Thesis by Guive Khan-Mohammad
(English version below)
Cette thèse traite de la restructuration du secteur de la moto au Burkin... more (English version below)
Cette thèse traite de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso, qui s’opère, dès le début des années 2000, sous pression de l’arrivée massive des produits chinois. Fournissant de nouvelles opportunités commerciales, l’arrivée de ces produits – moins chers – coïncide avec l’émergence d’une multitude de nouveaux entrepreneurs transnationaux africains. Leur émergence dans le secteur des cycles va contribuer à remettre en question les hiérarchies commerçantes et les structures de pouvoir qui le traversaient depuis l’indépendance. Pour prendre la mesure de ces bouleversements, cette thèse s’appuie sur un cadre théorique faisant dialoguer les travaux s’inspirant de la «mondialisation par le bas» et les contributions de sociologie politique sur l’Etat en Afrique. Outre le fait d’offrir des présentations détaillées des itinéraires d’accumulation et des stratégies commerciales de nombreux marchands transnationaux, et d’amener une compréhension fine de la transformation des pratiques et logiques de consommation burkinabé, cette thèse s’attache ainsi avant tout à évaluer l’influence de la multiplication de ces entrepreneurs transnationaux sur la gestion d’un élément central du pouvoir en Afrique: les rentes de l’extraversion. Historiquement, le secteur de la moto constituait en effet une position d’accumulation rentière pour les élites politiques et économiques burkinabé. Observer comment se partagent désormais les rentes de l’extraversion dans le secteur nous permet de mettre en lumière un glissement vers une forme de gestion plus indirecte. A bien des égards, ce nouveau partage rentier se fait l’écho d’une multipolarisation du processus d’extraversion lui-même, qui s’opère sous la pression combinée d’une multitude de «cadets sociaux» (consommateurs, entrepreneurs et représentants de l’appareil d’Etat). En somme, au travers de l’analyse de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso se dévoilent les conséquences de l’accroissement des échanges sino-africains en termes d’économie politique.
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This thesis deals with the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso, which arose in the beginning of the 2000s under the pressure of the massive import of Chinese products. Providing new business opportunities, the arrival of these – cheaper – products coincided with the emergence of many new African transnational entrepreneurs. Their emergence contributed to put into question the trading hierarchies and power structures in the motorcycle sector that were in place since the independence. To measure these changes, this thesis is based on a theoretical framework that fosters dialogue between works inspired by the concept of "globalization from below" as well as political sociology contributions on the State in Africa. In addition to providing detailed presentations of itineraries of accumulation and business strategies of many transnational traders and bringing a fine understanding of transformation in Burkinabe consumption practices and logics, this thesis focuses primarily on assessing the impact of the proliferation of these transnational entrepreneurs on the management of a central element of power in Africa: extraversion rents. Historically, the motorcycle industry was a rent-seeking sector for Burkinabe political and economic elites. Observing how the extraversion rents are now shared between many actors allows us to highlight a shift towards a more indirect form of management. In many ways, this new rent sharing echoes the multipolarization of the extraversion process itself, which occurs under the combined pressure of a multitude of "cadets sociaux' (consumers, entrepreneurs and representatives of the state apparatus). In sum, the analysis of the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso unveils the consequences of the increase of Sino-African trade in terms of political economy.
L’institutionnalisation des relations de coopération entre la République Populaire de Chine et le... more L’institutionnalisation des relations de coopération entre la République Populaire de Chine et le continent africain qui s’est opérée en 2000 lors de la mise sur pieds du Forum de Coopération Chine-Afrique, a suscité un intérêt grandissant de la part du monde académique sur ce partenariat pourtant présent de longue date. Cette littérature, étant souvent le fruit de chercheurs internationalistes place à la base même de son analyse l’Etat chinois comme grand ordonnateur de la présence chinoise sur le continent. Nous allons voir au travers de cette étude, que le lien entre relations diplomatiques et présence chinoise sur le sol africain est pus complexe qu’il n’y paraît. Pour ce faire, notre étude de cas présentera la présence chinoise au Burkina Faso, pays ayant rompu ses relations avec Pékin depuis près de 20 ans. Nous observerons que les conclusions de cette étude ne divergent que peu avec les études préexistantes sur des Etats partenaires de la Chine, une communauté chinoise étant présente sur ce territoire tout en opérant dans des secteurs économiques variés. Cette analyse nous permettra donc, à terme, de remettre en cause profondément la place de l’Etat chinois dans la migration de ses ressortissants en Afrique afin d’offrir une interprétation plus nuancée de la vision, généralement présentée comme colonialiste, de cette présence sur le continent.
