Thomas Lindet
Thomas Lindet | ||
Fonctions | ||
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Député du bailliage d’Évreux | ||
– (2 ans, 6 mois et 3 jours) |
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Gouvernement | Assemblée constituante de 1789 | |
Groupe politique | Clergé | |
Député de l'Eure | ||
– (3 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale | |
Député au Conseil des Anciens | ||
– (2 ans, 7 mois et 7 jours) |
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Biographie | ||
Nom de naissance | Robert Thomas Lindet | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Bernay, France | |
Date de décès | (à 79 ans) | |
Lieu de décès | Bernay, France | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | Gauche | |
Père | Thomas Lindet | |
Mère | Marie-Anne Jouvain | |
Fratrie | Robert Lindet | |
Profession | Professeur Vicaire Curé Évêque |
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Religion | Catholique | |
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députés de l'Eure | ||
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Thomas Lindet, né à Bernay (Eure) le , mort dans la même ville le , est un homme d'église, curé rouge et un homme politique de la Révolution française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Son père Thomas Lindet est négociant en bois. Il épouse en 1741 Marie-Anne Jouvin, également issue de la bourgeoisie commerçante et marchande. Cinq enfants naissent de leur union. Robert-Thomas est l'aîné du couple. Son frère Jean-Baptiste-Robert est lui aussi un homme politique qui prit part aux évènements de la Révolution. Sa sœur Marie-Anne-Thérèse, née en 1751 et morte en 1819, épouse en 1772 Charles Depierre de Villeneuve, issu lui aussi de la bourgeoisie commerçante et marchande. Elle correspond fréquemment avec Thomas. Enfin son frère François, né en 1752 et mort en 1826, est membre de la Société populaire de Bernay.
D'abord vicaire à Paris, puis vicaire perpétuel de l'Église Sainte-Croix de Bernay, il en devient le curé. C'est une cure à portion congrue de 1300 livres par an. Cette cure appartenait à l'abbaye Notre-Dame de Bernay. Thomas Lindet était réputé pour sa générosité envers les pauvres. Sa popularité lui valut d’être désigné comme représentant du clergé du bailliage d’Évreux aux États généraux de 1789, après avoir rédigé seul le cahier des doléances de sa ville natale. Devant la pénurie de prêtres constitutionnels, il pense ordonner des pères de familles au début de 1790[1],[2]
En février 1791, il fut élu évêque constitutionnel de l’Eure et député à l'Assemblée constituante jusqu'à la fin de la session de septembre. Il sera l'année suivante en à nouveau élu député à la Convention, dont il fut élu secrétaire et du Comité de Salut Public[3]. En , il fait savoir publiquement qu'il désapprouve le mariage de l'abbé Aubert en l'église Sainte-Marguerite de Paris, mais dans sa lettre pastorale du mois de septembre, il justifie cet acte. Il se maria le , âgé de 49 ans, avec sa gouvernante : Julie Scolastique Desplanques, âgée de 33 ans, en l'église Sainte-Marguerite de Paris, union célébrée par Aubert, curé constitutionnel[4]. C'est le député Pierre-Louis Manuel (1751-1793) qui annonce le mariage de Lindet à la Convention, invitant ses collègues à lui décerner une mention honorable pour ce geste. La mariée aurait accouché la nuit précédant le mariage, selon ce que rapporte Graham Ruth, des propos d'un député non nommé[5], ce qui déclenche des rires dans l'assemblée. Le député de la Marne, Pierre-Louis Prieur (1756-1827) fait remarquer que Lindet n'a fait que son devoir et ne mérite nulle mention honorable[6]
Tout comme son frère Robert, il vota la mort du roi sans appel au peuple, ni sursis le . Il fut à l'initiative de la création des bibliothèques publiques. Il déposa ses lettres de prêtrise le , devint membre du Conseil des Anciens (1795-1798), il se prononça contre l'emprunt forcé le et fut réélu en l'an VI. Invalidé par le coup d'État du (22 floréal an VI) , lors de la réaction jacobine qui porta son frère au ministère des finances à la suite du coup d'État du (30 prairial an VII) , il fut nommé commissaire du Directoire pour le département de l'Eure. La réforme administrative du (28 pluviôse an VIII) le prive de ses fonctions, ayant refusé de reconnaître le coup d'État du 18 Brumaire, il est destitué. Ce fut Claude Masson de Saint-Amand (1756-1835), qui fut nommé préfet. Thomas Lindet abandonne alors toutes activités politiques et se retire chez lui[7].
