Prétot-Sainte-Suzanne
Prétot-Sainte-Suzanne | |
Le château de Sainte-Suzanne. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Thierry Renaud 2016-2020 |
Code postal | 50250 |
Code commune | 50415 |
Démographie | |
Population | 293 hab. (2021) |
Densité | 25 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 29″ nord, 1° 26′ 14″ ouest |
Altitude | Min. 4 m Max. 44 m |
Superficie | 11,64 km2 |
Élections | |
Départementales | Créances |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Montsenelle |
Localisation | |
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Prétot-Sainte-Suzanne est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Montsenelle[1].
Elle est peuplée de 293 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme Piretot vers 1164 et Peretoth vers 1190[2].
Homonymie avec Prétot-Vicquemare (Seine-Maritime, Peretot vers 1210); Prétot à Étainhus (Seine-Maritime, Peretot fin XIIe siècle); Prétot à Granville (Manche) et Hôtel-Prétot à Remilly-sur-Lozon (Manche)[3],[4].
Le type toponymique Prétot remonte à un composé anglo-scandinave Pyriġ-topt avec le vieil anglais pyriġ « poirier »[4] ou scandinave Pera-topt avec le vieux norrois pera « poire »[4], à moins d'y voir le nom de personne germanique Pero[5], auquel cas, il serait associé au moins cinq fois au même appellatif -tot, alors qu'on le retrouve rarement ailleurs dans la toponymie normande (notamment pas dans les toponymes en -ville beaucoup plus nombreux).
L'appellatif tot est issu du vieux scandinave topt[4],[6] « terrain constructible », puis « ferme ».
Le sens global est donc vraisemblablement « ferme du poirier », la version française Ferme du Poirier étant par ailleurs formellement attestée dans la partie nord de la France. À noter que le poirier était un arbre particulièrement répandu en Normandie au Moyen Âge.
On note un parallèle avec les noms en -tot associés à des noms de végétaux :
- Plumetot : Plūma-topt « ferme du prunier » ;
- Lintot + Lintentot + au moins six autres hameaux : Lind(e)-topt « ferme du tilleul » ;
- Bouquetot plus au moins trois hameaux : Bók-topt « ferme du hêtre » ;
- Ectot , Ecquetot plus au moins douze autres communes ou lieux-dits : Eski-topt « ferme des frênes ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Robert de Péretot (XIe siècle) et sa femme Béatrix donnèrent pour dot à leur fils, qui se fit moine, la partie de l'église qui leur appartenaient à l'abbaye de Lessay[7].
Au XVIIe siècle, Jacques d'Orglandes († 1621) est seigneur de Prétot. Lieutenant général d'artillerie du roi Louis XIII, il meurt au siège de Montauban tenu par les Huguenots[7].
À la création des cantons, Prétot est chef-lieu de canton. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801)[8].
En et , lors du débarquement, la commune enregistra d'importants dégâts et comptabilisa de nombreuses victimes[9].
En 1973, la commune de Prétot a fusionné avec Sainte-Suzanne-en-Bauptois, qui a gardé le statut de commune associée jusqu'en 1980. À cette date, la commune a pris le nom de Prétot-Sainte-Suzanne.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]En 2021, la commune comptait 293 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Prétot-Sainte-Suzanne[12]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Économie
[modifier | modifier le code]La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[16].
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Château de Sainte-Suzanne du XVIIIe siècle.
- Château de Prétot. Il est composé d'un logis principal du XVIIe siècle[17], d'une chapelle surmontée d'un campanile de style flamboyant avec son abside renforcée par des contreforts et d'un pigeonnier. On accède au château par une porterie monumentale avec une unique porte charretière en arc légèrement surbaissé du XVIe siècle[17] encadrée par deux tourelles engagées qui s'éclairent aujourd'hui par des fenêtres à meneaux.
- Motte de Prétot. La plate-forme très étroite de plan quadrangulaire, se dresse derrière le château dont les plus anciennes parties remontent au XIIIe siècle[18]. En 1638, dans un aveu de François d'Orglandes est signalé une motte à Prétot. La motte est située dans l'angle d'un champ, près du bourg, à quelque dix mètres du château actuel qui surplombe le village. C'est un ouvrage quadrangulaire d'une trentaine de mètres de long avec une largeur au sommet de huit mètres et une hauteur variant de sept à huit mètres côté nord, et seulement d'un mètre cinquante côté sud, où subsiste encore un fossé assez important d'environ cinq mètres de large alimenté par le ruisseau la Senelle qui le traverse. Le champ, quoique très vaste, pourrait être l'emplacement de la basse-cour[19].
- Église Saint-Pierre des XVe – XIXe siècles, en forme de croix. Elle abrite une Vierge de calvaire dite Sainte-Opportune des XVe – XVIe siècles et un groupe sculpté saint Roch, l'ange et le chien, classés au titre objet aux monuments historiques[20] ainsi qu'un maître-autel du XVIIIe, les statues Notre-Dame des Avents du XVIe et sainte Barbe et sa tour du XVIe, une verrière du XXe de A. Vigneron[7].
- Croix de cimetière du XVIIe siècle, croix de chemin dite de la Malasserie du XIXe siècle.
- Pour mémoire
- Quatre moulins.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Jean-Baptiste-Siméon Dudouyt (Prétot, 1778 - 1865), médecin et député de la Manche de 1830 à 1837.
- Alain Jouffroy (1928-2015), poète, habite Prétot-Sainte-Suzanne[21].
- Jean Moré (né en 1947), artiste, inventeur des « Colonnes flottantes », habite Prétot-Sainte-Suzanne[22].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 176.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 472.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Résumé statistique de Prétot-Sainte-Suzanne sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 179.
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 124-125.
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, OREP, (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 97.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Vol. II : formations non romanes, formations dialectales, N° 18340 (lire en ligne) [1].
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 199b.
- Gautier 2014, p. 472.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Prétot-Sainte-Suzanne », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- Delattre, 2002, p. 176.
- « Municipales à Prétot-Sainte-Suzanne. Le maire arrête, un adjoint candidat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Thierry Renaud est élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Date du prochain recensement à Prétot-Sainte-Suzanne, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Sainte-Suzanne-en-Bauptois », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 165.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 193.
- Delacampagne 1982, p. 199.
- « Statue : Vierge de calvaire, dite sainte Opportune », notice no PM50000869, et « groupe sculpté : Saint Roch, l'ange et le chien », notice no PM50000868, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- [2].
- « aillet.com raconte sa rencontre avec Jean Moré » (consulté le ).