Enseignant au niveau Supérieur – Lettres , Philosophie, Sciences humaines et sociales ; Ex-Coordonnateur du Conseil des Professeurs du Campus Henry Christophe de l’UEH ; Ex-Directeur administratif et Responsable des ressources de l'institution Mixte Apocalypse ; Ex-Conseiller en matière d’Elaboration de projets, de Gestion de subventions, et de Relations publiques et avec les donateurs, au sein du Conseil administratif de la PENAH ; Co-organisateur du Colloque international « Re-situer et Restituer Haïti » https://echanges.univ-amu.fr/amu-manifestations/re-situer-et-restituer-haiti-nouvelles-connexions/ Doctorant-chercheur en Philosophie contemporaine de l'Histoire et Epistemologie des Sciens sociales Université Paris 8 ; Laboratoires TransCrit et LLCP https://llcp.univ-paris8.fr/jean-gardy-estime Tél. : (509) 48 00 1151 / Whatsapp : 42 99 99 38 / MAIL : jeangardyestime@yahoo.fr / jean_gardy.estime@ueh.edu.ht Supervisors: Enseignant-chercheur
La Méthode au sens large, plus créatif, plus ajusté, plus vivant et plus ouvert des domaines du savoir, 2022
« La méthode idéaliste » est celle qui nous proposerait surtout un retour de la pensée sur elle-m... more « La méthode idéaliste » est celle qui nous proposerait surtout un retour de la pensée sur elle-même, comme seule condition de vérité et d'affirmation du réel. Par rapport au changement et à la vie, cette recette universelle accorde une priorité reconnue à des règles absolues, au nom d’un dogmatisme rationnel, immobiliste et permanent qui, pendant longtemps, engage, à bien des égards, l’idée de l’unicité des canons scientifiques. Cela suppose que cette recette universelle de certitude, est peut-être la seule qui devrait régir l’ensemble des activités scientifiques mondiales, ou que devrait suivre tout procédé de recherche et de production de connaissance. C’est probablement là, une sorte de « modélisation croissante » de la connaissance selon une vision bien ancienne de la philosophie qui prétendait pouvoir posséder la vérité et la science des choses de manière absolue. Voilà donc le socle commun (c’est-à-dire, référentiel, réel, identique, unique) auquel tout le monde devrait souscrire sciemment ou pas. Mais, l’application dogmatique des canons scientifiques, permet-elle de prendre suffisamment en compte les objets complexes, nécessaires à l’étude des spécificités humaines ? Cette tradition ainsi rigide et tranchante, n’est-elle pas portée à figer tout effort créatif, adapté strictement aux conditions propres à chaque moment, à chaque peuple, et à chaque individu ? Comment peut-on participer à transformer ce dispositif machinal en « devenir », c’est-à-dire, en conception plus ajustée, plus vivante et plus ouverte de la méthode ? N’est-il pas souhaitable de procéder à la révision, ou mieux, à la « subversion » (Frantz Fanon/ Matthieu Renault) de ce paradigme pour une conception plus vivante et plus ouverte du monde ? N’y a-t-il pas lieu de procéder à la « désontologisation » (Frantz Fanon/Matthieu Renault) ou à l’« ajustement de la science selon la situation » (Feyerabend Paul) pour libérer, en fin de compte, les capacités d’innovation humaines ? Il ne paraît pas, en tout cas, tout à fait évident que l'on peut justifier que la science ne puisse progresser que dans un seul sens, pour parler, par exemple, comme Claire Joubert pour qui « la science, c’est vraiment le sens lare des domaines pratiques du savoir », fondée sur la « discursivité » et non sur le « dogmatisme ». Cela veut dire que « tout acte de penser est forcément un acte de repenser» (Claire Joubert). Voilà donc l’un des messages dissimulés derrière cet article, et que nous aurons l’occasion d’étudier en profondeur dans le 2e tome du livre Guide pratique d’organisation du travail intellectuel.
