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Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tenshin Shōden Katori Shintō Ryū
(天真正伝香取神道流)
(天眞正傳香取神道流)
Art ou école martial traditionnel japonais
(古武道 ~ 古流)
Fondation
Fondateur Iizasa Chōisai Ienao
(飯篠 長威斉 家直,
c.1387–c.1488)
Date de
fondation
1447
Période de
fondation
ère Muromachi (1336–1573)
Lieu de
fondation
Province de Shimōsa
Informations actuelles
Dirigeant actuel Yasusada Iizasa
(飯篠 修理亮 快貞
Iizasa Shūri-no-Suke Yasusada)
Localisation
actuelle
Katori
Enseignement
Art Description
Kenjutsu Escrime au sabre
Battōjutsu Art de dégainer un sabre
Ryōtōjutsu Escrime à deux sabres
Kodachijutsu Escrime au sabre court
Bōjutsu Combat au bâton
Naginatajutsu Escrime au fauchard
Sōjutsu Escrime à la lance
Shurikenjutsu Lancer de pointe
Jūjutsu Combat au corps à corps
Écoles ancêtres
Katori no Ken, Kashima no Ken
Écoles similaires
Écoles descendantes
Yagyū Shinkage-ryū
Site katori-shinto-ryu.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Panneau devant le dojo du Tenshin Shoden Katori Shintō Ryu à Katori.

Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū (天真正伝香取神道流?) est l'une des plus anciennes écoles d'arts martiaux japonais ou Koryū (古流) Bujutsu (武術). Elle fut fondée par le duc Iizasa Ienao en 1447, lors de sa retraite au temple de Katori-jingū situé à Katori, qui était consacré à Futsunushi no Mikoto (経津主之命), une divinité tutélaire des arts martiaux.

Iizasa Ienao (飯篠 長威斎 家直 Iizasa Chōi-sai Ienao, c.1387-c.1488) était un homme d'armes respecté qui fut encouragé par son daimyō à abandonner son ménage pour l'étude des arts martiaux par isolement et rites shintoïstes de purification. La légende révèle qu'à l'âge de soixante ans, il passa mille jours au temple de Katori pratiquant les arts martiaux jour et nuit, jusqu'à ce que le kami (神) du temple, Futsunushi no Mikoto (経津主之命) lui apparut en rêve pour lui transmettre ses secrets de stratégie martiale dans un rouleau nommé Mokuroku Heiho no Shinsho. Ienao mourut en 1488, il avait 101 ans.

Otake-senseï porte un jugement sévère sur les anciens samouraïs qui ayant un tempérament agressif et suivant l'instinct des féodaux les poussant à agrandir leur territoire, étaient amenés à combattre et à tuer, parfois pour pas grand chose[citation nécessaire]. À l'inverse, le fondateur, Iizasa Ienao, se fit porteur d'un message de paix et d'accomplissement martial à la fois. Son école ne fit pour ainsi dire jamais de compromis sur ses enseignements depuis la fondation, et resta indépendante des pouvoirs politiques. Plus de vingt générations de sōke se succédèrent ainsi au fil des siècles.

En comparaison, beaucoup d'autres écoles ont été ruinées, et aucun daimyō n'a conservé la puissance politique et financière qu'ils avaient avant la restauration de Meiji, mis à part un certain prestige de noblesse héréditaire transmis chez les chefs de ces maisonnées tels que le Comte Date Yasumune, 34e chef du clan Date et seigneur de Sendai, ou encore le Duc Tokugawa Tsunenari, 18e seigneur de la maison Tokugawa, qui aurait été le shōgun et possiblement le dirigeant du Japon si la politique de réconciliation entre la Cour impériale et le bakufu avait réussi.Interprétation abusive ?

Les grandes écoles d'arts martiaux rivales de Katori ont elles aussi décliné parfois de façon dramatique. La branche Edo du yagyū shinkage-ryū fut dévorée par son ambition politique et quelques générations après la mort de Munenori et de Jūbei, le samouraï borgne, il n'en resta plus que le nom et des escrimeurs au talent médiocre, s'abritant derrière la théorie (ou idéologie) du katsujinken, le sabre salvateur, et leur statut d'instructeur personnel du shogun. Et ce fut la branche d'Owari, descendante du sōke officiel des Yagyū et porteuse de l'esprit de Yagyū Sekishūsai, qui sauva l'école du désastre[réf. souhaitée]. Le célèbre mugai-ryū de Tsuji Gettan, pourtant fondé sur les principes du zen, fut corrompu par la politique et les complots internes, pour finir éclaté en diverses branches et aujourd'hui plusieurs individus se prévalent du titre de sōke[réf. souhaitée]. Yamada-ryū Shittōjutsu, le style ishi sōden des O-Tameshi-yaku, héréditaires du Shōgun Tokugawa, chargé de tester les sabres précieux passant entre les mains du bakufu et d'établir un classement dans l'excellence des sabres japonais, de leur valeur esthétique et de la qualité, de leur comportement de coupe enfin… et qui pour ce faire ont tué plus de personnes que n'importe qui d'autre dans l'histoire du Japon, la puissante et remarquable lignée des Yamada Asaemon, a vu son éclat s'évanouir comme une étoile mourante[réf. souhaitée].

