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Rafael Gambra

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Rafael Gambra Ciudad
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Carmela Gutiérrez de Gambra (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Idéologie
Unité
Grade militaire
Enseigne provisoire (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Mouvement
Néothomisme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rafael Gambra Ciudad, né à Madrid le 21 juillet 1920 et mort dans la même ville le 13 janvier 2004, est un ecrivain, philosophe et homme politique espagnol, chef délégué de la Communion traditionaliste reconstituée (es) et considéré comme l’un des penseurs clé du traditionalisme tardif[1]. Auteur de travaux sur la théorie de l'État, il est surtout connu comme auteur de livres traitant de la laïcisation de la culture de l'Europe occidentale à l'ère de la société de consommation. En tant qu'homme politique, il est reconnu comme un théoricien plutôt que comme un protagoniste actif, bien qu'après 2001, il ait brièvement dirigé l'une des branches carlistes.

Famille et jeunesse

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José Ciudad Aurioles, son grand-père maternel.

La lignée paternelle de Rafael Gambra est liée depuis des générations à la vallée de Roncal, dans les Pyrénées navarraise. Les Gambra se sont fait un nom en combattant les Français en 1809[2]. Le grand-père de Rafael, Pedro Francisco Gambra Barrena (mort en 1930)[3], épousa une descendant de la famille Sanz, comptant plusieurs militaires de renom de la cause carliste[4] ; lui-même accéda à des postes élevés au ministère de l'Économie[5]. Son fils, le père de Rafael, Eduardo Gambra Sanz (1878-1964)[6] était architecte[7]. Ses travaux les plus reconnus sont la conception de l'immeuble de La Gran Peña (es) sur la Gran Vía à Madrid et la rénovation du palais de Miraflores (es) dans la même ville, marqués par une tentative de réactiver la splendeur de l'architecture espagnole historique[7]. En 1915[8], il épousa Rafaela Ciudad Villalón (morte en 1947)[9], née à Séville[10] mais ayant grandi à Madrid[11] et issue d'une famille connue de la politique nationale ; son père José Ciudad Aurioles (es) fut député aux Cortes[8] du début du XXe siècle jusqu'au début des années 1920, puis longtemps sénateur[12], et président du Tribunal suprême entre 1917 et 1923[7]. Le couple n'eut qu'un enfant[13].

Né et élevé à Madrid, Rafael passa une grande partie de son enfance dans la vallée de Roncal, dont il chérit plus tard l'héritage navarrais ; dans l'historiographie, il est considéré comme un Navarrais plutôt que comme un Madrilène ou un Castillan, parfois surnommé « maestro navarro », « arquetipo navarro », « buen navarro » ou « vasco-navarro roncalés »[14],[15]. Il fut élevé dans un milieu profondément catholique ; politiquement, son père sympathisait avec le carlisme[7] et sa mère, bien que venant d'une famille libérale, affichait également un penchant conservateur[11]. Il fit d'abord fait ses études au Colegio del Pilar marianiste de Madrid ; dès l'école primaire, il se montra attiré par la littérature et lisait des livres pendant que ses collègues jouaient au football[16] ; au début de son adolescence, il s'engagea dans l'Asociación Católica de Propagandistas[17],[18],[19].

La vallée de Roncal, vue depuis la partie supérieure de la vallée de Belagua (es).

Au moment de la tentative de coup d'État de juillet 1936, Rafael Gambra passait des vacances d'été à Roncal avec sa famille. Âgé de 16 ans, il se porta volontaire au régiment de requetés d'Abárzuza[20], qui en quelques jours prit position au col de Guadarrama (es)[21] et tenta une percée à travers la Sierra de Guadarrama[22]. José Ulíbarri, curé catholique d' Úgar et commandant temporaire de l'unité, resta l'ami de Gambra et devint une sorte de mentor pour lui[23]. Il passa les 2 années suivantes sur la ligne de front stationnaire dans la Sierra, jusqu'à son départ en juillet 1938 pour suivre une formation d'enseigne (alférez)[24]. En février 1939, il fut détaché auprès du régiment de l'Alcázar[25], commandant un peloton de la quatrième compagnie d'infanterie[26]. Ayant atteint Llíria (Valence) au moment de la victoire nationaliste[27], il reçut de nombreuses décorations militaires[28],[14],[7].

Rafael Gambra épousa à Carmela Gutiérrez de Gambra (es) (1921-1984), traductrice, professeure d'histoire et géographie dans le secondaire[29],[30] et auteure d'une trentaine de romans publiés sous le pseudonyme de Miguel Arazuri et dont certains connurent une certaine popularité[30]. Elle fut également fondatrice et gérante de Fundación Stella, une entreprise de radio indépendante[31]. Le couple eut trois enfants[22],[14], dont deux garçons. L'un d'eux, Andrés Gambra Gutiérrez, est professeur d'histoire médiévale et membre de la direction de l'Université Roi Juan Carlos, tandis que l'autre, José Miguel Gambra Gutiérrez (es), est philosophe et universitaire. Tous deux exercent à Madrid et sont des militants traditionalistes actifs — José Miguel dirige la branche carliste de Sixte-Henri de Bourbon-Parme depuis 2010 —.[réf. nécessaire]

Institut Lope de Vega, Madrid.

En 1939, Gambra s'inscrivit à la faculté de lettres et de philosophie de l'Université Centrale de Madrid[14]. Influencé par Manuel García Morente et Salvador Minguijón Adrián[32], il obtint son diplôme en 1942[7]. Un an plus tard, il entra dans le corps de catedráticos de Enseñanza Secundaria (es) (équivalent de celui des professeurs agrégés en France). Promu inspecteur national de l'enseignement secondaire[33] en 1945, Gambra obtint un doctorat de philosophie avec une thèse consacrée à l'approche post-hégélienne de la méthodologie historiographique intitulée La interpretación materialista de la historia (una investigación social-histórica a la luz de la filosofía actual)[34] ; L'œuvre, promue par Juan Zaragüeta y Bengoechea (es), était en substance une revue très critique de Marx et Feuerbach[35] et fut publiée en 1946[14].