Hegel, la Dialectique du Maitre et de l’Esclave et la Révolution de Saint-Domingue, 2023
Le 18 novembre 1803, une bataille livrée par les insurgés de Saint-Domingue, fait reculer la plus... more Le 18 novembre 1803, une bataille livrée par les insurgés de Saint-Domingue, fait reculer la plus puissante armée du temps de Hegel, et met fin à la tentative de Napoléon Bonaparte de rétablir l'esclavage sur l'Ile. Cela constitue, pour de nombreux commentateurs, une des prouesses les plus originales de l'histoire universelle, puisqu'il s'agissait d'une « réalisation spectaculaire des esclaves qui, en renversant l'ordre ancien des choses, parvenaient à s'organiser pour [….] se transformer en de vrais hommes, en État-nation lorsqu'on sait, que peu avant la veille du soulèvement, des milliers d'esclaves pouvaient trembler devant un seul blanc » (Claudy Delné, 2013 : 56). Ainsi nombreux sont les auteurs à reconnaitre que « la révolution haïtienne a renforcé les tendances aux insurrections et révoltes d'esclaves au XIXe siècle à travers la Caraïbe et les Amériques en général » (Laënnec Hurbon, 2009 : 65-75). Un grand nombre d'études récentes sont unanimes à soutenir que la révolution haïtienne est un évènement marquant, comme la face qui « sans cesse revient hanter la modernité occidentale » malgré les tentatives de la marginaliser. C'est dans cette ordre d'idées que Tavares et Buck-Morss y voient la principale source historique de la fameuse « figure de la conscience » de Hegel, le creuset et « l'épreuve du feu pour les idéaux des Lumières françaises. Et tout Européen qui faisait partie du public des lecteurs bourgeois le savait » (Susan Buck-Morss, 2009 : 44). Mais Hegel semble chercher, selon Matthieu Renault entre autres, à cacher et à dissimuler ces sources caribéennes abolitionnistes, « ne serait-ce que pour mieux annuler philosophiquement les effets potentiellement subversifs de cette réalité pour mieux la supprimer » (Matthieu Renault, 2021 : 21-32).
Moreau de Saint-Méry et l’Apologie de la discrimination raciale
Un aspect important de nos recherches doctorales consiste dans le fait de constater que l’histoir... more Un aspect important de nos recherches doctorales consiste dans le fait de constater que l’histoire s’est taillée essentiellement sur le modèle de l’homme occidental dont la civilisation se veut globalisante, cherchant progressivement à emballer les autres sociétés estimées en retard par rapport à la « grande et vraie histoire », c’est-à-dire, l’histoire du monde occidental, celle que Matthieu Renault (2018) appellerait « l’histoire officielle-blanche » qui se serait érigée en une sorte de glorification du peuple blanc, et dans laquelle, la contribution des Noirs avait jusqu’alors fait systématiquement l’objet d’occultation, de déformation, de discrimination, de banalisation, etc. Cette vision du monde occidentale est remarquée chez de nombreux philosophes et historiens, pour qui ce schéma européen serait, selon Laënnec Hurbon (2007), le prototype, digne d’être imité par les autres sociétés. Et l’analyse, par exemple, de la Description topographique…(1797), œuvre historique de Moreau de Saint-Méry, nous permettrait de comprendre ces désaveux à l’égard du potentiel des valeurs intérieures des Nègres esclaves, nés ou venus d’Afrique. On remarque, en effet, dans l’œuvre de cet historien, une description assez péjorative du portrait du Noir d’Afrique, pour des raisons, d’ailleurs, très peu solides. Le Noir, à ses yeux, n’est pas assez semblable avec le Blanc, ce dernier étant, pour lui, fait d’un corps imposant qui charme et touche les sens, et d’une admirable beauté qui satisfait le plaisir des yeux. Le corps du Blanc est, donc, arrangé avec une harmonie bien observée par Moreau de Saint-Méry entre certaines parties du corps, et entre les traits du visage : « nez allongé, […] cheveux moins crépus et plus susceptibles de s’étendre et d’être tressés que l’espèce de laine qui couvre en général la tête de l’Africain, […] lèvres moins grosses et traits plus réguliers que les Nègres africains », affirme, Moreau Saint-Méry (1797 : 26-55). Le problème de ces genres d’affirmations, c’est qu’elles donnent à comprendre que l’Africain, faute de ces aspects extérieurs-là (nez allongé ; lèvres moins grosses ; cheveux lisses, unies, polies, tendres ; traits réguliers ; teinte jaune affaiblie des yeux ; etc.) (Idem.), n’est forcément pas beau. Ou, en d’autres termes, le Blanc serait plus gracieux que le Nègre à cause de l’apparence physique de ce dernier dont les proportions du corps ne seraient pas absolument symétriques. Pourquoi, alors, Moreau de Saint-Méry trouve-t-il le Blanc beau et non l’Africain ? Qui est, d’ailleurs, Moreau de Saint-Méry, ou au nom de quoi cet historien s’érige-t-il en arbitre pour décider qui doit être beau ou pas ? Quelle est, en réalité, la place du rôle joué par les Noirs dans ces types de récit ? Étant donné qu’il parait fort évident de méconnaître la sphère qu'on méprise, l’importance de la place des peuples noirs dans le récit de Moreau de Saint-Méry, a-t-elle été méprisée sciemment ou par ignorance ?
