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Southern Poverty Law Center

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Southern Poverty Law Center
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
(en) SPLCVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateurs
Morris Dees (en), Joseph J. Levin, Jr. (d), Julian BondVoir et modifier les données sur Wikidata
Président
Bryan Fair (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directrice
Margaret Huang (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
136,4 M$ (), 122 M$ (), 117 M$ (), 132,9 M$ (), 132,8 M$ (), 140,4 M$ (), 117 M$Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
IRS
Cartographie représentant - par État américain - le nombre d'organisations ayant une philosophie de haine et d'exclusion aux États-Unis, tel qu'évalué par le SPLC (en nombre de groupes par million d'habitants) d'après la liste de groupes haineux de 2013 du Southern Poverty Law Center (carte normalisée relativement aux estimations du recensement des États-Unis pour 2013).

Le Southern Poverty Law Center (SPLC) est une association américaine qui se consacre à la promotion et à la pédagogie de la tolérance (initiative « Enseigner la tolérance »)[1], et à la surveillance de l'extrême droite et des associations qui ont une philosophie de haine et d'exclusion aux États-Unis[2] et à la lutte contre la haine par le biais des voies légales et de l'éducation du public[3].

Elle est basée à Montgomery, capitale de l'Alabama, État du Sud des États-Unis. Elle a été fondée en 1971 par Morris Dees, Joseph J. Levin Jr. et Julian Bond[4],[5],[6].

Le Southern Povety Law center est créé en 1971 par Morris Seligman Dees, trésorier des campagnes McGovern et Carter de 1972 et 1976, et Joseph J. Levin Jr, avocat spécialiste des droits civiques et membre de l'administration Carter[7].

Son nom fait référence à son engagement initial dans le Sud des États-Unis où le SPLC s'est employé à agir par une approche juridique en faveur des plus modestes de la communauté afro-américaine[7].

Le SPLC a initialement plaidé pour un large éventail de questions concernant les droits civiques. Il a notamment rédigé un guide pour leur enseignement après avoir constaté, via une étude publiée en 2011, que les programmes scolaires de plus de la moitié des États américains n'enseignaient pas le mouvement des droits civiques aux États-Unis[8].

En 1979, il a commencé à lutter contre le Ku Klux Klan et autres groupes suprémacistes blancs avec une stratégie de plaidoirie innovante pour le pays, impliquant le dépôt de poursuites civiles avec demande de dommages et intérêts au nom des victimes des harcèlements, de menaces et de violence de la part de ces groupes.

Morris Dees le plus connu de ses cofondateurs, décrit à la fois comme un dirigeant « charismatique » et un « fanfaron », est considéré comme un génie du marketing dont, selon Politico, « le plus grand succès pourrait être de vendre sa propre personnalité de croisé »[9].

Cette ONG produit une liste de groupes actifs de personnes incitant à la haine[10] et cherche également à différencier les tendances à la haine selon les contextes et les régions (voir de certaines villes quand elles semblent touchées par une hausse des appels racistes à la haine[11]), dont via des bilans annuels de la haine dans le pays[12], et en cartographiant les données relatives aux organisations utilisant la haine[13]. Elle alerte le public et l'État sur l'apparition de milices armées[8].

Le SPLC s'est engagé progressivement dans différentes affaires de droit civil, telles que la lutte contre la ségrégation raciale institutionnelle, contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et ciblant la communauté LGBT, contre les menaces, sévices sexuels et autres mauvais traitements infligés envers les enfants vulnérables dans les écoles, centres de détention et établissements de santé. Le centre a par exemple obtenu en 2012 un accord novateur, faisant que les enfants et adolescents incarcérés dans le Mississippi ne soient plus logés avec des adultes dans une prison à but lucratif où ils étaient soumis à la violence et à des abus sexuels, privés de soins médicaux, psychologiques et de ressources sanitaires et éducative[8]. De même contre l'exploitation de travailleurs (immigrant, latinos notamment)[14], et contre les crimes haineux[15] et la séparation de l'Église et de l'État[réf. nécessaire].

Parmi les personnes désignées par le SPLC comme « extrémistes » et/ou « faux patriotes » en réalité actifs contre la démocratie et le gouvernement[16] figurent par exemple le secrétaire au Logement et au Développement urbain des États-Unis, Ben Carson, l'écrivaine d'origine somalienne et Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes Ayaan Hirsi Ali et le politicien libéral-démocrate britannique Maajid Nawaz[17].

Selon ce groupe, par ses messages ou actions (notamment relativement au projet de mur à la frontière avec le Mexique) l'administration Trump et plus encore son président (« effet Donald Trump ») ont encouragé l'apparition, l'expression et l'extension de certains groupes haineux dans le pays, durant sa campagne électorale (jusque dans les écoles[18]), puis dès les jours qui ont suivi l'élection du nouveau président[19], et de manière croissante les années suivantes[20].

