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Grécopithèque

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Graecopithecus freybergi

Graecopithecus
Description de cette image, également commentée ci-après
Mandibule et prémolaire de Graecopithecus freybergi
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Infra-ordre Simiiformes
Super-famille Hominoidea
Famille Hominidae
Sous-famille Homininae

Genre

 Graecopithecus
Koenigswald, 1972

Espèce

 Graecopithecus freybergi
Koenigswald, 1972

Graecopithecus est un genre fossile de primates de la famille des hominidés, qui vivait en Grèce et dans les Balkans durant le Miocène supérieur, il y a environ 7,2 millions d'années.

Une mandibule fragmentaire fut trouvée en 1944 à Pyrgos Vassilissis, au nord-ouest d'Athènes, semble-t-il par des soldats allemands construisant un bunker, ce qui ne permit pas une étude immédiate du fossile[1]. Celui-ci ne fut décrit et dénommé qu'en 1972, aux États-Unis, par Gustav von Koenigswald, sous le nom Graecopithecus freybergi[2], en référence au paléontologue qui l'avait initialement découvert : Bruno von Freyberg . Une piscine ayant après-guerre été construite sur l'emplacement de la découverte, les fouilles ne sont malheureusement plus possibles[3].

En 2011, une dent isolée d'hominidé fut découverte par l'équipe de Nikolai Spassov du Muséum national d'histoire naturelle de Sofia, à Azmaka, près de Tchirpan, en Bulgarie. Elle fut attribuée lors de sa publication en 2012 à Graecopithecus freybergi.

Description

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La mandibule grecque comprend une troisième molaire (M3) très usée, la racine d'une seconde molaire (M2) et un fragment d'une prémolaire (P3). La forte usure extérieure de la mandibule et des dents a rendu leur analyse difficile.

La dent isolée bulgare est une prémolaire.

Les fossiles de Graecopithecus trouvés à ce jour étant très fragmentaires, cette espèce reste la moins bien connue parmi les hominidés européens[4]. Certains chercheurs doutent même qu'elle représente bien une espèce distincte d'Ouranopithecus, dont des fossiles ont été trouvés dans la même région, quoique datés d'une période légèrement plus ancienne.

Les deux fossiles grec et bulgare ont été datés entre 7,25 et 7,18 millions d'années[5].

Graecopithecus freybergi était déjà considéré par une majorité de chercheurs comme un Homininae probable : en effet un examen détaillé de la mandibule au scanner, publié en 2017 par une équipe germano-canado-bulgare, a révélé une fusion des racines de deux prémolaires, caractère que l'on retrouve principalement chez les Hominina et rarement chez les Chimpanzés. De plus, les canines de la mandibule auraient été de taille réduite, ce qui est l'un des caractères définissant les Hominina[5]. Ces deux éléments suggèrent que Graecopithecus freybergi pourrait faire partie des Hominini, voire des Hominina, sans parler de l'évolution climatique : l'Afrique était luxuriante, la Grèce une savane dans laquelle aurait plus spontanément évolué un primate vers stature debout[6]. Dans cette dernière hypothèse, il deviendrait le plus ancien ancêtre de la lignée humaine, devançant Toumaï daté de 7 millions d'années[7].

Cette étude renforce la thèse de ceux qui voient l'origine des Homininae en Europe méridionale plutôt qu'en Afrique, compte tenu des nombreux fossiles de grands singes européens du Miocène moyen et supérieur trouvés jusqu'à présent, alors que seuls deux fossiles attribués aux Homininae ont été découverts à ce jour en Afrique : Nakalipithecus et Chororapithecus[8],[9].

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • David R. Begun, The Primate Fossil Record, Cambridge University Press : Walter Hartwig, , 339–368 p. (ISBN 978-0-521-66315-1, lire en ligne), « European Hominoids »
  • (en) David W. Cameron, Hominid adaptations and extinctions, Sydney, UNSW Press, , 260 p. (ISBN 978-0-86840-716-6, lire en ligne)
  • Isaac Casanovas‐Vilar, David M. Alba, Miguel Garcés, Josep M. Robles et Salvador Moyà‐Solà, « An updated chronology of the Miocene radiation in Western Eurasia », PNAS, vol. 108, no 14,‎ , p. 5554–5549 (PMID 21436034, PMCID 3078397, DOI 10.1073/pnas.1018562108, lire en ligne)
  • L. de Bonis, G. Bouvrain, G. Koufos et J. Melentis, Primate Evolution, vol. 1, Cambridge University Press Archive : Phyllis C. Lee, James G. Else, coll. « Proceedings of the Tenth Congress of the International Primatological Society: Held in Nairobi, Kenya, in July 1984, International Primatological Society. Congress », , 333 p. (ISBN 978-0-521-32450-2, lire en ligne), « Succession and dating of the late Miocene primates of Macedonia »
  • Louis de Bonis et George D. Koufos, Hominoid Evolution and Climatic Change in Europe : Volume 1, The Evolution of Neogene Terrestrial Ecosystems in Europe, Cambridge University Press : Jorge Agustí, Lorenzo Rook, Peter Andrews, , 512 p. (ISBN 978-0-521-64097-8, lire en ligne), « The Miocene large mammal succession in Greece »
  • J Fuss, N Spassov, DR Begun et M Böhme, « Potential hominin affinities of Graecopithecus from the Late Miocene of Europe », PLoS ONE, vol. 12, no 5,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0177127, lire en ligne)
  • Böhme M, Spassov N, Ebner M, Geraads D, Hristova L et Kirscher U, « Messinian age and savannah environment of the possible hominin Graecopithecus from Europe », PLoS ONE, vol. 12, no 5,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0177347, lire en ligne)
  • George D. Koufos et Louis de Bonis, « The Late Miocene hominoids Ouranopithecus and Graecopithecus. Implications about their relationships and taxonomy », Annales de Paléontologie, vol. 91, no 3,‎ july–september 2005, p. 227–240 (DOI 10.1016/j.annpal.2005.05.001)
  • Tanya M. Smith, Lawrence B. Martin, Donald J. Reid, Louis de Bonis et George D. Koufos, « An examination of the dental development in Graecopithecus freybergi (Ouranopithecus macedoniensis) », Journal of Human Evolution, vol. 46,‎ , p. 551–577 (PMID 15120265, DOI 10.1016/j.jhevol.2004.01.006, lire en ligne)
  • L‘Europe, le berceau de l’humanité ?, film documentaire de 52 minutes réalisé par Florian Breier et Rüdiger Braun (Allemagne, 2019). Diffusé sur Arte le 8 février 2020.

Liens externes

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Notes et références

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Références

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