Marc Cheymol, docteur d’État en littérature comparée, spécialiste de l’œuvre de Miguel Angel Asturias (Asturias dans le Paris des années folles, 1987), a longtemps enseigné au Mexique (à l'Université Nationale Autonome de Mexico) où il a édité la revue ALFIL à l’Institut Français d’Amérique latine et collaboré au Service culturel de l'Ambassade de France. Il a travaillé à l'Agence universitaire de la Francophonie de 1995 à 2012 (à Montréal et à Paris), où il a été chargé de la mise en réseau des départements de français, puis de la direction de la langue et de la communication scientifique en français et enfin de la coordination du pôle stratégique « francophonie universitaire ». II a publié diverses études littéraires en français et en espagnol, ainsi que des articles de réflexion sur la francophonie. Il est secrétaire général d’Erasmus Expertise, et co-directeur de la collection « Planète Libre » qui publie aux Éditions du CNRS des éditions scientifiques de référence des écrivains de la francophonie.
Éste es el prólogo de la edición bilingüe de Blaise Cendrars “Poesía 1912-1919”, UNAM, 1995. “Esc... more Éste es el prólogo de la edición bilingüe de Blaise Cendrars “Poesía 1912-1919”, UNAM, 1995. “Escribir es quemarse vivo, pero es también volver a nacer de esas cenizas”, escribió Frédéric-Louis Sauser, quien forjó su seudónimo de Blaise Cendrars a partir de la creencia en la resurrección del escritor, como el Fénix, de sus cenizas. Esta edición reúne por primera vez en español los principales poemas de Cendrars, en particular cuatro obras maestras (“Semana Santa en Nueva York”, “Prosa del transiberiano”, “El Panamá” y “19 poemas elásticos”). A pesar de su brevedad al lado de las cuatro mil páginas que constituyen su obra completa esos títulos bastarían para considerarlo no sólo como el primer poeta moderno, antes de Apollinaire, sino como uno de los principales poetas del siglo XX en lengua francesa. Paralelamente a la poesía, Cendrars practicó todos los géneros, desde la autobiografía ⸺corregida por la imaginación desenfrenada del mitómano⸺, la novela de aventuras (“Moravagine”), la de anticipación (“El fin del mundo”), el relato erótico (“Emmène-moi au bout du monde”), el documental (“El oro”), hasta la crítica ⸺literaria, de cine, de pintura⸺, a lo largo de una obra abigarrada como un collage cubista, logró “juntar los elementos de una violenta Belleza”, la del mundo moderno.
"The Renaissance of the body: the blason". In the first half of the 16th century, a curious fashi... more "The Renaissance of the body: the blason". In the first half of the 16th century, a curious fashion took hold of French poets, known as the "contest of blasons" or "quarrel of blasons". This phenomenon, whose implications go far beyond the realm of erudite anecdote, deserves careful reflection: it not only explains the knot of forces that give all Renaissance poetry its particular aspect, but also represents the first manifestations of a fetishism that probably did not achieve, later, such a daring expression. The text is a defense and illustration of a literary genre not lost, but somewhat hidden, because it was born in the Middle Ages, flourished in the sixteenth century and had followers until the surrealists (André Breton, Georges Bataille), not to mention many unknown versifiers, amateurs of forbidden poetry. The aim is to portray, with artful ingenuity, some part of the female body or attire, from the most obvious - which became "clichés" of love poetry (eyes, mouth, hair, feet) - to the most intimate (breast, armpit, navel, thigh, buttocks...), exhibited and admired as shields of nobility. The main authors of "blasons" are presented, from Clément Marot and Maurice Scève to Ronsard, and their development in the literary history of the Renaissance are studied, as well as the fetishistic function of the poem, receptacle and provocation of desire. Following in the tradition of late medieval love poetry and the "Roman de la rose", we have here a kind of "courtly love" in reverse, celebrating sensual attraction rather than idealized, platonic love, and culminating in a veritable fetishism of language.
(Text in Spanish and French)
En la primera mitad del siglo XVI, se apodera de los poetas franceses una curiosa moda, conocida como "concurso de los blasones" o "querella de los blasones" Este fenomeno, cuyas implicaciones rebasan ampliamente el terreno de la anédota erudita, merece una reflexión detenida: no sólo explica el nudo de fuerzas que dan a toda la poesia renacentista su particular aspecto, sino representa también las primeras manifestaciones de un fetichismo que probablemenre no lograra, después, una expresión tan atrevida. El texto es una defensa e ilustracion de un género literario no perdido, sino algo escondido, porque nació en la Edad media, floreció en el siglo xvi y tuvo seguidores hasta los surrealistas (André Breton, Georges Bataille), sin mencionar muchos versificadores desconocidos, amateurs de poesia prohibida. El objetivo es el de hacer con arte de ingenio un retrato de alguna parte del cuerpo o del atuendo femeninos, de los más obvios --que llegaron a ser tópicos de la poesía amorosa (ojos, boca, cabellera, brazo, pie)-- hasta los más íntimos (seno, axila, ombligo, muslo, nalgas...), exhibidos y admirados como escudos de nobleza. Se presentan los principales autores de blasones, desde Clément Marot y Maurice Scève hasta Ronsard, y se estudian tanto su desarrollo en la historia literaria del Renacimiento, como la función fetichista del poema, receptacle y provocacion del deseo. Siguiendo la tradición de la poesía amorosa de la Baja Edad Media y del "Roman de la rose", nos encontramos aquí con una especie de amor cortés a la inversa, que ya no celebra el amor idealizado sino la atracción sensual, y que desemboca en un auténtico fetichismo del lenguaje.
(Texto en español y francés)
"La Renaissance du corps : les blasons". Une curieuse mode s'empare des poètes français à la cour de François 1er et de Marguerite de Navarre, celle de "blasonner". Le "concours des blasons", ou "Querelle des blasons", dont le sens et les implications méritent d'être analysés. Ce texte est une défense et illustration d'un genre non perdu, mais quelque peu caché, qui a ses antécédents au Moyen-Age et ses répercussions jusqu'aux surréalistes (André Breton, Georges Bataille), sans compter de nombreux versificateurs inconnus. Il s'agit de faire le portrait d'une partie du corps ou du vêtement féminin, des plus évidentes - devenues des lieux communs de la poésie amoureuse (yeux, bouche, cheveux, bras, pied) - aux plus intimes (seins, aisselles, aréoles, nombril, cuisses, fesses...), exhibées et exaltées comme des titres de noblesse. Les principaux auteurs de blasons sont présentés, de Clément Marot et Maurice Scève à Ronsard, ainsi que le développement du genre dans l'histoire littéraire de la Renaissance. La fonction fétichiste du poème, à la fois exutoire et incitation du désir. Dans la continuité de la tradition de la poésie amoureuse de la fin du Moyen Âge et du "Roman de la rose", nous avons ici en quelque sorte un amour courtois à l'envers, célébrant non plus l'amour idéalisé mais l'attirance sensuelle, et débouchant sur un véritable fétichisme du langage. (Texte en espagnol et en français)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 27, 2012
Le francais a l’universite entre dans une nouvelle epoque. Avec la refonte de sa maquette en lign... more Le francais a l’universite entre dans une nouvelle epoque. Avec la refonte de sa maquette en ligne, fin 2011, permettant une augmentation du contenu, la parution d’une version papier d’une conception nouvelle a partir du premier semestre 2012, et le retrait de Patrick Chardenet de cette colonne editoriale, notre bulletin prend, pour ses habitues, un visage nouveau.Si Patrick Chardenet ne signe plus les feuillets concis et suggestifs auxquels il nous a habitues depuis 2005, a la une de ce bulleti (...)
