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Nauplie

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Nauplie
(el) Ναύπλιο
Nauplie
La vieille ville et la forteresse d'Acronauplie
Administration
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Péloponnèse
District régional Argolide
Dème Dème des Naupliens
Code postal 211 00
Indicatif téléphonique 27520
Immatriculation AP
Démographie
Population 14 203 hab. (2011[1])
Densité 423 hab./km2
Géographie
Coordonnées 37° 34′ 00″ nord, 22° 48′ 00″ est
Altitude 10 m
Superficie 3 360 ha = 33,6 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grèce
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Nauplie
Géolocalisation sur la carte : Grèce
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Nauplie

Nauplie (en grec moderne : Ναύπλιο / Náfplio ou Anápli) est une ville grecque du Péloponnèse.

Capitale de l’Argolide, siège d’un évêché, située en bord de mer, c'est une cité historique et touristique qui compte 14 203 habitants (2011). Le dème des Naupliens, créé dans le cadre du programme Kallikratis (2010), est constitué des districts d'Asini, Nauplie, Nouvelle-Tirynthe et Midéa.

La ville est installée sur le versant nord de la presqu'île d’Acronauplie (Iç-Kale à l'époque ottomane, 85 m) et elle est dominée par le rocher Palamède (Palamidi, 286 m), qui domine la plaine de l'Argolide et de Lerne.

Dénominations

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À partir du Moyen Âge, la ville est généralement appelée par les occidentaux « Naples », ou « Naples de Romanie » (en italien Napoli di Romania) pour la différencier de la ville d'Italie. « Romanie » est alors le nom de l'État que l'on appelle « byzantin » depuis 1557. En grec on trouve parfois la variante Ανάπλι (Anápli), ou la forme puriste Ναύπλιον (Nafplion ou Navplion). Le nom turc, Mora Yenişehri (Villeneuve-de-Morée), est une traduction du nom Napoli (étymologiquement « ville neuve » : Néapolis, en grec Νεάπολη).

Géographie

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Nauplie vue depuis l'Acronauplie
Année Habitants
1897 5 450[2]
1911 5 404[3]
1981 10 611
1991 11 897
2001 13 822
2011 14 203[4]

Exportations

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Nauplie est le débouché maritime de l'Argolide. Elle exporte surtout du tabac, des raisins secs et du coton.

La forteresse Bourdzi ou Bourtzi.

En 1032, Nauplie est le lieu d'une importante victoire navale, toujours commémorée de nos jours[5], de l'amiral byzantin Nikephoros Karantinos sur une flotte arabe.

Nauplie participe à la guerre d'indépendance grecque dès 1821 et a même été la seconde capitale de l'État grec libre (1828-1834), après Égine.

Nauplios, fils de Poséidon et d’Amymone[6] et parfois confondu avec Nauplios fils de Clytonée (roi d’Eubée qui participa à l’expédition des Argonautes), est considéré comme le fondateur légendaire de Nauplie, à qui il aurait donné son nom. Son fils Palamède était considéré comme le père des inventeurs : son nom a été donné à la forteresse dominant la ville. Nauplios a également donné son nom, au XIXe siècle, à un stade larvaire planctonique des crustacés.

Préhistoire

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Des restes datant du paléolithique ont été découverts sur la colline d'Akronauplie. Une grotte avec une occupation néolithique se trouve à proximité de la ville.

L'histoire de Nauplie avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C. nous est fort peu connue.

À l'époque archaïque, Nauplie appartenait à la ligue maritime de Calaurie qui regroupait, outre Nauplie, Calaurie, Athènes, les Myniens, Orchomène, Trézène, Hermione, Égine et Prasiae. On pense que cette ligue aurait été une coalition des différents royaumes mycéniens du pourtour du golfe Saronique destinée à réduire la piraterie dans leurs eaux. Depuis lors, la ville est dominée par deux forteresses : Acronauplie et Palamède, qui ont été largement remaniées entre-temps, entre autres par les ingénieurs français Lasalle et Levasseur au XVIIe siècle.

À partir de 628 avant notre ère, Nauplie fut soumise à la domination d'Argos, puis à celle des Spartiates et, en 233 av. J.-C., elle rejoint la Ligue achéenne qui dure jusqu'en 146 av. J.-C.

La ville aurait été déserte du temps de Strabon[7] et du temps de Pausanias[8]. Par la suite, la région de Nauplie appartient longuement aux Romains devenus « byzantins ».

Moyen Âge et occupation turque

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Porte principale reconstruite à la fin du XXe siècle. Le lion de Saint-Marc vénitien la surmonte.
Vue du fort Palamède depuis la ville.
Inscription en latin de 1687 sur la porte principale, mentionnant F. Morosini.