Dès le début des années 1940, Gambra assuma des tâches d'enseignement à l'académie Vázquez de Mella de Madrid, une institution éducative et culturelle carliste semi-officielle, nommée en l'honneur de Juan Vázquez de Mella ; il dispensait des cours sur la théorie traditionaliste de la philosophie, de l'État et de la politique[36],[22]. En 1943, il s'installa à Pampelune, embauché par l'Institut Príncipe de Viana[23],[37], une institution culturelle proche du carlisme gérée par les autorités provinciales. Au cours des 12 années suivantes, Gambra travailla à l'Institut en tant que professeur de philosophie[38]. Au début des années 1950, il espérait visiblement rejoindre une hypothétique Université du Pays-basco-navarrais dont la mise en place était défendue à l'époque[39]. Cependant, lorsque l'université de Navarra devint une entreprise privée détenue par l'Opus Dei en 1952, Gambra n'y participa pas ; il rejeta également une opportunité de poursuivre des recherches et éventuellement des études en Angleterre[40]. Au milieu des années 1950, il retourna à Madrid[23] et s'impliqua dans les réformes gouvernementales de l'enseignement secondaire[41]. Il enseigna dans plusieurs centres secondaires, notamment au lycée Lope de Vega (es) au milieu des années 1960, dont il devint plus tard directeur adjoint. Dans le cadre de ses responsabilités au ministère de l'Éducation, il souhaitait lutter contre « l'érosion de la spiritualité » et des « valeurs » — susceptible selon lui de compromettre l'égalité des chances — et, au début des années 1960, s'opposa aux changements technocratiques qui étaient proposés et furent finalement introduits[42]. Il coopéra également avec l'université Complutense, en particulier avec le centre associé San Pablo CEU, géré par l'ACdP. Gambra continua à collaborer avec le CEU après sa séparation formelle de la Complutense pour devenir une université indépendante en 1963.

Institut de culture hispanique.

Gambra poursuivit également son travail d'enseignement dans différentes institutions culturelles. Jusqu'au début des années 1960, il donna des conférences à l'Athénée de Madrid, alors dirigé par Florentino Pérez Embid (es)[43], et à l'Institut de culture hispanique, un établissement créé par les autorités franquistes pour cultiver les liens avec l'Amérique hispanique[44]. Au milieu des années 1960, il commença à s'engager dans le Centre d'études historiques et politiques General Zumalacárregui — nommé en l'honneur du célèbre général carliste Tomás de Zumalacárregui —, basé à Madrid, un groupe de réflexion créé pour diffuser la pensée traditionaliste et contrer les courants progressistes du carlisme.


En termes généraux, la pensée de Gambra s'inscrit dans la tradition platonicienne[45] mais est principalement redevable à saint Thomas d'Aquin ; il est parfois décrit comme membre de l'école néo-scolastique[46],[47]. Sa vision du christianisme a été influencée par Gustave Thibon[47], Étienne Gilson, Romano Guardini et, partiellement, Max Scheler[46]. Du point de vue philosophique il a également été rapproché d'Albert Camus et d'autres existentialistes français[47], tandis que sa théorie de la politique et de l'État se trouve dans la lignée d'Alexis de Tocqueville, Karl von Vogelsang[45] et surtout Juan Vázquez de Mella.

Le principal fil conducteur de la pensée de Gambra est le rejet de la civilisation fondée sur le rationalisme[48] et la promotion d'une conception traditionaliste. La vie humaine est comprise comme un engagement envers l’ordre divin[49] et l’identité humaine comme un lien entre le soi et l'appartenance à la communauté[50],[47]. L’homme est perçu en premier lieu comme un être social — non autonome[51] —, exprimé principalement à travers son rôle dans la société ; de même, la vie consiste à contribuer au bien commun, qui est incompatible avec l’individualisme ou le libéralisme[52]. La société elle-même est régie par la nature, l'animalité et la rationalité bien que la religion, en tant que facteur transcendant, soit un élément indispensable de l'équation sociale[53]. Une telle entité politique s'exprime le mieux à travers une « société de devoirs », unie par un objectif et une inspiration religieuse communs[54]. Pour être stable une organisation publique doit être basée sur une orthodoxie acceptée, sous peine de conduire à une simple coexistence plutôt qu'à une communauté[55],[56], c'est pourquoi Gambra préconisait l'assomption de la doctrine par la société[53],[57], avec un respect pour l'hétérodoxie privée[50],[58].

Le spiritain Marcel Lefebvre, qui avait la sympathie de Rafael Gambra[59] (photo de 1981).
Juan Vázquez de Mella.

Selon Gambra, la meilleure expression du soi social d'un humain se fait à travers la tradition, considérée comme une évolution accumulée et irréversible fournissant un principe gouvernant les sociétés historiques[60] et incompatible avec les changements révolutionnaires[61]. Dans le cas de l'Espagne, la tradition est incarnée dans la monarchie héréditaire en opposition aux chefs d'État élus[62], par la structure fédérative[63],[64],[65] en opposition à l'État-nation unitaire[66],[47], dans la représentation « organique »[63] par opposition à la démocratie parlementaire centrée sur l'individu et sujette à la corruption[67], dans l'orthodoxie catholique par opposition à un régime laïque ou neutre[68] et des structures administratives en retrait par opposition à un l'État moderne et omnipotent[69],[70]. Politiquement, le carlisme avait été le gardien d'une telle tradition[71],[68],[72] ; il ne l'était pas seulement en tant que regroupement politique ou sentiment romantique, mais plutôt en tant qu'essence même du soi espagnol[73].

Un élément récurrent de la pensée de Gambra, considéré par certains comme sa clé[47], est l'opposition au format moderne de la religiosité. Il tenait Maritain et Teilhard de Chardin pour responsables de la ruine du christianisme[74],[75], qu'ils avaient transformé en une « nouvelle religion humaniste[76] » acceptant sa capitulation devant la révolution laïcisante[77] après 150 ans[78],[79],[80] de lutte[81]. Extrêmement critique envers Vatican II[82],[83],[84] — il fut souvent qualifié d’intégriste[85],[86],[87] —, il considérait Dignitatis Humanae — déclaration du concile sur la liberté religieuse —incompatible avec la tradition[88],[89], l'effort novateur du Vatican signifiant la mise à bas du christianisme[90] et la réduction de l'intégrité catholique à une simple « inspiration chrétienne[91] ». Gambra exprima de vives critiques envers le progressisme des autorités ecclésiastiques, adoptant une perspective propre de l'extrême droite[92]. Ces critiques étaient souvent combinées à des attaques contre l'idée européenne, qu'il considérait comme un euphémisme dénotant une idéologie militante et antichrétienne[93], et s'opposait à son implantation en Espagne[94]. Il n’était pas tant antidémocratique qu’opposant à la déification de la démocratie[95], et en particulier de la position centrale, sinon exclusive, qu’elle revendiquait dans l’espace public[96].

Romería à Presencio (Burgos).

Les œuvres les plus populaires de Gambra furent des manuels d'histoire de la philosophie : Historia sencilla de la filosofía (« Histoire simple de la philosophie », 1961) et Curso elemental de filosofía (1962, « Cours élémentaire de philosophie ») ; adressés aux débutants, ils furent réédités à de nombreuses reprises et servirent d'introductions à la philosophie extrêmement populaires pour des générations d'étudiants espagnols[97] jusqu'au début du XXIe siècle[98],[14]. La première édition du second fut co-écrite avec Gustavo Bueno, qui fut exclu des éditions suivantes sur décision de l'éditeur. Après la chute du franquisme, Bueno affirma que le résultat de son propre travail avait été simplement réédité par Gambra[14]. En 1970, ces ouvrages furent complétés par La filosofía católica en el siglo XX[99] (« La Philosophie catholique au XXe siècle »).

