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Gueule de bois

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Gueule de bois
Description de cette image, également commentée ci-après
Gueule de bois (la buveuse), peinture de Toulouse-Lautrec, 1887/1888.
Causes Intoxication alcooliqueVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Spécialité Neurologie, psychiatrie et narcologie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 F10, G44.83
MedlinePlus 002041

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La gueule de bois est une sensation inconfortable qui se manifeste à la suite d'une intoxication alcoolique provoquée par la consommation excessive de boisson alcoolisée. Elle apparaît 6 à 8 heures après la consommation d’alcool, lorsque l’alcoolémie diminue, et elle atteint un maximum lorsque l’alcoolémie redevient nulle[1]. L'intensité des symptômes augmente avec la quantité d'alcool consommée[2].

Le mécanisme de la gueule de bois n’a pas encore été complètement élucidé. Il est reconnu que c'est un trouble complexe et multifactoriel. Plusieurs substances seraient impliquées : l’éthanol (ou alcool pur), l’acétaldéhyde (produit du métabolisme de l'éthanol) et les substances présentes dans les boissons alcoolisées, issues de la fermentation alcoolique ou ajoutées pendant le processus de fabrication[3].

Origine de l'expression

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L'expression « avoir la gueule de bois » viendrait du fait d'avoir la bouche sèche comme du bois (pâteuse)[4] après avoir bu trop d'alcool (déshydratation), puis aurait évolué pour désigner les symptômes dus à l'alcool au réveil[5].

Dans certaines régions francophones comme au Québec ou en Belgique, on peut rencontrer le terme « xylostomiase » (inspiré du Grec ancien, dans une intention humoristique) pour désigner la gueule de bois[réf. souhaitée]. On trouve également « xylostomie » chez Alphonse Allais[6]. De même, dans une intention humoristique, "si tu fais des copeaux en te rasant, c'est que tu as la gueule de bois".

Le terme didactique « veisalgie » est un emprunt récent à l’anglais veisalgia qui est construit à partir du norvégien kveis, signifiant « inconfort succédant à la débauche », et du suffixe -algia ou « douleur »[7].

Manifestations

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La gueule de bois se traduit entre autres par la bouche sèche, un mal-être et des nausées.

Les manifestations les plus fréquentes, étudiées chez 1 230 étudiants, sont les suivantes[8] :

  • la sensation de faiblesse (76 %) ;
  • la fatigue (73 %) ;
  • la difficulté de concentration (72 %) ;
  • les nausées (68 %) ;
  • les maux de tête (68 %).

La gueule de bois se manifeste également par une baisse importante de la vigilance et de la mémoire. Cette baisse de performance au niveau individuel se traduit par une altération des capacités de conduite, comme observé dans une étude réalisée dans un simulateur de pilotage d'avion[9].

Le mécanisme de la gueule de bois n'a pas été complètement élucidé. Il existe plusieurs hypothèses qui peuvent se compléter :

  • trois perturbations apparaissent lors d'une consommation excessive d'alcool et pourraient l'expliquer : un dérèglement des défenses naturelles[10], des déficiences en nutriments[11][source insuffisante] et un stress oxydatif[12]. L'idée reçue que la gueule de bois serait causée par une déshydratation ou un manque d'alcool ont été examinées par les scientifiques et apparaissent comme peu vraisemblables :
    • les symptômes d'une déshydratation et d'une gueule de bois diffèrent[3],
    • les changements hormonaux et hémodynamiques observés lors d’une gueule de bois sont différents de ceux observés lors d’un manque alcoolique[13] ;
  • en revanche, beaucoup de symptômes sont ceux de l'hypoglycémie. Une forte consommation d'alcool, surtout dans un délai bref, peut provoquer en retour une hypoglycémie, l'organisme s'adaptant avec un temps de retard et l'alcool entraînant aussi une déshydratation réactionnelle ;
  • selon le Centre de Traitement en Alcoologie du CHU de Lausanne[14], ce n'est probablement pas l’alcool lui-même ou ses produits de dégradation qui sont à l’origine des symptômes de la gueule de bois, mais plutôt les substances contenues dans les boissons comme le méthanol, l’histamine ou les polyphénols [15]. Le méthanol et ses produits de dégradation, formaldéhydes et acide formique, ont été soupçonnés d’expliquer tout ou partie des symptômes de la gueule de bois : maux de tête, soif, sudations et vertiges. Les alcools contenant beaucoup de méthanol (vin, bourbon, brandy) entraîneraient des gueules de bois plus intenses que ceux qui en contiennent peu (vodka) ou pas (alcool pur)[réf. nécessaire].

Prévention

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Aucun des essais réalisés sur des produits réputés prévenir la gueule de bois ne s'est montré concluant, le meilleur moyen restant l'abstention de consommation ou sa modération[16].

Il est donc recommandé, à visée d’atténuation, de limiter sa consommation d’alcool, en particulier l’estomac vide.

Aucun des essais réalisés sur des produits réputés atténuer la gueule de bois ne s'est montré concluant[16]. Les remèdes traditionnels tels que café très fort[17] ou salé, bourrache officinale, et l'artichaut[18] n'ont pas fait la preuve de leur efficacité[16].

