Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Stefan Johansson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Stefan Johansson
Description de cette image, également commentée ci-après
Stefan Johansson en 2007.
Biographie
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Växjö, Småland, Suède
Nationalité Drapeau de la Suède Suédoise
Carrière
Années d'activité 1983-2012
Qualité Pilote automobile
Parcours
AnnéesÉcurie0C.0(V.)
Shadow
Spirit
Tyrell
Toleman
Ferrari
McLaren
Ligier
Onyx
AGS
Footwork

Statistiques
Nombre de courses 103 (79 départs)
Podiums 12

Stefan Johansson est un pilote automobile suédois né le à Växjö en Suède. Il a notamment disputé le championnat du monde de Formule 1 de 1983 à 1991, inscrit 88 points et signé 12 podiums.

Les débuts

[modifier | modifier le code]

Initié dès son plus jeune âge aux joies du karting par son père qui était lui-même un ancien pilote, Stefan Johansson commence la monoplace en 1975, dans le championnat de Suède de Formule Ford. Il passe ensuite dans le championnat de Suède de Formule 3 avant de rejoindre en 1979 les rangs du championnat britannique, qu'il remporte l'année suivante au volant d'une voiture de l'écurie Project Four de Ron Dennis. En début d'année, il effectue même une première apparition en Formule 1, au sein de la moribonde écurie Shadow, qui lui offre la possibilité de disputer deux courses en échange d'un apport budgétaire. Mais l'offre de Shadow se révèle être un cadeau empoisonné puisque tant au Brésil qu'en Argentine, il ne parvient pas à se qualifier.

En 1981, Johansson accède au championnat d'Europe de Formule 2. Sur la Lola-Hart du Alan Docking Racing (en), le suédois fait belle impression en remportant deux courses et en terminant quatrième du championnat. Cela lui vaut d'être recruté pour la saison suivante par l'équipe Spirit, chargée du développement du tout nouveau V6 Honda turbo. Au volant d'une monoplace très performante, Johansson brille mais est souvent victime du manque de fiabilité du bloc nippon.

Spirit, Tyrrell, Toleman

[modifier | modifier le code]

Pour la saison 1983, à la demande insistante de Honda, Spirit monte en Formule 1, et Johansson est logiquement de l'aventure. Les débuts de la Spirit-Honda F1 (en réalité une F2 modifiée) ont lieu à la mi-saison et ne permettent guère à Johansson de briller. Il se console en Endurance en remportant les 6 Heures de Mugello et en fin d'année les 1 000 km de Monza sur une Porsche 956, deux fois en compagnie du pilote français Bob Wollek.

À l'issue de la saison 1983, Honda abandonne Spirit pour rejoindre Williams, et Johansson n'est pas conservé. Il amorce une reconversion en Endurance (où il remporte début 1984 les 12 Heures de Sebring) mais la F1 ne l'oublie pas complètement: au cours de l'été, il est appelé par Tyrrell pour remplacer Martin Brundle blessé, puis à Monza, il remplace Ayrton Senna (ponctuellement mis à pied pour avoir annoncé son transfert chez Lotus) chez Toleman, avant de prendre la place de Johnny Cecotto, blessé. En Italie, il signe une convaincante quatrième place qui lui permet d'être conservé chez Toleman pour l'année suivante.

Trois saisons dans le peloton de tête

[modifier | modifier le code]
Johansson sur Ferrari en 1985 au Nürburgring.

Le transfert de Johansson chez Toleman tombe à l'eau lorsque, début 1985, l'équipe britannique est contrainte à l'inactivité, Goodyear refusant de lui fournir des pneus. Libéré de son contrat, Johansson dispute le premier Grand Prix de la saison au Brésil chez Tyrrell, avant de recevoir la plus belle proposition de sa carrière : Ferrari vient de limoger Arnoux, et fait appel à lui pour le remplacer.

Dominé par son coéquipier Michele Alboreto, Johansson peine dans un premier temps à convaincre les exigeants tifosi de son talent, avant de réaliser une prestation de grande classe au Grand Prix de Saint Marin sur l'Autodromo Enzo e Dino Ferrari à Imola, où seule une panne d'essence en vue de l'arrivée le prive de la victoire. Ses performances vont crescendo tout au long de l'année (avec deux 2e places consécutives au Canada sur le Circuit Gilles-Villeneuve et au Grand Prix de Detroit aux États-Unis), mais, tout comme Alboreto, il est victime à la mi-saison de la soudaine baisse de forme de la Scuderia.

En 1986, cette baisse de forme de Ferrari se confirme, et Johansson ne peut faire mieux qu'obtenir quelques places d'honneur. Son niveau de performance, équivalent à celui de Michele Alboreto, n'échappe toutefois pas à son ancien patron Ron Dennis qui fait appel à lui pour remplacer Keke Rosberg chez McLaren en 1987. Mais aux côtés du double champion du monde en titre Alain Prost, et bien qu'il obtienne quelques podiums et la sixième place finale au championnat, Johansson montre rapidement ses limites. Aussi, en fin de saison, Dennis ne fait pas de sentiment et ne laisse pas passer l'occasion de le remplacer par Senna.

