Lazare de Pharbe
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Ղազար Փարպեցի |
Activité |
History of the Armenians (d) |
Lazare ou Ghazar de Pharbe ou de P(h)arpi ou Parpetsi ou Łazar Pʿarpec̣i (en arménien Ղազար Փարպեցի ; ca. 442 - début du VIe siècle) est un religieux et un historien arménien étroitement lié aux Mamikonian. Il est principalement connu comme auteur d'une Histoire de l'Arménie couvrant la période 384-484.
Biographie
[modifier | modifier le code]Lazare naît vers 442 dans le village de Parpi, à proximité de la ville arménienne moderne d'Achtarak ; en raison de liens étroits avec les Mamikonian, il est élevé avec ceux-ci[1] et se lie d'amitié avec Vahan Mamikonian[2]. Se révélant brillant étudiant, il est envoyé parfaire ses études à Constantinople en 465, où il séjourne jusqu'en 470, avant de revenir en Arménie : il s'installe un temps en Shirak avant de s'établir en Siounie de 484 à 486, comme ermite puis assistant de l'évêque local[1].
En 485, lorsque Vahan Mamikonian devient marzpan d'Arménie, il fait appel à Lazare qu'il nomme abbé à Vagharchapat[3],[4]. Il s'y fait néanmoins des ennemis et, accusé d'hérésie vers 490, il se réfugie à Amida, d'où il rédige sa Lettre à Vahan Mamikonian[3]. Ce texte laisse entrevoir un Lazare « vaniteux et vindicatif, un défenseur hautain des prérogatives des moines, imbu de sa supériorité intellectuelle, adversaire acharné du clergé séculier » mais également « un bon vivant, amateur de bonne chère, féru de chasse et de pêche »[2].
Convaincu de son innocence, Vahan le rappelle en 493 et lui commande alors un ouvrage, connu sous le titre Histoire de l'Arménie[3], dans lequel il fait preuve d'« un sens politique remarquable »[5]. Lazare meurt à une date inconnue au début du VIe siècle[1]. Selon la tradition, il aurait été enterré à proximité des ruines d'une église située dans le canyon de Parpi[6].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Lazare est principalement connu pour ses deux œuvres :
- Lettre à Vahan Mamikonian, rédigée à l'attention de Vahan Mamikonian vers 490 et dans laquelle il se défend des accusations d'hérésie portées contre lui. Ce premier récit autobiographique rédigé en arménien[2] est riche d'information sur l'Église arménienne du Ve siècle[3].
- Histoire de l'Arménie, rédigée en 493[7]. Sa première partie couvre les règnes d'Arsace II à Vram Châhpouh, la deuxième traite de la bataille d'Avarayr (451), et la troisième est consacrée à la période suivant cette bataille et s'achevant par le traité de Nevarsak (484), qui voit l'Arménie recouvrer son autonomie[8]. Ses principales sources sont Agathange, Korioun et Fauste de Byzance, ainsi qu'apparemment Eusèbe de Césarée[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Agop Jack Hacikyan (dir), The Heritage of Armenian Literature: From the Oral Tradition to the Golden Age, vol. 1, Wayne State University, Détroit, 2000 (ISBN 978-0-8143-2815-6), p. 213.
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 183.
- (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 214.
- René Grousset est par contre d'opinion que Lazare se voit attribuer la direction d'un couvent au sud d'Erzouroum. Cf. René Grousset, Histoire de l'Arménie : des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1984, 1995, 2008), 644 p. (ISBN 978-2-228-88912-4), p. 230.
- René Grousset, ibid.
- (hy) Stepan Melik-Bakhshyan, « Ղազար Փարպեցի » (Ghazar Parpetsi), dans Encyclopédie soviétique arménienne, vol. VII, Académie arménienne des sciences, Erevan, 1981, p. 19-20.
- Jean-Pierre Mahé date toutefois le début de la rédaction de 487 (Dédéyan 2007, p. 183).
- (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 216.
- (en) Robert Bedrosian, Ghazar P'arpec'i's History of the Armenians — Translator's Preface, New York, 1985 [lire en ligne (page consultée le 23 septembre 2008)].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Lazare de Pharbe, « Histoire de l'Arménie », sur remacle.org (consulté le ).