Léodagan
Léodagan | |
Personnage de fiction apparaissant dans la Légende arthurienne. |
|
Alias | Léo le grand |
---|---|
Sexe | Masculin |
Espèce | Humain |
Activité | Roi |
Famille | Reine Guenièvre |
Entourage | Roi Arthur |
Ennemi de | Claudas |
modifier |
Léodagan (ou Léo De Grand) est, dans la légende arthurienne, généralement le père de Guenièvre et donc le beau-père d'Arthur Pendragon, roi des Bretons. Léodagan est également roi de Carmélide, et gardien de la Table Ronde après la mort d'Uther Pendragon, père et prédécesseur d'Arthur.
Origine
[modifier | modifier le code]Dans la mythologie celtique galloise, le père de Gwenhwyfar (Guenièvre) est le géant Ogyruan/Ogyrvan ou Gogyrfan, mentionné dans un certain nombre de textes en moyen gallois[1].
Dans la littérature médiévale
[modifier | modifier le code]Léodagan était au service d'Uther Pendragon, prédécesseur et père biologique d'Arthur. Il est chargé de la tenue de la Table Ronde à la mort d'Uther. Venir en aide au roi Léodagan constitue l'une des premières épreuves du jeune roi Arthur : contesté par ses barons, il a besoin d'une alliance solide pour légitimer son couronnement[2]. Roi de Carmélide, Léodagan est aux prises depuis sept ans[3] avec une coalition de Romains et de troupes du duc des Alémans et de Claudas de la Terre Déserte. Il demande l'aide d'Arthur dont il est le vassal. Arthur arrive avec Ban de Bénoïc, Bohort de Gaunes et quelques chevaliers. Merlin leur conseille de ne pas révéler leur identité à Léodagan. Arthur et ses troupes repoussent les assauts et Léodagan les convie dans son château[4] pour un grand banquet, au cours duquel Arthur rencontre pour la première fois Guenièvre et en tombe amoureux[5]. Il découvre que le chevalier qui l'a aidé n'est autre que son suzerain Arthur, et lui offre la main de sa fille Guenièvre ainsi que la Table Ronde en dot[6]. Arthur a entrepris cette quête auprès de Léodagan tant pour la main de sa fille Guenièvre que pour récupérer la Table Ronde, objet d'une cruciale importance magique et religieuse pour son royaume de Camelot[7].
L'épisode est raconté dans le Merlin de Robert de Boron avec une variante : c'est le roi Rion qui est en guerre contre Léodagan[8]. D'après le Lancelot-Graal, Léodagan a une seconde fille, bâtarde, elle aussi appelée Guenièvre, avec la femme de son sénéchal[9]. Demi-sœur de l'épouse d'Arthur, amie de Bertolai, elle nourrit une jalousie contre la « vraie » Guenièvre, devenue reine[10].
Dans Le Morte d'Arthur, Leodegrance est le gardien de la Table Ronde qu'il a recueillie après la mort d'Uther Pendragon. Il l'offre en dot au roi Arthur avec cent chevaliers.
Adaptations modernes
[modifier | modifier le code]Extrait du Roman du roi Arthur | |
Et, tandis qu'elle s'agenouillait devant Arthur en lui tendant la coupe du roi Léodagan afin qu'il y trempât ses lèvres en signe d'alliance, leurs regards se rencontrèrent[11]. |
Il est aussi appelé Léaudagan dans L'Enchanteur de René Barjavel, Léo De Grand chez Jean-Louis Fetjaine et Leodagranz chez Marion Zimmer Bradley. Sir Patrick Stewart l'incarne dans le film de John Boorman sorti en 1981, Excalibur.
L'adaptation jeunesse d'Anne-Marie Cadot-Colin et François Baranger, Lancelot du Lac, reprend fidèlement les versions médiévales. Léodagan, roi de Carmélide, a deux filles nommées Guenièvre, une légitime et une autre avec l'épouse de son sénéchal[12].
Dans la série humoristique Kaamelott d'Alexandre Astier, Léodagan est joué par Lionnel Astier. Son caractère ne coïncide pas avec le personnage des textes médiévaux, puisqu'il est présenté comme un personnage belliqueux, irascible, et en conflit plus ou moins ouvert avec son gendre, le Roi Arthur. Dans le livre VI, Léodagan est le nouveau roi de Carmélide et tente d'unir les Bretons au Mur d'Hadrien. Il vient à Rome avec sa femme pour « conclure une alliance », mais repart avec l'argent sans rien conclure[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Rachel Bromwich (ed.) Trioedd Ynys Prydein. Cardiff, ed. révisée, 1991.
- Aurell, Gîrbea et Université de Poitiers 2010, p. 24.
- Ferlampin-Acher et Hüe 2007, p. 179.
- Ealet 2007, p. 18.
- Ferlampin-Acher et Hüe 2007, p. 40.
- Ealet 2007, p. 19.
- Brasseur 2003, p. 36.
- Robert de Boron (trad. Alexandre Micha), Merlin : Roman du XIIIe siècle, Paris, Flammarion, , 231 p. (ISBN 2-08-070829-5 et 9782080708298), p. 190.
- Denis Menjot, directeur du centre Historique et d'archéologie des mondes chrétiens et musulmans médiévaux, dans le documentaire Aux Sources de Kaamelott, acte I - Les mœurs et la femme.
- Brasseur 2003, p. 70.
- Xavier de Langlais, Le Roman du roi Arthur: Merlin et la jeunesse d'Arthur. Les compagnons de la Table ronde Vol. 1 de Le Roman du roi Arthur, éditions d'art les Heures Claires, 1965, p. 86.
- Anne-Marie Cadot-Colin et François Baranger, Lancelot du Lac, Livre de Poche Jeunesse, 2008, (ISBN 2013232284 et 9782013232289) (voir chap. 2 : la fausse Guenièvre) [lire en ligne].
- Christian Bosseno, Télévision française La saison 2011: Une analyse des programmes du 1er septembre 2009 au 31 août 2010, éditions L'Harmattan, 2011, (ISBN 2296463959 et 9782296463950), p. 112.
Annexes
[modifier | modifier le code]- Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe, Lignes et lignages dans la littérature arthurienne : actes du 3e Colloque arthurien organisé à l'Université de Haute-Bretagne, 13-14 octobre 2005, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », , 306 p.
- Martin Aurell, Catalina Gîrbea et Université de Poitiers, L'imaginaire de la parenté dans les romans arthuriens : XIIe – XIVe siècles : Colloque international du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de l'Université de Poitiers (12 et 13 juin 2009), vol. 11 de Histoires de famille. La parenté au Moyen Age, Turnhout, Brepols, , 238 p. (ISBN 978-2-503-52850-2 et 2-503-52850-3)
- Jacky Ealet, Dictionnaire de la Table ronde, Paris, éditions Jean-paul Gisserot, , 62 p. (ISBN 978-2-87747-909-7 et 2-87747-909-9, lire en ligne)
- Marcel Brasseur, La geste des Bretons, vol. 3, Paris, Errance, , 117 p. (ISBN 2-87772-262-7 et 9782877722629)