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Strongylura senegalensis

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Aiguillette sénégalaise

Strongylura senegalensis, l’Aiguillette sénégalaise, est une espèce de poissons marins et estuariens de la famille des Belonidae.

Description

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Le guide FAO des espèces de l'Atlantique est donne la description suivante (traduite de l'anglais) :

« Corps allongé, arrondi en section transversale. Mâchoires supérieure et inférieure très allongées et garnies de dents acérées. Les branchiospines sont absentes. Parties antérieures des nageoires dorsale et anale ne formant pas de lobes proéminents ; rayons de la nageoire dorsale 13 à 16 ; rayons de la nageoire anale 14 à 18 ; nageoire pectorale non falciforme ; rayons de la nageoire pectorale 10 à 12, généralement 11. Pédoncule caudal sans carènes latérales ; nageoire caudale échancrée, non profondément fourchue. Écailles prédorsales (devant la nageoire dorsale) 113 à 137, en moyenne 125. Nombre total de vertèbres 62 à 67. Couleur : vert bleuté sur le dessus, argenté sur le dessous. Une bande bleue foncée bien visible sur les côtés. »[1]

La taille maximale peut atteindre environ 150 cm, mais la taille habituelle est le plus souvent autour de 60 cm, queue non comprise[2].

Répartition

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Ce taxon est endémique de l'Atlantique est et se rencontre dans les pays suivants[3] : Angola, Bénin, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Guinée, Liberia, Mauritanie, Namibie, Nigeria, République du Congo, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Sénégal, Togo.

Cette espèce fréquente les zones côtières de faible profondeur ainsi que les estuaires et les lagunes côtières saumâtres d'Afrique de l'Ouest et a été rencontrée en zone dulçaquicole dans le fleuve Gambie[4] mais aussi dans l'estuaire sursalé du delta du Saloum[5].

Pour toutes les espèces d'aiguilles de mer du genre Strongylura, il existe une relation claire entre la température et les limites de distribution les plus septentrionales et les plus méridionales[6].

L'aiguillette sénégalaise est classée « Em » (espèce estuarienne d'origine marine) dans la classification écologique d'Albaret pour les espèces de poissons des milieux estuariens et lagunaires d'Afrique de l'Ouest[7]. Cela correspond à une espèce marine généralement très abondante dans les estuaires et lagunes, pouvant s'y reproduire, et présentant une distribution lagunaire vaste et permanente et une euryhalinité[a] très forte.

Strongylura senegalensis est associé à deux formes de copépodes parasites :

Reproduction

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La reproduction chez cette espèce, comme celle de l'ensemble des Belonidae, est toujours mal connue. Les espèces de cette famille produisent en général des œufs démersaux qui ne se retrouvent près de la surface que lorsqu'ils sont accrochés à des objets flottants[10]. Les œufs sont en effet pourvus de vrilles enchevêtrées qui font office d'ancrage entre œufs ou sur divers objets.

Alimentation

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Strongylura senegalensis est un prédateur de deuxième niveau à dominante piscivore[11].

L'aiguillette sénégalaise n'est pas ciblée par les pêcheries et est d'une importance économique mineure. Bien qu'elle dispose d'un identificateur alpha-3[12] spécifique (SZW) et d'un code taxonomique (147001001202) propres, il n'existe pas de données de captures séparées pour S. senegalensis dans la base de données FIGIS de la FAO sur les captures des pêches mondiales[13]. Seule y apparaît, à partir de 1987, l'entrée « Needlefishes, etc. nei » qui représente l'ensemble des Belonidae. Elle est répertoriée parmi les ressources aquatiques du Sénégal[14] et dans les fiches FAO d'identification des espèces à des fins de pêche (zones 34 et 47 de l'Atlantique Centre-Est)[15]. Elle fait l'objet d'une dénomination commerciale dans l'Union Européenne pour la Belgique sous les noms d'orphie en français et geep en flamand[16]. Les méthodes de capture répertoriées pour cette espèce sont la pêche au lancer ou la pêche à la traîne avec des leurres de surface ou en sub-surface, ainsi que les sennes tournantes ou les chaluts.

L'espèce est le plus souvent consommée fraîche mais peut également être parfois fumée avec une qualité sanitaire médiocre due à la présence de staphylocoques ce qui indique un faible niveau d'hygiène pendant le processus de fumage[17].

