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Jeanne-Marie Leprince de Beaumont

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Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
ChavanodVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Ubexy (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie-Barbe LeprinceVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Jean-Baptiste Nicolas Leprince (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Elisabeth Charlotte Leprince de Beaumont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
La Belle et la Bête (d), Magazin des enfans (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, née le à Rouen et morte le à Avallon[1] est une femme de lettres française.

Auteur sous le nom de Mme Leprince de Beaumont[note 1], elle écrivit environ 70 volumes de contes pour enfants, comme La Belle et la Bête, lequel est devenu un classique de la littérature d’enfance et de jeunesse. Considérée comme l'une des femmes de lettres pionnières de cette catégorie littéraire, elle est l'arrière-grand-mère de l'écrivain, historien et archéologue Prosper Mérimée.Jeanne-Marie Leprince de Beaumont est l’auteure d’une des œuvres les plus universellement familières écrites en France au XVIIIe siècle : La Belle et la bête, mais c’est moins le conte qu’on retient qu’une histoire résumée dans un titre qu’elle n’a pas inventé, et son œuvre considérable et très influente a elle été complètement oubliée[2].

Marie-Barbe Leprince est la fille aînée de Jean-Baptiste-Nicolas Leprince et de Marie-Barbe Plantart. Pour son père, il s'agit d'un second mariage, puisqu'il a épousé en premières noces Marie Anne Thérèse du Guillaud, dont il est veuf. Marie-Barbe perd sa mère à l'âge de onze ans : son père se remarie avec Anne Gaultier, qui met au monde plusieurs enfants, dont le peintre Jean-Baptiste Le Prince.

Elle entre à 14 ans au couvent d'Ernemont, puis commence à enseigner deux ans plus tard[3].

En 1727, elle se rend à la cour de Lunéville où elle est introduite par madame d'Ambray comme dame de compagnie et musicienne auprès de Stanislas Leszczynski[3]. Elle officie comme préceptrice de la fille aînée d’Élisabeth Charlotte[Qui ?], puis, au départ de celle-ci en 1737, se consacre à l'éducation de jeunes filles de la congrégation Notre-Dame[3].

Elle épouse le , à Lunéville, Claude-Antoine Malter, danseur et maître à danser[4].

Une fiche de police de 1751[5] nous apprend qu'elle a eu une fille qui est identifiée avec Élisabeth Grimard, qu'elle présentera plus tard comme sa nièce, sous le nom de Betsy, et qu'elle « a donné dans sa jeunesse dans la débauche ».

Possédant une belle voix, elle se serait produite avec son mari sur diverses scènes, notamment celle de Marseille, et elle avouera plus tard au prince de Wurtemberg (lettre de 1767-68) que :

Le malheureux talent d'une très belle voix me retenait au monde, dont je connaissais le danger, et la nécessité de vivre de ce talent barrait tous mes projets de réforme[6].

Elle quitte son mari vers 1744, en raison de ses infidélités. D'après l'abbé J.-V. Genet, elle est appelée à la même période par l'abbé Nicolas Gaudru, chanoine et professeur de philosophie au collège de Reims, pour diriger une école de filles[7]. À sa demande et pour l'école, elle aurait composé les contes du Magasin des enfants[7].

En 1748, elle se rend en Angleterre et s'installe à Londres. Elle y séjournera plus de dix-sept ans. Elle devient gouvernante et s'occupe de l'éducation de filles de la haute société anglaise. Là, elle vit d'abord jusqu'en 1756 avec un dénommé Antoine Grimard, marquis de Beaumont, un contrebandier[8] qu'elle connaît depuis sa rupture avec Malter, qu'elle fait passer pour son mari et dont elle prend le nom, puis, jusqu'en 1762, avec un exilé français, traître à sa patrie[note 2], Thomas Pichon (1700-1781) qui se faisait appeler Tyrrell. Aucun acte de mariage ou de divorce n'a jamais été retrouvé la liant à ses deux compagnons successifs, son contrat de mariage avec Malter, pourtant frappé de nullité, n'ayant d'ailleurs jamais pu être cassé légalement en raison d'un manque de moyens financiers[note 3].

En 1756, elle publie à Londres un traité d'éducation des jeunes filles, Le Magasin des enfans, ou Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction. Forte de son succès, elle réitère en 1760 avec Le Magasin des adolescentes et publie, en 1772, un traité d'éducation des jeunes garçons : Le Mentor moderne.

En 1763, elle part pour Annecy avec Élisabeth Grimard et son époux, le chirurgien Nicolas Louis Joseph Moreau. Elle y vit sous la conduite d'un directeur de conscience, le chanoine Riondel. Puis vers 1773, elle déménage avec la famille Moreau à Avallon[9] où elle meurt en 1776. Elle semble avoir été inhumée dans le caveau familial, à Ubexy[10].

