Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Maison d'Harcourt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Maison d'Harcourt
Image illustrative de l’article Maison d'Harcourt
Armes de la famille.

Blasonnement De gueules à deux fasces d'or
Devise Gesta verbis praeveniant
(lignée française)
« Le bon temps viendra »
(lignée anglaise)
Lignées France
Angleterre
Branches Olonde
Beuvron
Période 1094 - aujourd'hui
Pays ou province d’origine Normandie
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France

Drapeau de l'Angleterre Angleterre

Demeures Demeures actuelles

Château de Thury-Harcourt
Château d'Orcher
Château de Maisons-Harcourt
Château de Saint-Eusoge
Château de Grosbois-en-Montagne
Château de la Justice
Château d'Argenson
Château de Saint Marcel d'Ardèche
Château de Beaufossé
Château de Montmelas
Château de Saint-Léger-le-Petit

Charges Chancelier d'Angleterre
Chambellan du roi de France
Grand-maitre des eaux et forêts
Garde des Sceaux
Secrétaire d'État
Chancelier de l'Échiquier
Secrétaire général de l'Elysée
Préfet
Sénateur
Députés
Conseiller général
Maires
Fonctions militaires Gouverneur de Normandie
Gouverneur de Picardie
Connétable de Normandie
Chambellan de Normandie
Maréchal de France
Amiral de France
Maréchal d'Angleterre
Capitaine du Mont Saint-Michel
Fonctions ecclésiastiques Archevêque de Rouen
Archevêque de Narbonne
Archevêque d'York
Patriarche d'Antioche
Patriarche d'Alexandrie
Patriarche de Jérusalem
Évêque de Salisbury
Évêque de Bayeux
Évêque de Coutances
Évêque de Lisieux
Évêque d'Amiens
Évêque de Tournai
Évêque d'Orléans
Évêque de Béziers
Évêque de Carlisle

La maison d'Harcourt est une famille subsistante de la noblesse française, d'extraction féodale, originaire de Normandie. Sa filiation est prouvée et suivie depuis 1094[1], ce qui fait d'elle l'une des plus anciennes familles françaises subsistantes. Elle a formé vers 1100 deux lignées qui se sont perpétuées séparément, en France et en Angleterre. La lignée française a notamment produit la tige de Bonnétable, qui s'est scindée dès 1407 en deux branches aujourd'hui seules subsistantes : la branche aînée d'Olonde, dont le chef est marquis d'Harcourt depuis 1817, et la branche cadette de Beuvron, dont le chef est duc d'Harcourt depuis 1700[2],[3],[4],[5].

Lorsque le chef viking Rollon obtint en 911, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, les territoires qui allaient constituer le duché de Normandie, il distribua lui-même des domaines à ses principaux fidèles qui l'accompagnaient dans ses expéditions contre les Anglais et les Neustriens. Des terres considérables, et notamment la seigneurie d’Harcourt, près de Brionne, auraient été attribuées pour prix de ses exploits à Bernard le Danois, régent du duché de Normandie en 942.

La tradition familiale fait de Bernard le Danois l'auteur de la maison d'Harcourt, mais la filiation des premiers seigneurs d'Harcourt n'est que supposée, faute de preuves écrites originales. Éric Mension-Rigau écrit qu'elle fut reconnue par Louis XIV lors de l'érection du marquisat de Harcourt en duché en 1701 mais qu'il n'existe pas de preuves de filiation[6] :

La filiation prouvée et suivie commence avec Robert Ier :

En Angleterre

[modifier | modifier le code]
William, 3e comte Harcourt ; George Simon, 2e comte Harcourt ; Elizabeth Vernon, comtesse Harcourt
Gravure d'après Sir Joshua Reynolds.

Yves d'Harcourt, mort après 1166, s'est implanté en Angleterre au début du XIIe siècle. Sa descendance forma plusieurs branches, dont seule subsiste la branche d'Ankerwycke.