Les théories de Gambra sur la société et l'État ont été exposées dans trois ouvrages : sa thèse de doctorat La interpretación materialista de la historia (« L'interprétation matérialiste de l'histoire », 1946), La monarquía social y representativa en el pensamiento tradicional (« La monarchie sociale et représentative dans la pensée traditionnelle », 1954)[100] et Eso que llaman estado (« Ce qu'on appelle l'État », 1958)[101]. La monarquía, avec certains travaux similaires publiés presque simultanément par Elías de Tejada[102], sont devenus des ouvrages de référence de théorie politique traditionaliste, tandis que Eso que llaman estado fit l'objet de discussions dans la presse de l'époque[103].

Les œuvres ayant eu le plus grand impact auprès du grand public sont quatre livres axés sur la culture contemporaine : La unidad religiosa y el derrotismo católico (« L'unité religieuse et le défaitisme catholique », 1965)[104], El silencio de Dios (« Le silence de Dieu », 1967)[105], Tradición o mimetismo (« Tradition ou mimétisme », 1976)[106] et El lenguaje y los mitos (« Le langage et les mythes », 1983)[107]. Les deux premiers sont centrés sur la laïcisation des politiques occidentales ; opposés à la démocratie-chrétienne[108] et à Vatican II[82],[83], ils exploraient les racines du déclin culturel perçu, tentaient de redéfinir la tradition en opposition au progrès[14] et s'efforçaient de démontrer comment les multiples progrès des siècles derniers avaient donné à l'homme un faux sentiment de maîtrise[109]. Tradición o mimetismo était totalement en désaccord avec l'esprit prévalant lors de la transition démocratique espagnole ; il fut pour cette raison retiré par l'éditeur et distribué par l'auteur lui-même[110],[111]. Enfin, El lenguaje y los mitos déconstruisait la communication moderne ; son objectif était de prouver que le raz-de-marée progressiste manipulait la langue et la transformait de moyen de communication en moyen de promotion de la révolution culturelle[112].

Il est auteur de traductions[113], de livrets[114] d'essais[115] et des tentatives historiques originales[116] ; la plupart des 775 titres en version numérisée des écrits de Gambra, publiés en 2002, sont des contributions à des revues et à des publications dans la presse quotidienne[117]. Depuis les années 1940, Gambra collaborait occasionnellement[118] à la revue Arbor (es), dirigé par Calvo Serrer[119]. Plus tard, il contribua à La Ciudad Católica, qui devint Verbo, « l'organe doctrinal de l'intégrisme catholique espagnol »[120] « liant entre les courants intégristes, traditionalistes et carlistes »[121],[83], ainsi qu'à d'autres titres catholiques comme Tradición Católica, conservateurs comme Ateneo, ou un certain nombre d'autres revues et de bulletins carlistes plus confidentiels[122] : Siempre p'alante, La Santa Causa, Montejurra (en) et Azada y Asta, progressivement mis à l'écart des deux derniers par leur direction progressiste[123],[124]. Pendant plusieurs décennies, il fut l'auteur principal de El Pensamiento Navarro (es)[23]. À la fin du franquisme et au début de la transition démocratique, il collabora avec El Alcázar et Fuerza Nueva. À partir des années 1990, il apparut dans la presse nationale principalement en tant qu'auteur de tribunes[125],[126]. Dans les années 1950, il s'engagea dans des maisons d'éditions carlistes comme Editorial Cálamo[22],[127] et Ediciones Montejurra[128].

Un carliste contre Franco

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Acte célébré en juillet 1939, au tout début du franquisme, à l'occasion de la venue de Galeazzo Ciano, ministre des affaires étrangères de l'Italie fasciste.

Gambra s'est engagé dans l'Académie traditionaliste Vázquez de Mella[129]. Avec un carlisme d'après-guerre de plus en plus fragmenté, dirigé par le régent Don Javier, indécis et difficilement joignable[130], il semblait pencher pour une candidature d'Édouard Nuno de Bragance — prétendant migueliste — ; tous deux eurent un entretien amical en 1941[131],[132], mais le jeune Gambra demeura finalement loyal envers le régent[133],[132] et devint un partisan des Bourbon-Parme[134]. Installé en Navarre en 1943, il aida les monarchistes français à fuir la terreur nazie à travers les Pyrénées pour se rendre en Espagne[23]. Entre la fin des années 1940 et le début des années 1950, il s'imposa comme une figure influente et un important dirigeant du carlisme basco-navarrais[135],[136] ; en 1953, il entrait officiellement dans le Comité provincial (Junta provincial)[137].

À partir de l'émergence de la branche carliste dissidente pro-franquiste dite carloctaviste au milieu des années 1940, Gambra se montra de plus en plus inquiet de la régence prolongée de don Javier[138]. Refusant tout compromis avec les rodeznistes — une autre ramification traditionaliste et collaborationiste avec le régime franquiste —[139], au début des années 1950 il finit par conclure que don Javier devrait revivifier le mouvement en mettant fin à la régence et en déclarant sa propre prétention au trône, ce qu'il fit finalement en 1952 en publiant l'Acto de Barcelona, une proclamation également considérée comme une redéfinition majeure de la question dynastique carliste, co-écrite par Gambra[140],[141],[142]. Ses livres sur la monarchie traditionaliste l'établirent en tant que théoricien reconnu au sein du carlisme. En 1954, il entra à la sous-commission de la culture de la Commission de culture et propagande de l'exécutif carliste, le Comité national (Junta Nacional)[143].

La place accordée à Gambra dans le champ politique du milieu des années 1950 est très variable selon les auteurs. Certains le comptent parmi un secteur immobiliste, celui des suiveurs de l'ancien leader carliste Manuel Fal Conde[144], tandis que d'autres suggèrent qu'il accusa Fal Conde de manquer d'intransigeance et qu'avec d'autres Navarrais comme les frères Joaquín (es) et Ignacio Baleztena (es), il s'opposa à lui depuis des positions encore plus antifranquistes[145],[146]. Après l'adoption par le carlisme d'une stratégie prudente de rapprochement du régime, Gambra resta fidèle à ses positions et fustigea la voie collaborationniste officielle du nouveau leader, José María Valiente[147].

Mal à l'aise face aux hésitations continues de don Javier[148], Gambra était prudemment favorable à l'invitation de son fils Charles-Hugues dans la politique espagnole, qu'il rencontra pour la première fois en 1955[128]. Bien que perplexe devant sa méconnaissance des affaires espagnoles[149],[150],[151], c'est Gambra qui le présenta au rassemblement carliste de 1957 à Montejurra[152],[153],[154],[155]. À la fin des années 1950, Gambra appréciait son dynamisme et son attachement à la loyauté dynastique ; il appréciait également les jeunes personnalités de son entourage[156], notamment Ramón Massó (es), ancien disciple de Gambra à l'académie Vázquez de Mella. Appréciant ce jeune Catalan communiquant facilement avec la foule[157], au tournant des décennies, Gambra a collabora avec lui et d'autres[158] ; Gambra ne se rendit pas compte que, s'ils suivaient des tendances mellistes et fédéralistes[159], ils le considéraient comme excessivement réactionnaire[160] et abordaient son enseignement de manière très sélective[161]. Ce n’est qu’au début des années 1960 que Gambra se rendit compte que les huguistas tentaient de déjouer les traditionalistes ; n'ayant pas réussi à empêcher leur implantation dans les structures du parti, vers 1963, Gambra se dissocia du carlohuguismo pour se lancer dans un affrontement ouvert contre lui.

