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Parti progressiste des travailleurs

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Parti progressiste des travailleurs
(el) Ανορθωτικό Κόμμα Εργαζόμενου Λαού
(tr) Emekçi Halkın İlerici Partisi
Image illustrative de l’article Parti progressiste des travailleurs
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Stefanos Stefanou (en)[1]
Fondation
Siège Nicosie (Chypre)
Journal Haravgi (en)
Organisation de jeunesse Organisation de la jeunesse démocratique unie (en)
Organisation syndicale Fédération du travail panchypriote (en)
Positionnement Gauche[2],[3],[4],[5] à gauche radicale[6]
Idéologie Communisme[3],[7]
Marxisme-léninisme[8],[9]
Chypriotisme[10]
Euroscepticisme modéré[11]
Pacifisme[11]
Fédéralisme[12]
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne (observateur)
Groupe au Parlement européen Groupe de la Gauche au Parlement européen
Affiliation internationale Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers
Séminaire communiste international (inactif)
Couleurs Rouge
Site web www.akel.org.cy
Représentation
Députés
15  /  56
Députés européens
2  /  6
Conseillers municipaux
123  /  478

Le Parti progressiste des travailleurs (AKEL) (en grec moderne : Ανορθωτικό Κόμμα Εργαζόμενου Λαού / Anorthotikó Kómma Ergazómenou Laoú, abrégé en AKEΛ, et en turc : Emekçi Halkın İlerici Partisi) est un parti politique chypriote, d'orientation communiste et marxiste-léniniste[13].

Il est l'un des deux premiers partis politiques chypriotes depuis 1960. Aux élections législatives de 2016, il a obtenu 16 sièges sur 56 (trois de moins qu'en 2011). Il dispose également depuis 2004 de deux députés européens qui font partie du groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. Au premier tour de l'élection présidentielle du , son leader de l'époque, Dimítris Khristófias, a obtenu plus de 33 % des voix , et a été élu à 53 % des suffrages au second tour face à son adversaire conservateur Ioánnis Kasoulídis. Depuis 2013, le Parti progressiste des travailleurs est à nouveau dans l'opposition.

Ándros Kyprianoú est secrétaire général du parti depuis , remplaçant le président Dimitris Christofias à ce poste.

Positionnement politique

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Le Parti progressiste des travailleurs milite pour l'indépendance de Chypre vis-à-vis de la Grèce et de la Turquie. Il souhaite la réunification de l'île avec une solution fédérale, ainsi que la démilitarisation et le non-alignement du pays. Il était pour l'entrée de Chypre dans l'Union européenne sous conditions.

Créé en 1926, sous le nom de Parti communiste de Chypre (KKK), il était au départ opposé à l'Énosis (union avec la Grèce) et prônait l'indépendance du pays. Il devint illégal en 1931, par décision du gouvernement colonial britannique à la suite d'émeutes nationalistes. En 1941, les dirigeants de ce Parti interdit fondèrent AKEL avec d'autres hommes politiques de gauche. Aux premières élections municipales en 1943, les candidats d'AKEL remportèrent les mairies de Limassol (Ploutis Servas) et Famagouste (Adam Adamantos).

Contrairement à son prédécesseur, AKEL n'était pas opposé à l'Énosis. Il réclamait un processus d'indépendance graduel, qui commencerait par une constitution et un gouvernement autonome (en conservant le statut de colonie), et ayant pour but l'auto-détermination et l'Enonsis.

À partir de 1955, AKEL s'opposa aux pratiques violentes employées par le mouvement de résistance anti-britannique EOKA. L'EOKA accusa AKEL de collaboration avec les britanniques, bien qu'AKEL ait aussi été déclarée illégale en 1955. L'EOKA fut à l'origine de plusieurs assassinats de membres. AKEL accusa l'EOKA d'être anti-communiste, notamment sur la base de la participation de Georges Grivas à la guerre civile grecque du côté opposé aux communistes. Durant ces mêmes années, l'Organisation de résistance turque, (TMT), organisation nationaliste issue de la partie turque de Chypre, commence à viser les membres turcs de l'AKEL, qui sont forcés de quitter l'île, à l'instar de Ahmet Sadi, ou sont assassinés, comme Fazil Onder. Le dernier membre turc chypriote du Comité central d'AKEL, Derviş Ali Kavazoğlu est tué en 1965 par le TMT.

À la première élection présidentielle à la suite de l'indépendance de Chypre, AKEL soutient le candidat Ioannis Kliridis contre Makários III. En 2001, AKEL remporte la victoire aux élections législatives et son secrétaire général, Dimítris Khristófias, est élu président du Parlement, pour la première fois dans l'histoire de Chypre. Il était également soutenu par le Mouvement pour la démocratie sociale (EDEK) et par le Parti démocrate (DIKO).

La coalition de ces trois partis présenta un candidat unique à l’élection présidentielle de 2003, le président du DIKO Tássos Papadópoulos, qui remporte les élections. L'AKEL entre alors au gouvernement chypriote avec quatre portefeuilles ministériels.