Arbre
  • Seigneurs de Stanton (éteints aux XVIe siècle)
    • Seigneurs de Wytham, puis de Stanton, puis vicomtes et comtes Harcourt (éteints en 1830)
      • Branche d’Ankerwycke
      • Branche de Pendley (éteinte en 1846)
      • Seigneurs de Ranton
Comtes Harcourt

La branche aînée des Harcourt anglais obtint la pairie, sous les titres successifs de baron, vicomte, et comte. Cette branche des comte Harcourt (en) de Stanton-Harcourt s'éteignit avec la mort du maréchal William Harcourt, 3e comte Harcourt, en 1830.

Philip Harcourt (c. 1635-1688), seigneur de Stanton-Harcourt, eut pour fils :

Guillaume d'Harcourt ( 1327), baron d'Elbeuf, conseiller du roi, grand maître d'hôtel et grand-queux de France, fondateur de la collégiale de La Saussaye.
Arrestation du roi de Navarre et du comte d’Harcourt lors du banquet de Rouen (1355).
Marie d'Harcourt ( 1425), duchesse de Gueldre, représentée dans son livre d'heure.

La descendance de Jean Ier d'Harcourt produisit notamment la tige de Bonnétable, qui se scinda en deux branches, la branche d'Olonde et la branche de Beuvron (plus tard ducs d'Harcourt), toutes deux subsistantes.

Tableau généalogique[9]
Arbre

La branche de Beuvron compta plusieurs maréchaux de France et lieutenants généraux des armées du roi, entre autres François III d'Harcourt (mort en 1705), marquis d'Ectot et de Beuvron, lieutenant général des armées du roi et son lieutenant général en Normandie, Henri Ier, duc d'Harcourt (voir à son article le schéma généalogique de la branche de Beuvron), maréchal de France, ambassadeur à Madrid en 1697 (mort en 1718), Anne-Pierre, IVe duc d’Harcourt, maréchal de France, gouverneur de Normandie (mort en 1783), et son fils François-Henri, 5e duc d’Harcourt, gouverneur de Normandie, représentant du comte de Provence auprès du gouvernement britannique durant la Révolution française.

Dans la branche d'Olonde, le marquis Georges d’Harcourt-Olonde (1808-1883) fut également ambassadeur à Londres et à Vienne. Les d'Harcourt barons d'Olonde devinrent marquis d'Harcourt avec Guillaume d'Harcourt († 1745), et l'un de ses arrière-arrière-arrière-petit-fils, Victor-Amédée-Constant d'Harcourt (1848-1935) a fondé la branche des actuels comtes d'Harcourt.

Comme ce fut le cas pour de nombreux seigneurs normands, les importantes possessions des d'Harcourt en Angleterre et en France les mirent dans une position difficile pendant les conflits entre Capétiens et Plantagenêts. Dans ce contexte, la famille d’Harcourt joua son propre jeu : se rendre indépendants à la fois des rois de France et des rois d'Angleterre ; aussi, après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1204, les d'Harcourt furent les chefs habituels des mouvements féodaux normands dirigés contre le roi de France. Mais en avril 1356, le roi Jean le Bon fit exécuter Jean V d'Harcourt, proche de Charles II de Navarre .

Gilonne d'Harcourt (1619-1699), comtesse de Fiesque.
François III d'Harcourt (1627-1705), marquis de Beuvron, père du 1er duc d'Harcourt.
François-Henri, 5e duc d'Harcourt, gouverneur de Normandie
par Fragonard.
Simon 1er viscount Harcourt, lord chancelier d'Angleterre — manière noire de John Simon.
Simon, 1er  earl Harcourt, gouverneur du Prince de Galles, ambassadeur en France, vice-roi d'Irlande.
William, 3e earl Harcourt, maréchal d'Angleterre

Famille Venables-Vernon-Harcourt

[modifier | modifier le code]

Après la mort sans postérité de William Harcourt en 1830, 3e et dernier comte Harcourt, son cousin Edward Venables-Vernon-Harcourt, archevêque d'York, hérita du majorat et prit le nom et les armes de la maison anglaise Harcourt, par autorisation royale du . La famille des Venables-Vernon-Harcourt est ainsi créée, descendant des Harcourt par voie féminine, et subsiste encore aujourd'hui. Sa branche aînée accéda à la pairie en 1917, mais le titre de vicomte Harcourt s'est éteint en 1979 avec la mort du second vicomte Harcourt.