ous l’invocation d’Yves Bonnefoy, “Creux – et pierre” réunit deux livres antérieurs, “Écrire le c... more ous l’invocation d’Yves Bonnefoy, “Creux – et pierre” réunit deux livres antérieurs, “Écrire le creux” (2011) et “Pierre – et crue” (2015), en une “Pierre écrite”. Et sous celle de Paul Celan, voire de Saint-John Perse, en une “pierre levé” : pour former le présent Triptyque, les complète “Postuma” (2021), qui est une stèle. Le creux et la pierre, le vide et le plein : la poésie de Miguel Ángel Cuevas se place d’emblée sur un terrain conceptuel, mêlant l’abstrait et le concret, l’être et le néant, des vivants et des morts, la poésie des mots et la poésie des choses. Elle s’inscrit dans un écart entre matérialité et spiritualité. [...] Du creux – ou du trou – qui est le caveau, à la pierre tombale, autour de laquelle les “postuma” s’organisent, et aux rituels religieux ou psychiques suscités par la mort, la présente trilogie poétique présente, sous forme d’illuminations (au sens rimbaldien, cette fois, de brèves évocations comme des vignettes ou des enluminures, autant de visions hallucinées), le passage de la Faucheuse (“la Zancuda”) et ses œuvres. [...] La poésie de Miguel Ángel Cuevas n'est pas une poésie mystique, elle est terre-à-terre ; elle n'est pas abstraite, elle est concrète ; elle n'est pas matérialiste, elle est matiériste ; elle n'est pas descriptive, elle est allusive ; elle n'est pas engagée, mais traversée par une révolte contre l’oppression et les meurtres. Elle s’efforce de dire l'indicible en s'aventurant aux limites de la langue, aux limites du langage, à la frontière de l'intelligible. En sorte que Miguel Ángel Cuevas nous fait éprouver, pour paraphraser Yves Bonnefoy, que le mot de poésie est “dicible”, parce qu’il sait “à où l'étoile parut conduire – à rien sinon la mort” et fait “aimer cette lumière, encore? Aimer ouvrir / L'amande de l'absence dans la parole?”.
Je voudrais m’intéresser au terme modernisme, c’est-à-dire aux mots des langues – non seulement d... more Je voudrais m’intéresser au terme modernisme, c’est-à-dire aux mots des langues – non seulement du latin modernismus, employé dans les encycliques et qui se retrouve tel quel en allemand, mais évidemment du français modernisme ; de l’italien, de l’espagnol, du portugais modernismo ; de l’anglais modernism – et montrer que ces mots sont piégés parce qu’ils sont des intraduisibles. Selon qu’il est prononcé par un italophone, un lusophone ou un hispanophone, le même mot exactement, modernismo, ne signifie pas la même chose et n’appelle pas les mêmes représentations. Ce sont donc les avatars et les métamorphoses du sens qui constituent des pièges. [...] Dans sa kyrielle d’incarnations ou d’incantations, le mot modernisme apparaît comme un symptôme de la différence des acceptions et des connotations, mais aussi de la différence des langues, des opinions, et des religions qu’elles déploient. Il a divers sens, diverses valeurs et d’innombrables synonymes qui en fait n’en sont pas, ni en français ni en d’autres langues. C’est dans le mot lui-même que se situent les zones d’ombre ; il est une des équivoques auxquelles la langue (français, italien, espagnol, portugais, anglais, latin) est assujettie. Modernisme est au carrefour des langues, mais aussi au carrefour des disciplines : s’y croisent – dans des sens différents – la langue des théologiens, la langue des historiens de l’art, la langue des critiques littéraires, etc. [...] En fait, devant la multiplicité des sens du modernisme, on peut se demander si l’appellation de modernisme – conspuée ou proclamée – ne révèle pas tout simplement un désir de renouvellement (de style, de formes) et par conséquent si la condamnation du modernisme par le Vatican n’est pas tout simplement, “excitata cupidine”, la condamnation d’un désir.
Reseña de la conferencia de Marc Cheymol, por María Eugenia Saavedra "Revolución francesa cambio ... more Reseña de la conferencia de Marc Cheymol, por María Eugenia Saavedra "Revolución francesa cambio y regreso"
Compilación: La seducción de Roma en la obra de Giambattista Piranesi. Patrimonio artístico unive... more Compilación: La seducción de Roma en la obra de Giambattista Piranesi. Patrimonio artístico universitario. Los trabajos del artista italiano integran la serie “Vistas de Roma”; Un ejemplar de este conjunto pertenece a la colección de la ENAP. Una selección se exhibe en el Museo nacional de la estampa (p.12,13). Representación de la toma de la Bastilla. Concluyó la semana sobre la Revolución francesa (p. 15). “Revolución francesa: cambio y regreso”, reseña de la conferencia de Marc Cheymol (p. 16). Homenaje A Manuel Sandoval Vallarta…
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Oct 9, 2012
Il y a quatre ans, l'annee des Jeux olympiques etant aussi celle du congres de la FIPF et des... more Il y a quatre ans, l'annee des Jeux olympiques etant aussi celle du congres de la FIPF et des sommets de la francophonie, c'etait a Quebec qu'avaient conflue, en 2008, les enseignants de francais et les Chefs d'Etat de la Francophonie.Cette annee, c'est au tour de l'Afrique d'accueillir, une fois de plus a quelques mois d'intervalle, ces deux evenements majeurs pour la langue francaise. La coincidence fait sens. Elle a valeur de symbole. Et peut-etre celui d'un necessaire passage de relais.Quebe (...)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Feb 12, 2013
Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue ... more Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue et de causes identifiees — et la generation spontanee — qui ne devrait son surgissement qu’a une mysterieuse coincidence, a des causes irrationnelles ou a l’intrusion de « calmes blocs ici-bas chus d’un desastre obscur » —, l’emergence se presente comme une metaphore designant une maniere d’etre — ou plutot une maniere d’apparaitre au monde. Dans le champ litteraire, c’est Jean-Marie Grassin — par ai (...)
1 archivo PDF (19 páginas)Se reflexiona acerca de la obra de Samuel Beckett, partiendo de la narr... more 1 archivo PDF (19 páginas)Se reflexiona acerca de la obra de Samuel Beckett, partiendo de la narrativa y autores contemporáneos, y se resaltan las siguientes características: Desaparición del personaje, desintegración progresiva del contexto espacial, desaparición de la secuencia ordenada de acciones y podredumbre del lenguaje. tyvl
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Oct 21, 2013
Ce volume est bien plus qu’une reedition des « chroniques savoureuses de la langue francaise », p... more Ce volume est bien plus qu’une reedition des « chroniques savoureuses de la langue francaise », publiees sous le titre Merci Professeur ! : de nouvelles chroniques sont apparues ; les autres ont ete reecrites pour adopter le style « de l’aimable entretien ». Si la matiere est la meme, le contenu en est enrichi, et le ton en est different.C’est d’abord un beau livre. Avec sa reliure capitonnee a l’ancienne, il se presente comme un recueil de bonnes recettes, dans la meilleure tradition culinaire, (...)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 21, 2013
Jouant des l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie a la fois un domaine... more Jouant des l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie a la fois un domaine structure de la science dans les universites depuis Humboldt, mais aussi le fouet destine a punir et, donc, a faire respecter les limites, Repenser l’interdisciplinarite est le produit d’une reflexion collective concernant l’inter-disciplines, menee par des psychologues, des sociologues, des historiens et des philosophes. Au long d’etudes reunies de 2002 a 2010, l’ouvrage dirige par Gloria Origgi et (...)
MARC CHEYMOL, PROFESOR DE LA FACULTAD DE FILOSOFIA Y LETRAS (FFYL), Y FEDERICO REYES HEROLES, COO... more MARC CHEYMOL, PROFESOR DE LA FACULTAD DE FILOSOFIA Y LETRAS (FFYL), Y FEDERICO REYES HEROLES, COORDINADOR DE HUMANIDADES, PRESIDIERON EL HOMENAJE A JAIME TORRES BODET, QUE SE EFECTUO EN EL AUDITORIO MARIO DE LA CUEVA DE LA TORRE II DE HUMANIDADES. EN DICHO EVENTO SE MANIFESTO QUE BODET PENSABA QUE LA TAREA DE ALFABETIZACION TIENE QUE EFECTUARSE CON EL APOYO DE LAS BIBLIOTECAS; ADEMAS SE RESCATO BREVEMENTE SU VIDA Y OBRAS.
