Zeta Sagittarii
Ascella
Ascension droite | 19h 02m 36,7s |
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Déclinaison | −29° 52′ 49″ |
Constellation | Sagittaire |
Magnitude apparente | +2,60 |
Localisation dans la constellation : Sagittaire | |
Type spectral | A2III+A2V[1] |
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Distance |
89,1 ± 3,3 al (27,3 ± 1 pc) |
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Désignations
Zeta Sagittarii (ζ Sgr / ζ Sagittarii, Zêta Sagittarii) dans la Désignation de Bayer est la troisième étoile la plus brillante de la constellation du Sagittaire. Elle porte également le nom traditionnel Ascella
Nomenclature
[modifier | modifier le code]Ascella est le nom propre aujourd’hui pour Zeta Sagittarii / ζ Sgr par l’Union astronomique internationale (UAI)[3]. Ce nom est le calque sémantique de l’arabe إبط ibṭ employé dans l’Almageste de Gérard de Crémone (ca. 1180)[4]. L'étoile est placée sub axillá destrá dans l'Uranometria de Johann Bayer[5]. Repris dans la forme donnée par l’Almageste par Richard Allen (1899)[6], le nom s’installe alors dans les catalogues.
Alsadira Tertia est un second nom de Zeta Sagittarii / η Sgr. C’est l’arabe الصادرة al-Ṣādira. Pour le comprendre, il faut voir que l’espace gréco-arabe de Sagittarius est occupé, dans le ciel arabe traditionnel, par une grande scène animalière nommée النعايم al-Naᶜā’im, « les Autruches », qui correspond à la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires »[7], appellation qui concerne deux groupes. L'un est الواردة النعايم al-Naᶜā’im al-Wārida, « les Autruches qui descendent [boire] » au Fleuve, en arabe ألنهر al-Nahar, qui est un des noms de la Voie lactée, tandis que l'autre est النعايم الصادرة al-Naᶜā’im al-Ṣādira, « les Autruches qui reviennent [de boire] ». Ces deux groupes sont articulés de part et d’autre de راحي النعايم Rāᶜī al-Naᶜā’im, « le Berger des Autruches ». Voir l’image intitulée « النعايم al-Naᶜā’im, la figure arabe des Autruches près de la voie lactée » dans la page consacrée à la constellation du Sagittaire.
Nous avons donc الصادرة النعايم al-Naᶜā’im al-Ṣādira, « les Autruches qui reviennent de boire » pour le groupe φςζτ Sgr, si l'on classe les étoiles dans l’ordre normal des ascensions droites. Les étoiles apparaissent bien dans cet ordre dans le Ğāmiᶜ al-Mabādī wa-l-Ġāyāt fī ᶜilm al-mīqāt ou Collection des principes et des objectifs dans la science de la mesure du temps d’Abu Ali al-Hasan al-Marrakushi (en) (1282)[8], édité par Jean-Jacques Emmanuel Sédillot[9]. Le nom Alsadira tertia se rencontre toutefois chez Ahmed Benhamouda (1950)[10], qui donne Alwarida tertia non pour 'ζ Sgr 'τ Sgr du fait qu'il prend l'ordre des apparitions chez Louis Amélie Sédillot, Mémoire [ou Supplément] sur les instruments astronomiques des Arabes, Paris : Impr. Royale, 1841. Louis Amélie Sédillot[11]. Mais le nom est diffusé dans les catalogues modernes à partir de la transcription Thalath al Sadirah |i.e.] tertia τῶν al Sadirah donnée par la présentation du traité de l’Égyptien Muḥammad al-Aḫsāsī al-Muwaqqit, Durrāt al-muḍiyya fī l-ᶜamal al-šamsiyya ou Perles de brillance de l’activité solaire' par Edward Ball Knobel[12].
Propriétés
[modifier | modifier le code]Ascella est une étoile binaire, constituée d'une géante blanche de type spectral A2III et de magnitude apparente +3,27, et d'une étoile blanche de la séquence principale de type A2V et de magnitude apparente +3,48[1]. Le système est distant de 90 années-lumière de la Terre. Sa magnitude apparente combinée est de +2,60. Sa période orbitale est de 21 ans. Les deux étoiles ont une séparation moyenne de 13,4 UA et l'excentricité de leur orbite est de 0,205. Ascella possède une faible compagne purement optique de 10e magnitude, Zeta Sagittarii C, séparée de la primaire de 75 secondes d'arc.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2, , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
- (en) * zet Sgr -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) IAU, « « Star Names », site « IAU », List of January 1st, 2021. »
- (la) Gérard de Crémone, Almagestum Cl. Ptolemei Pheludiensis Alexandrini astronomorum principis…, Venise : ex. Officina Petri Liechtenstein, 1515, fol. 84r.
- (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 30r.
- (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 358.
- Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 102-103.
- (fr) Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī, « Catalogue 2: Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī », traduction française, dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles…, op. cit, pp. 170-171.
- (fr) Jean-Jacques Emmanuel Sédillot, Traité des instruments astronomiques des Arabes, composé au XIIIe siècle par Aboul Hhassan Ali de Maroc, traduction et commentaire de J.-J. Sédillot, éditée par les soins de Louis-Amélie Sédillot, Paris : Impr. Royale, 1834, pp. 147.
- fr) Ahmed Benhamouda, « Les noms arabes d’étoiles », Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972, p. 160.
- (la) Louis Amélie Sédillot, « Mémoire [ou Supplément] sur les instruments astronomiques des Arabes », Paris : Impr. Royale, 1841, p. 238. »
- (en) Edward Ball Knobel, « « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 430. »
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Zeta Sagittarii sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) James B. Kaler, « Ascella », sur Stars