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Judith Reisman

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Judith Reisman
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
Nom de naissance
Judith Ann GelernterVoir et modifier les données sur Wikidata
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Judith A. Reisman, née Judith Ann Gelernter ( à Newark dans le New Jersey - ) est une universitaire, conférencière et essayiste américaine, surtout connue pour sa critique des travaux et de l'héritage intellectuel d'Alfred Kinsey.

Réputée conservatrice, elle est considérée comme « la fondatrice du mouvement anti-Kinsey »[1].

Depuis 2011[2], Judith A. Reisman est notamment professeur invité à l'école de droit de la Liberty University à Lynchburg en Virginie[réf. nécessaire].

Famille et jeunesse

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Judith Ann Gelernter est la fille de Matthew Gelernter et de Ada Goldberg dont les parents étaient des juifs respectivement allemands et russes que les circonstances ou les persécutions avaient poussés à s'installer aux États-Unis. Matthew et Ada Gelernter créèrent une poissonnerie nommée « Matthew's Sea Food » à Irvington dans le New Jersey, dont le commerce fut prospère[2].

La plupart des membres de sa famille, son père, sa mère et leurs frères et sœurs avaient reçu une bonne formation artistique. Sa mère notamment participa aux productions théâtrales de la YMHA (Young Men's Hebrew Association) (en) aux côtés de futures célébrités comme Moss Hart ou Dore Schary. Les parents de Judith Ann Gelernter étaient communistes[2].

Elle épouse en 1954 Arnold Reisman, un ingénieur, avec lequel elle a quatre filles : Jennie Levy Reisman, née le , Adi Benning Reisman en 1960, Deborah Fink Reisman en 1962 et Nina Preuss Reisman en 1963. Judith Ann Gelernter et Arnold Reisman divorcent en 1979, et Arnold Reisman se remarie avec Ellen Reisman Kronheim[3]. Arnold Reisman meurt le [4].

Selon les propres déclarations de Judith Reisman, la tranquillité de sa vie familiale fut bouleversée en 1966 par le viol de sa fille Jenny, alors âgée de 10 ans, par un préadolescent, âgé de 13 ans, du voisinage, qui avait perpétré des violences sexuelles sur plusieurs enfants du quartier dont l'un de ses frères cadets. Elle attribue ces actes de violence à la lecture du magazine Playboy par ce jeune garçon[2]. - Miriam Jennie Levy (née Reisman), restée traumatisée à la suite de ce viol, s'est suicidée en , à l'âge de 23 ans.

Carrière professionnelle

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En 1973, Judith Reisman est embauchée par CBS pour écrire, interpréter et produire des vidéos musicales destinées aux enfants dans le cadre de l'émission de télévision Captain Kangaroo. Jim Hirschfeld, le producteur de l'émission, avait été séduit par les vidéos musicales qu'elle avait réalisées pour la chaine de télévision PBS du Wisconsin, et pour « Merry-Go-Round », une filiale de CBS dans l'Ohio[2],[5].

Parallèlement à cette activité de production, Judith Reisman produit du matériel éducatif pour le Musée Public de Milwaukee (en), le Cleveland Museum of Art et le Skirball Cultural Center de Los Angeles[2].

Elle aurait mis fin, selon ses dires, à sa collaboration avec CBS lorsque Jim Hirschfeld et Bob Keeshan (en), poussés par leurs annonceurs, lui demandèrent d'augmenter le tempo de ses compositions afin de les adapter à la rapidité d'action qui devenait la règle d'or des dessins animés qui étaient diffusés par la concurrence[2].

Depuis 2011[2], Judith A. Reisman est notamment professeur invité à l'école de droit de la Liberty University à Lynchburg en Virginie. Elle n'est néanmoins titulaire d'aucun diplôme juridique, mais d'un doctorat en communication qu'elle obtint à l'université Case Western Reserve dans l'Ohio[réf. nécessaire].

Prises de position

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Critique d'Alfred Kinsey et du rapport Kinsey

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Judith Reisman accuse le pionnier de la sexologie américaine Alfred Kinsey d'abus sexuels sur des enfants au cours de l'établissement du rapport Kinsey [6],[7].

Pour Diederik F. Janssen, la critique de Judith Reisman à l'encontre de Kinsey prendrait « la forme inconvenante d'un sermon paranoïaque sur la décence américaine » [8]. Du fait de ces idées, elle serait, selon Max Blumenthal d'alternet.org, « ostracisée par la communauté scientifique » [9],[10].

Homophobie et dénonciation des « recruteurs homosexuels d'enfants »

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Judith Reisman a déclaré lors d'une conférence en 1994 que « si la population homosexuelle était alors de un ou deux pour cent, retenez votre souffle, parce que le recrutement va fort ; il est clair ; il est partout. Vous verrez, je dirais, 20 pour cent ou plus, probablement 30 pour cent, ou peut-être même plus, de la jeune population va se lancer dans une activité homosexuelle[9]. »

Selon le New Yorker, Judith Reisman considère que « le parti nazi et l'Holocauste [...] ont en grande partie été la création du "mouvement homosexuel allemand". Grâce à Alfred Kinsey, prévient [Reisman], le mouvement homosexuel américain est prêt à répéter ces crimes ». Le New Yorker cite Reisman en ces termes : « d'idéalistes "jeunesses gay" sont actuellement en train d'être formées et dotées en personnel dans les classes du pays tout entier par des recruteurs très similaires à ceux qui formèrent à l'origine les "jeunesses hitlériennes"[7]. »

Publications

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Traductions françaises

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  • Judith Reisman (trad. Marion Sigaut), Kinsey, la face obscure de la révolution sexuelle, Saint-Denis, éd. Kontre Kulture, 2016.
  • Judith Reisman (trad. François Thouvenin, préf. Marion Sigaut), La subversion sexuelle née des rapports Kinsey, Paris, Saint-Rémi, 2017.

