Soumaïla Cissé
Soumaïla Cissé | |
Soumaïla Cissé en 2012. | |
Fonctions | |
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Président de l'Union pour la république et la démocratie | |
– (6 ans, 1 mois et 3 jours) |
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Élection | 22 novembre 2014 |
Réélection | 22 décembre 2019 |
Prédécesseur | Younoussi Touré |
Successeur | Salikou Sanogo (intérim) Gouagnon Coulibaly |
Député | |
– (6 ans, 6 mois et 27 jours) |
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Élection | 24 novembre 2013 |
Réélection | 29 mars 2020 |
Ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme | |
– (2 ans, 1 mois et 3 jours) |
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Président | Alpha Oumar Konaré |
Premier ministre | Mandé Sidibé |
Successeur | Ousmane Sy |
Ministre des Finances[N 1] | |
– (6 ans, 10 mois et 2 jours) |
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Président | Alpha Oumar Konaré |
Premier ministre | Abdoulaye Sékou Sow Ibrahim Boubacar Keïta |
Prédécesseur | Mahamar Oumar Maïga |
Successeur | Bakari Koné |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Tombouctou (Soudan français) |
Date de décès | (à 71 ans) |
Lieu de décès | Neuilly-sur-Seine (France) |
Nature du décès | Covid-19 |
Nationalité | Malienne |
Parti politique | Adéma-PASJ (jusqu'à 2003) URD (2003-2020) |
Diplômé de | École polytechnique universitaire de Montpellier |
Profession | Ingénieur-informaticien |
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Soumaïla Cissé, né le à Tombouctou au Mali (alors Soudan français) et mort le à Neuilly-sur-Seine (France), est un homme politique malien. Ministre entre 1993 et 2002, il est longtemps le chef de file de l'opposition malienne et plusieurs fois candidat à la présidence de la République du pays (en 2002, 2013 et 2018).
Situation personnelle
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Il naît le à Tombouctou[1],[2].
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Ingénieur-informaticien de profession, il étudie à l'université de Dakar (Sénégal), puis à celle de Montpellier (France) et à l’Institut des sciences de l'ingénieur situé dans la même ville ; il est alors major de sa promotion[3],[4].
Il travaille au sein de grandes entreprises françaises (IBM-France, le Groupe Pechiney, le Groupe Thomson et la compagnie aérienne Air Inter) avant de rentrer au Mali en 1984 pour travailler à la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT)[3]. Cette structure est la colonne vertébrale de l’agriculture et de l’économie du pays. Soumaila Cissé devient successivement Directeur des programmes et du contrôle de gestion, puis Directeur Général de la CMDT en 1991[5].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Militant dès sa création à l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ), il devient en 1992, après l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République du Mali, secrétaire général de la présidence de la République[3].
Ministre
[modifier | modifier le code]Il est nommé ministre des Finances en 1993, ministre des Finances et du Commerce en 1994, de nouveau ministre des Finances en 1997 et ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme en 2000[3].
Candidatures présidentielles
[modifier | modifier le code]En , il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l’élection présidentielle. Il est investi par l’Adéma-PASJ comme candidat pour la succession d’Alpha Oumar Konaré. Arrivé en deuxième position au premier tour, il est battu par Amadou Toumani Touré, au second tour, obtenant 35 % des voix[6].
Considérant avoir été trahi par le président Alpha Oumar Konaré, il quitte l’Adéma-PASJ, avec une partie des militants, pour fonder l’Union pour la République et la démocratie (URD) en [7].
Soumaïla Cissé est président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011[8],[7].
Se présentant à l’élection présidentielle de 2013, il arrive deuxième au premier tour et affronte Ibrahim Boubacar Keïta au second tour. Il reconnaît sa défaite avant même la fin du dépouillement des bulletins de vote[9]. Les résultats finaux le créditent de 22,4 %, contre 77,6 % pour Ibrahim Boubacar Keïta.
Candidat à l'élection présidentielle de 2018, il est soutenu par les principaux chefs du mouvement Antè Abana, qui ont mis en échec le projet de révision Constitutionnelle. Parmi ces chefs, on retrouve Tiébilé Dramé, qui sera son directeur de campagne, Étienne Fakaba Sissoko, son porte-parole, ou encore l'activiste Youssouf Bathily dit Ras Bath[réf. nécessaire]. Il fait appel à l'agence de réputation numérique 35° Nord, associée à Avisa Partners, pour l'aider dans sa communication[10]. Il arrive une nouvelle fois en deuxième position du premier tour, avec 17,8 % des suffrages selon les résultats officiels, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta arrivant en tête avec 41,7 % des voix. C'est la première fois qu'un président sortant se retrouve en ballottage pour un second tour dans l'histoire du Mali[11]. L’opposition dénonce des fraudes électorales et Soumaïla Cissé appelle à un « front démocratique » contre le président sortant[12] tout en déposant des recours contre les résultats de l'élection[13]. Il ne parvient toutefois pas à rallier le soutien des candidats éliminés[14]. Il est battu au second tour, obtenant 32,8 % des voix. Il conteste sa défaite, dénonçant des fraudes[15].