Papers by Guive Khan-Mohammad
In the context of rapid increases in Sino-African trade over the last fifteen years, this article... more In the context of rapid increases in Sino-African trade over the last fifteen years, this article examines the consequences of the proliferation of Chinese goods in the daily life of African societies and the rise of mass consumption on the continent.. The impact of Chinese goods is frequently analyzed solely through the lens of their cheap prices, yet these products need to be further understood as contributing to the emergence of a new material culture. In this article, we focus on African consumers of “made in China”, as well as the key category of actors actively creating this new material culture – African traders themselves. Through an analysis of these traders of Chinese products, this article argues that their activities partially reconfigure local power relations surrounding access to extraversion – or, ‘relations with the exterior on which those who dominate the society base their power’ (Bayart, 2000).
Durant ces quinze dernières années, les filières d’approvisionnement en produits manufacturés du ... more Durant ces quinze dernières années, les filières d’approvisionnement en produits manufacturés du Burkina Faso ont suivi une réorientation progressive vers la Chine. Cette tendance, qui renvoie à la centralité des entrepreneurs transnationaux chinois et africains dans la formation des flux commerciaux en contexte de globalisation, s’est accompagnée d’importantes transformations sociales. Elles sont particulièrement prégnantes au Burkina Faso dans le secteur de la moto, qui compose historiquement la plus grande part des importations en provenance de Chine. Affichant une augmentation de plus de 5800% de son volume suivant l’ouverture vers le marché chinois, l’importation de motos s’accompagne de nouvelles opportunités entrepreneuriales. Déjà à l’origine d’une restructuration profonde du secteur de l’importation sous pression de l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs transnationaux, ces nouvelles opportunités étendent pourtant leur portée bien au delà du niveau des importateurs. En ancrant généralement dans un paradigme de la concurrence leurs analyses des conséquences de l’arrivée des produits chinois dans les économies africaines, les travaux sur la « Chine-Afrique » mésestiment la souplesse avec laquelle une majorité d’entrepreneurs africains intègrent, sur place, ces biens dans la gestion quotidienne de leurs activités. Cet article soutient ainsi l’idée selon laquelle la massification de l’importation de motos chinoises au Burkina Faso a permis le développement de nombreuses trajectoires d’accumulation s’effectuant à la marge de ces échanges internationaux. Revendeurs, mécaniciens, plastifieurs de motos, conducteurs de tricycles ou encore commerçants de zone rurale sont autant de profils émergeant dans le sillage des activités d’importation des commerçants transnationaux. Les activités de ces petits entrepreneurs étant façonnées par la place dorénavant centrale des motos chinoises dans la société burkinabé, leur présentation rendra lisible certaines des transformations sociales induites par l’arrivée des produits chinois en Afrique. L’idée soutenue dans cet article s’appuie sur de nombreux entretiens et observations effectués à l’occasion d’enquêtes de terrain au Burkina Faso et pays limitrophes entre 2010 et 2012.
China, Ltd. Un business africain, 2014
"Alors que depuis une quinzaine d’années, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique on... more "Alors que depuis une quinzaine d’années, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont connu un accroissement rapide, cet article porte son attention aux conséquences de l’arrivée de produits chinois sur le quotidien des sociétés africaines. Omniprésents même sur les marchés les plus reculés, ces derniers accompagnent l’entrée de l’Afrique dans la consommation de masse. Trop souvent analysés sous le seul angle de leurs bas prix, ces produits contribuent en fait à l’émergence d’une nouvelle culture matérielle. Dans cet article, nous nous intéresserons aux consommateurs de made in China, mais également à d’autres acteurs essentiels de cette émergence : les commerçants africains de produits chinois. Ces derniers jouent un rôle central dans la diffusion de cette culture matérielle. Leurs activités participent en outre à une reconfiguration partielle des rapports de pouvoir liés à l’extraversion.
The Revolution of the Chinese Goods in Africa
Although Sino-African trade has increased significantly during the last fifteen years, this article aims to examine the consequences of the arrival of Chinese goods in the daily life of African societies. Omnipresent, even in the most remote villages, they coincide with Africa entering an era of mass consumption. These goods are frequently analyzed through the sole lens of their cheap prices. Yet, they contribute in fact to the emergence of a new material culture. In this article, we look at African consumers of made in China, but also at African traders of the Chinese goods, as a key category of actors in this emerging material culture. It is eventually argued that African traders’ activities also reconfigure power relations surrounding the access to extraversion."