Strongylura senegalensis est une espèce commune, de faible intérêt commercial, qui a été évaluée pour la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées en 2012. L'espèce était alors classée dans la catégorie "Préoccupation mineure" et la révision de 2016[18],[19] a maintenu ce classement. En 2023 aucune mesure de conservation n'est mise en place pour cette espèce. Cette espèce a été trouvée au moins dans deux aires marines protégées (l'AMP de Bamboung au Sénégal et le Parc National d'Akanda au Gabon[20]).

Systématique

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Les belonidae sont une famille qui comprend 10 genres et 47 espèces, dont 10 pour le genre Strongylura[21]. Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Strongylura senegalensis (Valenciennes, 1846)[22].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Belone sous le protonyme Belone senegalensis Valenciennes, 1846[22].

L'espèce S. senegalensis est associée au groupe d'espèces représenté par Strongylura marina qui est supposé être un groupe monophylétique et qui contient quatre espèces de l'Atlantique Ouest, deux du Pacifique et cette seule espèce de l'Atlantique Est, qui serait le membre basal du groupe. Au sein de ce groupe d'espèces, la relation interspécifique la plus étroite est amphi-Atlantique, entre S. timucu et S. senegalensis[23].

Strongylura senegalensis a pour synonymes[22] :

  • Belone capensis Günther, 1866
  • Belone senegalensis Valenciennes, 1846

Étymologie

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Le nom de genre Strongylura van Hasselt 1824 vient du grec strongylos (στρόγγυλος), « rond » et oura (ουρά), « queue », allusion non expliquée mais faisant probablement référence à la tache ronde visible sur la queue de Belone (maintenant Strongylura)[24].

Le nom d'espèce, senegalensis, fait référence au Sénégal, pays dont le type est originaire[24].