Il est préférable de boire une grande quantité d'eau, qui aura l'avantage de contrebalancer la déshydratation induite par l'inhibition de l'ADH par l'alcool, et la sensation de bouche sèche. Pour lutter contre une éventuelle hypoglycémie, une boisson sucrée est recommandée, tels que des jus de fruits.[réf. nécessaire] Concernant le café, il faut se méfier de ses effets diurétiques qui peuvent accentuer une déshydratation[19],[20].

Vis-à-vis des médicaments, l'alcool interagit de manière négative avec plus de 150 d’entre eux, la plupart étant d’utilisation courante[21]. Éviter toute médication pendant la gueule de bois est donc recommandé[réf. nécessaire]. Pour lutter contre le mal de tête, on évitera donc :

Dans la culture populaire

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Notes et références

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  1. (en) Gemma Prat, Ana Adan et Miquel Sánchez-Turet, « Alcohol hangover: a critical review of explanatory factors », Human Psychopharmacology: Clinical and Experimental, vol. 24, no 4,‎ , p. 259-267 (ISSN 0885-6222)
  2. (en) JG Wiese, MG Shlipack et WS Browner, « The alcohol hangover », Ann Intern Med, vol. 11, no 132,‎ , p. 897-902 (PMID 10836917)
  3. a et b (en) Joris C. Verster, « The alcohol hangover–a puzzling phenomenon », Alcohol and Alcoholism, vol. 43, no 2,‎ , p. 124-6 (ISSN 0735-0414, PMID 18182417)
  4. Arte, Sur les deux rives du Rhin coule le vin
  5. expressio.fr
  6. Alphonse Allais, Vive la vie ! : A new boating (chronique),
  7. « La gueule de bois : quels remèdes pour la soigner ? », sur passeportsante.net, (consulté le ).
  8. (en) Wendy S. Slutske, Thomas M. Piasecki et Erin E. Hunt-Carter, « Development and Initial Validation of the Hangover Symptoms Scale: Prevalence and Correlates of Hangover Symptoms in College Students », Alcoholism: Clinical and Experimental Research, vol. 27, no 9,‎ , p. 1442-1450 (ISSN 1530-0277, PMID 14506405)
  9. (en) Richard Stephens, Jonathan Ling, Thomas M. Heffernan, Nick Heather et Kate Jones, « A review of the literature on the cognitive effects of alcohol hangover », Alcohol and Alcoholism, vol. 48, no 2,‎ , p. 163-170 (ISSN 0735-0414, PMID 18238851)
  10. (en) Dai-Jin Kim, Won Kim, Su-Jung Yoon, Bo-Moon Choi, Jung-Soo Kim, Hyo Jin Go, Yong-Ku Kim et Jaeseung Jeong, « Effects of alcohol hangover on cytokine production in healthy subjects », Alcohol, vol. 31, no 3,‎ , p. 167-170
  11. « Connaître la gueule de bois - causes » (consulté le ).
  12. (en) Emma A. Meagher, Orla P. Barry, Anne Burke, Michael R. Lucey, John A. Lawson, Joshua Rokach et Garret A. FitzGerald, « Alcohol-induced generation of lipid peroxidation products in humans », The Journal of Clinical Investigation, vol. 104, no 6,‎ , p. 805-813 (ISSN 0021-9738)
  13. (en) Jeffrey G. Wiese, Michael G. Shlipak et Warren S. Browner, « The Alcohol Hangover », Annals of Internal Medicine, vol. 132, no 11,‎ , p. 897-902 (ISSN 0003-4819, PMID 10836917)
  14. Alcool : les effets sur la santé. La gueule de bois, Centre de Traitement en alcoologie, CHUV de Lausanne, 2009
  15. (en) « Wine Headaches: Investigating The Culprits Of The Dreaded Wine Hangover », sur JF Tobias (consulté le ).
  16. a b et c (en) Pittler MH, Verster JC, Ernst E. « Interventions for preventing or treating alcohol hangover: systematic review of randomised controlled trials » BMJ, 2005 Dec 24;331(7531):1515-8. PMID 16373736
  17. (en) « Drinking coffee 'will not sober you up' when drunk » news.bbc.co.uk, mercredi 9 décembre 2009
  18. (en) Pittler MH, White AR, Stevinson C, Ernst E. « Effectiveness of artichoke extract in preventing alcohol-induced hangovers: a randomized controlled trial » CMAJ 2003 Dec 9;169(12):1269-73. PMID 14662662
  19. « pdf sur le café »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  20. « PDF du CHU de Montpellier sur le café ».
  21. Alcool : les effets sur la santé. Les médicaments et l'alcool, Centre de Traitement en alcoologie, CHUV de Lausanne, 2009
  22. (en) C. Girre, E. Hispard, S. Palombo, C. N'Guyen et S. Dally, « Increased metabolism of acetaminophen in chronically alcoholic patients », Alcoholism, Clinical and Experimental Research, vol. 17, no 1,‎ , p. 170-173 (ISSN 0145-6008, PMID 8452199)
  23. « Les remèdes anti-gueule de bois des chefs », sur L'Obs (consulté le ).
  24. (en) Simon Williams, « January 1 is National Hangover Day », sur WPDE, (consulté le ).
  25. « Non, la Corée du Nord n'a pas inventé la liqueur sans gueule de bois », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

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Articles connexes

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Liens externes

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