Tours jumelles de Bologne
Tours jumelles de Bologne | |||
Photo des Tours Jumelles de Bologne : Asinelli à gauche, Garisanda à droite | |||
Localisation | |||
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Pays | Italie | ||
Coordonnées | 44° 29′ 39″ nord, 11° 20′ 48″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Italie
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
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Histoire | |||
Époque | Moyen-Âge | ||
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Les Deux Tours (en italien : Le due torri) penchées, sont des symboles de Bologne[1]. Elles sont situées à l'intersection des routes menant aux cinq portes de l'ancienne muraille (mura dei torresotti). La plus haute s'appelle l'Asinelli. La plus petite davantage inclinée est appelée la Garisenda. Leurs noms proviennent des familles traditionnellement créditées de la construction des tours entre 1109 et 1119[2].
Leur construction pourrait avoir été le résultat d'une compétition entre les deux familles pour montrer laquelle était la plus puissante[3],[4]. La rareté des documents de cette période précoce rend cela incertain. Par exemple, le nom de la famille Asinelli est documenté pour la première fois en 1185, soit près de 70 ans après la construction présumée de la tour qui leur est attribuée.
Tour Asinelli
[modifier | modifier le code]La Tour Asinelli avait initialement une hauteur d'environ 70 mètres et a été ultérieurement élevée à sa hauteur actuelle de 97,2 mètres, avec un crénelage saillant de 2,2 mètres. Au XIVe siècle, la ville en est devenue propriétaire et l'a utilisée comme prison et petite forteresse.
Pendant cette période, une construction en bois a été ajoutée autour de la tour à une hauteur d'environ 30 mètres, qui était reliée par une passerelle aérienne à la Tour Garisenda. La passerelle a été détruite lors d'un incendie en 1398. Son ajout est attribué à Jean Visconti, duc de Milan, qui aurait voulu l'utiliser pour contrôler le tumultueux Mercato di Mezzo, la rue centrale, aujourd'hui la via Rizzoli, afin de réprimer d'éventuelles révoltes. Les Visconti étaient devenus les dirigeants de Bologne après le déclin de la Seigneurie de la famille Pepoli, mais ils étaient plutôt impopulaires dans la ville.
Des dégâts importants ont été causés par la foudre, entraînant souvent de petits incendies et des effondrements. En 1824, un paratonnerre a été installé. La tour a survécu à au moins deux incendies importants documentés : le premier en 1185 était dû à un incendie criminel, et le second en 1398.
La Tour Asinelli a été utilisée par les scientifiques Giovanni Battista Riccioli en 1640 et Giovanni Battista Guglielmini (it) dans les années 1700 pour des expériences visant à étudier le mouvement des corps lourds et la rotation de la Terre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1943 et 1945, elle a été utilisée comme poste d'observation : pendant les attaques aériennes, quatre volontaires se sont postés au sommet pour diriger les opérations de secours vers les endroits touchés par les bombes alliées. Plus tard, un relais de télévision de la RAI a été installé au sommet.
Tour Garisenda
[modifier | modifier le code]La Tour Garisenda a une hauteur de 48 mètres, avec un surplomb de 3,2 mètres. À l'origine, elle mesurait environ 60 mètres de haut, mais a dû être abaissée au XIVe siècle en raison d'un affaissement du sol qui l'a laissée penchée et dangereuse[5]. Au début du XVe siècle, la tour a été achetée par l'Arte dei Drappieri, qui en est restée propriétaire jusqu'à ce que la Garisenda devienne propriété municipale à la fin du XIXe siècle.
Elle a été citée par Dante dans la Divine Comédie et Le Rime, confirmant ainsi son séjour à Bologne[1] , et par Goethe dans son Voyage en Italie.
En octobre 2023, la tour a été fermée par la ville de Bologne par crainte que la structure ne penche trop. La tour est surveillée pour détecter d'éventuelles fissures. Des capteurs ont été installés pour suivre tout déplacement.
Le , la ville a annoncé que la situation était critique et que la tour risquait de s'effondrer. La municipalité a commencé la construction d'une barrière de 5 mètres de haut pour contenir les débris en cas de chute[6].
Dans la Littérature
[modifier | modifier le code]Les Deux Tours ont été le sujet d'un poème éponyme de Giosuè Carducci dans le cadre des Odi barbare (it). Charles Dickens a écrit à leur sujet dans ses Images d'Italie[7]. Antal Szerb en a parlé dans La Troisième Tour : Voyages en Italie[8].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Two Towers, Bologna » (voir la liste des auteurs).
- Naomi Miller, Renaissance Bologna: a study in architectural form and content, P. Lang, (ISBN 978-0-8204-0885-9, lire en ligne)
- Atkinson's Casket, Sam. C. Atkinson, , 409– (lire en ligne)
- Proceedings of the Massachusetts Historical Society, The Society, (lire en ligne)
- Luciano Mangiafico, Italy's Most Wanted: The Top 10 Book of Roman Ruins, Wonderful Wines, and Renaissance Rarities, Potomac Books, Inc., , 301– (ISBN 978-1-61234-046-3, lire en ligne)
- Phillip James Tabb et A. Senem Deviren, The Greening of Architecture: A Critical History and Survey of Contemporary Sustainable Architecture and Urban Design, Taylor & Francis, , 86– (ISBN 978-1-351-88861-5, lire en ligne)
- « Bologna's leaning tower sealed off over fears it could collapse », BBC News, (lire en ligne)
- Charles Dickens, American Notes, Pictures from Italy ~ Paperbound, Classic Books Company, 392– (ISBN 978-0-7426-9686-0, lire en ligne)
- Antal Szerb, The Third Tower: Journeys in Italy, Pushkin Press, , 112– (ISBN 9781782270539, lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (it + en) Site officiel