<p>Le Fouta Djallon est considéré comme le «... more <p>Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.</p><p>Ces hauts plateaux sont aussi une région très peuplée, et ce depuis plusieurs siècles, ayant été un foyer culturel et religieux en lien avec les grands royaumes peuls qui ont dominé la sous-région jusqu’à l’arrivée des colons européens au 19<sup>ème</sup> siècle.</p><p>De ce fait, les zones rurales (l’essentiel du paysage) de la partie la plus haute du massif, la plus haute et la plus densément occupée, est caractérisée par un paysage construit, très végétalisé malgré l’absence quasi-totale de forêts primaires. Les haies, les bosquets, les forêts galeries, les forêts secondaires, les arbres nombreux autour des concessions, en bordure des routes, autour et dans les champs, constituent une partie riche et dynamique de l’agrosystème, avec des activités très variées de polyculture/élevage et foresterie. </p><p>Une des formes les plus construites et intenses de paysage agraire typique de ce château d’eau est la « tapade » un jardin de case très intensif et fermé, protégé du bétail par des haies de pierres renforcées de haies vives, et caractérisée par un étagement des espèces cultivées, des racines (manioc, igname, arachides et, de plus en plus, pommes de terre) aux arbres fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, etc) en passant par des arbustes utiles tels que le caféier.</p><p>Ces activités intensives pratiquées sur des sols construits très riches en matière organique et de structure aérée, ont des rendements élevés et une très forte perméabilité et capacité de rétention en eau, ce qui constitue sans conteste un apport des habitants de ce massif à la pérennisation du château d’eau en tant que tel !</p><p> </p>
<p><span><span>La Casamance, une région qu... more <p><span><span>La Casamance, une région qui se situe au sud du Sénégal, dispose d'importantes ressources agroécologiques et forestières pour son développement socio-économique. </span><span>C'est une région qui dispose d'un climat de type soudano-guinéen et est caractérisée par deux types de paysages nettement contrastés, à savoir la terre ferme beaucoup plus diverse, dont la composition varie suivant la latitude en fonction du climat, et elle connaît de très nombreuses formations (savanes, forêts et palmeraies) ; </span><span>et les mangroves qui occupent une grande partie des vasières soumises aux battements de la marée. </span><span>Néanmoins, depuis quelques années, la mangrove, en Afrique de l'Ouest particulièrement celle de la Casamance, connait d'importantes mutations en réaction plus ou moins directe aux évolutions du climat et aux activités anthropiques (Soumaré et al. ; </span><span>2021 ; </span><span>Lombard et al., 2021 ; </span><span>Andrieu, 2018 ; </span><span>Tappan</span></span><em><span><span>et al.,</span></span></em><span><span> 2004 ; </span><span>Vasconcelos </span></span><em><span><span>et al</span></span></em><span><span> ., 2002 ; </span><span>Michel, 1990). </span><span>Cela produit de forts changements d'usage des sols et de couverts végétaux, ce qui provoque des modifications notoires (une réduction drastique de fait, le plus souvent) de la capacité de rétention en eau des sols, des champs, des terroirs et des bassins versants.</span></span></p><p>Cependant, depuis les années 1990, on assiste à un renversement de certaines tendances environnementales. Depuis les années 1990 s'opère une reprise des précipitations (Diémé, 2018 ; Descroix et <em>al</em> ., 2015 ; Bodian, 2014 ; Ali et Lebel, 2009 ; Nicholson, 2005 ; Prince et al., 1998 ; Kerr 1998) qui, d 'après la littérature, se traduit par un « reverdissement » du Sahel (Dardel, 2014, Fensholt <em>et al</em> ., 2011, Lebel <em>et al.</em> , 2009, Hermann <em>et al</em> ., 2005 ; Anyamba <em>et al</em> ., 2005, Olsson <em>et al . .</em><span><span>, 2005). </span><span>Dans ce contexte, l'objectif de cet article est de montrer en quoi l'évolution pluviométrique récente explique la dynamique hydrologique de la Casamance. </span><span>Des méthodes de cartographie multiscalaire (télédétection et enquêtes) et des techniques statistiques simples seront utilisées pour mettre en évidence l'évolution pluviométrique sur la période récente à nos jours (cumuls annuels, pluies extrêmes, date de début et de fin et durée de la saison des pluies).</span></span></p>