En 1032, l'amiral byzantin Nicéphore Carantino en est nommé gouverneur et repousse une flotte arabe. La ville est alors fortifiée et devient un important centre commercial et administratif. Au XIIe siècle[9], l'Empire Byzantin renforce la forteresse d'Acronauplie et y installe une garnison.

À l'aube du XIIIe siècle, Nauplie, alors repeuplée et port du thème du Péloponnèse (province civile et militaire de l'Empire byzantin) est gouvernée par de l'archonte local Léon Sgouros. À partir de la quatrième croisade, Nauplie appartient aux « Francs », plus précisément elle fut prise en 1211 par Geoffroi Ier de Villehardouin soutenu par les Vénitiens. La cité fut remise à Othon de La Roche, duc d’Athènes, et intégrée à la seigneurie d'Argos.

Marie d'Enghien, épouse du Vénitien Pietro Cornaro, vendit ses droits sur la ville en 1388 à la république de Venise. Nauplie connut alors un nouvel essor, devenant une étape essentielle de la route commerciale de Venise vers l'Orient. Elle fut renforcée face à la menace ottomane : de cette période date la forteresse Bourdzi, de style vénitien, qui garde l'entrée du port.

En novembre 1540, selon les termes du traité concluant la troisième guerre vénéto-ottomane, Venise dut céder Nauplie à l'Empire ottoman qui en fit pour un temps la capitale du Péloponnèse et l'un des grands centres commerciaux de la Grèce ottomane[10] sous le nom de Mora Yenişehri.

En 1686, Francesco Morosini s'empara de la ville pour Venise au cours de la guerre de Morée et en expulsa les Turcs. Morosini fit entreprendre de grands travaux de fortifications, notamment sur le fort Palamède (où les travaux furent dirigés par les ingénieurs Lasalle et Levasseur). On construisit des églises catholiques mais aussi de nombreux entrepôts et bâtiments commerciaux, accentuant ainsi le rôle de pôle d'échanges de la ville de Napoli di Romania (le nom d'« Empire byzantin » proposé par Hieronymus Wolf en 1557 ne s'est imposé qu'au XVIIIe siècle).

Malgré ces travaux, la forteresse fut reconquise par les Turcs en 1715 après un siège de seulement huit jours qui fit 8 000 morts parmi les troupes ottomanes ; les habitants chrétiens furent massacrés ou réduits en esclavage[11]. Peu après, les Turcs ayant besoin de main-d'œuvre, une partie de la région est repeuplée par des chrétiens d'origine albanaise venus d'Épire[12].

Guerre d'indépendance grecque

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L'arrivée du roi Othon à Nauplie (Peter von Hess).

Pendant la guerre d'indépendance grecque, Nauplie fut l'un des objectifs des Grecs insurgés. Dès 1821, des navires commandés par Laskarína Bouboulína mirent la ville en état de blocus.

Le siège se prolongea plusieurs mois, émaillé de diverses péripéties (échec d'un assaut en décembre 1821, contre-offensive ottomane, bataille de Spetses) ; la garnison et la population turque finirent par succomber à la famine. Le (30 novembre julien), le chef de guerre Stáikos Staïkópoulos s'empara du fort Palamède, abandonné par sa garnison, avec 350 hommes. Les Ottomans capitulèrent alors, et furent évacués à la fin du mois, les portes de la ville, occupée par les troupes de Theódoros Kolokotrónis, n'étant ouvertes que le 4 janvier afin d'éviter le massacre de la population et le pillage du butin par les insurgés irréguliers, en fait brigands ralliés à la cause grecque. La ville ne fut plus jamais reconquise par les Turcs, mais assiégée au cours des guerres civiles puis menacée lors de la campagne d'Ibrahim pacha en 1825.

Le , Ioánnis Kapodístrias arrive à Nauplie. La ville devint capitale l'année suivante (après l'île d'Égine). Kapodistrias réorganise la ville. Il fait construire le faubourg de Pronia. Le chef de l'État grec fut assassiné le sur les marches de l'église Saint-Spyridon.

En décembre 1832, alors que la ville était occupée par les troupes françaises, des échauffourées eurent lieu avec des combattants grecs de la guerre d'indépendance. Les Français dispersèrent leurs adversaires au canon et firent 300 morts[13]. Les grandes puissances imposèrent alors le fils du roi de Bavière Louis Ier, Othon, comme souverain à la Grèce. L'assemblée nationale grecque (el), réunie à Pronia, accepta le nouveau souverain. Othon arriva en Grèce, à Nauplie, le . Alors que la ville était encore capitale, on y jugea pour désobéissance le héros de la guerre d'indépendance Theódoros Kolokotrónis. Il fut condamné à mort. Le roi commua sa peine en emprisonnement : Kolokotrónis fut enfermé dans le fort Palamède.