Retour en fond de grille

[modifier | modifier le code]

Pour 1988, Johansson trouve refuge chez Ligier, pour une saison désastreuse. En donnant rapidement le sentiment de baisser les bras, le Suédois ne fera rien pour empêcher la déroute des Bleus. À nouveau, c'est en Sport-prototypes qu'il se console, puisqu'il remporte les 1 000 km de Spa sur une Sauber-Mercedes

En 1989, Johansson est engagé par la nouvelle venue en F1, Onyx. En raison de la jeunesse de l'équipe, la saison est délicate. Mais la ORE-1 affiche un potentiel intéressant que Johansson exploite avec talent. En fin de saison, au Portugal, avec, il est vrai, un brin de réussite, il décroche même ce qui restera le dernier podium de sa carrière.

Johansson commence la saison 1990 chez Onyx, mais au bout de seulement deux courses, il est limogé par le nouveau propriétaire Peter Monteverdi, et remplacé par Gregor Foitek (compatriote de Monteverdi et fils de son associé...). Il est alors engagé par Mazda pour disputer les 24 Heures du Mans au volant du fameux prototype à moteur rotatif, la Mazda 787.

Début 1991, Johansson retrouve la Formule 1 lorsqu'il est recruté par la petite équipe française AGS, mais est rapidement remplacé. Quelques semaines plus tard, il est appelé par Footwork Racing en remplacement d'Alex Caffi, blessé. Son interim prend fin au Grand Prix de Grande-Bretagne, sa dernière apparition en Formule 1.

Stefan Johansson était choisi par Eddie Jordan pour remplacer Bertrand Gachot au Grand Prix automobile de Belgique 1991, mais il souhaitait être payé, ce qui n'a probablement pas plu au Team Manager[1]. C'est finalement le débutant Michael Schumacher qui sera à bord de la Jordan.

Johansson dispute alors quelques courses du championnat du monde des voitures de sport au volant d'une Konrad KM-011 à moteur Lamborghini. L'équipe manque de moyen pour développer et fiabiliser son nouveau prototype et, si Johansson fait quelques coups d'éclat, il ne finit aucune course.

L'exil aux États-Unis

[modifier | modifier le code]
Stefan Johansson en démonstration sur Joest-Porsche WSC-95 à Donington en 1997

De 1992 à 1996, Stefan Johansson relance sa carrière aux États-Unis dans le championnat CART au sein de l'équipe Bettenhausen. Il est 3e de sa première course à Detroit et récidive à Vancouver, ce qui lui permet de décrocher le titre honorifique de meilleur débutant de l'année (Rookie of the year). Mais ses résultats ne décolleront jamais, et très affecté par l'accident mortel de Jeff Krosnoff dans lequel il a été impliqué, il abandonne le championnat à l'issue de la saison 1996.

Il reste toutefois très impliqué dans le sport automobile américain puisqu'il fonde en Indy Lights l'écurie Johansson Motorsport (dans laquelle se révélera notamment Scott Dixon, et dont il deviendra également le manager).

En 1997, il retourne ponctuellement en Europe et au volant d'un prototype Porsche-Joest, il remporte les 24 Heures du Mans, associé à Michele Alboreto et à Tom Kristensen.

En 2000, il participe à la série ALMS. En 3 saisons, il signe 10 podiums, mais là encore aucune victoire. Il décroche toutefois le titre en ELMS (éphémère version européenne de l'ALMS) en 2001 sur l'Audi R8

En 2003, Johansson lance une nouvelle écurie, Team Johansson, cette fois en CART. Malgré une victoire (de Ryan Hunter-Reay), l'écurie doit cesser son activité, faute de budget, après une seule saison.

Stefan Johansson a également participé au Grand Prix Masters avec d'autres anciens pilotes de Formule 1.

Résultats en championnat du monde de Formule 1

[modifier | modifier le code]
Tableau synthétique des résultats de Stefan Johansson en Formule 1
Saison Écurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Points inscrits Classement
1980 Shadow Cars DN11 Ford-Cosworth DFV V8 Goodyear 0 0 Nc.
1983 Spirit Racing 201
201C
Honda RA163E V6 turbo Goodyear 6 0 Nc.
1984 Tyrrell Racing Organisation
Toleman Group Motorsport
012
TG184
Ford-Cosworth DFY V8
Hart 415T 4 en ligne turbo
Goodyear
Michelin
6 3 16e
1985 Tyrrell Racing Organisation
Scuderia Ferrari SpA SEFAC
012
156-85
Ford-Cosworth DFY V8
Ferrari 031 V6 turbo
Goodyear 16 26 7e
1986 Scuderia Ferrari SpA SEFAC F1-86 Ferrari 032 V6 turbo Goodyear 16 23 5e
1987 Marlboro McLaren International MP4/3 TAG P01 V6 turbo Goodyear 16 30 6e
1988 Ligier Loto JS31 Judd CV V8 Goodyear 10 0 Nc.
1989 Moneytron Onyx Formula One ORE-1 Ford-Cosworth DFR V8 Goodyear 8 6 11e
1990 Moneytron Onyx Formula One ORE-1 Ford-Cosworth DFR V8 Goodyear 0 0 Nc.
1991 AGS Racing
Footwork Grand Prix International
JH25
FA12
FA12C
Ford-Cosworth DFR V8
Porsche V12
Ford-Cosworth DFR V8
Goodyear 1 0 Nc.