Lors des élections législatives du , le parti maintient sa place de premier parti de Chypre acquis en 2001 avec 31,1 % des suffrages et 18 des 56 sièges malgré la perte de 3,6 % des suffrages et de deux sièges.

En présentant Dimitris Christofias à l'élection présidentielle des 17 et , AKEL amène, une première dans l'Union européenne, un communiste à la présidence.

Celui-ci est remplacé en janvier 2009 par Ándros Kyprianoú au poste de secrétaire général d'AKEL. Dimitris Christofias ne se représente pas à un second mandat ; l'élection présidentielle de 2013 est remportée par le candidat conservateur, face au candidat soutenu par les communistes.

Niyazi Kızılyürek est élu député européen en 2019 pour l'AKEL, ce qui fait de lui le premier Chypriote-turc à entrer au Parlement européen et brise ainsi ce qui était considéré comme un tabou sur l'ile. L'AKEL milite pour la création d'un État fédéral dans lequel cohabiteraient les Chypriotes-grecs et les Chypriotes-turcs[14].

Liste des secrétaires généraux
Période Nom
1936-1945 Ploutis Servas
1945-1949 Fifis Ioannou
1949-1989 Ezekías Papaioánnou
1989-2009 Dimítris Khristófias
2009-2021 Ándros Kyprianoú
Depuis 2021 Stefanos Stefanou

Résultats électoraux

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Chambre des représentants

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Année Votes Sièges
Voix % Rang
1960 51 719 35,0 2e
5  /  50
1970 68 229 34,1 1er
9  /  35
1976 avec DIKO et EDEK
9  /  35
1981 95 364 32,8 1er
12  /  35
1985 87 628 27,4 3e
15  /  56
1991 104 771 30,6 2e
18  /  56
1996 121 958 33,0 2e
19  /  56
2001 142 648 34,7 1er
20  /  56
2006 131 237 31,1 1er
18  /  56
2011 132 171 32,7 2e
19  /  56
2016 90 204 25,7 2e
16  /  56
2021 79 913 22,3 2e
15  /  56

Élections présidentielles

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Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
1959 soutien à John Clerides
1968 pas de candidat
1973 pas de candidat
1978 pas de candidat
1983 soutien à Spýros Kyprianoú
1988 soutien à Giórgos Vasileíou
1993 Giórgos Vasileíou 157 027 44,2 2e 176 769 49,7 2e
1998 soutien à Georgios Iakovou
2003 soutien à Tássos Papadópoulos
2008 Dimítris Khristófias 150 016 33,29 1er 240 604 53,37 1er
2013 Stávros Malás 118 755 26,91 2e 175 267 42,52 2e
2018 Stávros Malás 116 920 30,24 2e 169 243 44,01 2e
2023 soutien à Andréas Mavroyiánnis

Parlement européen

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Année Votes Sièges Groupe
Voix % Rang
2004 93 212 27,9 2e
2  /  6
GUE/NGL
2009 106 922 34,9 2e
2  /  6
2014 69 852 27,0 2e
2  /  6
2019 77 241 27,5 2e
2  /  6
2024[15] 79 163 21,49 2e
1  /  6

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Progressive Party of Working People » (voir la liste des auteurs).
  1. Andria Kades, « Stephanos Stephanou elected as Akel's new secretary-general with 72% of votes », Cyprus Mail,‎ (lire en ligne)
  2. « Présidentielle à Chypre : le sortant, Nicos Anastasiades, arrivé en tête du premier tour », Le Monde, (consulté le )
  3. a et b (en) Harry Anastasiou, The Broken Olive Branch: Nationalism, Ethnic Conflict, and the Quest for Peace in Cyprus: Volume Two: Nationalism Versus Europeanization, Syracuse University Press, (ISBN 978-0-8156-3197-2, lire en ligne), p. 163
  4. (en) Yiannis Papadakis, Nicos Peristianis et Gisela Welz, Divided Cyprus: Modernity, History, and an Island in Conflict, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-11191-3, lire en ligne), p. 80
  5. (en) Uwe Backes et Patrick Moreau, Communist and Post-communist Parties in Europe, Vandenhoeck & Ruprecht, (ISBN 978-3-525-36912-8, lire en ligne), p. 268
  6. (en) Luke March, Contemporary Far Left Parties in Europe : From Marxism to the Mainstream?, Berlin, Friedrich-Ebert-Stiftung, , 20 p. (ISBN 978-3-86872-000-6, lire en ligne), p. 3
  7. (en) Wolfram Nordsieck, « Cyprus », sur Parties and Elections in Europe,
  8. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  9. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  10. (en) « Cypriotism in the Twenty-First Century », sur Bella Caledonia, (consulté le ).
  11. a et b [1]
  12. « "The Federal Solution of the Cyprus problem: European ramifications" »,
  13. (en) Helena Smith, « Cyprus gets ready for a communist 'takeover' », sur The Observer, (ISSN 0029-7712, consulté le )
  14. « Un Chypriote-turc pourrait être élu au Parlement européen, une première », sur Le Point,
  15. (en) REPUBLIC OF CYPRUS, « Official Results of European Elections 2024 », sur Ministry of Interior (consulté le )

Article connexe

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Lien externe

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