Burkina Faso currently has no diplomatic relationship with the People’s Republic of China whatsoe... more Burkina Faso currently has no diplomatic relationship with the People’s Republic of China whatsoever. Engaged in cooperation with Taiwan since 1994, it is one of only three African countries not a part of the Forum on China–Africa Cooperation. This unusual situation has produced a unique manifestation of the Chinese presence in Burkina Faso, where the estimated six hundred Chinese migrants are primarily private entrepreneurs. This phenomenon of “globalization from below” – the migration of entrepreneurs that transcends the absence of diplomatic relations – creates new intimate social relations between the Burkinabe and Chinese people who come into contact with each other. Far from simply becoming economic competitors, these relations have also led to the emergence of many forms of interpersonal and business cooperation. In this paper, I therefore demonstrate how Sino-African cooperation from below has developed in Burkina Faso, in radical contrast to its cooperation with Taiwan, which takes place only on a broader state-to-state level. The empirical evidence of this study is drawn from field survey interviews and observations of both Chinese and Burkinabe entrepreneurs in Burkina Faso between 2010 and 2011.
Reports by Guive Khan-Mohammad
Book Reviews by Guive Khan-Mohammad
Politique Africaine, 2018
Panel Organization by Guive Khan-Mohammad
Ce panel propose d’étudier la place et le rôle des Etats africains dans un contexte international... more Ce panel propose d’étudier la place et le rôle des Etats africains dans un contexte international et continental marqué par une profonde transformation du paysage du développement. Notre réflexion est basée sur deux observations interdépendantes. Depuis la fin du Consensus de Washington, de nouveaux paradigmes ont émergé dans le champ du développement. Après une période dominé par une idéologie néolibérale centrée sur le marché, ces paradigmes attribuent désormais un rôle plus important à l’Etat en tant que moteur du développement. Simultanément, grâce à un niveau sans précédent de croissance économique et à une gamme de bailleurs et d’investisseurs de plus en plus diversifiée, les Etats africains sont dans une position d’accroissement de leur marge de manœuvre, qui leur permet de jouer un rôle central dans la définition de leur propre agenda de développement. Dans ce panel, nous entendons ainsi placer les stratégies de développement des Etats africains au centre de l’analyse, en interrogeant comment ces derniers réagissent et s’approprient les changements de politiques de développement au niveau global ainsi que l’arrivée de nouveaux acteurs, tels que la Chine et les autres économies émergents, sur la scène du développement. Plus encore, nous proposons de questionner si et dans quelle mesure les stratégies mises en place par les Etats africains dans ce nouveau contexte sont favorables à des transformations profondes en termes de développement social et humain, ou si elles tendent au contraire à reproduire et à renforcer les relations de pouvoir préexistantes, ainsi qu’à approfondir les inégalités sociales. A cette fin, nous appelons des communications s’inscrivant dans une multitude de sciences sociales (science politique, sociologie, anthropologie, économie, histoire, …) et basées sur des recherches de terrain extensives menées dans les sociétés africaines.
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Thesis by Guive Khan-Mohammad
Cette thèse traite de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso, qui s’opère, dès le début des années 2000, sous pression de l’arrivée massive des produits chinois. Fournissant de nouvelles opportunités commerciales, l’arrivée de ces produits – moins chers – coïncide avec l’émergence d’une multitude de nouveaux entrepreneurs transnationaux africains. Leur émergence dans le secteur des cycles va contribuer à remettre en question les hiérarchies commerçantes et les structures de pouvoir qui le traversaient depuis l’indépendance. Pour prendre la mesure de ces bouleversements, cette thèse s’appuie sur un cadre théorique faisant dialoguer les travaux s’inspirant de la «mondialisation par le bas» et les contributions de sociologie politique sur l’Etat en Afrique. Outre le fait d’offrir des présentations détaillées des itinéraires d’accumulation et des stratégies commerciales de nombreux marchands transnationaux, et d’amener une compréhension fine de la transformation des pratiques et logiques de consommation burkinabé, cette thèse s’attache ainsi avant tout à évaluer l’influence de la multiplication de ces entrepreneurs transnationaux sur la gestion d’un élément central du pouvoir en Afrique: les rentes de l’extraversion. Historiquement, le secteur de la moto constituait en effet une position d’accumulation rentière pour les élites politiques et économiques burkinabé. Observer comment se partagent désormais les rentes de l’extraversion dans le secteur nous permet de mettre en lumière un glissement vers une forme de gestion plus indirecte. A bien des égards, ce nouveau partage rentier se fait l’écho d’une multipolarisation du processus d’extraversion lui-même, qui s’opère sous la pression combinée d’une multitude de «cadets sociaux» (consommateurs, entrepreneurs et représentants de l’appareil d’Etat). En somme, au travers de l’analyse de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso se dévoilent les conséquences de l’accroissement des échanges sino-africains en termes d’économie politique.
