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Route des Indes

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Routes commerciales en Europe à la fin du Moyen Âge.
Routes des Indes.
Atlas Corbizzi, 1385-1410, côtes atlantiques.
Volta do mar.
Les routes d'Henri le Navigateur.
La route suivie par Vasco de Gama durant son premier voyage (1497-99).
Voyages de Cabral en 1500.
Route portugaise des épices.
Carte de l'Éthiopie, Royaume du prêtre Jean.
Commerce somali.

La route des Indes (« Carreira da India » en portugais ou « Route du Cap ») est la route maritime directe[1] recherchée à la fin du XVe siècle par l'Espagne et le Portugal pour relier l'Europe et les Indes orientales.

Les routes commerciales maritimes, à la fin du Moyen Âge, sont en Méditerranée, essentiellement sous le contrôle des républiques maritimes (Amalfi, Gênes, Pise, Venise) en relation avec l'Empire ottoman. La Ligue hanséatique gère la presque totalité du commerce en mer du Nord (et en mer Baltique). Les navigateurs et les explorateurs commencent à produire des cartes approximatives des ports, les portulans. L'horizon maritime, pour la France, l'Espagne et le Portugal, est atlantique.

Les Portugais ont, depuis le début du XVe siècle, mené des expéditions en direction de l'Atlantique sud et fondé de nombreux comptoirs le long du littoral africain. Le cap de Bonne-Espérance avait été doublé en 1488 par Bartolomeu Dias. À partir de la fin du même siècle les Espagnols, conscients des bénéfices qu'ils pouvaient aussi en tirer, ont voulu s'élancer sur les mêmes voies maritimes. Lorsque ces derniers s'y sont intéressés, Terre-Neuve et les côtes du Labrador avaient déjà été explorées par les Portugais (Corte Real et Alvaro Martins) ainsi que probablement les côtes de l'Amérique centrale et surtout du Brésil où se seraient installés quelques Portugais, commandés par Duarte Pacheco Pereira, connu par les Indiens sous le nom de Caramuru. L'Espagne, ne disposant pas de connaissances suffisantes pour mener à bien cette entreprise, a dû faire appel à des navigateurs formés à l'école portugaise, comme Christophe Colomb ou Magellan, parmi bien d'autres.

Entre-temps, le traité de Tordesillas, signé en 1494 entre les deux puissances, octroyait au Portugal les terres découvertes ou à découvrir situées à l'est du Brésil et à l'Espagne celles situées à l'ouest. La ligne de séparation était à 370 lieues à l'ouest des îles du Cap-Vert après l'avoir été à 100 lieues à l'ouest des Açores l'année précédente. Il restait désormais à l'Espagne à conquérir l'Amérique. Tout ce qui serait découvert à l'ouest de la longitude 50° appartiendrait à l'Espagne, et tout ce qui serait à l'est (Afrique comprise) appartiendrait au Portugal.

C'est dans le but d'en prendre possession que fut organisée l'expédition de Christophe Colomb en 1492. (Les négociations avaient débuté avant 1492. Elles ont traîné en longueur à cause des prétentions portugaises de repousser la ligne de division vers l'est et de s'approprier ce qui est aujourd'hui le Brésil). Dès le retour de Colomb en 1493, les deux nations ibériques demandent l'arbitrage du pape Alexandre VI pour se partager les territoires du Nouveau Monde. Le traité de Tordesillas, signé le institue une ligne de partage qui passe à cent lieues à l'ouest des Açores. En fait la papauté avait attribué non pas des zones de colonisation, mais des zones d'évangélisation, distinction subtile qui ne résista pas aux appétits de ces deux puissances européennes.

En 1498, le navigateur portugais Vasco de Gama, après un an de voyage ouvre finalement la route maritime des Indes en passant par le cap de Bonne-Espérance puis en remontant le long des côtes africaines vers l'Inde.

L'exploration des côtes africaines

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Au XIVe siècle, les Portugais occupent Madère, les Açores et les îles Canaries qu'ils perdent au XVe siècle. Grâce au prince Henri le navigateur (1394-1460) qui réunit de nombreux savants, ces colonies sont récupérées et l'exploration des côtes africaines commence. Cette exploration est facilitée par la découverte du principe de la volta, c'est-à-dire de la navigation utilisant les vents dominants.

Avant Henri, le cap Bojador était alors le point le plus méridional de la côte de l'Afrique connu des Européens. Gil Eanes, le commandant de l'une des expéditions d'Henri, fut le premier européen répertorié à l'avoir passé en 1434.

