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Henri Crouzet

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Henri Crouzet
Henri Crouzet en 1847 en grande tenue de cérémonie d’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, Second Empire
Biographie
Naissance
Décès
(à 62 ans)
Lit-et-Mixe (Landes)
Nationalité
Formation
Activité
Ingénieur des ponts et chaussées

Henri Crouzet est un ingénieur des ponts et chaussées du XIXe siècle qui a fortement œuvré à la mise en valeur forestière du département des Landes.

Henri Crouzet est né le 20 mars 1817 à Lescure dans le Tarn dans le domaine de sa mère[1], Anne Jeanne Félicité Rodière (Castres, 1795- Albi, 1876)[2]. Son père Jean Pierre Joseph Crouzet (Albi, 1787 - Albi, 1869) est propriétaire terrien et percepteur des contributions directes à Albi[3].

Il entre à l`École polytechnique en 1837 puis à l`École nationale des ponts et chaussées en 1839. À la sortie de l’école en 1841, il nommé aspirant-ingénieur des Ponts et Chaussées en 1842[1] puis ingénieur ordinaire en 1844 chargé du Service ordinaire de l’arrondissement de Dax où il reste jusqu’en 1863, année de sa nomination comme ingénieur en chef du département des Landes à Mont-de-Marsan. Il fera donc toute sa carrière dans les Landes où sa famille se fixe.

Il se marie le 19 décembre 1848 à Elisa Turpin , fille de Numa Turpin, alors représentant du peuple à l’Assemblée constituante de la Deuxième République, maire de Lit et l`un des plus riches Landais de l`époque au Marensin[3]. Henri a trois enfants : Louis (1849-1925)[4] qui fut aussi maire de Lit-et-Mixe de 1878 à 1919, Félix (1850-1923) qui fut maire de Saint-Julien-en-Born de 1882 à 1912 et Fanny (1856-1942)[5].

L'administration des Ponts et Chaussées crée dès le début du XIXe siècle, parallèlement aux Services ordinaires, des structures spécifiques pour suivre les travaux des dunes, les entreprises des compagnies concessionnaires, les projets de canaux ou de chemin de fer, la route de Bordeaux à Bayonne. Au « Service spécial des Landes de Gascogne » en fonction sous la Monarchie de Juillet succède 1849, un « Service hydraulique » qui reste commun jusqu'en 1857 aux Landes et à la Gironde et qui est dirigé par l'ingénieur en chef Louis Malaure (1808-1886). Supervisé par Malaure, le Service hydraulique des Landes est d'abord confié à l'ingénieur Frédéric Ritter (1819-1893), avant que Crouzet n'en prenne la charge à partir de 1853[6] jusqu'en 1870.

Le 1er mai 1843, il est décoré d'une médaille de sauvetage à la suite d'inondations de l'Adour[2].

Il rédige de 1853 à 1857 plusieurs rapports semblant prouver qu'il a été un des inspirateurs de la loi du 19 juin 1857. Le 5 août 1857, il est fait chevalier de la Légion d'honneur[7].

En 1857 il est directeur du domaine impérial de Solférino que Napoléon III a créé dans les Landes en achetant 7500 hectares de landes dans les communes de Lüe, Escource, Sabres, etc. et qui constitueront peu après le village de Solférino. Crouzet est assisté d'Eugène Tisserand (1830-1925) , ingénieur agronome et de deux gardes généraux demeurant sur place, dont un, Léon Bernardin devient le régisseur jusqu'en 1870[8]. Il fait de nombreux travaux dans le domaine impérial dont il rend compte chaque année à l'Empereur et dans les numéros du «Moniteur» des 11[9] et 12 octobre 1859[10]. En cinq ans (1857-1861), « pour donner un exemple des moyens d'amélioration et de culture à appliquer à ce sol abandonné » des Landes, il crée un domaine forestier et agricole (notamment la ferme de Pouy) à dominante de semis de pins maritimes[11].

Quelques mois après la sortie de Maître Pierre d'Edmond About, transposition romanesque et élogieuse de « l’œuvre » de Jules Chambrelent, paraît en 1858 Le dernier pasteur des Landes[12], un roman de Jean-Baptiste Lescarret (1818-1898)[13]. Dans cet ouvrage le héros est un ingénieur nommé Monsieur Henri, qui évoque Henri Crouzet. L’auteur se dresse contre la thèse selon laquelle la transformation des communaux en forêts de pins maritimes, imposée par la loi de 1857, a été une grande chance pour les Landes et dont Napoléon III aurait été le bienfaiteur.

En 1863, les frères Pereire le nomment ingénieur en chef de la Compagnie du Midi afin de surveiller la réalisation des routes agricoles dont ils ont pris en charge la construction contre une subvention du Trésor[14], et les conseiller dans l’aménagement de leurs propriétés forestières[15].

La carrière de Crouzet subit une éclipse après la chute du Second Empire. On suppose sans trop se tromper que Crouzet était bonapartiste. Selon Jean Cailluyer, la rivalité professionnelle Crouzet-Chambrelent aurait des causes politiques. Durant le Second Empire, Crouzet était bien en cour alors que Chambrelent était de tendance républicaine. La nomination de Chambrelent à Digne et à Limoges est ressentie comme une disgrâce et un éloignement pour laisser à Crouzet les coudées franches. La Troisième République comblera d`honneurs Chambrelent, revenu en 1872 en Gironde[16].

