Ouvrage de Saint-Ours Bas
Ouvrage de Saint-Ours Bas | |||
Vue générale de l'ouvrage de Saint-Ours-Bas. | |||
Type d'ouvrage | Petit ouvrage d'infanterie | ||
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Secteur └─ sous-secteur |
secteur fortifié du Dauphiné └─ sous-secteur Ubaye-Ubayette, quartier Meyronnes |
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Numéro d'ouvrage | O 1218 | ||
Année de construction | 1931-1938 | ||
Régiment | 83e BAF | ||
Nombre de blocs | 1 | ||
Type d'entrée(s) | Entrée par un bloc (casemate) | ||
Effectifs | 24 hommes et 1 officier (commandant l'ouvrage : lieutenant Jubelin) | ||
Coordonnées | 44° 28′ 16,88″ nord, 6° 48′ 31,8″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
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L'ouvrage de Saint-Ours Bas, ou du bas de Saint-Ours, est une fortification faisant partie de la ligne Maginot, située sur la commune de Val d'Oronaye, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.
Il s'agit d'un petit ouvrage monobloc, qui devait faire barrage sur la route nationale 101. Il se trouve en contrebas du gros ouvrage de Saint-Ours Haut.
Description
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est construit au fond de la vallée de l'Ubayette, à 1 450 mètres d'altitude, en amont du village de Meyronnes. L'ouvrage a pris le nom du hameau de Saint-Ours, surplombé par les rochers de Saint-Ours, dont la crête atteint les 3 000 m d'altitude.
Position sur la ligne
[modifier | modifier le code]Dans les Alpes, les fortifications françaises barrent les différents axes permettant de franchir la frontière franco-italienne et d'entrer en France. Ces défenses contrôlent les principales vallées, formant le plus souvent deux lignes successives : d'abord la ligne des avant-postes, ensuite la « ligne principale de défense ». Cette dernière s'appuie sur de gros ouvrages bétonnés.
Dans le cas de la vallée de l'Ubayette, le barrage (appelé le « barrage de Larche ») se situe à hauteur de Meyronnes (c'est le « quartier Meyronnes », une subdivision du secteur fortifié du Dauphiné), composée de trois ouvrages : le gros ouvrage de Roche-la-Croix sur l'ubac, le petit ouvrage de Saint-Ours Bas en fond de vallée, et le gros ouvrage de Saint-Ours Haut sur l'adret, les deux ouvrages d'artillerie installés sur les versants croisant leurs feux pour se soutenir mutuellement. L'ensemble est précédé en amont par l'avant-poste de Larche soutenu par les vieilles batteries de Viraysse et de Mallemort, et renforcé légèrement en aval par trois abris (de l'Ancien-Camp, de Fontvive Nord-Ouest et de Saint-Ours Nord-Est).
Bloc
[modifier | modifier le code]L'ouvrage est monobloc ce qui veut dire que son bloc de combat fait aussi office d'entrée. C'est en fait une grosse casemate.
L'armement du bloc était six créneaux pour fusil-mitrailleur type MAC 24/29, un mortier de 50 mm modèle 1935, trois cloches pour mitrailleuses et deux cloches GFM type A[1]. Les mitrailleuses tirent frontalement, dans l'axe de la vallée vers l'amont.
Souterrain
[modifier | modifier le code]Les installations souterraines de l'ouvrage se limitent à l'étage inférieur du bloc.
L'ouvrage était alimenté par deux groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SMIM 2 SR 14 (deux cylindres, fournissant 24 ch à 750 tr/min)[2] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[3] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.
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L'intérieur de la caponnière de l'ouvrage.
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Une chambrée transformé en salle d'exposition.
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Cloche GFM de l'ouvrage de Saint-Ours Bas.
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La chambre de tir.
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Chambre pour 4 hommes.
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Cloche GFM de l'ouvrage.
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Le couloir.
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Magasin à munitions.
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Poste de commandement de l'ouvrage.
Histoire
[modifier | modifier le code]La construction de l'ouvrage a coûté un total de 4,2 millions de francs[4] (valeur de )[5]. Le commandant de l'ouvrage était le lieutenant Jubelin.
État actuel
[modifier | modifier le code]Il est visitable par le public.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mary et Hohnadel 2009, tome 5, p. 34.
- La SMIM, Société des moteurs pour l'industrie et la marine, est basée à Paris, construisant des moteurs sous licence Körting. Les SMIM 2 SR 14 ont deux cylindres à quatre temps, chacun avec 2 700 cm3 de cylindrée (alésage de 140 mm, pour 180 mm de course).
- Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
- Mary et Hohnadel 2009, tome 4, p. 29.
- Pour une conversion d'une somme en anciens francs de 1936 en euros, cf. « Convertisseur franc-euro : pouvoir d'achat de l'euro et du franc », sur insee.fr.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe Truttmann et David Faure-Vincent, « Ouvrage d'infanterie dit ouvrage bas de Saint-Ours », sur dossiersinventaire.regionpaca.fr, .
- Philippe Lachal, Fortifications des Alpes : leur rôle dans les combats de 1939-1945 : Ubaye, Ubayette, Restefond, L'Argentière-la-Bessée, Éditions du Fournel, , 303 p. (ISBN 2-915493-30-8).
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2) :
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1) ;
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 4 : la fortification alpine, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-915239-46-1) ;
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 5 : Tous les ouvrages du Sud-Est, victoire dans les Alpes, la Corse, la ligne Mareth, la reconquête, le destin, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-35250-127-5).