Le Southern Poverty Law center est financé principalement par des donations individuelles, parfois de fondations d'entreprises[21]. Le Centre fait état d'une récolte pour l'exercice 2018 de 136 millions de dollars[22], en forte progression depuis une précédente récolte de 44 millions de dollars en 2017[23],[24]. Ces performances lui ont permis de constituer un endowment d'un montant de 471 millions de dollars fin 2018[22], l'un des plus élevés pour une organisation des droits civiques[23].

Controverses

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La liste des groupes de propagande haineuse (hate groups) du SPLC a suscité de nombreuses controverses[25],[26],[27] qui ont amené, sous la présidence de Donald Trump, le FBI[28] et le Pentagone[29] à cesser d'utiliser les données du SPLC. Selon certaines de ces critiques, la définition d'extrême droite ou de groupe haineux utilisée par le SPLC est trop large et l’inscription de certaines personnes est injustifiée[9],[30],[31]. Par exemple, en , le SPLC a été contraint de s'excuser et à verser 3,375 millions de dollars pour avoir calomnié l'activiste britannique anti-islamiste Maajid Nawaz[32].

En particulier après l'élection de Donald Trump, de nouvelles questions se posent autour d'une accusation qui pesait sur le groupe depuis des années : le SPLC ne surjoue-t-il pas, « devenant plus une opération partisane progressiste qu'un chien de garde des droits civiques ». L'association est accusée d'abuser de sa position « d'arbitre de la haine » en qualifiant les acteurs légitimes de « groupes de haine » et d '« extrémistes » afin de garder l'attention de ses donateurs libéraux[9].

J.M. Berger, chercheur sur l'extrémisme au Centre international de lutte contre le terrorisme à La Haye regrette ainsi que le SPLC soit allé trop loin dans certaines de ses caractérisations de groupes haineux. Pour lui, « le problème vient en partie du fait que l'organisation porte deux chapeaux, à la fois en tant que groupe activiste et source d'informations »[9].

Malgré ces critiques, les travaux du SPLC sont souvent cités par des médias américains[33],[34].

Le SPLC a été également critiqué pour la poursuite de sa collecte de fonds alors qu'il dispose déjà de ressources financières importantes[23], et pour les rémunérations importantes de ses employés et dirigeants[35],[36]. L'un de ses deux fondateurs historiques, Morris Seligman Dees, est licencié en 2019 à la suite d'accusations de harcèlement sexuel de la part d'employés[23]. Le SPLC recrute à la suite de ce départ une responsable de l'environnement de travail pour conduire un audit[23].

Selon une étude publiée en 2014 intitulée Watching the Watchers: The Neglect of Academic Analysis of Progressive Groups, rédigée par le sociologue conservateur George Yancey (en)[37], professeur de sociologie à l'Université de North Texas, ce dernier constate qu'aucun des groupes énumérés sur Hatewatch n'est libéral politiquement ou religieusement. Il en conclut que le SPLC est devenu une organisation de gauche sur le plan social et politique, utilisant des critères subjectifs pour choisir les groupes qui figurent sur sa liste. Selon G. Yancey, les contrôles faits par le SPLC cibleraient des groupes conservateurs et religieux alors « que les organisations progressistes reçoivent un blanc-seing donnant une lecture déformée de la réalité. Ce faisant, les spécialistes des sciences sociales substituent un examen objectif de notre société à une approche partiale servant des intérêts sociaux et politiques progressistes. »[34].