En 1441, le Cap Blanc fut atteint par Nuno Tristão et Antão Gonçalves, tandis que la même année, les premiers indigènes sont capturés, transportés et mis en esclavage, c'est le début de la traite des noirs.

La Banc d'Arguin fut en vue en 1443, et l'on y édifia un fort important que cinq ans plus tard. L'année suivante, Dinis Dias rencontra le fleuve Sénégal et passa le Cap-Vert.

En 1460, la Sierra Leone est atteinte par Pedro de Sintra et les Portugais ont le monopole du commerce africain qui comprend de l'or, de l'ivoire, des esclaves et de la malinguette (substitut africain du poivre). Un accord entre le roi et les commerçants a lieu : ces derniers possèdent le monopole du commerce en échange de la poursuite des explorations pour le Portugal.

En 1475, l'Équateur est franchi : les navigateurs sont surpris par les changements des vents et du ciel. Dans ce contexte, Cabral dérive lors d'une volta et découvre le Brésil aux alentours de 1500.

1488 : Bartolomeu Dias double le cap de Bonne-Espérance

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En 1486, l'explorateur portugais Bartolomeu Dias fut chargé par le roi Jean II de Portugal de poursuivre les explorations de Diogo Cão le long de l'Afrique et lui donna le commandement de deux caravelles et d'une navette de vivres. Le but avoué de l'expédition était d'avoir des nouvelles du prêtre Jean mais en fait, il s'agissait d'étudier la possibilité de l'existence d'une route maritime vers les Indes.

Cela le conduisit à être le premier occidental à doubler le cap de Bonne-Espérance en 1488. Il le nomma cap des Tourmentes à cause des tempêtes qu'il y avait essuyées ; mais le roi Jean II préféra l'appeler cap de Bonne-Espérance, parce qu'il espérait, à juste titre, que cette découverte ouvrirait la route des Indes.

Après la découverte de l'Amérique, les Portugais veulent découvrir une autre route des Indes : ils envoient deux explorateurs, l'un par voie de terre, Pêro da Covilhã et l'autre par voie de mer, Vasco de Gama.

1498 : Vasco de Gama ouvre la route maritime des Indes

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L'étape suivante consiste à rallier l'Inde et ses richesses. Au passage, on espère trouver le mythique royaume du prêtre Jean, et conclure avec lui une alliance contre les Ottomans.

Vasco de Gama s’embarque le à la tête de quatre navires pour une longue expédition qui doit le mener de Lisbonne à l'Inde, en passant par la voie maritime du Sud. Le , il passe le cap de Bonne-Espérance. Le , Vasco de Gama arrive en Inde à Calicut (Kozhikode), après 309 jours de navigation.

C'est le Zamorin Manavikraman, qui règne alors sur Kozhikode, qui le reçoit. Les négociations sont rudes et des conflits éclatent. Le , Gama doit reprendre la route du retour pour le Portugal avec ses navires chargés d'épices. Le voyage est particulièrement pénible, et seulement deux navires et moins d'un tiers de l'équipage arrivent en vue de Lisbonne le après 315 jours de navigation. Malgré cet échec relatif, l’accueil est triomphal et la route des Indes est désormais ouverte.

Lors de son deuxième voyage, en 1502, le nouvel « amiral des Indes » reprend la mer, avec une flotte nombreuse (une vingtaine de navires de guerre). Cette expédition marque les débuts de l'empire colonial portugais, et rapportera à la couronne un butin substantiel ainsi que des privilèges commerciaux importants.

À sa suite, Pedro Alvares Cabral, Francisco de Almeida et Afonso de Albuquerque établissent des points d'appuis solides : Zanzibar, Calicut, Malacca. Des cartes des côtes et des vents sont aussi mises au point et permettent aux navigateurs de voyager avec les saisons.

Jusqu'en 1869 et l'inauguration du canal de Suez, cette route des Indes était l'unique passage maritime entre l'Europe et l'Asie.

Autres acceptions

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L'expression « la route des Indes » a aussi été employée pour désigner les itinéraires terrestres reliant l'Europe occidentale au sous-continent indien (Inde, Népal...), en particulier dans le contexte des années 1970. Le Guide du routard notamment a popularisé l'expression sous la graphie humoristique « la route des Zindes », à partir de 1973[2].

Notes et références

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  1. C'est-à-dire ne nécessitant pas de débarquer les marchandises en Égypte puis de les acheminer par terre jusqu'à la Mer Rouge afin de les réembarquer — les moyens techniques pour construire ce qui est maintenant le canal de Suez étant alors hors de portée.
  2. routard.com : recension de Magic Bus, de Rory MacLean.

Articles connexes

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