Éste es el prólogo de la edición bilingüe de Blaise Cendrars “Poesía 1912-1919”, UNAM, 1995. “Esc... more Éste es el prólogo de la edición bilingüe de Blaise Cendrars “Poesía 1912-1919”, UNAM, 1995. “Escribir es quemarse vivo, pero es también volver a nacer de esas cenizas”, escribió Frédéric-Louis Sauser, quien forjó su seudónimo de Blaise Cendrars a partir de la creencia en la resurrección del escritor, como el Fénix, de sus cenizas. Esta edición reúne por primera vez en español los principales poemas de Cendrars, en particular cuatro obras maestras (“Semana Santa en Nueva York”, “Prosa del transiberiano”, “El Panamá” y “19 poemas elásticos”). A pesar de su brevedad al lado de las cuatro mil páginas que constituyen su obra completa esos títulos bastarían para considerarlo no sólo como el primer poeta moderno, antes de Apollinaire, sino como uno de los principales poetas del siglo XX en lengua francesa. Paralelamente a la poesía, Cendrars practicó todos los géneros, desde la autobiografía ⸺corregida por la imaginación desenfrenada del mitómano⸺, la novela de aventuras (“Moravagine”), la de anticipación (“El fin del mundo”), el relato erótico (“Emmène-moi au bout du monde”), el documental (“El oro”), hasta la crítica ⸺literaria, de cine, de pintura⸺, a lo largo de una obra abigarrada como un collage cubista, logró “juntar los elementos de una violenta Belleza”, la del mundo moderno.
"The Renaissance of the body: the blason". In the first half of the 16th century, a curious fashi... more "The Renaissance of the body: the blason". In the first half of the 16th century, a curious fashion took hold of French poets, known as the "contest of blasons" or "quarrel of blasons". This phenomenon, whose implications go far beyond the realm of erudite anecdote, deserves careful reflection: it not only explains the knot of forces that give all Renaissance poetry its particular aspect, but also represents the first manifestations of a fetishism that probably did not achieve, later, such a daring expression. The text is a defense and illustration of a literary genre not lost, but somewhat hidden, because it was born in the Middle Ages, flourished in the sixteenth century and had followers until the surrealists (André Breton, Georges Bataille), not to mention many unknown versifiers, amateurs of forbidden poetry. The aim is to portray, with artful ingenuity, some part of the female body or attire, from the most obvious - which became "clichés" of love poetry (eyes, mouth, hair, feet) - to the most intimate (breast, armpit, navel, thigh, buttocks...), exhibited and admired as shields of nobility. The main authors of "blasons" are presented, from Clément Marot and Maurice Scève to Ronsard, and their development in the literary history of the Renaissance are studied, as well as the fetishistic function of the poem, receptacle and provocation of desire. Following in the tradition of late medieval love poetry and the "Roman de la rose", we have here a kind of "courtly love" in reverse, celebrating sensual attraction rather than idealized, platonic love, and culminating in a veritable fetishism of language.
(Text in Spanish and French)
En la primera mitad del siglo XVI, se apodera de los poetas franceses una curiosa moda, conocida como "concurso de los blasones" o "querella de los blasones" Este fenomeno, cuyas implicaciones rebasan ampliamente el terreno de la anédota erudita, merece una reflexión detenida: no sólo explica el nudo de fuerzas que dan a toda la poesia renacentista su particular aspecto, sino representa también las primeras manifestaciones de un fetichismo que probablemenre no lograra, después, una expresión tan atrevida. El texto es una defensa e ilustracion de un género literario no perdido, sino algo escondido, porque nació en la Edad media, floreció en el siglo xvi y tuvo seguidores hasta los surrealistas (André Breton, Georges Bataille), sin mencionar muchos versificadores desconocidos, amateurs de poesia prohibida. El objetivo es el de hacer con arte de ingenio un retrato de alguna parte del cuerpo o del atuendo femeninos, de los más obvios --que llegaron a ser tópicos de la poesía amorosa (ojos, boca, cabellera, brazo, pie)-- hasta los más íntimos (seno, axila, ombligo, muslo, nalgas...), exhibidos y admirados como escudos de nobleza. Se presentan los principales autores de blasones, desde Clément Marot y Maurice Scève hasta Ronsard, y se estudian tanto su desarrollo en la historia literaria del Renacimiento, como la función fetichista del poema, receptacle y provocacion del deseo. Siguiendo la tradición de la poesía amorosa de la Baja Edad Media y del "Roman de la rose", nos encontramos aquí con una especie de amor cortés a la inversa, que ya no celebra el amor idealizado sino la atracción sensual, y que desemboca en un auténtico fetichismo del lenguaje.
(Texto en español y francés)
"La Renaissance du corps : les blasons". Une curieuse mode s'empare des poètes français à la cour de François 1er et de Marguerite de Navarre, celle de "blasonner". Le "concours des blasons", ou "Querelle des blasons", dont le sens et les implications méritent d'être analysés. Ce texte est une défense et illustration d'un genre non perdu, mais quelque peu caché, qui a ses antécédents au Moyen-Age et ses répercussions jusqu'aux surréalistes (André Breton, Georges Bataille), sans compter de nombreux versificateurs inconnus. Il s'agit de faire le portrait d'une partie du corps ou du vêtement féminin, des plus évidentes - devenues des lieux communs de la poésie amoureuse (yeux, bouche, cheveux, bras, pied) - aux plus intimes (seins, aisselles, aréoles, nombril, cuisses, fesses...), exhibées et exaltées comme des titres de noblesse. Les principaux auteurs de blasons sont présentés, de Clément Marot et Maurice Scève à Ronsard, ainsi que le développement du genre dans l'histoire littéraire de la Renaissance. La fonction fétichiste du poème, à la fois exutoire et incitation du désir. Dans la continuité de la tradition de la poésie amoureuse de la fin du Moyen Âge et du "Roman de la rose", nous avons ici en quelque sorte un amour courtois à l'envers, célébrant non plus l'amour idéalisé mais l'attirance sensuelle, et débouchant sur un véritable fétichisme du langage. (Texte en espagnol et en français)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 27, 2012
Le francais a l’universite entre dans une nouvelle epoque. Avec la refonte de sa maquette en lign... more Le francais a l’universite entre dans une nouvelle epoque. Avec la refonte de sa maquette en ligne, fin 2011, permettant une augmentation du contenu, la parution d’une version papier d’une conception nouvelle a partir du premier semestre 2012, et le retrait de Patrick Chardenet de cette colonne editoriale, notre bulletin prend, pour ses habitues, un visage nouveau.Si Patrick Chardenet ne signe plus les feuillets concis et suggestifs auxquels il nous a habitues depuis 2005, a la une de ce bulleti (...)
ous l’invocation d’Yves Bonnefoy, “Creux – et pierre” réunit deux livres antérieurs, “Écrire le c... more ous l’invocation d’Yves Bonnefoy, “Creux – et pierre” réunit deux livres antérieurs, “Écrire le creux” (2011) et “Pierre – et crue” (2015), en une “Pierre écrite”. Et sous celle de Paul Celan, voire de Saint-John Perse, en une “pierre levé” : pour former le présent Triptyque, les complète “Postuma” (2021), qui est une stèle. Le creux et la pierre, le vide et le plein : la poésie de Miguel Ángel Cuevas se place d’emblée sur un terrain conceptuel, mêlant l’abstrait et le concret, l’être et le néant, des vivants et des morts, la poésie des mots et la poésie des choses. Elle s’inscrit dans un écart entre matérialité et spiritualité. [...] Du creux – ou du trou – qui est le caveau, à la pierre tombale, autour de laquelle les “postuma” s’organisent, et aux rituels religieux ou psychiques suscités par la mort, la présente trilogie poétique présente, sous forme d’illuminations (au sens rimbaldien, cette fois, de brèves évocations comme des vignettes ou des enluminures, autant de visions hallucinées), le passage de la Faucheuse (“la Zancuda”) et ses œuvres. [...] La poésie de Miguel Ángel Cuevas n'est pas une poésie mystique, elle est terre-à-terre ; elle n'est pas abstraite, elle est concrète ; elle n'est pas matérialiste, elle est matiériste ; elle n'est pas descriptive, elle est allusive ; elle n'est pas engagée, mais traversée par une révolte contre l’oppression et les meurtres. Elle s’efforce de dire l'indicible en s'aventurant aux limites de la langue, aux limites du langage, à la frontière de l'intelligible. En sorte que Miguel Ángel Cuevas nous fait éprouver, pour paraphraser Yves Bonnefoy, que le mot de poésie est “dicible”, parce qu’il sait “à où l'étoile parut conduire – à rien sinon la mort” et fait “aimer cette lumière, encore? Aimer ouvrir / L'amande de l'absence dans la parole?”.