Personnalités

[modifier | modifier le code]
Hommes d'État et gouverneurs
Maréchaux de France et d'Angleterre
Ambassadeurs de France
Chefs militaires
Résistants
Prélats
Parlementaires
Autres

Possessions de la maison d'Harcourt

[modifier | modifier le code]
Château d'Harcourt à Chauvigny (Vienne).
Façade du château des ducs d'Harcourt à Thury-Harcourt.
Nuneham, résidence des lords Harcourt jusqu'en 1947 (Oxfordshire).

Les membres de la maison d'Harcourt ont possédé les terres ou titres suivants[12] :

En France
Titres réguliers subsistants
  • duc d'Harcourt (1700) et pair de France en 1709, puis duc-pair en 1814
  • marquis d'Harcourt et pair de France (1817)
En Angleterre

Collège d'Harcourt

[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, Raoul et Robert d'Harcourt ont fondé à Paris le collège d'Harcourt, devenu ensuite le lycée Saint-Louis, situé boulevard Saint-Michel à Paris.

En France[1] :

  • duc (1700)
  • marquis (1817)

Les autres titres portés par cette famille sont dits de courtoisie.

Image Armoiries
Armes de la maison d'Harcourt

De gueules à deux fasces d'or[13].

  • La commune d'Harcourt (département de l'Eure) utilise actuellement le blason de la famille éponyme.
Harcourt de Beaumesnil
Selon le folio 72 ro  de l'Armorial de Gelre
De gueules, à deux fasces d'hermine.
Jean VI d'Harcourt (1342-1388), comte d'Harcourt, comte d'Aumale, vicomte de Saint-Sauveur et de Châtellerault, baron d'Elbeuf, seigneur de Lillebonne, de Brionne, d'Arschot.
Selon le folio 46 vo  de l'Armorial de Gelre
Écartelé : 1er et 4e, d'Harcourt ; 2e et 3e, d'azur, à trois bandes d'or (Bellême-Ponthieu).
Louis d'Harcourt ( 1388), frère du précédent, vicomte de Châtellerault, seigneur d'Aerschot, lieutenant général de Normandie (1356-1360).
Selon le folio 104 vo  de l'Armorial de Gelre
Écartelé : 1er et 4e, d'Harcourt ; 2e, de Brabant ; 3e, d'argent, au lion de gueules, à la bordure de sable (Châtellerault).
Philippe d'Harcourt (, château d'Harcourt - 1403), troisième fils de Jean V, baron de Bonnétable, seigneur d'Arschot, de Tilly-sur-Seulles (dans le Bessin[14]), de Beuvron, seigneur de Vibraye, de Montcolain ; chevalier, auteur de la branche des barons de Bonnétable, subdivisée en branches d'Olonde et de Beuvron.

D'Harcourt, au lambel d'argent brochant

Jacques III d'Harcourt (v. 1650-1712, Saint-Sauveur-le-Vicomte), baron d'Olonde.

Écartelé : 1er et 4e, d'Harcourt ; au 2e, de sable[15] au sautoir d'argent, cantonné de quatre aigles du même (Saint-Ouen de Beauval) ; au 3e, de gueules à trois chevron d'argent (de Warignies, seigneurs de Blainville).

Guillaume d'Harcourt ( 1487), comte de Tancarville, baron de Varenguebec, vicomte de Melun, baron de Montgomerry, seigneur du Bec-Crespin, de Dangu et de Blangy-en-Auge, connétable et chambellan de Normandie.

