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Querelle des femmes

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La querelle des femmes est un concept historiographique utilisé pour désigner une polémique récurrente qui débute au XVe siècle et se poursuit jusqu'au début du XXe siècle au sujet du statut des femmes dans la société et revendique surtout l'égalité entre les hommes et les femmes. Cette « querelle » débute en France puis s'étend à toute l'Europe. Elle est traitée essentiellement dans les milieux intellectuels.

Querelle qui traverse les siècles

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Portrait d'André Tiraqueau, gravé par Jost Amman.

Des études récentes menées par la Siefar ont montré que, dès le XVe siècle, des acteurs de la haute société s'engagent à défendre l'égalité entre les hommes et les femmes, comme on le voit par exemple avec Christine de Pizan dans La Cité des dames, en 1405.

Cette polémique est réactivée par le juriste André Tiraqueau au XVIe siècle dans le cadre d'un débat sur le contrat de mariage, ouvert dans son traité De legibus connubialibus. Elle s'étendit bientôt au statut des femmes dans la société et à leur éducation[1]. Si André Tiraqueau soutient qu'il est nécessaire qu'il existe dans le mariage une affection réciproque, il affirme cependant sans ambigüité la supériorité de l'homme sur la femme, attribuant de ce fait au mari le rôle de protecteur de son épouse[1]. Son ami le juriste et humaniste Amaury Bouchard lui réplique dans son traité Τῆς γυναικείας φύτλης, id est fœminei sexus, apologia, publié à Paris en 1522.

Au XVIIe siècle, des auteurs et philosophes tels que Marie le Jars de Gournay, puis François Poullain de la Barre se positionnent en tant que défenseurs de la place et du rôle de la femme dans la société et des affaires publiques. Opposés à la misogynie philosophique de leurs contemporains, ils inscrivent leur questionnements dans une continuité, héritiers du XVe siècle qui a vu naître ces débats.

La querelle des femmes dépasse ensuite le seul cadre de la France, et elle est débattue dans plusieurs autres pays d'Europe, notamment en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Angleterre. Cette querelle mobilise des acteurs de toutes formations, comme des médecins, des philosophes ou encore des dramaturges, notamment Molière et son École des femmes.

La question de la condition féminine et des droits des femmes prend une ampleur nouvelle dès la fin du XVIIIe siècle, en France et en Angleterre notamment, avec l'émergence d'écrivaines féministes telles qu'Olympe de Gouges ou Mary Wollstonecraft pendant la Révolution Française. À l'époque victorienne, la querelle des femmes est revivifiée dans le contexte des débats entourant le « Reform Act » de 1832 et celui de 1867. Pour permettre l'égalité entre les hommes et les femmes, ces dernières se sont révoltées avec le mouvement des suffragettes en demandant l'obtention du droit de vote au XXe siècle par exemple, ou encore avec le discours, Féministe, prononcé à l'Académie Française en 1910 par Émile Faguet. En anglais, on parle, de façon plus consensuelle, de « question de la femme » (The Woman Question[2]). Dans les pays anglophones, la révolution industrielle a vu grossir les effectifs de femmes actives issues des classes populaires.

Bibliographie

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  • Catherine Claude, La querelle des femmes : la place des femmes des Francs à la Renaissance, Le Temps des cerises, 2000[3].
  • Armel Dubois-Nayt, Nicole Dufournaud, Anne Paupert (dir.), Revisiter la « Querelle des femmes ». Discours sur l’égalité/inégalité des sexes, de 1400 à 1600, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne (coll. « École du genre »), 2013, vol. 3/4.
  • Nicole Dufournaud , « La querelle des dames à la Renaissance », Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe [en ligne], ISSN 2677-6588, mis en ligne le 23/06/20, consulté le 21/04/2021. Permalien : [1], [2].
  • Paola Malpezzi Price, Christine Ristaino, Lucrezia Marinella and the "querelle Des Femmes" in Seventeenth-century Italy, Associated University Presse, 2008[4].
  • Éliane Viennot, La querelle des femmes, ou n'en parlons plus, éditions IX, 2019

Références

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Articles connexes

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