Contre le progressisme carliste

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Rassemblement carliste en 1966.

En 1963, Gambra cofonda le Centre d'études historiques et politiques General Zumalacárregui[162] ; bien qu'affilié au Movimiento Nacional[163],[164], il était conçu comme un groupe de réflexion et de diffusion du traditionalisme contrecarrant la vision progressiste des huguistas[165],[166]. Outre les publications et l'organisation d'événements mineurs[167], son activité culmina avec deux Congrès des études traditionalistes, organisés en 1964 et 1968[168],[169]. Alors que les partisans de Charles-Hugues connaissaient un essor[170], Gambra penchait pour un rapprochement de toutes les branches carlistes séparées du parti au cours des 20 années précédentes : rodeznistes, carloctavistes, sivattistes et d'autres politiciens récemment expulsés comme José Luis Zamanillo ou Francisco Elías de Tejada[171]. La question dynastique mise à part[172], ils étaient supposément unis par la loyauté aux principes traditionalistes et l'opposition au nouveau penchant socialiste[173]. Ce projet ne fonctionna pas jusqu'au début des années 1970, avec l'émergence d'une structure éphémère organisée dans le style des anciens Requetés[174].

À cette époque, Gambra concentra ses efforts sur un plus grand raffinement de la pensée traditionaliste à travers des collaborations dans des revues spécialisées et des conférences[175] ; ces effort culminèrent dans l'opuscule ¿Qué es el carlismo? (1971), exposé concis de la doctrine écrit avec Elías de Tejada et Puy Muñoz . Au milieu des années 1970, il était également très engagé dans une guerre de propagande contre les partisans de Charles-Hugues. Ce dernier fustigea son accord avec la ligne éditoriale « ultra-fasciste » d’El Pensamiento Navarro[176] et sa « position ultramontaine »[177] ; Gambra mobilisa les traditionalistes pour contester l'emprise progressiste sur le carlisme et, avant le rassemblement de Montejurra de 1976, au cours plusieurs personnes moururent, appela à « l'assistance massive des véritables traditionalistes, qui dissipera les gestes et paroles, 'déclarations' et 'manifestes', simplement inadmissibles, intolérables[178] ».

Durant les dernières années de la dictature et pendant la transition, Gambra, toujours opposé au phalangisme et au franquisme[179][180], se rapprocha du bunker post-franquiste[17] pour contrer les changements sociétaux — passage à une société de consommation moderne et laïque —[181] ; il s'exprima contre la Constitution de 1978[182], se rangea du côté de Fuerza Nueva de Blas Piñar jusqu'à la dissolution du parti en 1982[7] et tenta de s'opposer aux changements en intervenant dans des journaux[183] ; il compara le contexte de la transition tardive à celui qui avait précédé la guerre civile[184]. Il resta en marge de la politique ; lorsque de multiples groupuscules traditionalistes s'unirent dans la Communion traditionaliste carliste (es) (CTC) en 1986, Gambra se concentra plutôt sur les organisations de jeunesse carlistes[185], le patrimoine culturel et l'éducation[186].

Sixte-Henri de Bourbon-Parme en 1999.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, Gambra était considérée comme une autorité de la théorie du traditionalisme[14]. Cela fut reconnu lors de célébrations d'hommage organisées en 1998[187], bien que la reconnaissance officielle soit venue 3 ans plus tard. En 2001, Sixte-Henri de Bourbon-Parme, le fils cadet de Don Javier, se faisant le porte-drapeau de la Tradition (bien qu'il ne puisse prétendre ni au trône ni même à la régence carliste), nomma Gambra chef de son secrétariat politique[188]. Tous les traditionalistes ne reconnurent pas l'autorité de Gambra ; les carloctavistes et la CTC — n'admettant d'allégeance à aucune lignée dynastique — se dissocièrent de la nomination[14]. Assumant la direction politique des carlistes partisans de Sixte, Gambra, âgé de 81 ans, considérait son élévation comme une autre croix à porter, bien qu'il demeurât très actif compte tenu de son âge ; sa dernière apparition publique eut lieu lors de la fête de la colline des Anges en 2002[188].

Réception et héritage

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Gambra commença à émerger en tant que théoricien traditionaliste notable au milieu des années 1950. À la fin des années 1960, il était déjà une autorité reconnue au sein du mouvement et au-delà[189], les premières séances d'hommage en son honneur étant organisées en 1968[190] ; à cette époque, ses livres sur la culture et le christianisme le firent également connaître auprès d'un public national plus large. Au transition à la fin des années 1970, ses œuvres furent démodées au point d'être retirées des librairies[110],[111]. Après la publication en 1983 de El lenguaje y los mitos, il commença à disparaître du discours public, publiant soit dans des revues spécialisées, soit dans des titres de presse partisane[191]. Au sein du traditionalisme, il devint une figure emblématique, honorée lors d'un hommage en 1998[187] et par une monographie de Miguel Ayuso publiée la même année[192]. Il a remporté de nombreux prix, tous décernés par des institutions conservatrices[193],[194].

Gambra a été qualifié de « penseur »[195], « publiciste » ou « essayiste[196] ». Ses travaux ont été rangés le plus souvent dans la philosophie[197], plus rarement dans l'historiographie[198] ou la science politique[47],[199]. Dans le champ du traditionalisme, il est considéré comme un théoricien secondaire, qui n'a pas réussi à apporter une contribution originale et a plutôt été un rénovateur[200] de la pensée antérieure[201]. En tant qu'historien, Jordi Canal le rattache au courant « pseudo-scientifique » de l'« historiographie traditionaliste »[202] ; cette approche est contestée par Alfonso Bullón de Mendoza — lui-même rattaché à une historiographie traditionaliste plus récente, mais dont les travaux ont néanmoins été appréciés pour leur scientificité —[203] Il est parfois considéré comme un membre de la des membres de la « Génération de 1948[204] ».

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Rafael Gambra Ciudad » (voir la liste des auteurs).

