Giovanni Masutti
Giovanni Carlo (Fogo) Masutti[1]est un peintre et sculpteur italien, actif en France jusqu'en 1950 (il est alors également cité sous le nom de Jean Masutti), né à Caneva, en Frioul-Vénétie Julienne le 24 août 1903 et mort à Caneva le 4 mai 1963.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formé en Italie à la décoration des monuments[2], Giovanni Masutti s'est installé dans le Marmandais en 1933 - successivement à Marmande et à Saint-Étienne-de-Fougères - où son nom est associé à une page de l'immigration italienne en Lot-et-Garonne.
L'œuvre en France
[modifier | modifier le code]Il y travaille comme peintre décorateur, artiste peintre et sculpteur. Il a décoré une quarantaine d'églises - Notre-Dame de Baleyssagues, Saint-Front de Castelnau-sur-Gupie, Saint-Pierre-ès-Liens de Clairac, Saint-Léger de Couthures-sur-Garonne, Saint-Pierre-es-Liens de Dieulivol[3], Sainte-Madeleine de Duras[4],[5], Saint-Martin de Fauguerolles, Notre-Dame de Fourques-sur-Garonne, Notre-Dame de Francescas[6], Notre-Dame de Gontaud-de-Nogaret, Saint-Étienne-de-Lamarque de Lagruère, Notre-Dame de Lerm-et-Musset, Église du Martrou, Saint-Pierre-ès-Liens de Mauvezin-sur-Gupie, Saint-Cibard de Meilhan-sur-Garonne[7], Saint-Étienne-de-Beffery de Miramont-de-Guyenne, Saint-Étienne de Saint-Étienne-de-Fougères[8], Saint-Sauveur de Saint-Sauveur-de-Meilhan, Martyre-de-Saint-Jean-Baptiste de Seyches[9], Notre-Dame d'Aillas-le-Vieux de Sigalens, Saint-Jean de Trémons[10], Notre-Dame de Bourgougnague[11],[2] - en Lot-et-Garonne et en Gironde entre 1934 et 1945.
On observe que Giovanni Masutti s'est inspiré de Guido Reni, Raphaël, Murillo ou encore Frederico Barocci, sachant cependant « déployer toute sa personnalité dans l'ensemble de son œuvre »[3]. Des fresques murales où, à l'instar de Guillaume Fouace en l'église Notre-Dame de Montfarville (Manche), il prête à des personnages bibliques les visages de personnalités locales, il élargit son travail aux décors, tels que le faux marbre sur les piliers ou les caissons en trompe-l'œil[4].
Il a peint également des sujets profanes en des décors muraux en des lieux privés - des portraits, des paysages, des natures mortes, des scènes de chasse dans des résidences de particuliers, majoritairement italiens[2] - et on lui connaît aussi notamment un monumental portrait de Tino Rossi conservé par la municipalité de Meilhan-sur-Garonne où il décorait l'ancienne salle de bal du café du village[12].
Retour en Italie
[modifier | modifier le code]De retour à Caneva (Italie) dans la dernière partie de son existence, son activité artistique sculpturale y est dite « très importante »[2]. Il a peint en 1954 en l'église San-Martino du village de Sarone, situé à trois kilomètres de Caneva, une importante fresque représentant Saint Martin à Amiens partageant son manteau avec un mendiant[13].
Mort en 1963, Giovanni Masutti repose au cimetière de Caneva[13].
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Église Saint-Léger, Couthures-sur-Garonne
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Église Notre-Dame, Lerm-et-Musset
Hommage
[modifier | modifier le code]La place de l'église de Meilhan-sur-Garonne porte le nom de place Giovanni-Masutti[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Camille de Lapoyade, « Giovanni Masutti, un artiste méconnu », Sud-Ouest, 12 septembre 2014
- Véronique Marboutin, « Giovanni "Fogo" Masutti », Bulletin municipal de Bourgougnague, no 9, avril 2016, p. 28
- « Église Sain-Pierre-es-Liens de Dieulivol », Monségur Tourisme
- Guy Brunetaud, « Duras : l'église Sainte-Madeleine va être restaurée », Sud-Ouest, 14 septembre 2022
- Guy Brunetaud, « Duras : à l'église, les peintures de Masutti se refont une beauté », Sud-Ouest, 18 juin 2023
- Francescas Info, inventaire paroissial
- Commune de Meilhan-sur-Garonne, l'église Saint-Cibard
- « Giovanni Masutti a créé à Saint-Étienne », La Dépêche du Midi, 13 novembre 2016
- « Église du martyre-de-Saint-Jean-Baptiste de Seyches », Le Petit bleu, 2021
- « Trémons : église Saint-Jean-Baptiste décorée par Giovanni Masutti », La Dépêche du Midi, 11 juillet 2018
- Notice no PA47000085, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Patrick Parage, « Sur les traces de Masutti », Sud-Ouest, 27 mars 2015
- « L'allievo restaura il dispinto del maestro poi emigrato », Gelocal, 14 novembre 2015
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Jean Masutti ou la tentation de l'idéal », Le Festin, no 30, juin 1999, p. 74-78.
- Jean-Louis Lambert, « Les décors peints de Giovanni Masutti dans trois églises du Bazadais : Aillas-le-Vieux, Lerm-et-Musset, et Dieulivol », Les Cahiers du Bazadais, no 159, 4e trimestre 2007.
- Alain Glayroux, « Giovanni Masutti », La Mémoire du fleuve - Bulletin d'étude et de recherche sur l'histoire de Tonneins, no 51, 2012.
- Jean-Louis Lambert, Giovanni «Fogo» Masutti - Un pinceau prodigue et vagabond, Les Éditions de l'Entre-deux-Mers, (ISBN 978-2-37157-013-9).
Liens externes
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