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Massacre de Boston

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Massacre de Boston
Description de cette image, également commentée ci-après
The Bloody Massacre Perpetrated in King Street Boston on March 5th, 1770 (« Le massacre sanglant perpétré sur King Street à Boston le 5 mars 1770 »), par Paul Revere d'après le graveur Henry Pelham et une colorisation de Benjamin Edes (en) (1770).

Date
Lieu Boston
Résultat Entre 5 et 7 morts selon les sources.

Le massacre de Boston (en anglais : Boston Massacre), connu comme l'incident sur la rue King (en anglais : Incident on King Street) par les Britanniques, est un épisode de l'opposition entre les Treize colonies d'Amérique du Nord et la Grande-Bretagne pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le , des soldats de l'armée britannique tuent cinq civils et en blessent six autres. L'incident est aussitôt repris, aux fins de propagande, par les principaux Patriots, tels Paul Revere et Samuel Adams, afin d'alimenter la haine envers les autorités britanniques et accélérer le processus d'union indépendantiste.

Les troupes britanniques sont stationnées à Boston, capitale de la province de la baie du Massachusetts, depuis 1768 afin de protéger et de soutenir les fonctionnaires coloniaux tentant de faire respecter l'impopulaire législation votée au parlement de Londres, dont une série de taxes. Au milieu des relations tendues entre la population et les soldats, une foule probablement en majorité alcoolisée se forme autour d'une sentinelle britannique, laquelle est bientôt injuriée et malmenée. Le soldat est finalement rejoint par huit hommes armés supplémentaires qui sont également soumis à des menaces verbales et à des jets de projectiles (boules de neige).

Soudainement, les tuniques rouges croient entendre un coup de feu. (Il n'en était probablement rien, étant donné le sentiment de puissance hégémonique qu'inspiraient les Britanniques à l'époque.) Les soldats tirent alors dans la foule, sans en avoir reçu l'ordre, tuant sur le coup cinq personnes et en blessant plusieurs autres. Deux autres personnes meurent plus tard de leurs blessures, ce qui porte le total à sept morts.

La foule se disperse après que le gouverneur colonial par intérim, Thomas Hutchinson, a promis une enquête. Celle-ci est annulée le lendemain. Face aux menaces grondantes, le retrait des troupes pour le fort de Castle Island est décidé. L'enquête reprend. Huit soldats, un officier et quatre civils sont arrêtés et accusés d'assassinats. Défendus par l'avocat et futur président américain, John Adams, six des soldats sont acquittés, tandis que les deux autres sont reconnus coupables d'homicide involontaire et condamnés à de courtes peines. Les hommes reconnus coupables d'homicide involontaire sont condamnés à être marqués sur la main.

C'est le début d'une tension croissante entre Britanniques et colons, et cet épisode aboutit en 1775 à la Révolution américaine et à la guerre d'indépendance des États-Unis.

L'Old State House de Boston, siège du gouvernement colonial britannique de 1713 à 1776. Le massacre de Boston s'est déroulé face au bâtiment et est désormais marqué d'un disque pavé.
Le disque pavé marquant le lieu du massacre de Boston.

Alors que les treize colonies britanniques d'Amérique sont en pleine effervescence et que le conflit avec la Grande-Bretagne menace, les troupes britanniques sont stationnées dans des villes comme Boston, capitale de la province de la baie du Massachusetts et ville portuaire d'importance mais aussi une zone notable de résistance et de contestation anti-britannique. En effet, en 1767, les Townshend Acts instituent une taxe sur plusieurs marchandises importées dans les colonies américaines. Ces lois soulèvent la grande réprobation et la résistance des colons américains qui considèrent ces lois comme une violation des droits constitutionnels des sujets britanniques dans les colonies. La Chambre des représentants du Massachusetts fait campagne contre les Townshend Acts en envoyant une pétition au roi George III lui demandant de mettre fin à celles-ci, puis en faisant circuler une lettre circulaire (en) aux autres représentations des colonies leur demandant de se joindre à leur mouvement.