<p>Le Fouta Djallon est considéré comme le «... more <p>Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.</p><p>Ces hauts plateaux sont aussi une région très peuplée, et ce depuis plusieurs siècles, ayant été un foyer culturel et religieux en lien avec les grands royaumes peuls qui ont dominé la sous-région jusqu’à l’arrivée des colons européens au 19<sup>ème</sup> siècle.</p><p>De ce fait, les zones rurales (l’essentiel du paysage) de la partie la plus haute du massif, la plus haute et la plus densément occupée, est caractérisée par un paysage construit, très végétalisé malgré l’absence quasi-totale de forêts primaires. Les haies, les bosquets, les forêts galeries, les forêts secondaires, les arbres nombreux autour des concessions, en bordure des routes, autour et dans les champs, constituent une partie riche et dynamique de l’agrosystème, avec des activités très variées de polyculture/élevage et foresterie. </p><p>Une des formes les plus construites et intenses de paysage agraire typique de ce château d’eau est la « tapade » un jardin de case très intensif et fermé, protégé du bétail par des haies de pierres renforcées de haies vives, et caractérisée par un étagement des espèces cultivées, des racines (manioc, igname, arachides et, de plus en plus, pommes de terre) aux arbres fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, etc) en passant par des arbustes utiles tels que le caféier.</p><p>Ces activités intensives pratiquées sur des sols construits très riches en matière organique et de structure aérée, ont des rendements élevés et une très forte perméabilité et capacité de rétention en eau, ce qui constitue sans conteste un apport des habitants de ce massif à la pérennisation du château d’eau en tant que tel !</p><p> </p>
<p><span><span>La Casamance, une région qu... more <p><span><span>La Casamance, une région qui se situe au sud du Sénégal, dispose d'importantes ressources agroécologiques et forestières pour son développement socio-économique. </span><span>C'est une région qui dispose d'un climat de type soudano-guinéen et est caractérisée par deux types de paysages nettement contrastés, à savoir la terre ferme beaucoup plus diverse, dont la composition varie suivant la latitude en fonction du climat, et elle connaît de très nombreuses formations (savanes, forêts et palmeraies) ; </span><span>et les mangroves qui occupent une grande partie des vasières soumises aux battements de la marée. </span><span>Néanmoins, depuis quelques années, la mangrove, en Afrique de l'Ouest particulièrement celle de la Casamance, connait d'importantes mutations en réaction plus ou moins directe aux évolutions du climat et aux activités anthropiques (Soumaré et al. ; </span><span>2021 ; </span><span>Lombard et al., 2021 ; </span><span>Andrieu, 2018 ; </span><span>Tappan</span></span><em><span><span>et al.,</span></span></em><span><span> 2004 ; </span><span>Vasconcelos </span></span><em><span><span>et al</span></span></em><span><span> ., 2002 ; </span><span>Michel, 1990). </span><span>Cela produit de forts changements d'usage des sols et de couverts végétaux, ce qui provoque des modifications notoires (une réduction drastique de fait, le plus souvent) de la capacité de rétention en eau des sols, des champs, des terroirs et des bassins versants.</span></span></p><p>Cependant, depuis les années 1990, on assiste à un renversement de certaines tendances environnementales. Depuis les années 1990 s'opère une reprise des précipitations (Diémé, 2018 ; Descroix et <em>al</em> ., 2015 ; Bodian, 2014 ; Ali et Lebel, 2009 ; Nicholson, 2005 ; Prince et al., 1998 ; Kerr 1998) qui, d 'après la littérature, se traduit par un « reverdissement » du Sahel (Dardel, 2014, Fensholt <em>et al</em> ., 2011, Lebel <em>et al.</em> , 2009, Hermann <em>et al</em> ., 2005 ; Anyamba <em>et al</em> ., 2005, Olsson <em>et al . .</em><span><span>, 2005). </span><span>Dans ce contexte, l'objectif de cet article est de montrer en quoi l'évolution pluviométrique récente explique la dynamique hydrologique de la Casamance. </span><span>Des méthodes de cartographie multiscalaire (télédétection et enquêtes) et des techniques statistiques simples seront utilisées pour mettre en évidence l'évolution pluviométrique sur la période récente à nos jours (cumuls annuels, pluies extrêmes, date de début et de fin et durée de la saison des pluies).</span></span></p>