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This thesis deals with the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso, which arose in the beginning of the 2000s under the pressure of the massive import of Chinese products. Providing new business opportunities, the arrival of these – cheaper – products coincided with the emergence of many new African transnational entrepreneurs. Their emergence contributed to put into question the trading hierarchies and power structures in the motorcycle sector that were in place since the independence. To measure these changes, this thesis is based on a theoretical framework that fosters dialogue between works inspired by the concept of "globalization from below" as well as political sociology contributions on the State in Africa. In addition to providing detailed presentations of itineraries of accumulation and business strategies of many transnational traders and bringing a fine understanding of transformation in Burkinabe consumption practices and logics, this thesis focuses primarily on assessing the impact of the proliferation of these transnational entrepreneurs on the management of a central element of power in Africa: extraversion rents. Historically, the motorcycle industry was a rent-seeking sector for Burkinabe political and economic elites. Observing how the extraversion rents are now shared between many actors allows us to highlight a shift towards a more indirect form of management. In many ways, this new rent sharing echoes the multipolarization of the extraversion process itself, which occurs under the combined pressure of a multitude of "cadets sociaux' (consumers, entrepreneurs and representatives of the state apparatus). In sum, the analysis of the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso unveils the consequences of the increase of Sino-African trade in terms of political economy.
Papers by Guive Khan-Mohammad
The Revolution of the Chinese Goods in Africa
Although Sino-African trade has increased significantly during the last fifteen years, this article aims to examine the consequences of the arrival of Chinese goods in the daily life of African societies. Omnipresent, even in the most remote villages, they coincide with Africa entering an era of mass consumption. These goods are frequently analyzed through the sole lens of their cheap prices. Yet, they contribute in fact to the emergence of a new material culture. In this article, we look at African consumers of made in China, but also at African traders of the Chinese goods, as a key category of actors in this emerging material culture. It is eventually argued that African traders’ activities also reconfigure power relations surrounding the access to extraversion."
Reports by Guive Khan-Mohammad
Book Reviews by Guive Khan-Mohammad
Panel Organization by Guive Khan-Mohammad
Cette thèse traite de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso, qui s’opère, dès le début des années 2000, sous pression de l’arrivée massive des produits chinois. Fournissant de nouvelles opportunités commerciales, l’arrivée de ces produits – moins chers – coïncide avec l’émergence d’une multitude de nouveaux entrepreneurs transnationaux africains. Leur émergence dans le secteur des cycles va contribuer à remettre en question les hiérarchies commerçantes et les structures de pouvoir qui le traversaient depuis l’indépendance. Pour prendre la mesure de ces bouleversements, cette thèse s’appuie sur un cadre théorique faisant dialoguer les travaux s’inspirant de la «mondialisation par le bas» et les contributions de sociologie politique sur l’Etat en Afrique. Outre le fait d’offrir des présentations détaillées des itinéraires d’accumulation et des stratégies commerciales de nombreux marchands transnationaux, et d’amener une compréhension fine de la transformation des pratiques et logiques de consommation burkinabé, cette thèse s’attache ainsi avant tout à évaluer l’influence de la multiplication de ces entrepreneurs transnationaux sur la gestion d’un élément central du pouvoir en Afrique: les rentes de l’extraversion. Historiquement, le secteur de la moto constituait en effet une position d’accumulation rentière pour les élites politiques et économiques burkinabé. Observer comment se partagent désormais les rentes de l’extraversion dans le secteur nous permet de mettre en lumière un glissement vers une forme de gestion plus indirecte. A bien des égards, ce nouveau partage rentier se fait l’écho d’une multipolarisation du processus d’extraversion lui-même, qui s’opère sous la pression combinée d’une multitude de «cadets sociaux» (consommateurs, entrepreneurs et représentants de l’appareil d’Etat). En somme, au travers de l’analyse de la restructuration du secteur de la moto au Burkina Faso se dévoilent les conséquences de l’accroissement des échanges sino-africains en termes d’économie politique.