N'ayant pas signé l'acte additionnel lors des Cent-Jours, il échappa à la proscription. Fatigué, en proie aux brimades, il se retira dans sa maison à Bernay. Il fut enterré civilement, à proximité d'une chapelle qu'il avait fait construire en 1784, lors de l'ouverture du nouveau cimetière qu'il avait initié. Il ne reste aucune trace de sa sépulture.
Descendants
[modifier | modifier le code]De son mariage il aurait eu deux enfants morts en bas âge dont :
- Adèle Lindet, née le 5 floréal an VII () et morte en 1813.
Patrimoine
[modifier | modifier le code]Il avait une maison en copropriété avec ses frères et sœurs, au 19 rue des Maillots à Caen qui venait du côté de leur mère et qui leur échut en 1806, représentant une valeur de 20.000 francs
Hommage
[modifier | modifier le code]- Une rue de Bernay porte son nom.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lindet, Correspondance lettre du 17 février 1790
- Graham Ruth, Les mariages des ecclésiastiques députés à la Convention, dans Annales historiques de la Révolution française, n°:262, 1985, pp.480-499, texte en ligne
- Dominique Soulas de Russel, notice LINDET Thomas par Dominique Soulas de Russel, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 juin 2018
- François Brigneau, 1792-1794, La Terreur, mode d'emploi, Publications F.B., éd. Feni XX, 392.p. édition numérisée lire en ligne
- Ruth, op. cit., p. 483
- (Archives parlementaires de 1787 à 1799), cité par Ruth, op. cit., notes 11, p. 484
- Turpin, op. cit..
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Thomas Lindet, Rapport à l'assemblée générale de la paroisse de Sainte-Croix de Bernay, Bibliothèque Municipale de Bernay.
- Thomas Lindet, Correspondance de Thomas Lindet pendant la constituante et la législative, 1789-1792, publiée par Amand Montier, Paris : Société d'Histoire de la Révolution française, 1899 [1]
- Dominique Soulas de Russel, Un Révolutionnaire normand fidèle aux siens, à son terroir et à ses convictions : Thomas Lindet, à travers sa correspondance familiale de 1789 à 1799, 1949-; Lindet, Robert-Thomas, Luneray, Bertout, 1997 (ISBN 2-86743-245-6)
- Henry Turpin, Thomas Lindet, évêque constitutionnel de l'Eure...essai biographique, Bernay, 1886, 256.p.: portrait, in-4°.
- H. Méaulle, Histoire de Bernay, Bernay, 1947, p.168.
- S. Lefèvre, Notice sur les nouveaux noms des rues de Bernay, Commission d'instruction publique de Bernay, 1920, p.17
- A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1899, Paris, Borl, 1891.
- F. Malebranche, Notes pour servir à l'histoire de la Révolution , ms, Bernay, 1890, p.9. sq
- Guy Antonetti, Fabien Cordoni, Matthieu de Oliveira, Dictionnaire biographique... les Ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, éd. Igpde, Cheff, 2008, 3. vol.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la religion :
- Ressource relative à la vie publique :
- Archives nationales de France, moulage du sceau de Robert Lindet
- Extrait de l'acte de décès de Thomas Lindet
- Député de l'Eure
- Naissance en novembre 1743
- Naissance dans la province de Normandie
- Décès en août 1823
- Décès à Bernay (Eure)
- Membre du Conseil des Anciens
- Prêtre français
- Évêque constitutionnel
- Évêque d'Évreux
- Membre du Club des cordeliers
- Conventionnel régicide
- Député de la Convention nationale
- Religion pendant la Révolution française
- Personnalité politique liée à la région Normandie
- Personnalité de la Révolution française
- Décès à 79 ans
- Naissance à Bernay (Eure)