Notes et références

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  1. Center, S.P.L. (2012) Teaching tolerance. A free magazine mailed each semester to over, 300, 36101-0548.
  2. Corine Lesnes, « Chasseurs d'extrémistes », sur lemonde.fr, (consulté le )
  3. Day K (2001) The Southern Poverty Law Center. Journal of Religious & Theological Information, 4(2), 49-50.
  4. « Attorney Morris Dees pioneer in using 'damage litigation' to fight hate groups », CNN, (consulté le )
  5. (en) « Southern Poverty Law Center | American organization », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  6. (en-US) « Southern Poverty Law Center (SPLC) », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  7. a et b « SPLC History: 1970's »
  8. a b et c Dees M & Cohen R. (2012) The SouThern PoverTy Law CenTer. Montgomery AL, voir notamment l'introduction
  9. a b c et d (en) Ben Schreckinger, « Has a Civil Rights Stalwart Lost Its Way? », POLITICO Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Center S.P.L. (2008) Active US hate groups. Montgomery, AL: The Southern Poverty Law Center, consulté le 12 mai 2008.
  11. Center, S.P.L. (2016). Terror from the right: plots, conspiracies and racist rampages since Oklahoma City. Southern Poverty Law Center.
  12. Center S.P.L. (2008) The year in hate. Intelligence Report, 8.
  13. Center S.P.L (2010). Hate map. Chermak et al.,“The Organizational Dynamics, 193-218.
  14. Center, S.P.L. (2009) Climate of fear: Latino immigrants in Suffolk County, NY. Montgomery, Alabama.
  15. ex : Center, S.P.L. (2008) Hate crimes: Anti-Latino hate crimes up for fourth year. Intelligence report, 132.
  16. Center S.P.L. (1996) False patriots : The threat of antigovernment extremists. Montgomery, AL: Southern Poverty Law Center.
  17. (en) The Unlabelling of an ‘Anti-Muslim Extremist’, theatlantic.com, 12 juin 2018
  18. Center S.P.L. (2016) The Trump effect: The impact of the presidential campaign on our nation’s schools. Montgomery, AL: The Southern Poverty Law Center.
  19. Center S.P.L (2016) Ten days after: Harassment and intimidation in the aftermath of the election. Southern Poverty Law Center (https://www. splcenter. org/sites/default/files/com_hate_incidents_report_final. pdf).
  20. Center S.P.L (2017) Hate groups increase for second consecutive year as Trump electrifies radical right. Southern Poverty Law Center, 15.
  21. « Apple is now taking donations for the Southern Poverty Law Center through iTunes », Donation de 2 millions de dollars d'Apple en août 2017 Accès libre, sur The Verge,
  22. a et b « SPLC-Consolidated financial statement-31 october 2018. »
  23. a b c d et e Bob Moser, « The Reckoning of Morris Dees and the Southern Poverty Law Center », The New Yorker,‎ (lire en ligne Accès libre)
  24. « SPLC-Financial statements », 31st october 2017
  25. (en-US) Ayaan Hirsi Ali, « Opinion | Why Is the Southern Poverty Law Center Targeting Liberals? », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  26. (en) André Chung, « Has a Civil Rights Stalwart Lost Its Way? », POLITICO Magazine,‎ juillet/ août 2017 (lire en ligne, consulté le )
  27. (en-US) David A. Graham, « How Did Maajid Nawaz End Up on a List of 'Anti-Muslim Extremists'? », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. (en-US) Jonah Bennett, « FBI Removed SPLC, ADL From Resources Pages Over ‘Number Of Concerns’ », The Daily Caller,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. (en) Erik Rosales, « Pentagon Drops Southern Poverty Law Center's Anti-Christian 'Hate' Materials », CBN.com (beta),‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. « Annual report cites rise in hate groups, but some ask: What is hate? », Christian Science Monitor,‎ (ISSN 0882-7729, lire en ligne, consulté le )
  31. (en-US) David A. Graham, « The Unlabelling of an ‘Anti-Muslim Extremist’ », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « While the fabled nonprofit has long had its critics, many of them hatemongers like Gaffney, the new chorus included sympathetic observers and fellow researchers on hate groups, who worried that SPLC was mixing its research and activist strains »

  32. Greg Price, « Southern Poverty Law Center Settles Lawsuit After Falsely Labeling 'Extremist' Organization », Newsweek,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. (en) « Hate groups in the U.S. remain on the rise, according to new study », sur Washington Post (consulté le )
  34. a et b (en) Napp Nazworth, Southern Poverty Law Center Biased in Labeling Family Research Council a 'Hate Group,' Academic Study Argues, christianpost.com, 5 mars 2014
  35. $346,218 pour son président en 2015 et $329,560 complétés par $42,000 de bonus pour son fondateur et chief trial counsel Morris Dees.
  36. « Southern Poverty Law Center Transfers Millions in Cash to Offshore Entities, Left-wing nonprofit pays lucrative six-figure salaries to top management. », Washington Free Beacon,‎ (lire en ligne Accès libre)
  37. (en-US) Nicholas Kristof, « Opinion | A Confession of Liberal Intolerance », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • (en-US) Gail Appleson, « Southern Law Center Fights Klan Activities », American Bar Association Journal, Vol. 68, No. 8,‎ , p. 901-902 (2 pages) (lire en ligne),
  • (en) Dees M & Cohen R. (2012). The SouThern PoverTy Law CenTer. Montgomery AL
  • (en-US) Mark Curriden, « A Crusader's Reward: Morris Dees to receive 2012 ABA Meda », ABA Journal, Vol. 98, No. 8,‎ , p. 63-64 (2 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) Kathy Day, « The Southern Poverty Law Center », Journal of Religious & Theological Information, volume 4,‎ , p. 49-50 (lire en ligne),
  • Seth Levi et Kimberly Probolus, « Les ONG dans la dé-commémoration : le rapport du Southern Poverty Law Center, Whose Heritage ? », dans Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg (dir.), Dé-commémoration : Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues, Paris, Fayard, (ISBN 978-2-213-72205-4), p. 276-285.
  • (en-US) Tehama Lopez, « The Southern Poverty Law Center », Beyond Behavior Vol. 11, No. 3,‎ , p. 28 (1 page) (lire en ligne),
  • (en) Bauer M & Reynolds S (2009) Under Siege: Life for Low-income Latinos in the South: a Report by the Southern Poverty Law Center. Southern Poverty Law Center,
  • (en) Yancey G (2014) Watching the Watchers: The Neglect of academic analysis of Progressive Groups, Springer Science and Business Media