  1. (es) Miguel Ayuso Torres, « Rafael Gambra Ciudad », sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia (consulté le ).
  2. Rafael Gambra, « El Valle de Roncal en la Guerra de la Independencia », Príncipe de Viana, no 20,‎ , p. 76-77
  3. voir ABC du , p. 55
  4. Pedro Francisco Gambra y Barrena, avocat originaire de Roncal, épousa Josefa Sanz y Escartín, sœur d'Eduardo Sanz y Escartín (es) et cousine de Romualdo Cesáreo Sanz y Escartín (es)
  5. voir (es) Guía Oficial de España, (lire en ligne), p. 642, (es) Guía Oficial de España, (lire en ligne), p. 514, La Iberia du , p. 2 et du p. 3
  6. voir ABC du , p. 132
  7. a b c d e f et g « Rafael Gambra, gran filósofo tradicionalista », sur Fundación Nacional Francisco Franco
  8. a et b voir ABC du , p. 17
  9. voir ABC du , p. 2 ; Hernando de Larramendi 2000, p. 29-30 la nomme Rafaela Ciudad Orioles
  10. Hernando de Larramendi 2000, p. 29-30.
  11. a et b voir ABC du , p. 8
  12. (es) « CIUDAD AURIOLES, JOSÉ », sur www.senado.es, Senado español (consulté le ).
  13. voir ABC du , p. 2
  14. a b c d e f g h i et j (es) « Rafael Gambra Ciudad 1920-2004 », sur filosofia.org, Fundación Gustavo Bueno (consulté le ).
  15. voir Boletín del Círculo Tradicionalista Carlista San Mateo no 39 (1998), de Armas 2004, p. 170
  16. (es) Pablo Larraz Andía, Víctor Sierra-Sesumaga (eds.), Requetés. De las trincheras al olvidio, Madrid, (ISBN 9788499700465), p. 367
  17. a et b Ayuso 2004a, p. 163.
  18. Ayuso 1998c, p. 33.
  19. Bartyzel 2015, p. 105.
  20. Santa Cruz 2004, p. 174.
  21. Gambra rend compte des combats dans cette zone à l'été 1936 (sans mentionner son propre rôle) dans (es) Rafal Gambra, « 1936: El Alto de Leon », Siempre P'alante,‎  ; pour un récit des mêmes évènements vu depuis le camp républicain, voir (es) Mariano Maroto García, « El 18 de julio en Leganes (II) », Ciudadanas y Ciadadanos por el cambio,‎
  22. a b c et d Larramendi 2004, p. 172.
  23. a b c d et e Santa Cruz 2004, p. 175.
  24. Aróstegui 2013, p. 389.
  25. composé majoritairement de Castillans ; pour l'histoire des opérations de ce régiment, voir Aróstegui 2013, p. 653-667
  26. Aróstegui 2013, p. 667.
  27. voir Ajencia Patriótica de Noticias de Acción Juvenil Española du
  28. Medalla de la Campaña 1936-1939, Cruz Roja del Mérito Militar, Cruz de Guerra (es) et Medalla de Voluntarios de Navarra
  29. au lycée Ramiro de Maeztu de Madrid (es)
  30. a et b (es) « Miguel Arazuri », sur BiblioRomance
  31. Santa Cruz 2004, p. 176.
  32. voir (es) Rafael Gambra, « Aspectos del pensamiento de Salvador Minguijón », Revista international de sociologia, vol. 67,‎ , p. 85-88
  33. María Teresa López del Castillo, La inspección del bachillerato en España (1845-1984), Madrid, (ISBN 9788436241457), p. 314
  34. « L'interprétation matérialiste de l'histoire (une recherche socio-historique à la lumière de la philosophie actuelle »
  35. (es) Sumarios y extractos de las Tesis Doctorales leídas desde 1940 a 1950 en las secciones de Filosofía y Pedagogía, Facultad de Filosofía y Letras, Universidad de Madrid, , p. 61-66
  36. Hernando de Larramendi 2000, p. 59-60, 89-90.
  37. Díaz Hernández 2011, p. 43.
  38. Díaz Hernández 2011, p. 561.
  39. Díaz Hernández 2011, p. 320.
  40. Díaz Hernández 2011, p. 361.
  41. Gambra se montrait extrêmement critique envers l'organisation de celui-ci ; il écrivit « lo peor de estos centros es su constitución misma, esto es, la forma como están concebidos y organizados. La estructura decimonónica, individualista y meramente oficial [...] el orden existente en un instituto es meramente reglamentario o externo; fundamentalmente, la mera sujeción a un horario de asistencia a clase (...) Los institutos se hallan montados sobre la sagrada independencia de cátedra [...] El claustro como entidad de gobierno, casi inexistente en la actualidad, no entiende tampoco de asuntos internos pedagógicos o educativo », cité dans Lorente Lorente 2011, p. 402-403
  42. les instigateurs des réformes « technocratiques » dans le champ éducatif, José Antonio Pérez-Rioja et Andrés Abad Asenjo, eurent finalement gain de cause, voir (es) Emilio Castillejo Cambra, Mito, legitimación y violencia simbólica en los manuales escolares de historia del franquismo (1936-1975), Madrid, (ISBN 9788436268645), p. 170, 671
  43. voir ABC du , p. 36, also voir ABC du , p. 65
  44. voir ABC du , p. 87 , voir ABC du , p. 103
  45. a et b Bartyzel 2015, p. 143.
  46. a et b de Armas 1965, p. 533.
  47. a b c d e f et g González Cuevas 2016.
  48. Ayuso 1998b, p. 305.
  49. Ayuso 1998b, p. 306.
  50. a et b de Armas 1965, p. 553.
  51. Ayuso 1998b, p. 309-310.
  52. à rapprocher de Sartre et Saint-Exupéry (Ayuso 1998b, p. 306)
  53. a et b Ayuso 1998b, p. 307.
  54. Ayuso 1998b, p. 307-308.
  55. Ayuso 1998b, p. 308.
  56. Bartyzel 2015, p. 95.
  57. en 1967 il s'opposa à la Ley de la Libertad Religiosa (« Loi sur la liberté religieuse ») qu'il accusait d'ouvrir les vannes à la « pénétration protestante et judaïque » ((es) Juan Antonio Monroy, Un protestante en la España de Franco, Madrid, (ISBN 9781496404244)) et considérait comme une soumission à l'invasion du progressisme et à l'européisation, venant d'Italie, de France et du Vatican (Santa Cruz 2004, p. 176)
  58. Bartyzel 2015, p. 278.
  59. (es) Rafael Gambra, « Algo más sobre Monseñor Lefebvre », La Nación[Lequel ?],‎
  60. López-Arias Montenegro 2004, p. 168.
  61. Vallet de Goytisolo 2004, p. 180.
  62. il considérait que l'élection d'un chef d'État le rendait otage de l'idéocratie (Bartyzel 2015, p. 132-133)
  63. a et b Ayuso 1998b, p. 310-311.
  64. Martorell Pérez 2009, p. 407-409.
  65. Bartyzel 2015, p. 127.
  66. Bartyzel 2015, p. 139.
  67. Bartyzel 2015, p. 138.
  68. a et b Bartyzel 2015, p. 74.
  69. Bartyzel 2015, p. 140.
  70. Martorell Pérez 2009, p. 404.
  71. selon un autre approche de sa pensée, pour Gambra, l'essence du traditionalisme était la suivante : 1) la société comme communauté unie par une orthodoxie commune, 2) la famille comme base ; 3) une structure guidée par un objectif corporatif (« hiérarchisation téléologique ») ; 4) le principe de subsidiarité de tout pouvoir public ; 5) la représentation organique
