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Henri Salmide

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Henri Salmide
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Heinz StahlschmidVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activité
Maître artificierVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinction

Henri Salmide, né Heinz Stahlschmidt le à Dortmund et mort le à Bordeaux, est un sous-officier de la Kriegsmarine[1] qui a empêché la destruction du port de Bordeaux en août 1944 durant la Seconde Guerre mondiale.

Seconde Guerre mondiale

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Héritier d'une entreprise de plomberie comptant près de 300 employés à 16 ans, il s'estime trop jeune et inexpérimenté. Il décide de rejoindre la meilleure école de plomberie d'Allemagne, la Kriegsmarine en 1936. Il survit aux naufrages des trois navires de guerre sur lesquels il sert[2]. Lors de son premier naufrage, il se trouvait à bord du croiseur lourd le Blücher, qui fut coulé le 9 avril 1940 dans le Golfe d'Oslo par des torpilles lancées depuis la côte. C'est le seul navire qui sera coulé par des torpilles terrestres durant la guerre. À la suite de ses trois naufrages en deux mois, il demande à ne plus naviguer, demande acceptée par sa hiérarchie. À l'issue de contrat d'engagement de cinq ans, il se forme aux explosifs et revient à Bordeaux en tant que réserviste. Il conçoit mines et torpilles pour les bases de Bordeaux, Royan et La Rochelle, engins conçus dans la base de Roque de Thau, près de Blaye, qu'il dirige en 1943 et début 1944.

Bordeaux, août 1944

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En , avec la fin prochaine de la bataille de Normandie et le débarquement en Provence, les Allemands s'apprêtent à quitter le sud-ouest de la France ou à se replier dans la Poche de Royan et de la pointe de Grave.

Le , en tant que maître-artificier de la Kriegsmarine, Heinz Stahlschmidt reçoit l'ordre de détruire toutes les installations portuaires et les quais de la ville, qui s'étalent sur plus de 12 kilomètres, afin d'empêcher les Alliés de les utiliser. Le à 20 h 15, quatre jours avant la destruction planifiée, il fait sauter le blockhaus de la rue Raze, sur le quai des Chartrons, contenant les charges explosives (100 kg d'explosifs et 200 détonateurs à retardement de 3, 6 et 12 minutes destinés aux 200 charges d'explosifs enterrés sur les quais). Son action aurait provoqué la mort d'une cinquantaine de soldats allemands mais il est estimé qu'elle aurait sauvé la vie à environ 3 500 civils[3]. D'après lui, l'explosion des huit kilomètres de quais aurait provoqué un glissement de terrain vers la Garonne qui aurait emporté la façade des quais sur cent mètres de profondeur. Dans une interview à Reuters en 1977, Salmide dira qu'il avait agi selon sa conscience chrétienne[4], et qu'il ne pouvait pas accepter que le port soit détruit alors que la guerre était clairement perdue[2].

Il sera protégé par la résistance française, en l'occurrence les frères Moga, rugbymen béglais, qui l'ont caché, alors qu'il était recherché par la police, des mouvements de Résistance concurrents et la Gestapo. C'est d'ailleurs André Moga qui sur son lit de mort convoquera la presse en 1992 pour qu'on rende justice à cet homme « oublié » par l'Histoire.

Après-guerre

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Considéré comme traître et déserteur, son nom fut rayé de la liste des vétérans de la marine allemande éligibles à une pension[5]. Il sera par ailleurs le premier Allemand à recevoir un laissez-passer après la Libération de Bordeaux. Naturalisé français sous le nom de Henri Salmide en 1947, il a épousé une Française en 1949 à Bordeaux où il s'est installé et a travaillé comme démineur pendant les années d'après-guerre, puis comme sapeur-pompier forestier de la Gironde, puis sur le bateau-pompe du port de Bordeaux jusqu'à sa retraite en 1969. Son action héroïque a été reconnue tardivement. Il sera décoré par le maire Jacques Chaban-Delmas le de la médaille de la Ville de Bordeaux, ce sera le dernier acte public du maire après 47 années de mandat. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur[6] cinq ans plus tard, pour récompenser « 23 ans de services civils », sans mention de son fait d'armes à Bordeaux[7]. Le siège social de Bordeaux Port Atlantique, installé en 2012 à Bacalan, porte le nom d'Henri Salmide[8].

Henri Salmide est inhumé au cimetière protestant de Bordeaux, rue Judaïque, dont une des allées porte son nom.

Décoration

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Bibliographie

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  • Erwan Langeo, L'Allemand qui a refusé de détruire Bordeaux : Bordeaux 40-44, 2019 (ISBN 9782955715529)
  • Dominique Lormier, Bordeaux brûle-t-il ?, ou la Libération de la Gironde 1940-1944, Les Dossiers d'Aquitaine, 2003 (ISBN 978-2905212573)
  • Erik Schaake, L'Allemand qui sauva Bordeaux par amour : de la Wehrmacht à la Résistance, 209 p., éd. M. Lafon, 2011 (ISBN 9782749913940)

Notes et références

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  1. Du Marine-Regiment Kühnemann de la Marine-Brigade Weber, mais dépendant du Leutnant-General Nake, commandant en 1944 la 159e division d'infanterie.
  2. a et b T. Rees Shapiro, « Heinz Stahlschmidt dies; demolitions expert thwarted razing of Bordeaux », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  3. (en) De la Baume, Maïa, « Henri Salmide, 90, Dies; German's Defiance Saved a French Port », The New York Times,‎ , A31 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean Cittone, « 80 ans de la Libération : Heinz Stahlschmidt, le soldat allemand qui a trahi Hitler pour sauver le port de Bordeaux de la destruction », sur lefigaro.fr,
  5. Allan Hall, « German sailor who refused to obey Nazi orders to blow up Bordeaux dies aged 91 . . . in France », Daily Mail,‎ (lire en ligne)
  6. Promotion 2000.
  7. MAG 44, n° 36, juin 2006, p. 12
  8. Voir le journal Sud Ouest du 17 février 2012.

Liens externes

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