé en 1768 membre étranger de l'Académie impériale et royale de gravure de Vienne. À l'été 1770, il est parti pour dix-huit mois en Suisse, après quoi il s'est rendu à Erfurt.

Anglais à la dernière mode, gravure publiée dans le Journal des Luxus und der Moden (de) en décembre 1786.

À partir de là, Kraus est entré en contact en 1773 avec des personnalités comme Christoph Martin Wieland et Friedrich Justin Bertuch, qui l'ont introduit à la cour de Weimar. Après de brefs visites, Kraus s'est installé à l'automne 1775 à Weimar, où, hormis quelques petits voyages, il a passé toute la deuxième moitié de sa vie. Il a sympathisé avec Bertuch, qui était à cette époque le secrétaire privé et le trésorier du jeune duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach. Kraus et Bertuch ont rédigé en 1774 à Weimar un mémoire, « Projet d'établissement à peu de frais d'une école de dessin gratuite ». En 1775, à l'occasion d'une visite à Francfort, il a appris à Goethe les conditions à Weimar, avant même que celui-ci ait été invité par le duc : cette invitation a été un des premiers actes de la nouvelle école princière de dessin lorsqu'elle a été fondée l'année suivante. Son premier directeur a été Kraus lui-même, qui l'est resté jusqu'à sa mort. Elle avait aussi pour professeurs le sculpteur Martin Gottlieb Klauer (de) et le peintre Konrad Horny. En 1784, Kraus a accompagné Goethe pour son troisième voyage dans le Harz () pour dessiner des formations géologiques.

En 1786, Kraus et l'entreprenant Friedrich Justin Bertuch, qui possédait une fabrique de fleurs artificielles et une fabrique d'accessoires de mode, ont créé le Journal des Luxus und der Moden (de), un mensuel de 30 pages dont chaque numéro était illustré de gravures sur cuivre partiellement en couleurs de Kraus ou de ses élèves de l'école de dessin, ce qui augmentait sa valeur. À la fois cosmopolite et bien conçu, le journal a vite été apprécié en dehors des frontières de l'Allemagne : avec environ 25 000 lecteurs, il a été une des plus belles réussites de la presse de cette époque (il a duré jusqu'en 1827).

Ce succès a incité Bertuch à lancer en 1790 le Bilderbuch für Kinder (de), un mensuel encyclopédique pour enfants, pour lequel Kraus et les élèves de l'école princière ont également créé des gravures (il a été publiés jusqu'en 1830)[1]. Mais Kraus était aussi très présent dans les cercles de Weimar. « Jeune et vieux, paysan et bourgeois, conseiller, poète et aristocrate, pages et leur éducateur s'asseyaient là côte à côte, les parents apprenant en même temps que leurs enfants. » (Felix Pischel) L'hiver 1781-1782, Goethe a donné des conférences sur l'anatomie. Il a déclaré à propos de Kraus : « Il était le plus agréable compagnon, toujours impassible et serein, obligeant sans humilité, réservé sans arrogance, il était partout chez lui... » Goethe a souvent entraîné Kraus dans ses voyages en Thuringe, dans le Harz et à Mayence, où il a dessiné le siège de la ville.

En 1806, après les batailles d'Iéna et d'Auerstaed, les soldats français ont pillé Weimar, notamment la maison de Kraus. Bien que son ami Bertuch l'ait recueilli chez lui, traumatisé, il n'a survécu que quelques semaines à ses blessures. Il est mort le à Weimar, où il est enterré au Jacobsfriedhof (en).

Publication

[modifier | modifier le code]
  • (de) Georg Melchior Kraus ABC des Zeichners, von G. M. Kraus, Herzogl. S. W. Rath und Director der herzogl. Freien Zeichenschule in Weimar, 5. Aufl. Weimar 1810.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « Bilderbük fur Kinder » [copie scannée], Université de Heidelberg.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (de) Birgit Knorr : Georg Melchior Kraus (1737-1806) : Maler – Pädagoge – Unternehmer ; Biographie und Werkverzeichnis (Dissertation), Download als PDF
  • (de) Hans Wahl, Anton Kippenberg: Goethe und seine Welt, Insel-Verlag, Leipzig 1932 S.45, 56, 58f, 79f, 87, 95, 131, 139
  • (de) Gisold Lammel: Georg Melchior Kraus – Bildchronist im Weimar der Aufklärung und Klassik, in: Ders., Tagträume. Bilder im Lichte der Aufklärung, Amsterdam 1993, S. 185 193.
  • (de) Christine u. Markus Meissner: In der Freiheit der Berge – Auf Goethes Spuren im Harz, Weimar 1989.
  • (de) Eberhard Freiherr Schenk zu Schweinsberg: Verzeichnis der Radierungen von Georg Melchior Kraus, in: Jahrbuch der Sammlung Kippenberg, Bd. 7, (1927/28), Leipzig 1928, S. 277-302. (Ergänzungen in Jahrbuch d. Slg. Kippenberg, Bd. 10, S. 316-318).
  • (de) Eberhard Freiherr Schenk zu Schweinsberg: Georg Melchior Kraus, Weimar 1930 (= Schriften der Société Goethe, 43. Band).
  • (de) Konrad Paul: Die ersten hundert Jahre 1774-1873. Zur Geschichte der Weimarer Mal- und Zeichenschule, Weimar 1996.
  • (de) Fritz Kühnlenz: Der Maler – Georg Melchior Kraus, in: Ders., Weimarer Porträts. Männer und Frauen um Goethe und Schiller, Rudolstadt 1961, S. 347-360.
  • (de) Ernst Beutler: Georg Melchior Kraus, in: Ders., Essays um Goethe, Bremen 1957, S. 417-443.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :