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Psilocybe

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Psilocybe est un genre de champignons basidiomycètes de la famille des Strophariaceae, connus pour leur effet psychotrope dû à la présence de la psilocybine et de psilocine.

C'est un genre qui regroupe de nombreuses espèces et de nouvelles espèces sont encore régulièrement décrites[1],[2].

Les espèces de psilocybes les plus connues sont : le Psilocybe mexicana, le Psilocybe semilanceata, le Psilocybe cyanescens et le Psilocybe cubensis.

Étymologie

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Le mot psilocybe signifie tête chauve. Il est tiré des mots grecs ψιλός (nu, chauve, dégarni, dépouillé) et κύβη (tête ; ce mot, hypothétique, est considéré par les linguistes comme l'origine possible du verbe κυβιστάω, signifiant plonger la tête la première).

Description

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Souvent de petite taille, à chapeau conique ou ogival de couleur brun jaunâtre, ils sont toujours grégaires.

Écologie, physiologie, relations symbiotiques

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Répartition géographique

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Ces champignons sont trouvés dans une grande partie du monde[3], des plaines aux régions de montagne[4], dans les toundras d'Alaska[5],[6] et dans toute la zone circum-polaire[7] (dont en Amérique centrale, Amérique du Nord, Europe, Asie du Sud et Asie du Sud-Est et Australie[8],[9]). Certaines espèces se sont adaptées à des climats relativement arides[10].

Certaines espèces sont associées aux paillis, plaquettes forestières et aux excréments (notamment les bouses de vache), qu'elles contribuent à décomposer et recycler[11].

État des populations, pressions, menaces

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Certaines de ces espèces pourraient être menacées ou avoir déjà disparu à la suite de la destruction ou de l'homogénéisation des habitats (forestiers notamment, avec raréfaction des arbres sénescents et des gros bois morts en forêt)[12].

Propriétés psychotropes

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Les Psilocybes sont connus pour leurs effets sur le système nerveux central depuis la publication des expériences de Roger Heim sur sa propre personne vers 1956. Ces propriétés ont fait couler beaucoup d'encre, avec quelques erreurs scientifiques parfois[13]. Ce n'est qu'à partir des années 1970-1980 que leurs propriétés biochimiques et moléculaires ont commencé à être explorées[14].

Les principes actifs responsables des effets psychotropes sont la psilocybine et la psilocine, mais ces champignons synthétisent aussi des traces plus ou moins importantes de baeocystine et norbaeocystine[précision nécessaire].

De très nombreuses espèces ont des effets hallucinogènes. Elles sont parfois récoltées ou cultivées pour ces effets. Les plus connues sont : Psilocybe mexicana, Psilocybe semilanceata, Psilocybe cyanescens et Psilocybe cubensis.

Les basidiospores produites par ces espèces de champignons contiennent des molécules allergènes, causes de fréquentes allergies respiratoires[15], méconnues jusqu'au milieu des années 1990. Depuis, une bibliothèque de données génétiques a été constituée, à partir d'ADN mycélien de Psilocybe. Des tests immunologiques ont été faits avec le sérum de patients allergiques. Une molécule homologue de la cyclophiline a été identifiée, avec une identité de 78 % et 4 % de similarité avec la séquence d'acides aminés de la cyclophiline de Schizosaccharomyces pombe. Cet allergène recombinant est un modèle utile pour l'analyse des allergènes épitopes de basidiospores et pour l'étude de réactivité croisée aux allergènes fongiques. Il pourrait fournir un réactif amélioré pour le diagnostic des allergies et contribuer au traitement des allergies dues aux basidiospores.

La quantité à absorber pour obtenir des effets hallucinogènes varie selon les espèces et variétés. Cette variabilité est induite par la variation de concentration en psilocybine d'une espèce à l'autre et d'une saison à l'autre. Les effets varient aussi suivant le métabolisme propre à chaque individu ainsi qu'à ses prédispositions psychiques.

Effets psychoactifs

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Les effets psychoactifs liés à l'ingestion de psilocybes contenant de la psilocybine et de la psylocine sont les suivants :

  • hallucinations visuelles (fractales, kaléidoscopes);
  • réflexion mentale accrue, très introspective;
  • euphorie.

Effets secondaires et risques

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Les effets secondaires physiques comprennent :

  • nausées, vomissements;
  • bradycardie;
  • hypotension artérielle;
  • hyperthermie : sudation excessive;
  • mydriase;
  • tremblements;
  • éruption cutanée.

Très rarement, une arythmie, puis la défaillance cardiaque avec infarctus comptent parmi les risques liés à l'ingestion de ce champignon. Ce risque semble d'autant plus élevé lorsque le taux d'indole est élevé dans le champignon[16].

En cas de bad trip, des séquelles psychologiques peuvent apparaître. Cette mauvaise expérience peut aussi révéler une maladie psychiatrique (psychose, dépression, bipolarité, paranoïa, dépersonnalisation / déréalisation), de la même manière que la consommation de cannabis ou d'alcool. Dans le doute, il est recommandé de ne pas consommer de champignons hallucinogènes s'il y des antécédents de maladies psychiatriques dans la famille[17].

Usage médicinal

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Des recherches en neuropsychiatrie se penchent sur l'activité sérotoninergique de la psilocybine qu'on trouve dans la majorité des champignons hallucinogènes. En effet, la psilocybine, utilisée de manière contrôlée à faible dose, s'est révélée être un excellent traitement pour les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs. Une expérience tend à démontrer une amélioration spectaculaire chez tous les sujets et a pu être quantifiée : grâce à la psilocybine, leurs symptômes obsessionnels ont diminué de 25 % sur l'échelle d'obsessions et de compulsions de la Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale[18]. Il va de soi que l'usage était cadré et supervisé par des médecins et qu'une auto-médication comporte des dangers.

En 2018 la Food and Drug Administration a accordé la désignation de breakthrough therapy pour la thérapie assistée par la psilocybine pour la dépression résistant au traitement[19].

D'autres études ont démontré que la psilocybine contenue dans certains champignons est un traitement efficace pour l'algie vasculaire de la face, une céphalée extrême qui résiste à presque tous les traitements actuels[20].

Une étude clinique de phase 2, menée de décembre 2019 à juin 2022 aux États-Unis, a inclus 104 participants souffrant de Trouble Dépressif Majeur modéré à sévère. Les résultats ont montré chez ceux ayant reçu de la psilocybine une réduction significative des symptômes dépressifs par rapport à ceux qui ont reçu un placebo[21].

Législation

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Le ramassage, le transport et la vente de Psilocybe semilanceata sont interdits en France, de même pour toute autre espèce contenant de la psilocybine, y compris les sclérotes du mycélium des psilocybes, aussi connus sous le nom de « truffes magiques »[22].

Les psilocybes dans la culture

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Liste des espèces de psilocybe décrites

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Psilocybe atlantis

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V U W X Y Z

Psilocybe cubensis

Espèces européennes

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Psilocybe crobula

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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Références

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Références taxonomiques

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(en) Référence Index Fungorum : Psilocybe (+ liste espèces) (+ MycoBank)

  • John W. Allen, 2001. Liste de (186) Psilocybes connus lato sensus.
  • Chang, Y. S. & A. K. Mills (1992). Re-examination of Psilocybe subaeruginosa and related species with comparative morphology, isozymes and mating compatibility studies. ; Mycol. Res. 96: 429-441.
  • Guzmán, G. (1978). Variation, distribution, ethnomycological data and relationships of psilocybe aztecorum, a Mexican hallucinogenic mushroom; Mycologia 70: 385-396