En Grande-Bretagne, Lord Hillsborough, récemment nommé au poste nouvellement créé de secrétaire d'État aux Colonies, s'alarme des actions de la Chambre des représentants du Massachusetts. En , il envoie une lettre aux gouverneurs coloniaux en Amérique, leur demandant de dissoudre les assemblées coloniales si elles répondent à la lettre circulaire du Massachusetts. Il ordonne également au gouverneur du Massachusetts Francis Bernard de reprendre la main sur la Chambre des représentants et d'annuler la lettre. Ce dernier refuse d'obtempérer.

Au cours de l'été 1768, les agents des douanes confisquent un sloop appartenant à John Hancock, accusé de violer les règlements commerciaux. La foule prend d'assaut les douanes, obligeant les agents à se réfugier sur un navire de guerre britannique mouillant dans le port. De nouvelles troupes sont envoyées en renfort de Grande-Bretagne pour maintenir le calme à Boston. Si Londres dut finalement faire marche arrière devant le boycott des marchandises et abroger les lois, la tension restait vive, en particulier à Boston. Les radicaux, regroupés dans l’organisation clandestine des « Fils de la Liberté », continuent la lutte contre le pouvoir colonial et multiplient les incidents contre les soldats britanniques.

Le , à Boston, Ebenezer Richardson est menacé par la foule : il tire à la carabine et tue un adolescent, Christopher Seider[1]. Des rixes opposent des manifestants aux troupes britanniques.

Le massacre

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Plaque funéraire commémorative au Granary Burying Ground.

Le , sur King Street, les soldats britanniques, sous le commandement du capitaine Thomas Preston (en), tirent sur la foule[2]. Cinq personnes trouvent la mort dans le « massacre, plus deux autres, suite à leurs blessures[3],[4] ». Les noms des victimes sont connues : on trouve Crispus Attucks[5], le matelot James Caldwell, deux apprentis du nom de Samuel Maverick et Christopher Monk, ainsi que Samuel Gray, John Clark et Patrick Carr. Le tocsin sonne le soir même et les soldats sont harcelés par les Bostoniens. Paul Revere réalise des gravures de propagande du massacre de Boston (« Massacre sanglant de King Street »)[6], ce qui permet de diffuser l'information dans toutes les colonies. Plusieurs détails ne correspondent pas à la réalité : en réalité, il n'y avait pas de neige et Crispus Attucks a, sur le document, la peau blanche.

Conséquences

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Le surlendemain du massacre, les autorités de la Couronne britannique décidèrent de transférer les troupes du centre-ville vers le fort de Castle Island, située dans le port de Boston, afin de calmer la tension.

Les journaux de la ville mettent en valeur cet événement et en font le symbole de la tyrannie britannique. Après les violences, la Grande-Bretagne décide de dissoudre les assemblées du Massachusetts.

Les responsables du massacre, le capitaine Thomas Preston et ses soldats, furent jugés et finalement acquittés. C'est John Adams qui assura leur défense au procès.

Postérité

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Le , soit 6 ans et 12 jours après le massacre, a lieu l'Evacuation Day. Les troupes britanniques de William Howe battent alors en retraite, et se retirent en Nouvelle-Écosse, événement toujours célébré de nos jours.

Le massacre de Boston, tragique, est connu sous l'expression britannique de Bloody Massacre, et est resté dans la mémoire américaine comme l'un des éléments déclencheurs de la révolution : il est célébré jusqu'en 1783 comme fête « nationale » par les Patriotes[5]. Cet événement a été immortalisé par une gravure largement imprimée et diffusée par Paul Revere. Un monument se dresse sur le site du massacre ; il fait partie du Freedom Trail.

Notes et références

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  1. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p. 103.
  2. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p. 104.
  3. Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, (ISBN 2-35030-015-3), page 60.
  4. Zobel, The Boston Massacre, W.W. Norton and Co., 1970, pp. 199-200.
  5. a et b Claude Fohlen, Les Pères de la Révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2226036644), p. 46.
  6. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01821-9), p. 106.

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Bibliographie

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  • John Phillip Reid, « A Lawyer Acquitted: John Adams and the Boston Massacre. » American Journal of Legal History, 1974 18(3): 189-207. (ISSN 0002-9319).
  • Kurt W. Ritter, « Confrontation as Moral Drama: the Boston Massacre in Rhetorical Perspective. » Southern Speech Communication Journal 1977 42(1): 114-136. (ISSN 0361-8269).
  • Hiller B. Zobel, The Boston Massacre, New York, W.W. Norton & Company, 1970.

Liens externes

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