Publications originales

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  • (en) Dir., Kinsey, Sex and Fraud : The Indoctrination of a People, Lafayette, Huntington House, 1990 (ISBN 978-0-910311-20-5).
  • (en) "Soft Porn" Plays Hardball: Its Tragic Effects on Women, Children and the Family, Lafayette, Huntington House, 1991 (ISBN 978-0-910311-92-2).
  • (en) Kinsey: Crimes & Consequences: The Red Queen and the Grand Scheme, Crestwood, The Institute for Media Education, 1998 (ISBN 978-0-9666624-1-2).
  • (en) Kinsey's Attic: The Shocking Story of How One Man's Sexual Pathology Changed the World, Cumberland, Cumberland House Publishing, 2006 (ISBN 978-1-58182-460-5).
  • (en) Sexual Sabotage: How One Mad Scientist Unleashed a Plague of Corruption and Contagion on America, Washington, WND Books, 2010 (ISBN 978-1-935071-85-3).

Notes et références

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  1. (fr) « The Culture Wars, Why Know? par Daniel Radosh, The NewYorker, . », sur The NewYorker (consulté le ) : « Judith Reisman is the founder of the modern anti-Kinsey movement. ».
  2. a b c d e f g et h (fr) « Journey, A Personal Odyssey to the Truth, By Judith A. Reisman, PhD », sur Judith A. Reisman (consulté le ).
  3. (fr) « Judith Reisman profile », sur NNDB (consulté le ).
  4. (fr) « Arnold Reisman orbituary », sur Cleveland Jewish News (consulté le ).
  5. Judith Reisman cite aussi « Art Through Music » pour « Scholastics Magazine » à New York, mais la référence est trop imprécise pour permettre d'identifier avec certitude l'éditeur.
  6. Judith A. Reisman et al., Kinsey sex and fraud, the indoctrination of a people, an Investigation Into the Human Sexuality Research of Alfred C. Kinsey, Wardell B. Pomeroy, Clyde E. Martin, and Paul H. Gebhard, Lochinvar-Huntington House, 1990.
  7. a et b "Why Know?", Daniel Radosh, The New Yorker, 6 décembre 2004.
  8. "Earlier responses to Reisman’s ‘‘tsk-tsking’’of Kinsey by Bancroft (2004, pp. 11–19) and Bullough (1995) could have been copy-pasted here, as this campaign repeats itself as meticulously populist appeal to scientific literacy (‘‘debunking junk science, ’’‘‘scientific fraud, ’’‘‘pseudo-science’’), honoring Kinsey with the same epochal reappraisal, at the unchanged site of ‘‘seduced’’ children and within the same Zeitgeist, as that of Freud. Yet, while unlike in the case of Freud this appeal has typically been dismissed as ‘‘vigilantism: paranoid, pseudoscientific hyperbole’’ (a qualification of Reisman’s early work attributed to the late Loretta Haroian), it does have the (it must be ventured, perverse) merit of asking of educators and sex researchers that they take a good hard look at the much more mainstream scientific imaginary of the sexually endangered child, exalted by Reisman as gospel of ‘‘American value.’’ Published by what a reviewer for The Guardian recently called ‘‘a niche producer of rightwing conspiracy theories, religious books and ‘family values’ tracts’’ (Harris, 2011), Reisman’s familiar plot is that of pedophile-collaborator Kinsey insulting the Greatest Generation’s heroes by portraying parents and children‘‘incorrectly’’as‘‘sexually immoral, promiscuous, and deviant’’(p. 5) pleasure-seekers, thus unleashing sexual ‘‘hell’’on America. While this can be taken as a call for a historical-cultural psychology of sexual‘‘harm, ’’or even a critical history of the Western conceptual rubric of sexuality, one rather encounters a disgruntled pitting of proper fact (for her fascinating ideas about ‘‘erototoxins, ’’ see pp. 144–146) against improper fact. This takes the unseemly shape of a paranoid sermon on American decency held together by acerbic ad hominems, a tapestry of slippery slope arguments, a string of unwholesome linkages (‘‘Nazi serial pedophiles’’), and a litany of medieval, Victorian, and McCarthyian diagnostics (‘‘plague, ’’‘‘sexual psychopaths, ’’‘‘sexual deviancy, ’’ ‘‘perversions’’). To applaud without irony this worn-out routine of confronting of Kinsey’s alleged American legacy with America’s purportedly founding values would be to endorse an amputation of sexuality’s scientific imaginary at its alleged Kinseyian root, setting back the clock for all stakeholders of America’s truth, from gay rights advocates to porn distributors to ‘‘comprehensive’’educators." Diederik F. Janssen, « Sexual Sabotage: How One Mad Scientist Unleashed a Plague of Corruption and Contagion on America », Archives of Sexual Behavior, vol. 41, no 5,‎ , p. 1315–1318 (ISSN 0004-0002, DOI 10.1007/s10508-012-9990-y)
  9. a et b "Her Kinsey Obsession", Max Blumenthal, Alternet, 14 décembre 2004.
  10. "A pariah among her peers, Dr. Reisman is at the forefront of freedom fighters storming the gates of moral and sexual degeneracy to liberate those enslaved to the deceitfulness of sexual sin." http://www.drjudithreisman.com/archives/brotherwatch.pdf

Liens externes

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