Notes et autres références

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  1. Hausknecht, A. & R. Singer, « A new species of Psilocybe (Agaricales) », Plant Syst. Evol. 151, 1986, p. 295-301
  2. Stamets, P. E., M. W. Beng, J. E. Bigwood & G. Guzmán, « A new species and a new variety of Psilocybe from North America », Mycologia 11, 1980, p. 476-484
  3. Horak, E. (1982). Agaricales in Antarctica and subantarctica: distribution, ecology, and taxonomy.- In: Laursen, G. A. & J. F. Ammirati (eds.). Arctic and Alpine Mycology. University of Washington Press, Seattle, 82-122.
  4. Lakhanpal, T. N. (1993). The Himalayan Agaricales. Status of systematics.- Mushroom Res. 2: 1-10.
  5. Miller, O. K., G. A. Laursen & D. F. Fair (1982). Notes on Agaricales from arctic tundra in Alaska. - Mycologia 74: 576-571.
  6. Miller, O. K., G. A. Laursen & D. F. Fair (1982). Notes on Agaricales from arctic tundra in Alaska. - Mycologia 74: 576-571
  7. Metsanheimo, K. (1987). Sociology and ecology of larger fungi in the subartic and oroarctic zones in northwest Finnish Lapland.- In: Laursen, G. A., J. F. Ammirati & S. A. Redhead. Artic and alpine mycology II. Plenum Press, New York: 61-70
  8. Margot, P. & R. Walling (1981). Studies in Australian agarics and boletes. II. Further studies in Psilocybe-Trans. Brit. Mycol. Soc. 76: 485-489.
  9. Miller, O. K. & R. N. Hilton (1986). New and interesting agarics from Western Australia. - Sydowia 39: 126-137.
  10. Moreno, G. & F. Esteve-Raventós (1988a). Agarics from xerophytic grassland in Central Spain.- Trans. Brit. Mycol. Soc. 90: 407-413
  11. Yokoyama, K. (1987). The coprophilous species of Psilocybe from Peru.- In: Inove, H. (ed.). Studies on Cryptogams in Southern Peru. Tokai Univ. Press, Tokyo: 145-149.
  12. Wojewoda, W. & M. Lawrynowics (1986). Red list of threatened macrofungi in Poland.- In: K. Zavzyckiego & W. Wojewoda (eds.). List of threatened plants in Poland. Polska Acad. Nauk, Polish Scient. Publs., Warszawa: 47-82 pp.
  13. Smith, A. H.(1977). Comments on hallucinogenic agarics and the hallucinations of those who study them.- Mycologia 69: 1196-1200.
  14. Wurts, M., M. Semerdzieva & J. Vokoun (1984). Analysis of psychotropic compounds in fungi of the genus Psilocybe by reversed-phase high-performance liquid chromatography.- J. Chromatography 286: 229-235.
  15. W.E. Horner, G. Reese, S.B. Lehrer, Identification of the Allergen Psi c 2 from the Basidiomycete Psilocybe cubensis as a Fungal Cyclophilin WE Horner ; 1995 ; Allergy and immunology ; Int Arch Allergy Immunol 1995 ; 107:298-300 (DOI: 10.1159/000237007); Vol. 107, No. 1-3, 3 pages, online: 2009-09-04
  16. Krzysztof S. Borowiak, Kazimierz Ciechanowski & Piotr Waloszczyk, Psilocybin Mushroom (Psilocybe semilanceata) Intoxication with Myocardial Infarction ; 1998, Clin. Toxicol., Vol. 36, No. 1-2, Pages 47-49 (doi:10.3109/15563659809162584) ; PDF (185 KB ou 119 KB) ; Résumé
  17. « Psilocybe, effets, risques, témoignages — PsychoWiki, le wiki de Psychoactif », sur www.psychoactif.org (consulté le )
  18. « Registered & Protected by MarkMonitor », sur neuropsychiatrie.fr (consulté le ).
  19. (en-US) « COMPASS Pathways Receives FDA Breakthrough Therapy Designation for Psilocybin Therapy for Treatment-resistant Depression – COMPASS » (consulté le )
  20. Sewell RA, Halpern JH, Pope HG Jr. (2006). Response of cluster headache to psilocybin and LSD. Neurology]
  21. (en) « Study Shows a Single Dose of Psilocybin's Astonishing Impact on Depression and Could Change Medical Treatments of Mental Health Forever », sur Cortex Report, (consulté le )
  22. Le Parisien, « L'inquiétant essor des champignons hallucinogènes », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. a et b (en) B. van der Merwe et al., « A description of two novel Psilocybe species from southern Africa and some notes on African traditional hallucinogenic mushroom use », sur tandfonline.com, (consulté le )
  24. SVRČEK M. (1989): Psilocybe (Deconica) magica sp. nov. Česká Mykologie 43: 82–84.