  72. Ayuso 2008, p. 131.
  73. Ayuso 2008, p. 132.
  74. de Armas 1965, p. 555.
  75. Bartyzel 2015, p. 284.
  76. par exemple (es) Rafael Gambra, « Maritain y Teilhard de Chardin », Verbo, vol. 78-79,‎ , p. 781 (Bartyzel 2015, p. 285)
  77. qu'il considérait, à l'inverse de Maurras, comme un « traditionalisme de gauche » (González Cuevas 2016)
  78. dans le cas de l'Espagne, la lutte avait commencé en 1821-1823 pendant le Triennat libéral avec la Guerre royaliste
  79. Ayuso 1998b, p. 311.
  80. Bartyzel 2015, p. 58.
  81. Canal 2000, p. 406.
  82. a et b Ayuso 2004a, p. 163-164.
  83. a b et c Santa Cruz 2004, p. 177.
  84. plus tard, il fit référence au concile en termes de « héraults de l'Antéchrist », voir Boletín de Comunión Católico-Monárquica no 11-12 (1985)
  85. Martorell Pérez 2009, p. 475.
  86. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 155.
  87. Gambra ne rejetait pas l'autorité du Vatican ; désillusioné par Paul VI, il releva dans El Imparcial que dans ses déclarations publiques Jean-Paul Ier parlait de discipline, un mot depuis longtemps oublié du Vatican, et de foi plutôt que de problèmes sociaux. Prudemment optimiste avant la visite de Jean-Paul II en Espagne en 1982 — voir par exemple Siempre p'alante de 1982 —, il adopta une position nettement sceptique à la fin des années 1990. Il était inquiet des activités œcuméniques du pape (par exemple dans Fuerza Nueva de 1997) ; il souligna que tandis que Jean-Paul II saluait publiquement l'intégrité de l'État italien et s'opposait au séparatisme de la Ligue du Nord de droite, il n'avait jamais soutenu l'intégrité territoriale de l'Espagne ni jamais parlé contre le séparatisme basque de gauche (Fuerza Nueva, 1996).
  88. Bartyzel 2015, p. 289.
  89. Vázquez de Prada 2016, p. 271.
  90. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 148-150.
  91. López-Arias Montenegro 2004, p. 167-168.
  92. Par exemple, dans El Pensamiento Navarro, il critiqua vivement les membres du clergé pour avoir systématiquement transformé les sermons en conférences politiques subversives, apparemment sans réaction de la part des autorités ecclésiastiques officielles. Voir (es) « Cientos de clérigos hacen de la Homilía una sacrílega arenga subversiva », Mediterráneo. Prensa y radio del Movimiento,‎ (lire en ligne). Les opinions de Gambra sur le cardinal Tarancón étaient extrêmement critiques et il n'hésitait pas à tourner publiquement en ridicule le chef de l'Église espagnole, voir (es) « La 'cana al aire' del cardenal Tarancón », Fuerza Nueva,‎
  93. Bartyzel 2015, p. 89.
  94. Santa Cruz 2004, p. 175-176.
  95. voir par exemple (es) Rafael Gambra, « La democracia como religión », Roma, no 89,‎ (lire en ligne)
  96. Bartyzel 2015, p. 207.
  97. Ayuso 2004a, p. 162.
  98. Historia sencilla fut publié par Rialp (es), une maison d'édition liée à l'Opus Dei ; Gambra est présenté comme opusdeísta dans (es) Gregorio Morán, El Maestro en el Erial : Ortega y Gasset y la Cultura Del Franquismo, Madrid, (ISBN 9788483100493), p. 125. Historia sencilla connut 25 rééditions et Curso elemental 17
  99. 186 pages
  100. 254 pages
  101. 229 pages
  102. and titled La monarquía tradicional, 1953
  103. voir ABC du , p. 54
  104. (es) Rafael Gambra, La unidad religiosa y el derrotismo católico : Estudio sobre el principio religioso de las sociedades históricas y en particular sobre el Catolicismo en la nacionalidad española, Séville, , 190 p.
  105. 202 pages
  106. 320 pages
  107. 247 pages
  108. pour un exposé détaillé, voir de Armas 1965
  109. (es) Oskar Gruenwald, « The promise of inter-disciplinary studies: re-imagining the university », Journal of Interdisciplinary Studies, no 26,‎ , p. 2-4
  110. a et b Santa Cruz 2004, p. 178.
  111. a et b Vallet de Goytisolo 2004, p. 179.
  112. notamment à travers l'usage de termes comme « démocratie », « égalité », « évolution », « progrès », « humanisme », «droits humains », , etc. (Ayuso 1998b, p. 305, Bartyzel 2015, p. 207). El lenguaje y los mitos servit de contrepoint à un autre livre sur la communication publique, publié quelques années plus tôt sur la manipulation des médias, élevée au statut d'art et de science, écrit par l'ancien disciple de Gambra et collaborateur carliste devenu son ennemi Ramón Massó (en) (De la magia a la artesanía: el politing del cambio español, 1980)
  113. Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir. Histoire naturelle de sa croissance (1956)
  114. par exemple Los tres lemas de la sociedad futura (1953)
  115. par exemple collection of his earlier essays La moral existencialista (1955)
  116. spécialement son Valle de roncal (sur la vallée de Roncal d'où il était originaire ; 1955, 71 pages), qui a connu plusieurs rééditions. Un autre travail moins remarqué fut La Cristianización de América (« La christianisation de l'Amérique », 1992). Un livre qui a fait l'objet d'attention dans les milieux académiques fut La primera guerra civil de España 1821-23 (« La première guerre civile de l'Espagne 1821-1823 », 1950), qui a été qualifié d'« interprétation catastrophique du Triennat libéral comme un conflit entre les paysans et les libéraux », (es) Ignacio Peiró Martín, « Días de ayer de la historiografía española. La Guerra de Independencia y la "conversión liberal" de los historiadores en el franquismo », dans Pedro Rújula López, Jordi Canal i Morell (eds.), Guerra de ideas: política y cultura en la España de la Guerra de la Independencia, Madrid, (ISBN 9788492820641), p. 458
  117. Larramendi 2004, p. 173.
  118. Gambra publia 6 articles dans Arbor et a été décrit comme son « collaborateur occasionnel » (Díaz Hernández 2011, p. 43, 351)
  119. (es) Sara Prades Plaza, España y su historia : La generación de 1948, Madrid, (ISBN 9788415444442)
  120. (es) Pedro Carlos González Cuevas, « Las otras derechas en la España actual: teólogos, razonalistas y neoderechistas », El Catoblepas, no 103,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  121. (es) José Luis Rodríguez Jiménez, La extrema derecha en España : del tardofranquismo a la consolidación de la democracia (1957-1982), Consejo Superior de Investigaciones Científicas, , 333 p. (ISBN 9788400074425, lire en ligne), « La prensa de extrema derecha »