Je voudrais m’intéresser au terme modernisme, c’est-à-dire aux mots des langues – non seulement d... more Je voudrais m’intéresser au terme modernisme, c’est-à-dire aux mots des langues – non seulement du latin modernismus, employé dans les encycliques et qui se retrouve tel quel en allemand, mais évidemment du français modernisme ; de l’italien, de l’espagnol, du portugais modernismo ; de l’anglais modernism – et montrer que ces mots sont piégés parce qu’ils sont des intraduisibles. Selon qu’il est prononcé par un italophone, un lusophone ou un hispanophone, le même mot exactement, modernismo, ne signifie pas la même chose et n’appelle pas les mêmes représentations. Ce sont donc les avatars et les métamorphoses du sens qui constituent des pièges. [...] Dans sa kyrielle d’incarnations ou d’incantations, le mot modernisme apparaît comme un symptôme de la différence des acceptions et des connotations, mais aussi de la différence des langues, des opinions, et des religions qu’elles déploient. Il a divers sens, diverses valeurs et d’innombrables synonymes qui en fait n’en sont pas, ni en français ni en d’autres langues. C’est dans le mot lui-même que se situent les zones d’ombre ; il est une des équivoques auxquelles la langue (français, italien, espagnol, portugais, anglais, latin) est assujettie. Modernisme est au carrefour des langues, mais aussi au carrefour des disciplines : s’y croisent – dans des sens différents – la langue des théologiens, la langue des historiens de l’art, la langue des critiques littéraires, etc. [...] En fait, devant la multiplicité des sens du modernisme, on peut se demander si l’appellation de modernisme – conspuée ou proclamée – ne révèle pas tout simplement un désir de renouvellement (de style, de formes) et par conséquent si la condamnation du modernisme par le Vatican n’est pas tout simplement, “excitata cupidine”, la condamnation d’un désir.
Reseña de la conferencia de Marc Cheymol, por María Eugenia Saavedra "Revolución francesa cambio ... more Reseña de la conferencia de Marc Cheymol, por María Eugenia Saavedra "Revolución francesa cambio y regreso"
Compilación: La seducción de Roma en la obra de Giambattista Piranesi. Patrimonio artístico unive... more Compilación: La seducción de Roma en la obra de Giambattista Piranesi. Patrimonio artístico universitario. Los trabajos del artista italiano integran la serie “Vistas de Roma”; Un ejemplar de este conjunto pertenece a la colección de la ENAP. Una selección se exhibe en el Museo nacional de la estampa (p.12,13). Representación de la toma de la Bastilla. Concluyó la semana sobre la Revolución francesa (p. 15). “Revolución francesa: cambio y regreso”, reseña de la conferencia de Marc Cheymol (p. 16). Homenaje A Manuel Sandoval Vallarta…
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Oct 9, 2012
Il y a quatre ans, l'annee des Jeux olympiques etant aussi celle du congres de la FIPF et des... more Il y a quatre ans, l'annee des Jeux olympiques etant aussi celle du congres de la FIPF et des sommets de la francophonie, c'etait a Quebec qu'avaient conflue, en 2008, les enseignants de francais et les Chefs d'Etat de la Francophonie.Cette annee, c'est au tour de l'Afrique d'accueillir, une fois de plus a quelques mois d'intervalle, ces deux evenements majeurs pour la langue francaise. La coincidence fait sens. Elle a valeur de symbole. Et peut-etre celui d'un necessaire passage de relais.Quebe (...)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Feb 12, 2013
Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue ... more Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue et de causes identifiees — et la generation spontanee — qui ne devrait son surgissement qu’a une mysterieuse coincidence, a des causes irrationnelles ou a l’intrusion de « calmes blocs ici-bas chus d’un desastre obscur » —, l’emergence se presente comme une metaphore designant une maniere d’etre — ou plutot une maniere d’apparaitre au monde. Dans le champ litteraire, c’est Jean-Marie Grassin — par ai (...)
1 archivo PDF (19 páginas)Se reflexiona acerca de la obra de Samuel Beckett, partiendo de la narr... more 1 archivo PDF (19 páginas)Se reflexiona acerca de la obra de Samuel Beckett, partiendo de la narrativa y autores contemporáneos, y se resaltan las siguientes características: Desaparición del personaje, desintegración progresiva del contexto espacial, desaparición de la secuencia ordenada de acciones y podredumbre del lenguaje. tyvl
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Oct 21, 2013
Ce volume est bien plus qu’une reedition des « chroniques savoureuses de la langue francaise », p... more Ce volume est bien plus qu’une reedition des « chroniques savoureuses de la langue francaise », publiees sous le titre Merci Professeur ! : de nouvelles chroniques sont apparues ; les autres ont ete reecrites pour adopter le style « de l’aimable entretien ». Si la matiere est la meme, le contenu en est enrichi, et le ton en est different.C’est d’abord un beau livre. Avec sa reliure capitonnee a l’ancienne, il se presente comme un recueil de bonnes recettes, dans la meilleure tradition culinaire, (...)
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 21, 2013
Jouant des l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie a la fois un domaine... more Jouant des l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie a la fois un domaine structure de la science dans les universites depuis Humboldt, mais aussi le fouet destine a punir et, donc, a faire respecter les limites, Repenser l’interdisciplinarite est le produit d’une reflexion collective concernant l’inter-disciplines, menee par des psychologues, des sociologues, des historiens et des philosophes. Au long d’etudes reunies de 2002 a 2010, l’ouvrage dirige par Gloria Origgi et (...)
MARC CHEYMOL, PROFESOR DE LA FACULTAD DE FILOSOFIA Y LETRAS (FFYL), Y FEDERICO REYES HEROLES, COO... more MARC CHEYMOL, PROFESOR DE LA FACULTAD DE FILOSOFIA Y LETRAS (FFYL), Y FEDERICO REYES HEROLES, COORDINADOR DE HUMANIDADES, PRESIDIERON EL HOMENAJE A JAIME TORRES BODET, QUE SE EFECTUO EN EL AUDITORIO MARIO DE LA CUEVA DE LA TORRE II DE HUMANIDADES. EN DICHO EVENTO SE MANIFESTO QUE BODET PENSABA QUE LA TAREA DE ALFABETIZACION TIENE QUE EFECTUARSE CON EL APOYO DE LAS BIBLIOTECAS; ADEMAS SE RESCATO BREVEMENTE SU VIDA Y OBRAS.
Triptyque, Édition trilingue, espagnol-italien-français. Postface de Marc Cheymol. Traduit de l’espagnol par Michèle Gendreau-Massaloux et Marc Cheymol. , 2023
"Triptyque" est constitué par les trois derniers recueils de Miguel Ángel Cuevas (Alicante, 1958)... more "Triptyque" est constitué par les trois derniers recueils de Miguel Ángel Cuevas (Alicante, 1958), tous publiés en Italie, simultanément en castillan et en italien : Écrire le creux ("Escribir el hueco" / "Scrivere l’incàvo", 2011), "Pierre – et crue" ("Piedra – y cruda" / "Pietra e cruda", 2015) ici réunis en "Creux – et pierre", et "Postuma" (2020) dont le titre, sous sa forme latine, s’inscrit d’emblée dans les marges entre les trois langues du texte poétique qui se déploie ici. La traduction en français a été réalisée à partir du texte espagnol révisé par l’auteur, avec quelques variantes par rapport aux premières éditions. Comme toute l’écriture poétique bilingue de l’auteur, Triptyque ne juxtapose pas des vers en castillan et des vers traduits en italien ; l’auto-traduction pratiquée par l’auteur configure plutôt deux parcours, autonomes et interdépendants, de la création poétique : les ‘originaux’ en espagnol sont une ébauche des poèmes en italien, qui à leur tour deviennent des ébauches de la version castillane ; il arrive même que l’auteur réécrive les vers en castillan sous l’effet des vers italiens. Des traces subsistent d’un mot intermédiaire entre les deux formes, sans exclure les ‘variations’, qui échangent les rôles d’original et traduction.