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This thesis deals with the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso, which arose in the beginning of the 2000s under the pressure of the massive import of Chinese products. Providing new business opportunities, the arrival of these – cheaper – products coincided with the emergence of many new African transnational entrepreneurs. Their emergence contributed to put into question the trading hierarchies and power structures in the motorcycle sector that were in place since the independence. To measure these changes, this thesis is based on a theoretical framework that fosters dialogue between works inspired by the concept of "globalization from below" as well as political sociology contributions on the State in Africa. In addition to providing detailed presentations of itineraries of accumulation and business strategies of many transnational traders and bringing a fine understanding of transformation in Burkinabe consumption practices and logics, this thesis focuses primarily on assessing the impact of the proliferation of these transnational entrepreneurs on the management of a central element of power in Africa: extraversion rents. Historically, the motorcycle industry was a rent-seeking sector for Burkinabe political and economic elites. Observing how the extraversion rents are now shared between many actors allows us to highlight a shift towards a more indirect form of management. In many ways, this new rent sharing echoes the multipolarization of the extraversion process itself, which occurs under the combined pressure of a multitude of "cadets sociaux' (consumers, entrepreneurs and representatives of the state apparatus). In sum, the analysis of the restructuring of the motorcycle sector in Burkina Faso unveils the consequences of the increase of Sino-African trade in terms of political economy.
The Revolution of the Chinese Goods in Africa
Although Sino-African trade has increased significantly during the last fifteen years, this article aims to examine the consequences of the arrival of Chinese goods in the daily life of African societies. Omnipresent, even in the most remote villages, they coincide with Africa entering an era of mass consumption. These goods are frequently analyzed through the sole lens of their cheap prices. Yet, they contribute in fact to the emergence of a new material culture. In this article, we look at African consumers of made in China, but also at African traders of the Chinese goods, as a key category of actors in this emerging material culture. It is eventually argued that African traders’ activities also reconfigure power relations surrounding the access to extraversion."
- la position de jeunes chercheurs.ses sur des terrains africains, en l'abordant sous l'angle de l'entrée sur le terrain et des défis quotidiens de la récolte de données (perception de l’enquêteur.trice, adaptation au contexte, instrumentalisation mutuelle, etc.),
- la « sensibilité » des données, en s’interrogeant sur ce qui fait la nature « sensible » de certaines données et en discutant ensemble de la gestion concrète des enjeux liés à leur diffusion (notamment dans le cadre de publications, conférences, etc.).
In this panel, we intend to put these objects (and their flows or circulation networks) back at the centre of the analysis, by focusing on the ways in which African societies are appropriating and integrating Chinese goods. The focus on Chinese goods and their circulation allows us to offer new insights on the transformations induced by increased Sino-African trade, including, most importantly, the entry of Africa in mass consumption through the networks of globalization from below (Tarrius, 2002). The various papers of this panel, in promoting an ethnographic approach, focus on the consumers of Chinese goods, drawing attention to consumption practices and logics, process of appropriation, and even to entrepreneurial potential related to the acquisition of these goods ; Chinese goods traders – importers or retailers – adressing topics such as the trajectories of accumulation, business strategies, network reconfigurations, or restructuring of the competition ; and the sometimes ambiguous African perceptions of the China-made goods.
(2) Considered “hopeless” at the beginning of the 2000s, African economies have gone through a period of unprecedented growth fueled by high prices of raw materials and rising demands for the continent’s mineral wealth. While it seems clear that the recent decline in oil and other commodity prices on world markets will have an impact, growth prospects for the subcontinent remain high at about 4.5 to 5 percent for the period 2015-2017. This shift in the continent’s economic performance and attractiveness has given African leaders a new leeway in their dealings with the International Financial Institutions (IFIs), bilateral donors and investors.
(3) This change in context is all the more important as it coincided with the rise of new global powers such as the BRICS countries in general and China in particular, with two related consequences for African states. First, the arrival of new donors provides alternative sources of funding to developing countries. As a consequence, China and other new donors have given a new impetus to a particular vision of large-scale development schemes through investments in basic infrastructures (trains, roads, bridges, dams, etc.). Second, emerging ‘Southern’ global powers provide alternative models of development.
This paper takes stock of theses paradigm and contextual shifts in order to interrogate the return of the state as an agent of development in Africa. So far, research has concentrated on the international dimension of the debate, i.e. on the ways in which the IFIs and Western powers on the one hand, and China and other emerging powers on the other, have been dictating strategies of economic development and growth. The paper argues in contrast that it is essential to take into account the agency of African states and development planners and to see how they respond to the ongoing changes.
But the developmental orientation of these states should not be taken for granted on the sole basis of their governments’ and leaders’ declaration of intent and strategic development plans. Indeed, the return of the state as an engine of development in both policy discourse and development practice on the ground also needs to be looked at critically. In a context where the developmental state seems to be “striking back”, the paper, and the broader project it is based on, asks whether and to what extent the development strategies of African states will lead to the simple reproduction of long-established relations of power and the deepening of social inequalities, or whether they are part of a socially transformative agenda – or both.