Écartelé : aux 1er et 4e de gueules à deux bandes d'or (qui est d'Harcourt), au 2e d'azur semé de fleurs de lys d'or à un lambel à trois pendants de gueules, chaque pendant chargé en pal de trois châteaux d'or (qui est d'Artois), au 3e bandé d'azur et d'or à la bordure de gueules (qui est de Bellême-Ponthieu), et sur le tout parti au 1 de gueules à un écusson d'argent accompagné en orle de huit angemmes d'or, (qui est de Tancarville), au 2 d'azur à sept besants d'or 3, 3, 1 et un chef d'or (qui est de Melun).[16]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Ne pas confondre Turquetil d'Harcourt et Turquetil de Neuf-Marché.
  2. Selon André Davy, Turchetil serait l'arrière-petit-fils de Bernard le Danois[7].
  3. Saint Louis, afin d'éviter l'accroissement du fief de Saint-Sauveur, en donna une partie à un des puînés, Raoul, qui reçut les domaines de Carentan et Auvers[7]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante, 2002, page 100.
  2. « Duché d'Harcourt (p. 114-124) et Maison d'Harcourt (p. 124-161) », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. V, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Honoré Caille du Fourny, à la Compagnie des Libraires associés, à Paris, 1730
  3. « Maison d'Harcourt, p. 282-323 », sur Dictionnaire de la Noblesse, t. X, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois et Jacques Badier, chez Schlesinger Frères, à Paris, 1866
  4. « Famille d'Harcourt », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2004 et 2023
  5. (en) « Seigneurs puis comtes d'Harcourt », sur MedLands
  6. Éric Mension-Rigau, Enquête sur la noblesse. La permanence aristocratique, éditions Perrin, 2019, p. 62.
  7. a b c d e f g et h Davy 2014, p. 64.
  8. a et b Charles Cawley, Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy lire en ligne
  9. Davy 2014, p. 64-65.
  10. « Affaire Bissonnet à Montpellier : le vicomte Amaury d'Harcourt est mort à l'âge de 93 ans », sur France 3 Occitanie, (consulté le ).
  11. « Gabriel d’Harcourt, le patron de « La Voix du Nord », à la rencontre des lycéens de Baudimont », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
  12. Georges Martin, Histoire et Généalogie de la Maison d'Harcourt, 3e éd. en 2 vol. in-8o, Lyon, chez l'auteur, 2013.
  13. Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 50.
  14. Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, t. 8, p. 259.
  15. On trouve aussi pour la famille de Saint-Ouen de Beauval D'azur, au sautoir d'argent, cantonné de quatre aigles du même. Source : Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
  16. Inventaire des sceaux de Normandie, par Demay.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean Le Feron, Histoire de la maison d'Harcourt, BNF, XVIe siècle
  • Gilles-André de La Roque, Histoire généalogique de la maison de Harcourt, Paris, Sébastien Cramoisy, vol. in-fo, 1662 Tome ITome IITome IIITome IV
  • La Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse de France, 3e éd., tome 10, Paris, Schlesinger, 1863-1876
  • Dom Lenoir, Preuves généalogiques et historiques de la Maison d'Harcourt, publiées par M. le marquis d'Harcourt, Paris, Champion, 1907, XLIX-343-74 p. ;
  • Revue Art de Basse-Normandie no 78, La Famille d'Harcourt, histoire, iconographie, 1979, 68 pages, tableau généalogique dépliant ;
  • Franck Marthaz, La famille de Harcourt à la fin du Moyen Âge, XIVe-XVe, mémoire de DEA, Université de Rouen, 1994 ;
  • Georges Martin, Histoire et Généalogie de la Maison d'Harcourt, 3e éd. en vol. in-8o, Lyon, l'auteur, 2013 ;
  • Romain Auguste Laurent Pezet Les barons de Creully, Bayeux, St.-Ange Duvant, 1854
  • Dictionnaire de biographie française, 1989
  • Dictionnaire des parlementaires français
  • André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 64-65

Fonds d'archives

[modifier | modifier le code]
  • Les papiers de la famille d'Harcourt (branche marquisale) sont conservés aux Archives nationales sous la cote 380AP[1]. Ils sont consultables sous forme de microfilms.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

  1. « 380AP [448MI, 478MI et 479MI]. HARCOURT (famille d') / domaine de Saint-Eusoge », sur Archives nationales, salle des inventaires virtuels (consulté le )