  122. Ayuso 2004a, p. 164.
  123. Martorell Pérez 2009, p. 445.
  124. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 165.
  125. voir son point de vue sur les vétérans dans ABC du , p. 46 , ou sur Pedro Almodóvar dans ABC du , p. 16
  126. voir ABC du , p. 10
  127. la première de l'Espagne franquiste à se référer à Picasso avec respect (Martorell Pérez 2009, p. 446)
  128. a et b Bartyzel 2015, p. 263.
  129. Martorell Pérez 2009, p. 203-205.
  130. d'abord dans la France de Vichy et déporté à Dachau par la Gestapo après le milieu de 1944
  131. (es) Francisco de las Heras y Borrero, Un pretendiente desconocido. Carlos de Habsburgo. El otro candidato de Franco, Madrid, (ISBN 8497725565), p. 41
  132. a et b Bartyzel 2015, p. 248.
  133. see his 1940 correspondence (Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 18)
  134. il se rangea à la lecture dynastique présentée par Fernando Polo dans son ¿Quién es el Rey? (« Qui est le Roi ? », Martorell Pérez 2009, p. 395)
  135. Martorell Pérez 2009, p. 344.
  136. Lavardin 1976, p. 15.
  137. Vázquez de Prada Tiffe 2011, p. 395.
  138. Bartyzel 2015, p. 248-249.
  139. au début des années 1950 il demanda aux carlistes collaborationistes de clairement se positionner au sujet de la cause qu'ils défendaient (Vázquez de Prada Tiffe 2011, p. 395)
  140. avec Francisco Elías de Tejada et Melchor Ferrer
  141. (es) Mercedes Vázquez de Prada, « El papel del carlismo navarro en el inicio de la fragmentación definitiva de la comunión tradicionalista (1957-1960) », Príncipe de Viana, Pamplona, Gouvernement de Navarre, vol. II « VII Congreso General de Historia de Navarra Historia Moderna. Historia Contemporánea. Historia de la Educación. 1512 », no année LXXII numéro 254,‎ , p. 193 (ISSN 0032-8472, lire en ligne)
  142. Bartyzel 2015, p. 251.
  143. Vallverdú i Martí 2014, p. 138.
  144. Vázquez de Prada Tiffe 2009, p. 182.
  145. Lavardin 1976, p. 15, 18.
  146. il s'agissait plutôt de différents personnels selon Rodon Guinjoan 2015, p. 115
  147. pour 1956 voir Vázquez de Prada 2016, p. 67; en 1957 Gambra écrivait dans une lettre à Valiente : « La politique de rapprochement avec le régime (ou l'acceptation d'un prétendu appel du Generalísimo), que vous avez toujours prônée, produira, à mon avis, les effets suivants : 1) résultats politiques nuls ; 2) situation de ridicule général devant le pays ; 3) découragement, division voire graves violences parmi les Carlistes. » (Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 293), voir aussi Vallverdú i Martí 2014, p. 157 ; pour 1958, voir Vázquez de Prada 2016, p. 78
  148. pour 1955, voir Vázquez de Prada 2016, p. 33 ; en 1956 il édita un memorandum contre une possible réconciliation avec les alphonsins, en réaction à des rumeurs sur un projet de don Javier en ce sens (Vázquez de Prada 2016, p. 37-38)
  149. Martorell Pérez 2009, p. 395.
  150. Lavardin 1976, p. 18.
  151. Bartyzel 2015, p. 265.
  152. Martorell Pérez 2009, p. 416.
  153. Vázquez de Prada Tiffe 2011, p. 401.
  154. Lavardin 1976, p. 32.
  155. Vázquez de Prada 2016, p. 58.
  156. au sujet des bonnes relations initiales de Gambra avec l'AET (es) voir Vázquez de Prada 2016, p. 54
  157. Martorell Pérez 2009, p. 382.
  158. Martorell Pérez 2009, p. 361, 397-409. « La obra de Gambra sirvió de base teórica para quienes prepararon, adoctrinaron y lanzaron políticamente al primogénito de los Borbón Parma, Carlos Hugo »
  159. selon eux « Ces trente ou quarante pages [de l'œuvre de Gambra] sont de trop, elles ne valent absolument rien » (Martorell Pérez 2009, p. 412)
  160. Martorell Pérez 2009, p. 479-480.
  161. Vallverdú i Martí 2014, p. 230.
  162. (es) Jacek Bartyzel, « Tradycjonalizm a dyktatura. Francisco Elías de Tejada y Spínola wobec frankizmu », dans Marek Maciejewski, Tomasz Scheffler (eds.), Studia nad Autorytaryzmem i Totalitaryzmem, , chap. 36/2, p. 7.
  163. En général le carlisme était toléré dans les années 1960 comme une entité semi-officielle, en tant que partie du Movimiento ; voir cette réponse de la Justice après la plainte déposée par les secteurs alphonsins protestant contre le fait que la Communion traditionaliste apparaissait dans la presse : « El Tribunal de Orden Público abrió el correspondiente sumario pero a la postre resolvió abstenerse de entrar en el fondo del asunto y archivar las actuaciones porque La Comunión Tradicionalista, según el Decreto d 19 de abril de 1937, integró con Falange Española una entidad de carácter nacional, en tanto se declaraban disueltas las demás organizaciones y partidos políticos, de donde se obtiene una legitimidad de origen y, por consiguiente, una imposibilidad de subsumir a dicha Comunión en las previsiones penales sobre asociaciones políticas, pues ni esta prohibida por la Ley ni ha dejado de cumplir los requisitos o trámites exigidos para constituirla. Añade que su actuación, como integrante del Movimiento y sometida a su régimen juridico, queda al margen de la Ley de Asociacines, por lo que cualquier irregularidad para poder ser estimada exigiria como requisito previo a modo de condición objetive de procedibilidad el que la misma fuese declarada por el propio Movimiento », cité dans Rodon Guinjoan 2015, p. 222-223
  164. Ayuso 2004a, p. 20.
  165. dont la principale figure était alors José María Zavala Castella, plus tard rejoint par Pedro José Zabala et d'autres
  166. le Centre Zumalacárregui publiait aussi des revues et organisait les dénommées Jornadas Forales (« Journées forales ») à travers l'Espagne (Bartyzel 2015, p. 265)
  167. Ayuso 2008, p. 20.
  168. Bartyzel 2014.
  169. à partir du milieu des années 1960, les festivités de Montejurra des javieristas devinrent des évènements publics massifs, le plus grand du pays en dehors de rassemblements officiels, religieux ou sportifs (football), voir (en) Jeremy Macclancy, The Decline of Carlism, Reno, University of Nevada Press, (ISBN 9780874173444), p. 275 : n'attirant que quelques milliers de participants au début, au début des années 1960 leur nombre s'éleva autour de 50 000 puis 100 000 au milieu de la décennie
  170. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 182-183.
