Réalgar
Réalgar Catégorie II : sulfures et sulfosels[1] | |
Réalgar, Roumanie | |
Général | |
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Numéro CAS | |
Classe de Strunz | 2.FA.15a
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Classe de Dana | 02.08.22.01
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Formule chimique | As4S4 [Polymorphes] |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 427,946 ± 0,02 uma As 70,03 %, S 29,97 %, |
Couleur | rouge-orangé |
Système cristallin | monoclinique |
Réseau de Bravais | primitif P |
Classe cristalline et groupe d'espace | prismatique ; P 21/n |
Macle | possible |
Clivage | bon sur {010}, moins bon sur {100}, {101}, {120}, {110} |
Cassure | sectile |
Habitus | massif, pulvérulent, cristaux prismatiques |
Échelle de Mohs | 1,5 - 2 |
Trait | rouge à jaune orangé |
Éclat | adamantin à mat |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | α=2,538 β=2,684 γ=2,704 |
Biréfringence | Δ=0,166 ; biaxe négatif |
Pléochroïsme | rouge foncé, rouge-orangé |
Transparence | transparent à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,56 |
Fusibilité | Légèrement fusible en produisant des vapeurs toxiques |
Solubilité | Partiellement soluble dans les acides et dans KOH |
Comportement chimique | ATTENTION : jaunit à la lumière et se désagrège (conserver dans l'obscurité) |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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Le réalgar est une espèce minérale, composée de sulfure d'arsenic de formule As4S4.
Historique de la description et appellations
[modifier | modifier le code]Inventeur et étymologie
[modifier | modifier le code]La première description est faite par Johan Gottschalk Wallerius en 1747. Le mot viendrait de l'arabe « rhag al-ghar » (poussière de caverne), ou de « rhag al-far » (poudre des rats) du fait d'une erreur de lecture : le réalgar était effectivement utilisé comme mort-aux-rats[3].
Synonymie
[modifier | modifier le code]Caractéristiques physico-chimiques
[modifier | modifier le code]Cristallochimie
[modifier | modifier le code]Sous l'action de la lumière, le réalgar a tendance à s'altérer en pararéalgar, dont la structure est très similaire à celle de l'orpiment (As2S3). Les recherches des années 1980 de Roberts et al. ont permis de lever les ambiguïtés entre ces deux matériaux. En effet, l'orpiment ne peut thermodynamiquement pas se former à partir du réalgar si la pression de [[S2(g)]] est trop faible, ce qui est le cas dans l'atmosphère terrestre.
Cristallographie
[modifier | modifier le code]- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 9,29 Å, b = 13,53 Å, c = 6,57 Å, Z = 16 ; bêta = 106,883 ° V = 790,22 Å3
- Densité calculée = 3,60
Gîtes et gisements
[modifier | modifier le code]Gîtologie et minéraux associés
[modifier | modifier le code]- Gîtologie
- Minéral commun des veines hydrothermales à basse température, associé aux minéraux de l'arsenic et de l'antimoine.
- minéraux associés
- orpiment, arsénolite, calcite, barytine.
Gisements remarquables
[modifier | modifier le code]En France
- Mine de Matra, Corse (qui constitua près de 10 % de la production mondiale entre 1912 et 1939)
- Mine Gabe Gottes, Sainte-Marie-aux-Mines, Haut-Rhin[5]
- La Ricamarie, Saint-Étienne, Loire[6]
- Le Gua près d’Aubin, Bassin houiller de Decazeville, Aveyron[7]
On trouve également des gisements aux États-Unis (Nevada), en Russie (Caucase) ou encore en Suisse ou en Roumanie...
Exploitation des gisements
[modifier | modifier le code]- Utilisations
- Bien que peu fréquent, le réalgar est un important minerai d'arsenic.
- Il fut employé en pyrotechnie ou pour la réalisation d'enluminures comme pigment coloré jaune ou rouge, utilisé par les peintres jusqu'à la fin du XIXe siècle.
- Au Moyen Âge, il était utilisé comme médicament.
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Nevada, États-Unis, 2,2 × 1,9 × 1,3 cm
-
Nevada, États-Unis, 2 × 1,2 × 0,8 cm
-
Réalgar sur calcite, Chine, 9 × 5,9 × 4,2 cm
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Informations lexicographiques et étymologiques de « réalgar » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
- Wittern, Journée: "Mineralien finden in den Vogesen", von Loga (Cologne), 1997
- Laurent, H. (1995) - Minéralisations des houillères embrasées, Le Règne Minéral,(2), 41-45
- "Les minéraux, leurs gisements, leurs associations", P. Bariand, F. Cesbron et J. Geffroy (1977), Éditions Minéraux et Fossiles, BRGM
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Roberts, A.C., Ansell, H.G., and Bonardi, M. (1980) Pararealgar, a new polymorph of AsS, from British Columbia. Canadian Mineralogist, 18, 525-527.
- Douglass, D.L., Shing, C, and Wang, G. (1992) The light-induced alteration of realgar to pararealgar. American Mineralogist, 77, 1266-1274.
- Bonazzi, P., Menchetti, S., and Pratesi, G. (1995) The crystal structure of pararealgar, As4S4. American Mineralogist, 80, 400-403.
- Bonazzi, P., Menchetti, S., and Pratesi, G. (1996) Light-induced variations in realgar and β-As4S4 : X-ray diffraction and Raman studies. American Mineralogist, 81, 874-800.
- Ole Johnsen (trad. Jean-Paul Poirot), L'encyclopédie des minéraux [« Mineralernes verden »], Paris, Delachaux et Niestle, , 438 p. (ISBN 978-2-603-01285-7, OCLC 53797670)