Liens externes

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Notes et références

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Références

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  1. (en) W. Fischer, G. Bianchi et W.B. Scott, FAO species identification sheets for fishery purposes: Eastern Central Atlantic fishing area 34, 47 (in part): introductory material; bony fishes (technical terms, general remarks, aid to the identification of families occurring in the EC Atlantic, families Acanthuridae to Centrolophidae), vol. 1, FAO Rome, Italy & Department of Fisheries and Oceans, (lire en ligne)
  2. W. Schneider, Guide de terrain des ressources marines commerciales du Golfe de Guinée, Rome, Italie, Food & Agriculture Org., , 296 p. (ISBN 92-5-203048-4, lire en ligne), Page 45
  3. UICN, consulté le 3 décembre 2023
  4. (en) J.J. Albaret, M. Simier, F.S. Darboe, J.M. Ecoutin, J. Raffray et L. Tito de Morais, « Fish diversity and distribution in the Gambia Estuary, West Africa, in relation to environmental variables », Aquatic Living Resources, vol. 17,‎ , p. 35‑46
  5. (en) O. Sadio, M. Simier, J.-M. Ecoutin, J. Raffray, R. Laë et L. Tito de Morais, « Effect of a marine protected area on tropical estuarine fish assemblages: Comparison between protected and unprotected sites in Senegal », Ocean & Coastal Management, vol. 116,‎ , p. 257‑269 (ISSN 0964-5691, DOI 10.1016/j.ocecoaman.2015.08.004)
  6. (en) Douglas E. Facey, Brian W. Bowen, Bruce B. Collette et Gene S. Helfman, The diversity of fishes: biology, evolution and ecology, Wiley, (ISBN 978-1-119-34180-2 et 978-1-119-34191-8), Page 458 et figure 19.6
  7. J.J. Albaret, Les peuplements des estuaires et des lagunes, IRD Editions, , 325‑349 (ISBN 978-2-7099-2042-1, lire en ligne), « Les poissons des eaux continentales africaines : diversité, écologie, utilisation par l’homme »
  8. (de) Burmeister, H., « Beschreibung einiger neuen oder weniger bekannten Schmarotzerkrebse : nebst allgemeinen Betrachtungen über die Gruppe, welcher sie angehören », Acta Verhandlungen der Leopoldinisch-Carolinischen Akademie der Naturforscher, vol. 17,‎ , p. 271‑336 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  9. a et b (en) D. Cressey et B.B. Collette, « Copepods and needlefishes: a study in host-parasite relationships », Fishery Bulletin, vol. 68,‎ , p. 347‑432
  10. (en) C.M. Breder et D.E. Rosen, Modes of reproduction in fishes, Garden City, N.Y., USA, Natural History Press, , 941 p. (lire en ligne Inscription nécessaire), Page 302
  11. (en) Alphonse Adite et Kirk O. Winemiller, « Trophic ecology and ecomorphology of fish assemblages in coastal lakes of Benin, West Africa », Écoscience, vol. 4, no 1,‎ , p. 6–23 (ISSN 1195-6860 et 2376-7626, DOI 10.1080/11956860.1997.11682371, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  12. « Codes FAO », sur CIDPMEM 64-40 (consulté le )
  13. « FIGIS - Fisheries Statistics - Production », sur firms.fao.org (consulté le )
  14. CSE (Centre de Suivi Écologique), Atlas sur les ressources sauvages au Sénégal, Dakar, Sénégal, Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature, , 66 p., Page 48
  15. (en) Fischer, W. (dir.), Bianchi, G. (dir.) et Scott, W.B., FAO species identification sheets for fishery purposes: Eastern Central Atlantic fishing area 34, 47 (in part): introductory material; bony fishes (technical terms, general remarks, aid to the identification of families occurring in the EC Atlantic, families Acanthuridae to Centrolophidae), vol. 1, Rome, Italy, FAO Rome, Italy & Department of Fisheries and Oceans, , 326 p. (lire en ligne Accès libre), Pages 159-160
  16. Commission Européenne, « Dénomination commerciale de Strongylura senegalensis » Accès libre, sur Dénominations commerciales au sein de l'UE (consulté le )
  17. Dègnon, R. G., Atrevy, B., Adjou, E. S., Ahoussi, E., Soumanou, M. M., « Occurrence of Microbial Loads in Smoked Fishes Marketed in the Lakeside Village of Guezin (Southern Benin) and Associated Microbiological Hazards », American Journal of Microbiological Research, vol. 6, no 5,‎ , p. 187‑190 (DOI 10.12691/ajmr-6-5-1, lire en ligne)
  18. (en) Polidoro, B., Ralph, G. M., Strongin, K., Harvey, M., Carpenter, K. E., Adeofe, T. A., Arnold, R., Bannerman, P., Nguema, J. N. B. B., Buchanan, J. R., Camara, A. K. M., Camara, Y. H., Cissoko, K., Collette, B. B., Comeros-Raynal, M. T., Bruyne, G. D., Diouf, M., Djiman, R., Ducrocq, M., Gon, O., Harold, A. S., Harwell, H., Hilton-Taylor, C., Hines, A., Hulley, P. A., Iwamoto, T., Knudsen, S., Lewembe, J. D. D., Linardich, C., Lindeman, K., Mbye, E. M., Mikolo, J. E., Monteiro, V., Mougoussi, J. B., Munroe, T., Beh, J. H. M., Nunoo, F. K. E., Pollock, C. M., Poss, S., Quartey, R., Russell, B., Sagna, A., Sayer, C., Sidibe, A., Smith-Vaniz, W., Stump, E., Sylla, M., Tito de Morais, L., Vié, J.-C., Williams, A., Red List of Marine Bony Fishes of the Eastern Central Atlantic., Gland, Switzerland, Publications Office of the International Union for the Conservation of Nature, , 81 p. (lire en ligne Accès libre)
  19. (en) Beth A. Polidoro, Gina M. Ralph, Kyle Strongin et Michael Harvey, « The status of marine biodiversity in the Eastern Central Atlantic (West and Central Africa) », Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems, vol. 27, no 5,‎ , p. 1021–1034 (ISSN 1052-7613 et 1099-0755, DOI 10.1002/aqc.2744, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Jean Hervé Mve Beh, Oumar Sadio, Jean Daniel Mbega et Ghislain Tchinga, « Spatial and temporal structure of the fish assemblage in Akanda National Park (Gabon), an equatorial mangrove estuary », Regional Studies in Marine Science, vol. 59,‎ , p. 102805 (DOI 10.1016/j.rsma.2022.102805, lire en ligne, consulté le )
  21. Nelson, J. S., Grande, T. C., Wilson, M. V. H., Fishes of the World, Wiley, (lire en ligne)
  22. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 3 décembre 2023
  23. (en) H.M Banford, E Bermingham et B.B Collette, « Molecular phylogenetics and biogeography of transisthmian and amphi-Atlantic needlefishes (Belonidae: Strongylura and Tylosurus): perspectives on New World marine speciation », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 31, no 3,‎ , p. 833–851 (DOI 10.1016/j.ympev.2003.10.013, lire en ligne, consulté le )
  24. a et b (en-US) « Order Beloniformes (Needlefishes) », sur The ETYFish Project, (consulté le )