  171. Gambra demeurait quelque peu réticent à défier ouvertement don Javier et tendait à le considéré comme balayé par Charles-Hugues (Ayuso 2004a, p. 163)
  172. Bartyzel 2015, p. 266.
  173. en 1972 (Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 231-232)
  174. organisées ou parrainées par des groupes catholiques, carlistes, conservateurs et finalement post-franquistes : Ciudad Católica, Jornadas por la Unidad Católica, Homenaje à Mella, Centro Zumalacárregui, Patronato de Fundación Elías de Tejada, Priorato de la Hermandad de San Pío X, Movimiento Católico Español, Fuerza Nueva
  175. (es) « Pamplona. Protesta de un cardenal contra la represión », Información Española,‎ (lire en ligne)
  176. (es) « Carlismo hoy », Información mensual, no 14,‎ (lire en ligne)
  177. (es) Rafael Gambra, « Por qué hay que reconquistar Montejurra », El Pensamiento Navarro (es),‎ , cité dans Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 343-334
  178. Vázquez de Prada Tiffe 2009, p. 187. « Gambra fue filósofo y escritor tradicionalista, siempre partidario firme de la línea no colaboracionista »
  179. Selon Bartyzel 2015, p. 252,Gambra était le seul fermement anti-franquiste parmi les 4 principaux théoriciens traditionalistes de l'époque, alors qu'Elías de Tejada passa d'un soutien enthousiaste à l'opposition, d'Ors a toujours vu le régime d'un bon œil et Canals Vidal se montra de plus en plus favorable au régime
  180. à partir de la fin des années 1960, Gambra critiqua le régime pour sa couleur de plus en plus libérale, perçue comme un ouverture vers le laïcisme et la « démocratie inorganique », voir El Pensamiento Navarro du , cité dans Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 166 ; après la chute du régime, Gambra commença à le concevoir essentiellement en termes d'étatisme, de bureaucratie, de dirigisme et de bureaucratie, et le phalangisme, le syndicalisme vertical, le national-catholisme , etc. jourant simplement un rôle d'écran de fumée idéologique (Bartyzel 2015, p. 261)
  181. comme le projet de Constitution ne faisait pas de référence à Dieu en tant qu'autorité suprême, Gamba et 60 autres intellectuels signèrent une lettre appelant à la rejeter lors du référendum de décembre 1978 (Bartyzel 2015, p. 294)
  182. par exemple il fit campagne contre la légalisation du divorce, voir ABC du , p. 52
  183. Canal 2000, p. 392. « hoy – en 1979 – nos encontramos ante un horizonte político tan sombrío como el que precidió el alzamiento de 1936 »
  184. plusieurs jeunes hommes ont admis avoir été captivés par ses arguments, y compris lors d'interventions télévisées, voir de Armas 2004, Ibáñez 2004, p. 164-166, López-Arias Montenegro 2004
  185. Ayuso 2004a, p. 164-166.
  186. a et b Santa Cruz 2004, p. 179.
  187. a et b Ayuso 2004a, p. 165.
  188. il est par exemple mentionné dans (es) Juan Rodríguez Ruiz, « Tradicionalismo », Enciclopedia de la Cultura Española, Madrid, vol. 5,‎ , p. 456-459.
  189. voir ABC du , p. 69
  190. comme Siempre p'alante ou Fuerza Nueva
  191. Ayuso 1998c.
  192. Premio Patronato Olave (1949), Premio Vedruna (1965), Premio Víctor Pradera (1973), Premio de Fundación Oriol-Urquijo (1975), Premio Manuel Delgado Barreto (1996)
  193. voir par exemple ABC du , p. 45
  194. par exemple «pensador dans (es) Pedro Carlos González Cuevas, « Tradicionalismo », dans Javier Fernández Sebastián (ed.), Diccionario político y social del siglo XX español, Madrid, (ISBN 9788420687698), p. 1172, myśliciel dans Bartyzel 2015, p. 16 ; il est encore qualifié de « penseur traditionaliste dans un sens large » dans (es) « El pensamiento cristiano », dans Manuel Garrido, Nelson R. Orringer, Luis M. Váldes, Margarita M. Váldes (eds.), El legado filosófico español e hispanoamericano del siglo XX, Madrid, (ISBN 9788437625973), p. 422
  195. par exemple dans (es) Francisco Vega Oncins (ed.), Gran Enciclopedia de España, vol. 9, Zaragoza, (ISBN 8487544096), p. 4389
  196. (es) Javier Castro-Villacañas, El fracaso de la monarquía, Madrid, (ISBN 9788408036678), p. 47, (en) Robert A. Herrera, James Lehrberger, Melvin Eustace Bradford (eds.), Saints, sovereigns, and scholars: studies in honor of Frederick D. Wilhelmsen, Virginia, , xxi (ISBN 9780820419299), (es) Alexandra Wilhelmsen, La formación del pensamiento político del carlismo, 1810-1875, Madrid, (ISBN 9788487863318), p. 108, (it) Danilo Castellano, Patrie Regioni Stati e il processo di unificazione europea, Roma, (ISBN 9788881148134), p. 108
  197. Canal 2000, p. 422.
  198. (es) Heleno Saña, Historia de la filosofía española, Madrid, (ISBN 9788496710986), p. 255 ; Gambra est mentionné dans le chapitre intitulé Franco-falangismo y nacional-catolicismo comme l'un des nombreux auteurs dont l'objectif principal était de fournir une « couverture politico-philosophique » à la « Glorieuse Croisade nationale » ; il est précisé qu'il appartient au « secteur le plus spécifiquement catholique »
  199. González Cuevas 2016. « básicamente una renovación de los supusestos de Vázquez de Mella »
  200. González Cuevas 2005, p. 1171. « [...] actualizar las teorías de Vázquez de Mella »
  201. qui montrait une « apparence scientifique basée sur l'érudition et une sorte d'illusion positiviste » (Canal 2000, p. 422)
  202. (es) Alfonso Bullón de Mendoza, « Jordi Canal, El Carlismo », Aportes, no 45,‎ , p. 155 ; pour une présentation plus détaillée de son point de vue, voir (es) Alfonso Bullón de Mendoza, « La parcialidad de los historiadores españoles », dans John Vincent (en), Introducción a la Historia para gente inteligente, Madrid, (ISBN 9788497391351), p. 9-38
  203. avec Rafael Calvo Serer (es), Álvaro d'Ors, Francisco Elías de Tejada, Gonzalo Fernández de la Mora, Antonio Fontán, Hans Juretschke, Juan José López Ibor, Vicente Marrero, Vicente Palacio Atard, Florentino Pérez Embid, José Luis Pinillos et Jaume Vicens Vives, voir (es) Antoni Raja i Vich, El Problema de España bajo el primer franquismo, 1936-1956. El debate entre Pedro Laín Entralgo y Rafael Calvo Serer (thèse de doctorat), Universitat Pompeu Fabra, , p. 16

Bibliographie

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Liens externes

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