De nos jours il n'y a plus de corps humains sur lesquels ils pourraient pratiquer à cause de l'évolution de la morale et des législations modernes, et les exécutions de criminels au Japon ont désormais lieu par pendaison plutôt que par la décapitation traditionnelle.

Le kendō enfin, bien qu'inspiré d'écoles aussi fameuses qu'ittō-ryū et kashima shinden jikishinkage-ryū, est un art martial moderne (Gendai budo), une forme de full-contact avec la protection d'une armure, tandis que dans les koryū tels que le Katori shintō, la seule protection des élèves est leur courtoisie mutuelle tacite, les poussant à arrêter leurs bōken quelques centimètres avant de briser les os de leurs condisciples, qu'un puissant coup de sabre en bois dur peut aisément provoquer à l'inverse d'un shinaï.

Ainsi donc, la prospérité de l'école Katori shintō et de la lignée de son fondateur, la qualité de ses techniques, le fait qu'elle soit considérée comme l'école d'arts martiaux la plus remarquable du Japon par ses dirigeants[réf. nécessaire], et le fait qu'elle parvienne à équilibrer une philosophie de paix avec des techniques destinées à tuer sont considérés par les grands maîtres de l'école comme preuve du caractère vertueux de l'enseignement de Katori.

Pourtant, malgré l'opinion négative d'otake-shihan sur les samouraïs va-t'en-guerre, quelques-uns des plus grands noms de l'histoire des samouraïs ont été des élèves du style Katori. Muso Gonnosuke, connu pour ses duels contre Miyamoto Musashi. Tsukahara Bokuden, fondateur du bokuden-ryū, révéré comme un kenseï (« saint du sabre »). Et bien sûr, Kamiizumi Ise-no-kami Nobutsuna, kenseï lui aussi, et fondateur du shinkage-ryū. Takenaka Shigeharu, le gunshi de Toyotomi Hideyoshi, entra magistralement dans l'Histoire en capturant un château ennemi avec seulement une dizaine de samouraïs, certainement l'un des plus grands exploits poliorcétiques de tous les temps, d'autant plus remarquable qu'il est méconnu en dehors du Japon[réf. nécessaire]. La plupart sont allés de leur côté, sans demeurer fixé sur le pur style Katori.

D'autres grands noms des budō modernes y sont également associés, tels qu'Ueshiba Morihei, fondateur de l'aikidō, le Capitaine Donn F. Draeger (qui contribua pour beaucoup à la réputation internationale du style Katori), ainsi que le légendaire acteur Mifune Toshirō.

Enseignement

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L'enseignement de cette école s'articule autour de la pratique d'armes sous la forme de katas mais aussi de stratégie et de logistique militaire. On peut citer :

  • kenjutsu : techniques du sabre (4 katas de base Omote no Tachi, 5 avancés Gōgyo no Tachi et trois katas improprement appelés secrets, Gokui Shichijo, très rarement démontrés en public ;
  • iaijutsu : techniques de la coupe en tirant le sabre du fourreau (6 katas à genou Suwari iaï ou Iaï goshi, 5 katas debout Tachi iaï Battōjutsu et 5 katas avancés, Gokui no iaï) ;
  • ryōtōjutsu : techniques des deux sabres (4 katas) ;
  • kodachijutsu : techniques du petit sabre (3 katas Gokui no Kodachi) ;
  • bojutsu : techniques du bâton (6 katas de base Omote no Bō et 6 katas avancés Gōgyo no Bō) ;
  • naginatajutsu : techniques de la hallebarde (4 katas de base Omote no Naginata) ;
  • sojutsu : techniques de la longue pique (6 katas Omote no Yari) ;
  • shurikenjutsu : techniques du lancer de pointes[1] (7 katas de base Omote no Shuriken) ;
  • senjutsu : techniques de stratégie ;
  • shikujojutsu : techniques de construction de fortifications ;
  • ninjutsu : techniques d'espionnage ;
  • jujutsu : techniques à mains nues (36 katas).