Ce volume présente les actes du colloque sur le modernisme qui s’est tenu à Urbino et au Campus C... more Ce volume présente les actes du colloque sur le modernisme qui s’est tenu à Urbino et au Campus Condorcet en 2022 (textes en italien et en français. La catégorie de « modernité » est certainement l’une des plus fuyantes de l’histoire. Celle de « modernisme », en revanche, a la particularité d’être restée fichée en un moment du temps, celui de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ; mais pas en un seul lieu : qu’est-ce que le modernismo en Italie dans ce tournant ? Qu’est-ce qu’être moderniste en France, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne ? Par rapport à quelle tradition ? Et en soulignant quelle modernité ? Une première section « Perspectives » présente des analyses de la notion même de modernisme, de ses ambigüités, et de ses diverses formes dans les domaines artistique, littéraire, religieux ; la deuxième, « Figures », évoque différentes personnalités, écrivains ou hommes d’église, liées à divers titres au modernisme : Antonio Rosmini, Giacomo Zanella, Antonio Fogazzaro, Ernesto Buonaiuti, Léon Tolstoï, Joris-Karl Huysmans, Paul Sabatier, l’administrateur des colonies Ferdinand Galibert, Miguel de Unamuno, Ambrogio Donini, Henri Watrigant, Sergio Carile ; la troisième s’attache aux revues : le Stimmen aus Maria-Laach en Allemagne, La civiltà cattolica en Italie, Études en France, Razón y fe en Espagne. Une copieuse bibliographie commune à tous les chapitres conclut le volume. La categoria di “modernità” è certo una delle più sfuggenti della scrittura della storia. Si è sempre “il moderno” di un “antico”. Quella del “modernismo”, invece, ha la particolarità di essere legata a un’epoca precisa, quella della fine dell’Ottocento e della prima parte del Novecento, e non è limitata a un’unica località geografica. Cos’è il modernismo in Italia in quegli anni? Cosa significa essere modernista in Francia, in Germania, in Inghilterra, in Spagna? In relazione a quale tradizione?
Thesis. Nueva Revista de Filosofia y Letras. Director: Abelardo Villegas Editor: Benjamin Villanu... more Thesis. Nueva Revista de Filosofia y Letras. Director: Abelardo Villegas Editor: Benjamin Villanueva Consejo de Redaccion: Jose Pascual Buxo, Juliana Gonzalez, Benjamin Villanueva Secretaria de Redaccion: Elsa Cross.
Thèse de doctorat d’État, non disponible.
(Chapitre de la thèse de doctorat de Marc Cheymol co... more Thèse de doctorat d’État, non disponible.
(Chapitre de la thèse de doctorat de Marc Cheymol consacrée à l’œuvre de Miguel Angel Asturias "Légendes du Guatemala", ed. Cahiers du Sud, Marseille, 1932, préface de Paul Valéry et aux rapports de l’écrivain et de son éditeur Jean Ballard.)
Pourquoi, comment franchissons-nous les seuils?
La question des seuils interpelle nombre de disci... more Pourquoi, comment franchissons-nous les seuils? La question des seuils interpelle nombre de disciplines. Elle est posée à la fois par les sciences exactes et par les sciences humaines, au centre des notions qu’elles définissent, et même dans les rapports qu’elles entretiennent. Parce qu’ils nous confrontent à chaque instant à une expérience de la limite et de l’identité, les seuils nous renvoient, dans le domaine culturel, à une pratique collective et à une forme de «revenir chez soi». Reconnaître les seuils, les respecter ou les franchir, aller plus avant dans l’intime de cet «entre-deux» ou encore s’y tenir, contribue à l’élargissement d’un commun insoupçonné. Si la notion de seuil semble porter en elle l’idée de clôture, c’est tout l’inverse quand on l’aborde sous la multitude des angles qui peuvent la définir. Cet ouvrage montre qu’il y a une infinité de manières d’aborder les seuils et qu’on n’en a jamais fini de les traverser. Que ce soit dans la vie quotidienne ou dans la pratique religieuse, dans la réflexion philosophique, historique ou géographique, linguistique ou pédagogique, sociologique ou anthropologique, juridique ou scientifique, la pensée du seuil nous oblige à revoir nos représentations premières, qui s’enrichissent de nouvelles découvertes aux moments de son passage.
La savante biographie de Claire Riffard ("Jean-Joseph Rabearivelo. Une biographie", Paris, CNRS É... more La savante biographie de Claire Riffard ("Jean-Joseph Rabearivelo. Une biographie", Paris, CNRS Éditions, 2022) révèle un poète encore largement méconnu, mais d’une grande importance dans la poésie de son pays, Madagascar, et aussi dans l’histoire littéraire mondiale de la première moitié du xxᵉ siècle. Jean-Joseph Rabearivelo tient une place singulière dans le débat littéraire, idéologique et esthétique qui a marqué l’entre-deux guerres, en particulier les Années folles : s’y retrouvent à la fois les mouvements du cubisme, du surréalisme et une fidélité aux générations symbolistes et modernistes. Des voix s’élèvent pour exprimer les civilisations aborigènes, et affirmer, face aux langues impériales, la dignité et la valeur littéraire des langues autochtones. Ce « lettré de couleur fou de langue française », mais aussi « enfant des Isles, un Hova authentique, poëte de langue française » est amoureux de toutes les langues. L’exploitation d'une documentation exceptionnelle fait apparaître, outre le travail du chroniqueur littéraire et de traducteur, les poèmes et les adaptations que Rabearivelo a composés non seulement en français, mais dans sa langue natale, ce qui à son époque relevait d’un véritable militantisme. Cette biographie se fonde sur l’édition des œuvres complètes et la critique génétique, ce qui en fait non pas « la » biographie de Rabearivelo, ni même comme le suggère plus modestement son titre, « une » des biographies possibles, mais une biographie totale, enracinée dans un tableau impressionnant de la vie culturelle et politique de Madagascar.
Le français à l'université. Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 9, 2016
Voici un livre-événement qui offre et sauvegarde des œuvres du temps des Lumières, dont l’existen... more Voici un livre-événement qui offre et sauvegarde des œuvres du temps des Lumières, dont l’existence même restait insoupçonnée : celles, ici rassemblées en une sorte de bouquet poétique, qu’ont produites en Français les aristocrates de toute l’Europe, de Londres a Saint-Pétersbourg, en passant par Berlin, Postdam et Vienne. Leurs auteurs sont pour la plupart oublies, même si l’histoire en a parfois retenu le nom a d’autres titres, militaire, diplomatique ou politique : apparaissent ainsi sous un vêtement de rimeur l’Anglais Antoine Hamilton, les Russes Vassili Trédiakovsky et les princes Antiochus Cantemir et Alexandre Béloselsky, l’Allemand George-Louis Von Bar, le Hongrois Jean Fekete de Galanta, le Prussien Frédéric Von der Trenck, l’Italien Joseph-Antoine Cerutti, l’Albanais Stefano Zannowich, le Tchèque François d’Hartig, l’Autrichien né à Bruxelles Henri-Alphonse Traunpaur, chevalier d’Ophanie, et, plus connus, Frédéric le Grand et le prince de Ligne. Ces poètes de l’Europe des Lumières cultivent les formes traditionnelles de la poésie galante, satirique, mondaine ou précieuse, telles qu’elles ont été définies en France depuis plus d’un siècle, mais, comme le remarquait Sainte-Beuve, ils ne sont pas plus malhabiles que ceux, en France, « qui passaient pour charmants alors, et qui ne peuvent aujourd’hui se relire ».
Le volcan, ici rebaptisé « Montagne qui fume » (telle est en effet la traduction en français du n... more Le volcan, ici rebaptisé « Montagne qui fume » (telle est en effet la traduction en français du nom nahuatl), est bien le légendaire Popocatépetl de Malcolm Lowry, au Mexique. Il est la vedette de ce livre, à travers des « notes » — comme elles se présentent modestement (« quelques mots gribouillés sans attendre… une poignée de mots ») — ou un « petit journal » mais qui sont bien plus : une sorte de poème en prose, ou de récit poétique évoquant un parcours (« ne suis-je qu’un chemin ? ») « autour de la ville, autour de ce muscle invisible qui la surplombe et qui l’assoit ». C’est aussi un voyage dans les perceptions : « on évoque, on fait revenir ». Est là aussi, dans ce livre, la splendeur incongrue des ciels découpés, lorsque la pollution le permet, par la silhouette des volcans. Le texte fait apparaître la contradiction entre la vision toujours plus ou moins esthétisante du regard occidental et le regard des Indiens ou des métis, en apparence insensibles aux paysages qui les entourent, en tout cas mobilisés par d’autres urgences, en butte à d’autres horreurs : pauvreté, dénuement, rackets en tous genre, cruauté gratuite… Ce qui surgit, alors, c’est l’oxymore perpétuel, l’incessante métamorphose de ce « paysage grandiose que la lumière du jour en changeant modifie; sans arrêt, depuis l’aube jusqu’à la nuit » qui « survit à la bêtise, à la laideur, à la misère et à la saleté de ces lieux » en un invraisemblable et saisissant contraste.
