Gwihabaïte
Gwihabaïte Catégorie V : carbonates et nitrates[1] | |
Général | |
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Nom IUPAC | Gwihabaite |
Numéro CAS | Dana 18.01.03.01 |
Classe de Strunz | 05.NA.15
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Formule chimique | (NH4, K)NO3 hypothèse ions ammonium et potassium équimolaires |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 90,5733 ± 0,0014 uma H 2,23 %, K 21,58 %, N 23,2 %, O 52,99 %, |
Couleur | incolore, blanc, blanc neige, blanchâtre, gris, etc., parfois teintée par des impuretés |
Système cristallin | orthorhombique |
Réseau de Bravais | a = 7,075 Å b = 7,647 Å c = 5,779 Å Z = 4 volume de maille = 312,66 Å3 |
Classe cristalline et groupe d'espace | Orthorhombique mmm dipyramidale 2/m 2/m 2/m - groupe d'espace Pbmn |
Clivage | excellent sur {001} |
Cassure | inégale, cassure irrégulière ou sub-conchoïdale très fragile |
Habitus | cristaux prismatiques aciculaires, minces en aiguilles mais ne dépassant pas 5 mm, agrégat divergent en « fleur de parois », efflorescences avec des cristaux aciculaires assemblés en aiguilles polycristallines de la taille d'une épée, encroûtements salins, poudre hygroscopique incolore à blanche |
Échelle de Mohs | 2 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,458 nβ = 1,527 nγ = 1,599 |
Biréfringence | Biaxe (-) δ = 0,141 |
Angle 2V | 90° |
Pléochroïsme | non |
Dispersion optique | aucune |
Transparence | transparente à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 1,77 (calculé 1,8) |
Température de fusion | environ 170 °C |
Solubilité | très soluble dans l'eau |
Comportement chimique | hygroscopique |
Propriétés physiques | |
Radioactivité | parfois non négligeable |
Précautions | |
SIMDUT | |
Matière comburante, source d'oxygène lors de sa décomposition, ce qui favorise la combustion des matières réductrices présentes ou déjà en combustion | |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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La gwihabaïte est le corps chimique minéral anhydre, nitrate double d'ammonium et de potassium naturel de formule chimique (NH4)1-xKxNO3, x < 1. Cette espèce rare, déliquescente et soluble dans l'eau, est un nitrate intermédiaire, le plus souvent majoritaire en cation ammonium et minoritaire en cation potassium, en proportion 3/4 1/4, soit un rapport de 3 à 1. Elle se présente dans des milieux abrités et relativement tempérés en encroûtement et efflorescence à partir des déjections de chauves-souris transformées en guano par action bactérienne. Elle y est alors associée à des minéraux phosphatés comme la biphosphammite (it) (NH4,K)(H2PO4) ou la schertélite (it) (NH4)2MgH2(PO4)2 · 4H2O.
La nitrammite NH4NO3 ou nitrate d'ammonium naturel est parfois considérée comme un cas particulier de ce minéral, avec x = 0.
Dénomination en rapport avec le topotype
[modifier | modifier le code]Le topotype était localisé en 1996 dans la grotte Gewehiba ou caverne Gcwihaba[3], à 280 km à l'ouest de Maun, au nord-ouest du Botswana, dans le bassin désertique du Kalahari[4]. La formule chimique moyenne est caractérisée par x = 0,19[5]. Le nom adapté de la langue san commence par un clic, son caractéristique de cette langue.
Des échantillons topotypes sont conservés au Musée du Transvaal à Pretoria, en Afrique du Sud. Ce minéral ainsi décrit n'a été admis officiellement qu'en 1999 parmi la communauté minéralogiste internationale.
Cristallochimie
[modifier | modifier le code]Il forme une série avec le nitre KNO3.
Gisements
[modifier | modifier le code]Le minéral est aussi présent dans d'autres pays que le Botswana.
- dans les cavernes de Hall’s ou Torch caves, ou dans les grottes du Chaos, à Johannesbourg au Transvaal.
- Namibie :
- dans le temple de Doom Cave et à la fosse Wow Gdoom Pothole, avec de la biphosphammite.
- dans les anciennes mines de charbon autrefois en combustion naturelle du district de Ravat sur le site du village ou à Kukhi Malik près de la rivière Yaghnob dans la chaîne montagneuse des monts Zeravchan.
- Russie :
- puits des monts Koashva, du massif des Khibiny, péninsule de Kola au nord de Mourmansk.
Elle est associée à des minéraux nitrates, par exemple au nitre, à la nitrocalcite, à la nitromagnésite, à la nitronatrite, la nitrobarite, mais aussi au salmiac ou à la boussingaultite, au gypse ou à la syngénite (en) K2Ca(SO4)2 · H2O, aux roches calcaires et dolomitiques, etc., aux minéraux phosphatés comme la dittmarite (it) (NH4)Mg(PO4) · H2O, la struvite (NH4)Mg(PO4) · 6H2O, à la biphosphammite (NH4,K)(H2PO4), voire à des oxalates naturels comme la glushinskite Mg(C2O4) · 2H2O ou à la weddellite Ca(C2O4) · 2H2O.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Gwihabaite », sur www.mindat.org (consulté le )
- Le lieu-dit se nomme aussi les cavernes de Drotsky.
- Martini, J.E.J., Gwihabaite - (NH4,K)NO3, orthorhombic, a new mineral from Gcwihaba Cave, Botswana. Bull. South African Speleological Association, 36, 1996, p. 19–21.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Carol Hill et Paolo Forti, Cave minerals of the world, Huntsville, Alabama, National Speleological Society, , 159 p. (ISBN 978-1-879-96107-4, OCLC 37623332).