<p>Le Fouta Djallon est considéré comme le «... more <p>Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.</p><p>Ces hauts plateaux sont aussi une région très peuplée, et ce depuis plusieurs siècles, ayant été un foyer culturel et religieux en lien avec les grands royaumes peuls qui ont dominé la sous-région jusqu’à l’arrivée des colons européens au 19<sup>ème</sup> siècle.</p><p>De ce fait, les zones rurales (l’essentiel du paysage) de la partie la plus haute du massif, la plus haute et la plus densément occupée, est caractérisée par un paysage construit, très végétalisé malgré l’absence quasi-totale de forêts primaires. Les haies, les bosquets, les forêts galeries, les forêts secondaires, les arbres nombreux autour des concessions, en bordure des routes, autour et dans les champs, constituent une partie riche et dynamique de l’agrosystème, avec des activités très variées de polyculture/élevage et foresterie. </p><p>Une des formes les plus construites et intenses de paysage agraire typique de ce château d’eau est la « tapade » un jardin de case très intensif et fermé, protégé du bétail par des haies de pierres renforcées de haies vives, et caractérisée par un étagement des espèces cultivées, des racines (manioc, igname, arachides et, de plus en plus, pommes de terre) aux arbres fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, etc) en passant par des arbustes utiles tels que le caféier.</p><p>Ces activités intensives pratiquées sur des sols construits très riches en matière organique et de structure aérée, ont des rendements élevés et une très forte perméabilité et capacité de rétention en eau, ce qui constitue sans conteste un apport des habitants de ce massif à la pérennisation du château d’eau en tant que tel !</p><p> </p>
<p><span><span>La Casamance, une région qu... more <p><span><span>La Casamance, une région qui se situe au sud du Sénégal, dispose d'importantes ressources agroécologiques et forestières pour son développement socio-économique. </span><span>C'est une région qui dispose d'un climat de type soudano-guinéen et est caractérisée par deux types de paysages nettement contrastés, à savoir la terre ferme beaucoup plus diverse, dont la composition varie suivant la latitude en fonction du climat, et elle connaît de très nombreuses formations (savanes, forêts et palmeraies) ; </span><span>et les mangroves qui occupent une grande partie des vasières soumises aux battements de la marée. </span><span>Néanmoins, depuis quelques années, la mangrove, en Afrique de l'Ouest particulièrement celle de la Casamance, connait d'importantes mutations en réaction plus ou moins directe aux évolutions du climat et aux activités anthropiques (Soumaré et al. ; </span><span>2021 ; </span><span>Lombard et al., 2021 ; </span><span>Andrieu, 2018 ; </span><span>Tappan</span></span><em><span><span>et al.,</span></span></em><span><span> 2004 ; </span><span>Vasconcelos </span></span><em><span><span>et al</span></span></em><span><span> ., 2002 ; </span><span>Michel, 1990). </span><span>Cela produit de forts changements d'usage des sols et de couverts végétaux, ce qui provoque des modifications notoires (une réduction drastique de fait, le plus souvent) de la capacité de rétention en eau des sols, des champs, des terroirs et des bassins versants.</span></span></p><p>Cependant, depuis les années 1990, on assiste à un renversement de certaines tendances environnementales. Depuis les années 1990 s'opère une reprise des précipitations (Diémé, 2018 ; Descroix et <em>al</em> ., 2015 ; Bodian, 2014 ; Ali et Lebel, 2009 ; Nicholson, 2005 ; Prince et al., 1998 ; Kerr 1998) qui, d 'après la littérature, se traduit par un « reverdissement » du Sahel (Dardel, 2014, Fensholt <em>et al</em> ., 2011, Lebel <em>et al.</em> , 2009, Hermann <em>et al</em> ., 2005 ; Anyamba <em>et al</em> ., 2005, Olsson <em>et al . .</em><span><span>, 2005). </span><span>Dans ce contexte, l'objectif de cet article est de montrer en quoi l'évolution pluviométrique récente explique la dynamique hydrologique de la Casamance. </span><span>Des méthodes de cartographie multiscalaire (télédétection et enquêtes) et des techniques statistiques simples seront utilisées pour mettre en évidence l'évolution pluviométrique sur la période récente à nos jours (cumuls annuels, pluies extrêmes, date de début et de fin et durée de la saison des pluies).</span></span></p>
