L'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie indépendante Sémiotique d'édifices légis... more L'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie indépendante Sémiotique d'édifices législatifs, exécutifs et civils entre 1956 et 2011 Othman Khaled (doctorant), Ali Djerbi (directeur de thèse) Communication orale (Thème 3) RÉSUMÉ "Autorité du lien", l'architecture est une configuration de l'espace pour la réalisation d'activités, une intrication de la fonction et de la forme depuis les valeurs vitruviennes jusqu'aux concepts d'image et d'usage 1. En tant que cumulation d'une capacité et d'une autorisation, le pouvoir politique est une méthode de gestion sociale caractérisée par ses types de détenteurs et de bénéficiaires des décisions publiques, de la tyrannie à l'isonomie 2. Si l'architecture permet la réalisation des activités du pouvoir, dans quelle mesure exprime-t-elle les spécificités de ses types ? Quelles sont les configurations spatiales des types de pouvoir ? Quelles sont les configurations spatiales des lieux du pouvoir en Tunisie indépendante ? Dans quelle mesure les configurations des lieux du pouvoir en Tunisie de 1956 à 2011, sont en cohérence avec le type de pouvoir des valeurs de l'indépendance ? Dans la mesure où le pouvoir s'est, depuis 1956, approprié des édifices des gouvernances précédentes sans les transformer, ou a construit en réinterprétant les expressions historiques, il semblerait judicieux de supposer que l'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie de 1956 à 2011 est faiblement cohérente avec les valeurs de l'indépendance. Pour observer les types de pouvoirs des lieux politiques en Tunisie indépendante, il convient de définir les échelles d'organisations syntagmatiques des architectures. L'approche sémiotique permet d'aborder les topologies, morphologies et histologies des édifices du pouvoir politique en Tunisie indépendante, de manière à permettre de lire le type de gestion sociétale de chaque activité du pouvoir (perception, inception, acception). Les édifices étudiés seront l'Assemblée Nationale et la Chambre des députés du Bardo, le palais de Carthage et la Municipalité de Tunis, les sièges de l'UGTT, du PSD et du RCD.
En tant que configuration de l'espace pour l'exercice d'activités, l'architecture est autant un p... more En tant que configuration de l'espace pour l'exercice d'activités, l'architecture est autant un processus d'interprétation des phénomènes naturels, humains et spirituels d'un environnement, que le résultat de l'intrication d'échelles topologiques, morphologiques et histologiques de paradigmes de spatialisation. En tant que cumulation d'une capacité et d'une autorisation d'action, le pouvoir est un outil de gestion de la socialisation qui se caractérise par son degré de partage de la détention et du bénéfice des décisions publiques dans les matérialisations de ses représentations, influence et conservation. De la tyrannie à l'isonomie, l'architecture des lieux du pouvoir est une manifestation du type de projet de socialisation mis en oeuvre. Quelle est la cohérence des édifices du pouvoir aux identités politiques des différents temps de la Tunisie depuis 1956, ainsi qu'aux valeurs de l'indépendance ? Summary As the configuration of the space to allow the realization of activities, architecture is as much a process of interpretation of natural, human and spiritual phenomena of an environment, as it is the result of the entanglement of topological, morphological and histological scales of spatialization's paradigms. As the sum of a capacity and an authorisation of action, the power is a tool of social management caracterized by its degree of sharing the making and the benefits of public decisions in the materialization of its representation, influence and conservation. From tyranny to isonomy, the architecture of spaces of power is a manifestation of the type of project of socialization operationalizÉd. Which is the consistency of the buildings of power to the political identities of the different ages of Tunisia since 1956, as well as to the values of independence? Une première approche épistémologique reconnaît à l'architecture une définition classique s'étalant de l'antiquité jusqu'au XVIII e siècle, selon les trois valeurs vitruviennes : firmitas, utilitas, venustas 1. Toujours selon l'approche épistémologique, la définition moderne, initiée par la transition au paradigme héliocentriste galiléen et le développement de nouveaux modes de représentation, est une évolution des valeurs initiales vers celles de l'historicisme esthétique : forme, structure, cohérence 2. Après la révolution industrielle, pendant la première moitié du XX e siècle, les attentes de l'architecture sont devenues – après des années de guerre destructrice – techniques et sociales. Pendant la seconde moitié du XX e siècle, alors que les Technologies de l'information et de la communication redessinaient le monde, l'architecture a commencé à être définie par des approches structuralistes telles que l'anthropologie et la sémiotique. Autrement dit, comme un système d'interactions entre l'universel et le singulier, comme la spatialisation de codes de conduite et systèmes de pensées interprétés des phénomènes physiques de l'environnement, comme une configuration de l'espace ménageant l'exercice d'activités, ou encore un système de signes, une chaine de syntagmes admettant les paradigmes signifiant des objets spécifiques aux registres physiologiques, physionomiques et physiotopiques des interprétants 3 .
The aim of this study is to demonstrate that the architecture of places of power in independent T... more The aim of this study is to demonstrate that the architecture of places of power in independent Tunisia is in continuity with colonial configurations and that this matches not with the dialectical value of independence. In that order, the analysis of the legislative, executive and civil powers' buildings shall establish semiotic link between historical Roman, Turkish, French as well as American paradigms ; and independent Tunisia's ones.