En plus des enseignements de base (kamae et kata), certains bujutsu de l'école Katori comportent des katas, dénommés gogyo et gokui, destinés aux pratiquants expérimentés ou yudansha. Ces techniques sont parfois appelées exagérément secrètes par l'exigence en maîtrise et investissement personnel dans la discipline mais aussi parce qu'elles sont connues et maîtrisées par un très petit nombre de pratiquants. Ainsi elles permettent de travailler certaines notions telles que le nebari (traduit par « persévérance », « adhérence ») qui consiste à garder le contact avec l'arme du partenaire à chaque instant ou encore le maai (間合い?) (traduit par « distance », « intervalle ») qui réfère à l'espace entre les deux pratiquants, suffisant pour attaquer sans être atteint.

D'autres notions, propres aux arts martiaux et plus particulièrement aux disciplines traditionnelles (budō), sont enseignées à tous les pratiquants. Elles constituent les bases de la pratique martiale. Nous pouvons citer le shisei (史成?) (traduit par « attitude », « position du corps »), le kime (決め?) (traduit par « concentration de l'énergie »), le zanshin (残心?) (traduit par « vigilance »), le kiai (気合?) (traduit par « concentration de l'esprit », « souffle »).

Particularités par rapport aux autres écoles d'armes

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  • On retrouve particulièrement l'esprit martial dans le Katori Shinto Ryu par la durée d'exécution des katas de kenjutsu qui est en général plus longue que dans les autres écoles d'armes ceci afin de privilégier l'endurance, nécessaire durant les campagnes militaires.
  • Le bōjutsu, quant à lui, se distingue par la forme, la prise et le maniement du par rapport aux autres kobudos :
    • alors que le karate d'Okinawa repose sur la saisie d'une arme lourde et épaisse à chaque tiers et des attaques par moulinets, le pratiquant de Katori Shinto Ryu tient un bâton de 180 cm de long et 2,5 cm de diamètre à approximativement un poing de l'extrémité et coulissera l'arme en arrière avant de frapper en arc de cercle avec la partie la plus longue ;
    • dans certaines formes de l'école, les attaques d'estoc (piquées, ou encore tsuki (突き) en japonais) sont semblables à celles pratiquées avec une yari, c'est-à-dire avec l'arme remontée au niveau de l'aisselle ;
  • l'école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, avec le concours de Risuke Otake sensei, a été reconnue « patrimoine culturel immatériel » par le Ministère de la Culture japonais en . C'est la seule école d'arts martiaux à ce jour portant cette distinction[2] ;
  • l’école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, représentée par Otake Risuke, garde les anciens principes propres aux koryu. Tout élève souhaitant rejoindre l’école doit, au préalable, signer de son sang, un serment de respect et d’allégeance aux principes de l’école, le Keppan. Cette règle, est tenue en grande considération par Otake sensei, qui souhaite en premier lieu s'assurer que les groupes qui pratiquent le ryu à travers le monde, sous son autorité, pratiquent tous le même Katori, dans la forme et dans l'esprit, ceci afin de préserver et transmettre une tradition vieille de plusieurs siècles comme les anciens ont pu le faire jusqu'à nos jours. Cependant, les différentes variantes de l'école dans le monde et au Japon, représentées en France principalement par l’Aikibudo, ne requièrent pas le Keppan et utilisent le système moderne de « dan » en lieu et place de l’ancien système de graduation « menkyo » encore en vigueur au dojo d’Otake Risuke ;
  • les katas de Suwari Iaï de l'école Katori commencent tous à partir d'une position semi-accroupie avec le genou gauche au sol appelée Iai Goshi alors que certaines autres écoles de iaïjutsu (e.g. Muso Jikiden Eishin Ryu) peuvent démarrer à partir de la position à genou, Seiza.

Personnalités influentes contemporaines

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Toutes ces personnes (mis-à-part le soke) ont apporté leurs visions des techniques martiales enseignées dans l'école Katori, relatives à leur personnalité, physique et expérience dans les budos, entraînant de ce fait de nombreuses différences distinguables visuellement au sein de cette même école.

Bibliographie

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  • Risuke Otake, Le sabre et le divin. Héritage spirituel de la Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, Budo Éditions, 2002 (ISBN 978-2-84617-003-1) (titre original en japonais Mukei Bunkazai Katori Shinto-ryu).

Ce livre écrit par le Shihan de l'école Tenshin Shoden Katori explique l'origine de l'école et de son fondateur, certains préceptes ésotériques propres au shintoïsme et au budo, et dans une large part, il illustre les différents katas de kenjutsu, bojutsu et naginatajutsu par des photographies N/B de 1977.

Références

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Articles connexes

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Liens externes

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