Campagne législative de 2020 et enlèvement
[modifier | modifier le code]Le , durant la campagne pour les élections législatives, le convoi de Soumaïla Cissé est attaqué par des hommes à moto[16]. Son garde du corps est tué, deux de ses proches sont blessés, Cissé et onze membres de son équipe de campagne sont enlevés[16]. Cinq des otages seront ensuite libérés pour aller annoncer aux autorités maliennes que Cissé était gardé vivant[16]. La piste de djihadistes d'Amadou Koufa, liés à Al-Qaïda, est privilégiée[17], mais, dans le contexte sécuritaire et politique du Mali, elle n'est pas confirmée[16].
Durant sa détention, Soumaïla Cissé est réélu au premier tour des législatives, le [17]. Des négociations sont menées par le « maire de Niafounké et un groupe de notables » de la région avec ses ravisseurs. Le , des otages sont libérés mais pas Cissé[17]. Le , le président Ibrahim Boubacar Keïta affirme savoir que Cissé est toujours vivant[18]. Entre-temps, l'Assemblée nationale est dissoute le 19 août 2020 après un coup d'État[19]. Le suivant, le Comité international de la Croix-Rouge annonce que Soumaïla Cissé a pu transmettre des lettres à sa famille, qui était sans contact avec lui depuis des mois[20].
Le , six mois après son enlèvement, les islamistes libèrent Soumaïla Cissé, en même temps que l'otage française Sophie Pétronin et deux autres otages italiens, à la suite de la libération de plus de 200 djihadistes et combattants par les autorités qui dirigent le Mali depuis le coup d'État du précédent[21],[22].
Maladie et mort
[modifier | modifier le code]Deux mois après avoir retrouvré la liberté, Soumaïla Cissé est atteint par la Covid-19. Évacué en France, il meurt à Neuilly-sur-Seine le [23].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ministre des Finances et du Commerce de 1994 à 1997.
Références
[modifier | modifier le code]- « Soumaïla CISSÉ – URD », sur urd-mali.org (consulté le )
- Retour au bercail pour Soumaila Cissé
- R-J Lique, « Soumaïla Cissé - biographie », Afrique Express (consulté le )
- Tanguy Berthemet, « Mali : le combat feutré de Soumaïla Cissé », in Le Figaro, mercredi 7 août 2013, page 5.
- https://www.greens-efa.eu/legacy/fileadmin/dam/Documents/Events/2013_02_27_Mali_Comment_gagner_la_paix/Resume%20Bio%20Soumaila%20Cisse.pdf
- Pierre Boilley, « Présidentielles maliennes : l’enracinement démocratique? », Politique africaine, vol.86, (lire en ligne)
- Cherif Ouazani, « Mali : Soumaïla Cissé enfin libre... », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Stéphane Ballong, « Soumaïla Cissé : d’une présidence l’autre? », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- « Mali: Cissé reconnaît sa défaite et félicite son rival », Le Figaro, (consulté le )
- Benjamin Roger, Vincent Duhem et Mathieu Olivier, « Avisa Partners et 35°Nord : du Mali à la Guinée, les dessous d’un lobbying orchestré depuis Paris », sur le site Jeune Afrique, (consulté le )
- « Présidentielle au Mali : second tour entre le sortant et le chef de l’opposition », sur Le Monde.fr (consulté le )
- « Présidentielle au Mali : distancé par IBK, Cissé appelle à un "front démocratique" - France 24 », France 24, (lire en ligne, consulté le )
- « Mali - Élection présidentielle : l'opposition dépose des recours », sur Le Point Afrique (consulté le )
- Le Point, magazine, « Le Mali retourne aux urnes dimanche, "IBK" en pole position », sur Le Point (consulté le )
- « Mali : le candidat de l'opposition rejette à l'avance les résultats », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « Mali : le chef de l'opposition Soumaïla Cissé a été enlevé », sur france24.com, (consulté le )
- « Le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars, va "bien" », sur france24.com, (consulté le )
- « Mali : le chef de file de l'opposition Soumaïla Cissé est vivant, selon le président Ibrahim Boubacar Keïta », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- « Mali : le président démissionne, les militaires au pouvoir », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
- « Au Mali, le chef de l’opposition Soumaïla Cissé, enlevé il y a cinq mois, a pu écrire à sa famille », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Financial Afrik, « Mali : l’opposant Soumaïla Cissé désormais libre », sur financialafrik.com, (consulté le ).
- « Au Mali, Sophie Pétronin et l’homme politique Soumaïla Cissé ont été libérés par les djihadistes », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé est décédé du Covid-19 », sur Radio France internationale, (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Naissance en décembre 1949
- Naissance à Tombouctou
- Naissance au Soudan français
- Personnalité politique malienne
- Personnalité de l'Union pour la république et la démocratie
- Personnalité de l'Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice
- Ministre malien des Finances
- Otage
- Décès à Neuilly-sur-Seine
- Décès à 71 ans
- Mort de la maladie à coronavirus 2019 en France
- Décès en décembre 2020
- Député malien