L'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie indépendante Sémiotique d'édifices légis... more L'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie indépendante Sémiotique d'édifices législatifs, exécutifs et civils entre 1956 et 2011 Othman Khaled (doctorant), Ali Djerbi (directeur de thèse) Communication orale (Thème 3) RÉSUMÉ "Autorité du lien", l'architecture est une configuration de l'espace pour la réalisation d'activités, une intrication de la fonction et de la forme depuis les valeurs vitruviennes jusqu'aux concepts d'image et d'usage 1. En tant que cumulation d'une capacité et d'une autorisation, le pouvoir politique est une méthode de gestion sociale caractérisée par ses types de détenteurs et de bénéficiaires des décisions publiques, de la tyrannie à l'isonomie 2. Si l'architecture permet la réalisation des activités du pouvoir, dans quelle mesure exprime-t-elle les spécificités de ses types ? Quelles sont les configurations spatiales des types de pouvoir ? Quelles sont les configurations spatiales des lieux du pouvoir en Tunisie indépendante ? Dans quelle mesure les configurations des lieux du pouvoir en Tunisie de 1956 à 2011, sont en cohérence avec le type de pouvoir des valeurs de l'indépendance ? Dans la mesure où le pouvoir s'est, depuis 1956, approprié des édifices des gouvernances précédentes sans les transformer, ou a construit en réinterprétant les expressions historiques, il semblerait judicieux de supposer que l'architecture des lieux du pouvoir politique en Tunisie de 1956 à 2011 est faiblement cohérente avec les valeurs de l'indépendance. Pour observer les types de pouvoirs des lieux politiques en Tunisie indépendante, il convient de définir les échelles d'organisations syntagmatiques des architectures. L'approche sémiotique permet d'aborder les topologies, morphologies et histologies des édifices du pouvoir politique en Tunisie indépendante, de manière à permettre de lire le type de gestion sociétale de chaque activité du pouvoir (perception, inception, acception). Les édifices étudiés seront l'Assemblée Nationale et la Chambre des députés du Bardo, le palais de Carthage et la Municipalité de Tunis, les sièges de l'UGTT, du PSD et du RCD.
En tant que configuration de l'espace pour l'exercice d'activités, l'architecture est autant un p... more En tant que configuration de l'espace pour l'exercice d'activités, l'architecture est autant un processus d'interprétation des phénomènes naturels, humains et spirituels d'un environnement, que le résultat de l'intrication d'échelles topologiques, morphologiques et histologiques de paradigmes de spatialisation. En tant que cumulation d'une capacité et d'une autorisation d'action, le pouvoir est un outil de gestion de la socialisation qui se caractérise par son degré de partage de la détention et du bénéfice des décisions publiques dans les matérialisations de ses représentations, influence et conservation. De la tyrannie à l'isonomie, l'architecture des lieux du pouvoir est une manifestation du type de projet de socialisation mis en oeuvre. Quelle est la cohérence des édifices du pouvoir aux identités politiques des différents temps de la Tunisie depuis 1956, ainsi qu'aux valeurs de l'indépendance ? Summary As the configuration of the space to allow the realization of activities, architecture is as much a process of interpretation of natural, human and spiritual phenomena of an environment, as it is the result of the entanglement of topological, morphological and histological scales of spatialization's paradigms. As the sum of a capacity and an authorisation of action, the power is a tool of social management caracterized by its degree of sharing the making and the benefits of public decisions in the materialization of its representation, influence and conservation. From tyranny to isonomy, the architecture of spaces of power is a manifestation of the type of project of socialization operationalizÉd. Which is the consistency of the buildings of power to the political identities of the different ages of Tunisia since 1956, as well as to the values of independence? Une première approche épistémologique reconnaît à l'architecture une définition classique s'étalant de l'antiquité jusqu'au XVIII e siècle, selon les trois valeurs vitruviennes : firmitas, utilitas, venustas 1. Toujours selon l'approche épistémologique, la définition moderne, initiée par la transition au paradigme héliocentriste galiléen et le développement de nouveaux modes de représentation, est une évolution des valeurs initiales vers celles de l'historicisme esthétique : forme, structure, cohérence 2. Après la révolution industrielle, pendant la première moitié du XX e siècle, les attentes de l'architecture sont devenues – après des années de guerre destructrice – techniques et sociales. Pendant la seconde moitié du XX e siècle, alors que les Technologies de l'information et de la communication redessinaient le monde, l'architecture a commencé à être définie par des approches structuralistes telles que l'anthropologie et la sémiotique. Autrement dit, comme un système d'interactions entre l'universel et le singulier, comme la spatialisation de codes de conduite et systèmes de pensées interprétés des phénomènes physiques de l'environnement, comme une configuration de l'espace ménageant l'exercice d'activités, ou encore un système de signes, une chaine de syntagmes admettant les paradigmes signifiant des objets spécifiques aux registres physiologiques, physionomiques et physiotopiques des interprétants 3 .
The aim of this study is to demonstrate that the architecture of places of power in independent T... more The aim of this study is to demonstrate that the architecture of places of power in independent Tunisia is in continuity with colonial configurations and that this matches not with the dialectical value of independence. In that order, the analysis of the legislative, executive and civil powers' buildings shall establish semiotic link between historical Roman, Turkish, French as well as American paradigms ; and independent Tunisia's ones.
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