<p>Le Fouta Djallon est considéré comme le «... more <p>Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.</p><p>Ces hauts plateaux sont aussi une région très peuplée, et ce depuis plusieurs siècles, ayant été un foyer culturel et religieux en lien avec les grands royaumes peuls qui ont dominé la sous-région jusqu’à l’arrivée des colons européens au 19<sup>ème</sup> siècle.</p><p>De ce fait, les zones rurales (l’essentiel du paysage) de la partie la plus haute du massif, la plus haute et la plus densément occupée, est caractérisée par un paysage construit, très végétalisé malgré l’absence quasi-totale de forêts primaires. Les haies, les bosquets, les forêts galeries, les forêts secondaires, les arbres nombreux autour des concessions, en bordure des routes, autour et dans les champs, constituent une partie riche et dynamique de l’agrosystème, avec des activités très variées de polyculture/élevage et foresterie. </p><p>Une des formes les plus construites et intenses de paysage agraire typique de ce château d’eau est la « tapade » un jardin de case très intensif et fermé, protégé du bétail par des haies de pierres renforcées de haies vives, et caractérisée par un étagement des espèces cultivées, des racines (manioc, igname, arachides et, de plus en plus, pommes de terre) aux arbres fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, etc) en passant par des arbustes utiles tels que le caféier.</p><p>Ces activités intensives pratiquées sur des sols construits très riches en matière organique et de structure aérée, ont des rendements élevés et une très forte perméabilité et capacité de rétention en eau, ce qui constitue sans conteste un apport des habitants de ce massif à la pérennisation du château d’eau en tant que tel !</p><p> </p>
<p><span><span>La Casamance, une région qu... more <p><span><span>La Casamance, une région qui se situe au sud du Sénégal, dispose d'importantes ressources agroécologiques et forestières pour son développement socio-économique. </span><span>C'est une région qui dispose d'un climat de type soudano-guinéen et est caractérisée par deux types de paysages nettement contrastés, à savoir la terre ferme beaucoup plus diverse, dont la composition varie suivant la latitude en fonction du climat, et elle connaît de très nombreuses formations (savanes, forêts et palmeraies) ; </span><span>et les mangroves qui occupent une grande partie des vasières soumises aux battements de la marée. </span><span>Néanmoins, depuis quelques années, la mangrove, en Afrique de l'Ouest particulièrement celle de la Casamance, connait d'importantes mutations en réaction plus ou moins directe aux évolutions du climat et aux activités anthropiques (Soumaré et al. ; </span><span>2021 ; </span><span>Lombard et al., 2021 ; </span><span>Andrieu, 2018 ; </span><span>Tappan</span></span><em><span><span>et al.,</span></span></em><span><span> 2004 ; </span><span>Vasconcelos </span></span><em><span><span>et al</span></span></em><span><span> ., 2002 ; </span><span>Michel, 1990). </span><span>Cela produit de forts changements d'usage des sols et de couverts végétaux, ce qui provoque des modifications notoires (une réduction drastique de fait, le plus souvent) de la capacité de rétention en eau des sols, des champs, des terroirs et des bassins versants.</span></span></p><p>Cependant, depuis les années 1990, on assiste à un renversement de certaines tendances environnementales. Depuis les années 1990 s'opère une reprise des précipitations (Diémé, 2018 ; Descroix et <em>al</em> ., 2015 ; Bodian, 2014 ; Ali et Lebel, 2009 ; Nicholson, 2005 ; Prince et al., 1998 ; Kerr 1998) qui, d 'après la littérature, se traduit par un « reverdissement » du Sahel (Dardel, 2014, Fensholt <em>et al</em> ., 2011, Lebel <em>et al.</em> , 2009, Hermann <em>et al</em> ., 2005 ; Anyamba <em>et al</em> ., 2005, Olsson <em>et al . .</em><span><span>, 2005). </span><span>Dans ce contexte, l'objectif de cet article est de montrer en quoi l'évolution pluviométrique récente explique la dynamique hydrologique de la Casamance. </span><span>Des méthodes de cartographie multiscalaire (télédétection et enquêtes) et des techniques statistiques simples seront utilisées pour mettre en évidence l'évolution pluviométrique sur la période récente à nos jours (cumuls annuels, pluies extrêmes, date de début et de fin et durée de la saison des pluies).</span></span></p>
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