Siège de Melilla (1774-1775)
Date | - |
---|---|
Lieu | Melilla |
Issue | Victoire espagnole |
Empire chérifien Soutien : Grande-Bretagne |
Empire espagnol Soutien : Empire ottoman |
• Mohammed ben Abdallah | • John Sherlock |
30 à 40 000 hommes[L 1] 15 canons 27 mortiers[L 2] |
5 000 hommes[L 1] |
Inconnues | 600 tués et blessés[L 1] |
Coordonnées | 35° 18′ nord, 2° 57′ ouest | |
---|---|---|
Le siège de Melilla de 1774-1775 est une tentative marocaine de prendre la ville de Melilla, préside espagnol au nord de l'Empire chérifien.
Contexte et préparation
[modifier | modifier le code]En 1773, le sultan Mohammed ben Abdallah envoie le commandant d'artillerie Sidi Tahar Fennis comme ambassadeur en Grande-Bretagne pour acquérir du matériel militaire. Ce soutien britannique a pour objectif d'occuper les Espagnols dans une guerre avec les Marocains pour freiner leur aide aux colonies britanniques d'Amérique du Nord[1].
Le , Mohammed ben Abdallah envoie une lettre au roi d'Espagne Charles III dans lequel il explique que la paix entre eux ne pouvait se faire que par mer. Après l'annonce d'une alliance entre les Marocains et les Turcs de la régence d'Alger pour reprendre les présides espagnols en Afrique du Nord, Charles III déclare la guerre au Maroc le , après sept ans de paix et bonnes relations entre les deux pays[1].
La garnison de Melilla était initialement composée d'un régiment fixe, avec des compagnies commandées par les capitaines Antonio Manso et Vicente de Alva, et des détachements pour le maniement des vieilles pièces d'artillerie[L 3].
Les Espagnols s'attendaient à une attaque imminente sur l'une de ses possessions en Afrique du Nord. Entre septembre et octobre 1774, une commission composée du maréchal Luis Urbina Caneja, de l'ingénieur Luis Caballero et du commandant du génie Luis Ailmen, est envoyée à Melilla pour préparer un rapport sur les améliorations défensives de la place[L 4].
De plus, Charles III ordonne le renforcement des défenses de Ceuta et Oran, en raison d'une éventuelle attaque. Les Espagnols n'apprennent que fin novembre le projet du sultan marocain Mohammed ben Abdallah de conquérir Melilla[1]. Charles III renforce alors la garnison de Melilla et envoie le maréchal Juan Sherlock en tant que commandant général[L 3]. Plus de 5 000 soldats défendent la ville[L 1].
De son côté, le sultan Mohammed ben Abdallah monte une grande armée de 30[L 5] à 40 000 hommes, dont une partie de mercenaires algériens[L 1], et un important contingent provenant des tribus rifaines voisines. Ils sont renforcés par une importante artillerie fournie par les Britanniques, soit 15 canons et 27 mortiers[L 2]. Cependant, un blocus naval de la ville reste impossible étant donné la faiblesse de la flotte marocaine[2].
Déroulement
[modifier | modifier le code]Le , l'armée marocaine met le siège devant Melilla, et démarre le bombardement de la ville à l'aide de son artillerie[L 1]. Pendant ce temps, John Sherlock envoie un navire à Malaga pour demander des renforts. Le , un navire français arrive à Melilla avec à son bord des renforts venant de la péninsule. Ce même navire quitte la ville le avec une partie de la population civile[L 3].
En 1775, un convoi britannique comprenant une aide matérielle promise aux Marocains est interceptée et capturée par les Espagnols. Entre-temps, voyant occupé l'armée marocaine, les Turcs rompent leur alliance et en profitent pour mener des incursions sur les frontières orientales du Maroc. De plus, bon nombre de mercenaires algériens ont déserté, privant le sultan Mohammed ben Abdallah d'une partie de ses forces[L 1].
Tout proche de remporter une victoire, le sultan marocain se voit dans l'obligation de lever le siège le , après cent jours de combats. Plus de 12 000 projectiles ont été lancés sur la ville causant plus de 600 tués et blessés chez les défenseurs[L 1].
Sources
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Sources bibliographiques
[modifier | modifier le code]- Rézette 1976, p. 38
- Institute of International Law 1894, p. 232
- Domínguez 1993, p. 140-144
- Domínguez 1993, p. 144-148
- Hamet 1923, p. 369
Références
[modifier | modifier le code]- (es) Manuela Fernández Rodríguez (2016-2017). La guerra justa y la declaración de guerra a Marruecos de 177. Norba Historia (volume 29-30). (ISSN 0213-375X)
- (es) Ángel Manuel Hernández Cardona (2014). Médicos y cirujanos presentes en el Sitio de Melilla (1774-1775). Aldaba: revista del Centro Asociado a la UNED de Melilla (39). (ISSN 0213-7925)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Francophone
[modifier | modifier le code]- Robert Rézette, Les enclaves espagnoles au Maroc, Nouvelles éditions latine, , 190 p. (lire en ligne)
- Ismaël Hamet, Histoire du Maghreb : cours professé à l'Institut des hautes études marocaines, E. Leroux (Paris), , 501 p. (lire en ligne)
- Institute of International Law, Revue de droit international et de législation comparée : Volume 26, , 668 p. (lire en ligne)
Hispanophone
[modifier | modifier le code]- (es) Constantino Domínguez Sánchez, Melillerías: paseos por la historia de Melilla (siglos XV a XX), Ayuntamiento de Melilla, (ISBN 84-87291-35-X)