Autres débâcles, ce pourrait être notre débâcle, nos débâcles, mais dire autres renvoie à la ques... more Autres débâcles, ce pourrait être notre débâcle, nos débâcles, mais dire autres renvoie à la question essentielle d’un seuil entre le sujet et les autres, à celle de l’autre rive de la Méditerranée —jamais nommée, toujours présente— qui est à la fois, par une sorte de calembour, « Le Trou bleu » et le « trouble », une sorte de cicatrice, un ombilic ; la lacune, le manque, mais aussi le seuil. Mohamed Mahiout n’est pas entre les deux, ni dans l’entre-deux; il embrasse les deux rives, conservant dans son intimité un seuil, symbolique, ineffaçable. Mentionné dans son sens propre, le seuil « sous la voûte du cadran d’une porte », mais « vacant / à toutes altitudes », est dans l’espace ce qui délimite, ouvre un accès, ou encore le seuil intouchable du jeu de la marelle qui permet de sauter d’une case à l’autre. Il est aussi, dans le temps, un moment de bascule, de passage « au seuil du soir » ; c’est encore « l’orée d’une forêt » gardée par « la bête », le loup, voire le point d’entrée dans une crise, et enfin la « porte miroir », « seuil infranchissable ». Enfin le seuil marque aussi le lieu —et le moment— où nait l’écriture, à partir duquel s’organisent les mots, jetés comme d’un gigantesque cornet à dés sous forme de listes : « la lumière fallacieuse s’échoue au seuil du noir, / accordant sa chute / à l’impéritie du Mot "imperium". / Nous sommes à l’index de toutes choses. / Les mots nous assiègent… ». N’y a-t-il pas là une sorte d’art poétique, de mise en miroir ou en abyme d’une poésie dont le geste consiste, sinon à abolir le hasard, du moins à organiser l’index, à discipliner la meute des mots, à transformer la liste en discours ? […]
Le français à l'université - Bulletin des départements de français dans le monde, Feb 12, 2012
Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue ... more Entre la naissance proprement dite — celle qui peut se decrire a partir d’une filiation reconnue et de causes identifiees — et la generation spontanee — qui ne devrait son surgissement qu’a une mysterieuse coincidence, a des causes irrationnelles ou a l’intrusion de « calmes blocs ici-bas chus d’un desastre obscur » —, l’emergence se presente comme une metaphore designant une maniere d’etre — ou plutot une maniere d’apparaitre au monde. Dans le champ litteraire, c’est Jean-Marie Grassin — par ai (...)
Le français à l'université - Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 21, 2013
Origgi, Gloria et Frédéric Darbellay (dir), Repenser l’interdisciplinarité, Slatkine, Genève, 201... more Origgi, Gloria et Frédéric Darbellay (dir), Repenser l’interdisciplinarité, Slatkine, Genève, 2010, 198 pages.
Jouant dès l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie à la fois un domaine structuré de la science dans les universités depuis Humboldt, mais aussi le fouet destiné à punir et, donc, à faire respecter les limites, "Repenser l’interdisciplinarité" est le produit d’une réflexion collective concernant l’inter-disciplines, menée par des psychologues, des sociologues, des historiens et des philosophes. Au long d’études réunies de 2002 à 2010, l’ouvrage dirigé par Gloria Origgi et Frédéric Darbellay tente de faire le point sur les avancées et le devenir de l’interdisciplinarité dans l’évolution du savoir contemporain. Ainsi, cet ouvrage est-il articulé à la fois sur le présent, le passé et l’avenir de la recherche interdisciplinaire. Ce vaste panorama est organisé selon trois axes : celui du récit de l’expérience personnelle en matière de travail interdisciplinaire; celui de l’analyse socio-historique de l’évolution de la science en tant que champ interdisciplinaire ; celui enfin de l’analyse empirique des pratiques cognitives liées à l’interdisciplinarité. Le livre, interdisciplinaire dans son contenu, propose dans sa forme une expérience innovante : venu du Web (réalisé à partir d’un colloque virtuel, enrichi des échanges recueillis sur les communications publiées en ligne), le livre imprimé invite à y retourner et signale ce nouvel espace de débat et de recherche, l’espace virtuel, comme le lieu par excellence de l’interdisciplinarité; il se conclut par une réflexion, aux frontières des disciplines, sur le traitement informatisé de l’information, sur l’articulation des sciences de l’homme et de l’humain, voire de l’humain et de l’in-humain.
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[Review] Playing from the introduction on the double meaning of the word 'discipline', which means at the same time a structured field of science in the universities since Humboldt, but also the whip intended to punish and, therefore, to enforce the limits, "Rethinking Interdisciplinarity" is the product of a collective reflection on interdisciplinarity, led by psychologists, sociologists, historians and philosophers. In the course of studies gathered from 2002 to 2010, the book directed by Gloria Origgi and Frédéric Darbellay. (Text in French)
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Le français à l'université - Bulletin des départements de français dans le monde, Mar 20, 2014
Au départ de ce livre se trouve une idée aussi simple que difficile à réaliser : écrire l’histoir... more Au départ de ce livre se trouve une idée aussi simple que difficile à réaliser : écrire l’histoire. On sait que le projet d’écrire l’histoire est, dans tous les sens du terme, un projet risqué. Objet de toutes les manipulations politiques et idéologiques, de toutes les approximations dues au manque ou à la dissimulation de documents, à toutes les déformations délibérées ou inconscientes provoquées par le point de vue de l’auteur, c’est-à-dire à la myopie, ou même à la cécité que lui impose son appartenance culturelle, l’histoire est difficile à écrire dans tous ses avatars; il en va ainsi des histoires nationales, politiques et économiques comme des histoires de la littérature, des histoires de l’art et de la culture, et même de l’histoire de l’histoire. Le pari paraît encore plus difficile et risqué lorsqu'on se propose d’écrire l’histoire d’un des ensembles géopolitiques et culturels les plus compliqués, conflictuels et explosifs du monde : l’espace méditerranéen. Il risque d’échouer dans son propos scientifique — apporter une connaissance complète et objective de ce qui s’est produit —, dans son propos politique — être accepté et utilisé par les gouvernements pour l’enseignement de l’histoire dans les classes — et même pédagogique — offrir un matériel utilisable et assimilable par les maîtres et les professeurs d’histoire: son niveau d’intervention fait de ce livre, plus qu'un manuel scolaire, un manuel universitaire, et un outil de formation des maîtres. En tant que manuel d’histoire méditerranéenne, il élargit le cadre de l’histoire et celui de la Méditerranée par son contenu, par sa méthodologie, et par son exemple, car il constitue à bien des égards une leçon..
Dans son dernier ouvrage, "Europe-Amérique latine. Les écrivains vagabonds", Philippe Ollé-Laprun... more Dans son dernier ouvrage, "Europe-Amérique latine. Les écrivains vagabonds", Philippe Ollé-Laprune décline toutes les formes que peut prendre le statut de l’écrivain partagé de manière provisoire ou durable entre les deux rives de l’Atlantique : visiteur, banni ou exilé, résident ou « intégré ». Il propose du même coup un examen de toutes les figures du dépaysement : errance, fuite, quête, éloignement, exil, bannissement, déracinement, exclusion, enracinement, acclimatation. Plutôt que de deux continents géographiques, il nous parle de deux continents culturels que leur dérive pousse l’un vers l’autre; il recherche les raisons de leur mutuelle attirance et de leur irréductible différence, posant ainsi un problème plus fondamental : peut-on adopter une autre culture que la sienne, s’extraire de sa culture, extraire sa culture de soi —et pourquoi le faire ?
Sept auteurs font l’objet d’études approfondies: Malcolm Lowry, Julio Ramón Ribeyro, Antonin Artaud, César Vallejo, César Moro, Severo Sarduy et Witold Gombrowicz.