Note : En 1984, lorsque Johansson a piloté pour Tyrrell, l'écurie était sous le coup d'une disqualification pour tricherie, mais encore autorisée à courir en attendant le verdict du Tribunal d'Appel de la FIA. Avant le Grand Prix d'Italie, la disqualification fut confirmée et la présence de Tyrrell pour l'ensemble du championnat 1984 rayée des statistiques officielles.

Résultats aux 24 Heures du Mans

[modifier | modifier le code]
Détails de la participation de Stefan Johansson aux 24 Heures du Mans
Année Équipe no  Voiture Moteur Pneus Cat. Équipiers Départ Tours /
Heures
Résultat
1983 Joest Racing 8 Porsche 956 Porsche Type-935 2,6 L Turbo Flat-6 Dunlop C Klaus Ludwig
Bob Wollek
5e 354 tours
24 heures
6e
1984 New Man Joest Racing 8 Porsche 956 Porsche Type-935 2,6 L Turbo Flat-6 Dunlop C1 Mauricio de Narváez
Jean-Louis Schlesser
3e 170 tours
15 heures
Abandon
(Refroidissement)
1990 Mazdaspeed 201 Mazda 787 Mazda R26B 2,6 L 4-Rotor Dunlop GTP Pierre Dieudonné
David Kennedy
24e 147 tours
11 heures
Abandon
(Moteur)
1991 Mazdaspeed 18 Mazda 787B Mazda R26B 2,6 L 4-Rotor Dunlop C2 David Kennedy
Maurizio Sandro Sala
17e 355 tours
24 heures
6e
1992 Trust Racing Team 35 Toyota 92C-V Toyota R36V 3,6 L Turbo V8 Dunlop C2 Steven Andskär
George Fouché
15e 336 tours
24 heures
5e
Vainqueur cat.
1997 Joest Racing 7 TWR Porsche WSC-95 Porsche Type-935 3,0 L Turbo Flat-6 Goodyear LMP Michele Alboreto
Tom Kristensen
1er 361 tours
24 heures
Vainqueur
1998 Porsche AG 7 Porsche LMP1-98 Porsche Type-935 3,2 L Turbo Flat-6 Goodyear LMP1 Michele Alboreto
Yannick Dalmas
9e 107 tours
-
Abandon
(Électricité)
1999 Audi Sport UK 9 Audi R8C Audi 3,6 L Turbo V8 Michelin LMGTP Christian Abt
Stéphane Ortelli
23e 55 tours
-
Abandon
(Différentiel)
2000 Johansson Matthews Racing 24 Reynard 2KQ Judd GV4 4,0 L V10 Yokohama LMP900 Jim Matthews
Guy Smith
7e 133 tours
-
Abandon
(Moteur)
2001 Johansson Motorsport 4 Audi R8 Audi 3,6 L Turbo V8 Michelin LMP900 Tom Coronel
Patrick Lemarié
5e 35 tours
5 heures
Abandon
(Panne électrique)
2003 Champion Racing Dave Maraj 6 Audi R8 Audi 3,6 L Turbo V8 Michelin LMP900 Jyrki Järvilehto
Emanuele Pirro
6e 372 tours
24 heures
3e
Vainqueur cat.
2006 Racing for Holland 14 Dome S101 Hb Judd GV5 5,0 L V10 Dunlop LMP1 Jan Lammers
Alex Yoong
6e 182 tours
-
Abandon
(Sortie de piste)
2007 Courage Compétition 13 Courage LC70 AER P32T 3,6 L Turbo V8 Michelin LMP1 Jean-Marc Gounon
Guillaume Moreau
7e 175 tours
-
Abandon
(Moteur)
2008 Epsilon Euskadi 21 Epsilon Euskadi ee1 Judd GV5.5 S2 5,5 L V10 Michelin LMP1 Jean-Marc Gounon
Shinji Nakano
15e 158 tours
-
Abandon
(Transmission)
2012 Gulf Racing Middle East 28 Lola B12/80 Nissan VK45DE 4,5 L V8 Dunlop LMP2 Fabien Giroix
Ludovic Badey
32e 92 tours
-
Abandon
(Accident)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « 8 amazing facts about Schumacher’s legendary F1 debut | Formula 1® », sur www.formula1.com (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]