Hitoshi Igarashi
Naissance |
Niigata (Japon occupé) |
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Décès |
(à 44 ans) Tsukuba (Japon) |
Nationalité | Japonais |
Profession |
traducteur |
Conjoint |
Hitoshi Igarashi (五十嵐 一, Igarashi Hitoshi ), né le à Niigata (Japon occupé) et mort le ou le à Tsukuba (Japon), est un érudit japonais spécialiste de la littérature et de l'histoire arabe et perse et traducteur en japonais du roman de Salman Rushdie Les Versets sataniques, ce qui lui a probablement coûté la vie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Igarashi est né en 1947[1]. Il a obtenu son diplôme de doctorat en art islamique à l'université de Tokyo en 1976, et a été nommé chercheur de l'Académie royale d'Iran ; il y est resté jusqu'à la révolution islamique en 1979.
Carrière
[modifier | modifier le code]Igarashi est professeur associé de culture islamique comparative à l'université de Tsukuba[2].
Il a traduit en japonais le Canon d'Avicenne et Les Versets sataniques de Salman Rushdie[3] et a écrit des livres sur l'islam, dont The Islamic Renaissance et Medicine and Wisdom of the East[4].
Mort
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Le , le chef d'État iranien Rouhollah Khomeini émet un avis juridique (fatwa) condamnant à mort Salman Rushdie et les personnes impliquées dans la publication de son livre Les Versets sataniques, jugé blasphématoire dans une bonne partie du monde musulman. Début 1990, Igarashi entreprend de traduire l'ouvrage en japonais et défend cette décision dans les colonnes du Chūōkōron. Malgré les menaces qui pèsent sur sa personne (le président de l'association des résidents pakistanais au Japon (en) Rais Siddiqui affirme le vouloir mort), il refuse toute protection policière[5], sans se sentir en sécurité pour autant. C'est en tout cas ce que semble indiquer un passage d'un poème en quatrain sur la bataille de Dan-no-ura retrouvé dans un tiroir de son bureau.
Assassinat
[modifier | modifier le code]Le , Hitoshi Igarashi est retrouvé mort en face d'un ascenseur du sixième étage du bâtiment des sciences humaines et sociales de l'université de Tsukuba par son collègue Takeshi Tsuchimoto (ja). Sa dépouille présente deux entailles au niveau du cou, une à droite et une à gauche, chacune suffisamment profonde pour lui avoir sectionné l'artère carotide. D'autres blessures par arme blanche sont à signaler notamment au niveau du thorax et de l'abdomen, où le foie est partiellement atteint. L'autopsie permet de déterminer qu'Igarashi est mort entre le à 22 heures et le à 1 heure. Certains indices sont relevés sur la scène de crime, notamment des traces de sang de type O (étant donné qu'il ne s'agit pas du groupe sanguin d'Igarashi, la police suppose que c'est celui de son assassin) et des empreintes de pas correspondant à des chaussures de kung-fu de manufacture chinoise d'une longueur de 27,5 cm[6].
Théories
[modifier | modifier le code]Le , le délai de prescription pour meurtre en droit pénal japonais est franchi sans qu'aucune personne n'ait été assignée devant un tribunal pour celui d'Igarashi, qui reste à ce jour considéré comme un cold case[7]. Il existe cependant plusieurs théories sur l'identité de son auteur.
Selon l'ancien agent de la CIA Kenneth M. Pollack (en), le meurtre serait l'œuvre du corps des Gardiens de la révolution islamique[6].
Selon « un rapport confidentiel des autorités de sureté » que le Shūkan Bunshun (en) a pu se procurer en 1998, le suspect numéro 1 serait un ressortissant bangladais qui étudiait à l'université de Tsukuba au moment des faits et qui, le jour de la découverte de la dépouille, se serait rendu à l'aéroport international de Narita pour retourner à Dacca. Le gouvernement japonais aurait interrompu l'enquête à son sujet de peur d'une réaction hostile des pays musulmans, notamment en cas de demande d'extradition[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hitoshi Igarashi » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- « Hitoshi Igarashi (1947-1991) », Fukimimi (consulté le ).
- Leslie Helm, « Translator of 'Satanic Verses' Slain », Los Angeles Times, (lire en ligne, consulté le ).
- « One person's story », OMID (consulté le ).
- Steven R. Weismann, « Japanese Translator of Rushdie Book Found Slain », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (ja) 平洋 長島, 諷刺の笑いとその応答 : 不敬罪を軸に II, 日本笑い学会, (DOI 10.18991/warai.18.0_3, lire en ligne)
- (ja) « 迷宮入りの「悪魔の詩」訳者殺人、問題にされた2つのポイント【平成の怪事件簿】 », Shūkan Shinchō, (consulté le )
- (en) Cullen Thomas, « Iran’s Cold Cases Are Coming Back to Haunt Us », sur The Daily Beast, (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Historien japonais du XXe siècle
- Traducteur japonais du XXe siècle
- Traducteur depuis l'anglais vers le japonais
- Traducteur depuis l'arabe
- Écrivain assassiné
- Étudiant de l'université de Tokyo
- Personnalité visée par une fatwa
- Salman Rushdie
- Naissance en juin 1947
- Naissance à Niigata
- Décès en juillet 1991
- Décès dans la préfecture d'Ibaraki
- Décès à 44 ans
- Mort poignardé
- Mort assassiné au Japon
- Victime du terrorisme islamiste
- Meurtre non résolu