À l'automne 1834, la capitale fut transférée à Athènes.

En février 1862, la garnison de Nauplie donna le signal de l'insurrection contre le roi Othon.

Époque moderne

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Nauplie connaît une forte expansion au XXe siècle, avec son extension à l'est et la création du nouveau quartier de Pronia au pied de la forteresse Palamède. Une partie des remparts fut détruite à la fin du XIXe siècle, puis à nouveau au début du XXe siècle. Au cours des années 1960 de nouvelles destructions touchèrent l'Acronauplie afin de permettre la construction d'un hôtel Xenia (en), abandonné depuis, à l'emplacement du Castello di Toro vénitien. Le processus de « bétonisation touristique » est alors stoppé et la porte principale de la ville est reconstruite à la fin du XXe siècle.

Patrimoine architectural

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Forteresses

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Nauplie de son passé vénitien et ottoman a conservé d'imposantes forteresses :

  • L'îlot Bourdzi fut fortifié par les Vénitiens en 1471.
  • La citadelle d'Acronauplie, occupée dès l'antiquité et prise successivement par les Francs en 1212, les ottomans en 1540, les Vénitiens en 1686.
  • La forteresse Palamède construite par les Vénitiens de 1711 à 1714 domine la ville. Elle est prise en 1715 par les Turcs, puis par les Grecs menés par Stáikos Staïkópoulos en 1822. Elle sert alors jusqu'en 1970 de caserne et de prison.

Vieille ville

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La vieille ville de Nauplie entre le port au pied de la citadelle d'Acronauplie, est un quartier préservé de rues étroites et de maisons vénitiennes et d'anciennes mosquées ottomanes.

La côte du golfe Argolique, compte de grandes plages autour de la ville de Nauplie, on peut citer les plages de Toló et de Karathóna.

Liens externes

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Notes et références

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  1. (el) « Résultats du recensement de la population en 2011 »
  2. Guide Baedeker, p. 249
  3. Guide Joanne, Hachette, p. 389.
  4. (el) ELSTAT, « Απογραφή Πληθυσμού - Κατοικιών 2011. ΜΟΝΙΜΟΣ Πληθυσμός » [« Recensement de la population et des logements de 2011. Population permanente »] [xls], sur www.statistics.gr [lien archivé] (consulté le ).
  5. Discours du ministre de la Défense grec Nikos Dendias pour la fête de la Marine Hellénique : "Our history is full of stories of heroic sailors and captains like Ulisses, Nearchus, Nicephorus Karantinos, Nasar the Byzantine, Kanaris" cf. http://www.mod.mil.gr/en/press-releases/defence-minister-nikos-dendias-attended-celebration-saint-nicholas-feast-patron
  6. Commelin, P. 1909. Nouvelle mythologie grecque et romaine. Garnier Frères éditeurs, Paris. 516p
  7. VIII, 6.
  8. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 38 : « Nauplie est, je crois, à cinquante stades de Téménion. Elle est déserte maintenant. Elle avait eu pour fondateur Nauplios, qui passait pour fils de Poséidon et d'Amymone. Il reste encore des ruines de ses murs, un temple de Poséidon et une fontaine nommée Canathos. »
  9. « Nafplion », sur cityofnafplio.net (consulté le ).
  10. Setton, The Papacy and the Levant vol.III pp. 448-449
  11. Kevin Andrews, Castles of the Morea, p.105
  12. Kostas Biris, Αρβανίτες, οι Δωριείς του νεότερου Ελληνισμού: H ιστορία των Ελλήνων Αρβανιτών [= Arvanites, les Doriens de la Grèce moderne : Histoire des Arvanites], Athènes, 1960 (3e ed. 1998: (ISBN 960-204-031-9)).
  13. Pierre Vidal-Naquet, Introduction des Mémoires. de Yánnis Makriyánnis, p. 38.
  14. a et b (en)« Jumelages », Association des municipalités de Grèce (consulté le )
  15. (en)« Niles Sister Cities », Official website, The Village of Niles, (consulté le )
  16. « Office du tourisme de Menton » (consulté le )
  17. « Compte-rendu du conseil municipal », Mairie de Royan, (consulté le )
  18. « Mairie de Cetinje » (consulté le )