  • Le Triomphe de la vérité, et Mémoires de M. de La Villette, 1748 ;
  • Lettre en réponse à l’Année merveilleuse, 1745 ;
  • Le Nouveau Magasin François, et Bibliothèque instructive et amusante, 1750-51 ;
  • Lettres de Mme Du Montier à la marquise de ***, sa fille, avec les réponses, où l’on trouve les leçons les plus épurées et les conseils les plus délicats... pour servir de règle dans l’état du mariage, 1756 ;
  • Magasin des enfants, et Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction, dans lesquels on fait penser, parler, agir les jeunes gens suivant le génie, le tempérament et les inclinations d’un chacun... on y donne un abrégé de l’histoire sacrée, de la fable, de la géographie, etc., le tout rempli de réflexions utiles et de contes moraux, Londres, Haberkorn, 1756 (le fonds de la Bnf possède l'édition de 1758 par le libraire Reguilliat)
  • La Belle et la Bête, dans le Magasin des enfants, Londres, Haberkorn, 1756, 4 volumes in-12, vol. 1, p. 70sq [exemplaire à la British Library consultable en ligne]
  • Anecdotes du XIVe siècle pour servir à l'histoire des femmes illustres de ce temps, Londres, Haberkorn, sans date (1758). Numérisé.
  • Magasin des adolescentes, et Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction, 1760 ;
  • Principes de l’histoire sainte, mis par demandes et par réponses, pour l’instruction de la jeunesse, 1761 ;
  • Instructions pour les jeunes dames qui entrent dans le monde et se marient, leurs devoirs dans cet état et envers leurs enfants, 1764 ;
  • Lettres d’Emerance à Lucie, 1765 ;
  • Mémoires de Madame la Baronne de Batteville et la Veuve parfaite, 1766 ;
  • La Nouvelle Clarice, histoire véritable, 1767 ; roman épistolaire d’après le roman de Samuel Richardson, Clarisse Harlowe, 1748 ;,
  • Magasin des pauvres, artisans, domestiques et gens de campagne, 1768 ;
  • Les Américaines, et la Preuve de la religion chrétienne par les lumières naturelles, 1770 ;
  • Éducation complète, et Abrégé de l’histoire universelle, mêlé de géographie et de chronologie, 1772 ;
  • Contes moraux, 1774 ;
  • La Dévotion éclairée, et magasin des dévotes, 1779.
  • La Veuve et ses deux filles
  • La Belle et la Bête, ill. de Willi Glasauer, 1983.
  • Le Prince Fatal et le Prince Fortuné [lire en ligne]
  • Le prince Chéri [lire en ligne]
  • Joliette et le danger de rapporter [lire en ligne]
  • « Belote et laidronette »

Adaptations

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Télévision

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  1. Elle est parfois confondue avec sa belle-sœur qui se présente aussi comme Mme Leprince de Beaumont, soit Marie Madeleine Stanislas Raimboult épouse de Marie François Leprince, qui décède en 1784. Journal d'un bourgeois de Popincourt : Lefebvre de Beauvray, avocat au Parlement, 1784-1787, H. Vial et G. Capon (éd.), Paris, 1902, p. 10-11. Ouvrage numérisé sur gallica.
  2. Dans sa correspondance, on voit que Mme de Beaumont était au courant que la fortune londonienne de Tyrrell était due à une pension versée par le gouvernement anglais pour le récompenser d'avoir livré le fort de Beauséjour aux Anglais au début de la guerre de Sept Ans sur le continent américain. Geneviève Artigas-Menant, Lumières clandestines. Les papiers de Thomas Pichon,Paris, Honoré Champion, 2001.
  3. Elle songea en 1745, comme elle le signale dans une lettre à Tyrrell (vers le 2 mars 1757), à faire casser ce contrat pour épouser un "M. de B." à Londres, mais elle renonça au procès en cassation pour faire des économies : "je refermai les cordons de ma bourse".

Références

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  1. « Archives départementales de l'Yonne, 5 Mi 248/4, registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Julien d'Avallon (1773-1783), vue 190/446 », sur archivesenligne.yonne.fr, (consulté le ), inhumation dans le cimetière de dame Marie Le Prince femme du sieur Thomas de Beaumont, native de Rouen, auteur du Magasin des Enfans, 66 ans, décédée la veille.
  2. Rémy Besson, « Frodon, J.-M. (dir.). 2021. Amos Gitai et l’enjeu des archives. Paris, France : Collège de France, 272 pages. doi:10.4000/books.cdf.11908 », Archives, vol. 50, no 1,‎ , p. 149–153 (ISSN 2369-9256 et 0044-9423, DOI 10.7202/1092327ar, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c Jérôme Estrada de Tourniel, Femmes dans l'histoire : Lorraine, Tours/22-Saint-Brieuc, Éditions Sutton / Printcorp, 3e trimestre 2018, 177 p. (ISBN 978-2-8138-1115-8 et 2-8138-1115-7, OCLC 1077473924, lire en ligne)
  4. Geneviève Artigas-Menant, « Marie Leprince de Beaumont », Dix-Huitième Siècle, 2004, (no), p. 296.
  5. Geneviève Artigas-Menant, ibid, p. 297.
  6. Fernand Baldensperger,« Autographes et documents », Revue d'histoire littéraire de la France, XIII, 1906, p. 346-347 (lettre sans doute adressée au prince Louis-Eugène de Wurtemberg). Lettre numérisée.
  7. a et b Abbé J.-V. Genet, Une famille rémoise au XVIIIe siècle : études historiques comprenant deux mémoires couronnés par l'Académie de Reims, Reims, Académie nationale de Reims, , 407 p. (lire en ligne), p. 16-17
  8. Geneviève Artigas-meant, ibid.,p. 295.
  9. Cf. la lettre #21, datée du 22 décembre 1774 à Thomas Tyrrell
  10. Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, sur le site ecrivosges.com.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jeanne Chiron et Catriona Seth, Marie Leprince de Beaumont. De l'éducation des filles à La Belle et la Bête, Paris, Classiques Garnier, 2013
  • Geneviève Artigas-Menant, Lumières clandestines. Les papiers de Thomas Pichon, Paris, Honoré Champion, 2001.
  • Marc Soriano, Guide de littérature pour la jeunesse : courants, problèmes, choix d'auteurs, Flammarion, 1974 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Beatrijs Vanacker, « Poétique de l’épistolarité romanesque dans l’œuvre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont », Études françaises, vol. 54, n° 3, 2018, p. 147-166 (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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