Le français à l'université - Bulletin des départements de français dans le monde, 2013
Ce volume est bien plus qu’une réédition des « Chroniques savoureuses de la langue française », p... more Ce volume est bien plus qu’une réédition des « Chroniques savoureuses de la langue française », publiées sous le titre « Merci Professeur ! » en 2008. De nouvelles chroniques sont apparues ; les autres ont été réécrites pour adopter le style « de l’aimable entretien ». Si la matière est la même, le contenu en est enrichi, et le ton en est différent. C’est d’abord un beau livre. Avec sa reliure capitonnée à l’ancienne, il se présente comme un recueil de bonnes recettes, dans la meilleure tradition culinaire, jusqu’à l’illustration de couverture, qui donne aux locutions du français l’aspect d’une marmite fumante d’où s’exhalent d’appétissants fumets — ou celui d’une toque de maître cuisinier. Car M. le Professeur est un chef, régnant sur ses fourneaux comme dans les grandes cuisines. Il n’a pas son pareil pour accommoder les règles de syntaxe les plus épineuses, les faux-amis les plus retors. Il est surtout un linguiste exigeant — et généreux. Ne cherchez pas ici un code de la langue — comme un code de la route hérissé d’interdictions et d’autorisations — ni un traité pour légiférer sur ce qui est correct ou incorrect, du type « ne dites pas, mais dites ». Ce livre n’est pas une chasse aux mots étrangers ni une imposition de la norme française contre la variété lexicale et syntaxique du français hors de France ; il ne condamne pas les usages au nom d’une norme ou d’un modèle à respecter. Il n’est pas dogmatique.
Le français à l'université - Bulletin des départements de français dans le monde, 2017
Ce livre n’est pas un guide — fût-il linguistique — de voyage, ni un lexique comme en fournissent... more Ce livre n’est pas un guide — fût-il linguistique — de voyage, ni un lexique comme en fournissent les agences de tourisme, ni une sorte de méthode Assimil pour apprendre, en quelques leçons avant le départ, la langue des contrées où l’on se rend. Ce n’est pas non plus un dictionnaire : il ne présente pas une série de vignettes rangées par ordre alphabétique. En revanche, il rassemble bien un trésor, un capital amassé par ceux qui, la parlant sous toutes les latitudes, ont enrichi la langue en la métissant, en la créolisant ou en réactualisant des traces de son passé. "Parlez francophone!" pose une question essentielle : croyez-vous que le francophone est une langue différente du français? Provocation initiale, qui pose la question des frontières de la langue, du seuil à partir duquel le français deviendrait du « francophone ». Comme si le français parlé en dehors de l’hexagone était une autre langue, étrange sinon étrangère, une sorte de sabir ou d’argot. Pour faire comprendre ce que le francophone apporte au français, Bernard Cerquiglini n’a besoin que de 10 chapitres, ou plutôt de 8, car le premier et le dernier se placent sur un autre plan, plus théorique, que celui d’un apprentissage des outils concrets du langage : trois leçons sur les verbes, trois leçons sur les noms, une leçon sur les locutions, une autre sur les termes anciens qui survivent — et sur-vivent — dans le français des pays francophones. L’auteur que le montre francophone n’est ni une autre langue ni une version dégradée, négligée ou relâchée du français. C’est une langue « suréquipée » , qui conserve les caractères fondamentaux du français et respecte le corps de la langue, mais avec toutes sortes d’accessoires indispensables. Bernard Cerquiglini semble dire à tous les locuteurs du français : ne vous limitez pas aux mots et aux manières de votre région, de votre territoire, parlez toutes les variétés, utilisez toutes les possibilités de votre langue. Il se place ainsi dans la lignée qu’il appelle "nataliste", celle qui, de la Pléiade au siècle des Lumières, puis à l’encyclopédisme régional d’un Pierre Larousse, a toujours misé sur l’élargissement du français, sur ses capacités d’adoption, alors que le classicisme et la ligne puriste jouaient au contraire sur sa réduction, sur l’exclusion de termes ou de tournures réputés incorrects.
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Papers by Marc Cheymol
(Text in Spanish and French)
En la primera mitad del siglo XVI, se apodera de los poetas franceses una curiosa moda, conocida como "concurso de los blasones" o "querella de los blasones" Este fenomeno, cuyas implicaciones rebasan ampliamente el terreno de la anédota erudita, merece una reflexión detenida: no sólo explica el nudo de fuerzas que dan a toda la poesia renacentista su particular aspecto, sino representa también las primeras manifestaciones de un fetichismo que probablemenre no lograra, después, una expresión tan atrevida. El texto es una defensa e ilustracion de un género literario no perdido, sino algo escondido, porque nació en la Edad media, floreció en el siglo xvi y tuvo seguidores hasta los surrealistas (André Breton, Georges Bataille), sin mencionar muchos versificadores desconocidos, amateurs de poesia prohibida. El objetivo es el de hacer con arte de ingenio un retrato de alguna parte del cuerpo o del atuendo femeninos, de los más obvios --que llegaron a ser tópicos de la poesía amorosa (ojos, boca, cabellera, brazo, pie)-- hasta los más íntimos (seno, axila, ombligo, muslo, nalgas...), exhibidos y admirados como escudos de nobleza. Se presentan los principales autores de blasones, desde Clément Marot y Maurice Scève hasta Ronsard, y se estudian tanto su desarrollo en la historia literaria del Renacimiento, como la función fetichista del poema, receptacle y provocacion del deseo. Siguiendo la tradición de la poesía amorosa de la Baja Edad Media y del "Roman de la rose", nos encontramos aquí con una especie de amor cortés a la inversa, que ya no celebra el amor idealizado sino la atracción sensual, y que desemboca en un auténtico fetichismo del lenguaje.
(Texto en español y francés)
"La Renaissance du corps : les blasons". Une curieuse mode s'empare des poètes français à la cour de François 1er et de Marguerite de Navarre, celle de "blasonner". Le "concours des blasons", ou "Querelle des blasons", dont le sens et les implications méritent d'être analysés. Ce texte est une défense et illustration d'un genre non perdu, mais quelque peu caché, qui a ses antécédents au Moyen-Age et ses répercussions jusqu'aux surréalistes (André Breton, Georges Bataille), sans compter de nombreux versificateurs inconnus. Il s'agit de faire le portrait d'une partie du corps ou du vêtement féminin, des plus évidentes - devenues des lieux communs de la poésie amoureuse (yeux, bouche, cheveux, bras, pied) - aux plus intimes (seins, aisselles, aréoles, nombril, cuisses, fesses...), exhibées et exaltées comme des titres de noblesse. Les principaux auteurs de blasons sont présentés, de Clément Marot et Maurice Scève à Ronsard, ainsi que le développement du genre dans l'histoire littéraire de la Renaissance. La fonction fétichiste du poème, à la fois exutoire et incitation du désir. Dans la continuité de la tradition de la poésie amoureuse de la fin du Moyen Âge et du "Roman de la rose", nous avons ici en quelque sorte un amour courtois à l'envers, célébrant non plus l'amour idéalisé mais l'attirance sensuelle, et débouchant sur un véritable fétichisme du langage. (Texte en espagnol et en français)
(Text in Spanish and French)
En la primera mitad del siglo XVI, se apodera de los poetas franceses una curiosa moda, conocida como "concurso de los blasones" o "querella de los blasones" Este fenomeno, cuyas implicaciones rebasan ampliamente el terreno de la anédota erudita, merece una reflexión detenida: no sólo explica el nudo de fuerzas que dan a toda la poesia renacentista su particular aspecto, sino representa también las primeras manifestaciones de un fetichismo que probablemenre no lograra, después, una expresión tan atrevida. El texto es una defensa e ilustracion de un género literario no perdido, sino algo escondido, porque nació en la Edad media, floreció en el siglo xvi y tuvo seguidores hasta los surrealistas (André Breton, Georges Bataille), sin mencionar muchos versificadores desconocidos, amateurs de poesia prohibida. El objetivo es el de hacer con arte de ingenio un retrato de alguna parte del cuerpo o del atuendo femeninos, de los más obvios --que llegaron a ser tópicos de la poesía amorosa (ojos, boca, cabellera, brazo, pie)-- hasta los más íntimos (seno, axila, ombligo, muslo, nalgas...), exhibidos y admirados como escudos de nobleza. Se presentan los principales autores de blasones, desde Clément Marot y Maurice Scève hasta Ronsard, y se estudian tanto su desarrollo en la historia literaria del Renacimiento, como la función fetichista del poema, receptacle y provocacion del deseo. Siguiendo la tradición de la poesía amorosa de la Baja Edad Media y del "Roman de la rose", nos encontramos aquí con una especie de amor cortés a la inversa, que ya no celebra el amor idealizado sino la atracción sensual, y que desemboca en un auténtico fetichismo del lenguaje.