Il s'associe en 1870-1871, au comité de Défense départemental créé par le préfet Hippolyte Maze. Le service hydraulique ayant été enlevé en 1871 par le Conseil général des Landes aux ponts et chaussées, Crouzet présente au Conseil général plusieurs rapports en vue de la mise en place d'un nouveau service sans succès.

Crouzet essaie de se présenter aux élections de 1871 invoquant de sa qualité de conseiller municipal de Mont-de-Marsan [16].

Au début de 1874, la maladie met brusquement un terme à sa carrière et l'oblige à prendre sa retraite en 1875. Il cesse toute activité jusqu'à sa mort. Il meurt à Lit-et-Mixe le 22 janvier 1880, localité où son fils aîné Louis Crouzet est maire conservateur, très réactionnaire, voire hostile aux républicains.

Louis Crouzet gardera la mairie jusqu’aux élections municipales de 1920 ; il sera alors battu par une liste républicaine de gauche[3]. Louis Crouzet s'associa de 1889 jusqu'à sa mort avec Léon Sargos, le père de Roger Sargos, au sein d'une affaire de sciage et d'injection de bois nommée « Crouzet & Sargos »[17]. Louis Crouzet marié à Louise Turpin sa cousine, a deux filles Marguerite (1884-1975) et Françoise (1886, Castets -1982, Lit-et-Mixe). Françoise Crouzet se mariera en 1906 avec Joseph Hériard-Dubreuil (1879, Bordeaux - 1954, Mézos) dont le petit-neveu André Hériard-Dubreuil (1917, Bordeaux - 2002, Cognac) et ses descendants dirigent les cognacs Rémy Martin.

Ouvrages d'art d'Henri Crouzet

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Au Service ordinaire de l'arrondissement de Dax (1841-1855)[18]

  • achèvement du port de Peyrehorade et du pont de Tartas ;
  • construction des ponts de Saint-Pandelon, de Bégaar, de Magescq, pont suspendu de Tertis et passerelle suspendue de Tartas ;
  • travaux de navigation sur l'Adour ;
  • travaux de routes départementales et impériale de Labouheyre à Castets ;
  • construction du grand pont de pierre de Dax sur l'Adour
  • ensemencement et fixation des dunes (ateliers d'Huchet en 1842, de Mixe en 1844) chargé en totalité du Services des dunes du département à partir de 1848 (sur Biscarrosse, Mimizan, Saint-Julien, Mixe, Vielle) ;
  • redressement des courants de Mimizan (1843), de Contis (1844 et 1855) ;
  • dessèchement des marais de Lit et Saint-Julien (1845) ;
  • projet de syndicat d'endiguement et de dessèchement à Habas et Hastingues (1847) ;
  • étude et avant-projet du chemin de fer de Bordeaux à Bayonne entre Sabres et Dax (1846) ;
  • projet et exécution d'une distribution d'eau dans la ville de Dax (1844) ;
  • étude, avec le Génie militaire , de l'établissement d'un port à Capbreton (1847) ;
  • projet d'un port à Contis (1848) ;

Bibliographie

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  • Roger Sargos, Contribution à l'histoire du boisement des Landes de Gascogne, Bordeaux, Delmas, , 16 cartes et plans, 107 illustr., 836 (présentation en ligne)
  • Jean Cailluyer (préf. Louis Papy, Chambrelent et Crouzet, quelques pièces au dossier), Regards sur l'histoire sociale des Landes, Toulouse, Edition Eché, , 387 p., p. 59-70
  • Jacques Sargos (3e éd. en 2004), Histoire de la forêt Landaise : Du désert à l'âge d'or, Bordeaux, Horizon chimérique, , 559 p. (ISBN 978-2-907202-61-9, présentation en ligne), p. 361-388

Décorations

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  • Médaille de sauvetage en 1843, à la suite des inondations de l'Adour[1]
  • Chevalier de la Légion d'honneur en 1857.

Notes et références

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  1. a b et c Sargos 1949, p. 59
  2. a et b Pierfit, « Généalogie d'Henri Crouzet », sur geneanet.org (consulté le )
  3. a b et c Cailluyer 1983, p. 61
  4. Sargos 1949, p. 67
  5. Brun0 Hériard-Dubreuil, « Enfants d'Henri Crouzet », (généalogie), sur geneanet.org (consulté le )
  6. Sargos 1997, p. 467
  7. « Article sur Henri Crouzet », sur histoiresocialedeslandes.org (consulté le )
  8. J-M Dupouy, « Solferino impérial », sur landesenvrac.blogspot.com (consulté le )
  9. Henri Crouzet, « Rapport sur la culture des Landes », sur retronews.fr, Le Moniteur, (consulté le )
  10. Henri Crouzet, « Suite du rapport sur la culture des Landes », sur retronews.fr, (consulté le )
  11. Sargos 1949, p. 62
  12. Jean-Baptiste Lescarret (préf. Jean-Pierre Lescarret), Le dernier pasteur des Landes : essai sur la forestation des Landes de Gascogne, Éd. Cairn, (1re éd. 1858), 156 p. (ISBN 978-2-912233-11-0, présentation en ligne)
  13. « Notice de Jean-Baptiste Lescarret », sur cths.fr, (consulté le )
  14. Sargos 1997, p. 474
  15. Sargos 1997, p. 472
  16. a et b Cailluyer 1983, p. 69
  17. Jacques Sargos, Histoire de la forêt Landaise : du désert à l'âge d'or, Bordeaux, l'Horizon chimérique, , 559 p. (ISBN 2-907202-66-9), p. VII
    (préface ; 3e édition)
  18. Sargos 1949, p. 59-61

Articles connexes

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Liens externes

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