(Texto en español y francés)
"La Renaissance du corps : les blasons". Une curieuse mode s'empare des poètes français à la cour de François 1er et de Marguerite de Navarre, celle de "blasonner". Le "concours des blasons", ou "Querelle des blasons", dont le sens et les implications méritent d'être analysés. Ce texte est une défense et illustration d'un genre non perdu, mais quelque peu caché, qui a ses antécédents au Moyen-Age et ses répercussions jusqu'aux surréalistes (André Breton, Georges Bataille), sans compter de nombreux versificateurs inconnus. Il s'agit de faire le portrait d'une partie du corps ou du vêtement féminin, des plus évidentes - devenues des lieux communs de la poésie amoureuse (yeux, bouche, cheveux, bras, pied) - aux plus intimes (seins, aisselles, aréoles, nombril, cuisses, fesses...), exhibées et exaltées comme des titres de noblesse. Les principaux auteurs de blasons sont présentés, de Clément Marot et Maurice Scève à Ronsard, ainsi que le développement du genre dans l'histoire littéraire de la Renaissance. La fonction fétichiste du poème, à la fois exutoire et incitation du désir. Dans la continuité de la tradition de la poésie amoureuse de la fin du Moyen Âge et du "Roman de la rose", nous avons ici en quelque sorte un amour courtois à l'envers, célébrant non plus l'amour idéalisé mais l'attirance sensuelle, et débouchant sur un véritable fétichisme du langage. (Texte en espagnol et en français)
La catégorie de « modernité » est certainement l’une des plus fuyantes de l’histoire. Celle de « modernisme », en revanche, a la particularité d’être restée fichée en un moment du temps, celui de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ; mais pas en un seul lieu : qu’est-ce que le modernismo en Italie dans ce tournant ? Qu’est-ce qu’être moderniste en France, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne ? Par rapport à quelle tradition ? Et en soulignant quelle modernité ? Une première section « Perspectives » présente des analyses de la notion même de modernisme, de ses ambigüités, et de ses diverses formes dans les domaines artistique, littéraire, religieux ; la deuxième, « Figures », évoque différentes personnalités, écrivains ou hommes d’église, liées à divers titres au modernisme : Antonio Rosmini, Giacomo Zanella, Antonio Fogazzaro, Ernesto Buonaiuti, Léon Tolstoï, Joris-Karl Huysmans, Paul Sabatier, l’administrateur des colonies Ferdinand Galibert, Miguel de Unamuno, Ambrogio Donini, Henri Watrigant, Sergio Carile ; la troisième s’attache aux revues : le Stimmen aus Maria-Laach en Allemagne, La civiltà cattolica en Italie, Études en France, Razón y fe en Espagne. Une copieuse bibliographie commune à tous les chapitres conclut le volume.
La categoria di “modernità” è certo una delle più sfuggenti della scrittura della storia. Si è sempre “il moderno” di un “antico”. Quella del “modernismo”, invece, ha la particolarità di essere legata a un’epoca precisa, quella della fine dell’Ottocento e della prima parte del Novecento, e non è limitata a un’unica località geografica. Cos’è il modernismo in Italia in quegli anni? Cosa significa essere modernista in Francia, in Germania, in Inghilterra, in Spagna? In relazione a quale tradizione?
(Chapitre de la thèse de doctorat de Marc Cheymol consacrée à l’œuvre de Miguel Angel Asturias "Légendes du Guatemala", ed. Cahiers du Sud, Marseille, 1932, préface de Paul Valéry et aux rapports de l’écrivain et de son éditeur Jean Ballard.)
La question des seuils interpelle nombre de disciplines. Elle est posée à la fois par les sciences exactes et par les sciences humaines, au centre des notions qu’elles définissent, et même dans les rapports qu’elles entretiennent. Parce qu’ils nous confrontent à chaque instant à une expérience de la limite et de l’identité, les seuils nous renvoient, dans le domaine culturel, à une pratique collective et à une forme de «revenir chez soi».
Reconnaître les seuils, les respecter ou les franchir, aller plus avant dans l’intime de cet «entre-deux» ou encore s’y tenir, contribue à l’élargissement d’un commun insoupçonné. Si la notion de seuil semble porter en elle l’idée de clôture, c’est tout l’inverse quand on l’aborde sous la multitude des angles qui peuvent la définir.
Cet ouvrage montre qu’il y a une infinité de manières d’aborder les seuils et qu’on n’en a jamais fini de les traverser. Que ce soit dans la vie quotidienne ou dans la pratique religieuse, dans la réflexion philosophique, historique ou géographique, linguistique ou pédagogique, sociologique ou anthropologique, juridique ou scientifique, la pensée du seuil nous oblige à revoir nos représentations premières, qui s’enrichissent de nouvelles découvertes aux moments de son passage.
Est là aussi, dans ce livre, la splendeur incongrue des ciels découpés, lorsque la pollution le permet, par la silhouette des volcans. Le texte fait apparaître la contradiction entre la vision toujours plus ou moins esthétisante du regard occidental et le regard des Indiens ou des métis, en apparence insensibles aux paysages qui les entourent, en tout cas mobilisés par d’autres urgences, en butte à d’autres horreurs : pauvreté, dénuement, rackets en tous genre, cruauté gratuite… Ce qui surgit, alors, c’est l’oxymore perpétuel, l’incessante métamorphose de ce « paysage grandiose que la lumière du jour en changeant modifie; sans arrêt, depuis l’aube jusqu’à la nuit » qui « survit à la bêtise, à la laideur, à la misère et à la saleté de ces lieux » en un invraisemblable et saisissant contraste.
Jouant dès l’introduction sur le double sens du mot discipline, qui signifie à la fois un domaine structuré de la science dans les universités depuis Humboldt, mais aussi le fouet destiné à punir et, donc, à faire respecter les limites, "Repenser l’interdisciplinarité" est le produit d’une réflexion collective concernant l’inter-disciplines, menée par des psychologues, des sociologues, des historiens et des philosophes. Au long d’études réunies de 2002 à 2010, l’ouvrage dirigé par Gloria Origgi et Frédéric Darbellay tente de faire le point sur les avancées et le devenir de l’interdisciplinarité dans l’évolution du savoir contemporain. Ainsi, cet ouvrage est-il articulé à la fois sur le présent, le passé et l’avenir de la recherche interdisciplinaire. Ce vaste panorama est organisé selon trois axes : celui du récit de l’expérience personnelle en matière de travail interdisciplinaire; celui de l’analyse socio-historique de l’évolution de la science en tant que champ interdisciplinaire ; celui enfin de l’analyse empirique des pratiques cognitives liées à l’interdisciplinarité. Le livre, interdisciplinaire dans son contenu, propose dans sa forme une expérience innovante : venu du Web (réalisé à partir d’un colloque virtuel, enrichi des échanges recueillis sur les communications publiées en ligne), le livre imprimé invite à y retourner et signale ce nouvel espace de débat et de recherche, l’espace virtuel, comme le lieu par excellence de l’interdisciplinarité; il se conclut par une réflexion, aux frontières des disciplines, sur le traitement informatisé de l’information, sur l’articulation des sciences de l’homme et de l’humain, voire de l’humain et de l’in-humain.
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[Review] Playing from the introduction on the double meaning of the word 'discipline', which means at the same time a structured field of science in the universities since Humboldt, but also the whip intended to punish and, therefore, to enforce the limits, "Rethinking Interdisciplinarity" is the product of a collective reflection on interdisciplinarity, led by psychologists, sociologists, historians and philosophers. In the course of studies gathered from 2002 to 2010, the book directed by Gloria Origgi and Frédéric Darbellay. (Text in French)
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Sept auteurs font l’objet d’études approfondies: Malcolm Lowry, Julio Ramón Ribeyro, Antonin Artaud, César Vallejo, César Moro, Severo Sarduy et Witold Gombrowicz.