Le Culte vaudou, une force motrice de la Révolution de Saint-Domingue, ou " une scène affligeante pour la raison " ? Jean Price-Mars et Laënnec Hurbon répondent, 2024
Peut-on admettre au premier degré les paroles méprisantes tenues généralement à propos du Vaudou... more Peut-on admettre au premier degré les paroles méprisantes tenues généralement à propos du Vaudou ? Est-il correct de voir dans le Vaudou une « caste ignorante », ou de le déclarer « abruti » et « absurde » au sens où l’entend l’historien Antoine Dalmas, par exemple ? Peut-on tenir pour sincères les rapports des inquisiteurs, faits sur les esclaves révoltés de Saint-Domingue, livrés volontiers « aux impulsions magiques de la nature » (Pluchon) ? Est-il sûr que les récits faits sur le culte vaudou aux « diables » concernent bien les diables au sens où l’entendent les historiens œuvrant, pour la plupart, à l’ombre du Christianisme ? se demande Hurbon, par exemple. Ou alors, comment définir le Christianisme comme religion et le Vaudou, comme sorcellerie, si les deux se confondent, en réalité, « en un brouillard de magie », selon l’heureuse formule de Pierre Pluchon ? Quelles auraient été la valeur politique et la signification historique de la contribution du Vaudou au façonnement de la société noire de Saint-Domingue ?
Le Mercure de France et la figure de Mackandal : Histoire véritable ?
Le Mercure de France est parmi les premières revues françaises du XVIIIe siècle, où ... more Le Mercure de France est parmi les premières revues françaises du XVIIIe siècle, où sont logés des papiers relatant péjorativement l’histoire de Mackandal, dont la validité des faits et des arguments rapportés se révèle un peu douteuse. D’autant que dans le cas de cette revue, ce récit proposé pour « véritable » en 1787, tient, en réalité, largement de la fiction, c’està-dire, est quasiment issu de l’imagination de l’auteur (anonyme). Il est donc, certainement fort peu semblable à la réalité. On se demande alors, pourquoi inventer des ingrédients dépréciatifs pour camper le portrait d’un esclave révolté contre la servitude coloniale et l’ordre esclavagiste ?
La Méthode au sens large, plus créatif, plus ajusté, plus vivant et plus ouvert des domaines du savoir, 2022
« La méthode idéaliste » est celle qui nous proposerait surtout un retour de la pensée sur elle-m... more « La méthode idéaliste » est celle qui nous proposerait surtout un retour de la pensée sur elle-même, comme seule condition de vérité et d'affirmation du réel. Par rapport au changement et à la vie, cette recette universelle accorde une priorité reconnue à des règles absolues, au nom d’un dogmatisme rationnel, immobiliste et permanent qui, pendant longtemps, engage, à bien des égards, l’idée de l’unicité des canons scientifiques. Cela suppose que cette recette universelle de certitude, est peut-être la seule qui devrait régir l’ensemble des activités scientifiques mondiales, ou que devrait suivre tout procédé de recherche et de production de connaissance. C’est probablement là, une sorte de « modélisation croissante » de la connaissance selon une vision bien ancienne de la philosophie qui prétendait pouvoir posséder la vérité et la science des choses de manière absolue. Voilà donc le socle commun (c’est-à-dire, référentiel, réel, identique, unique) auquel tout le monde devrait souscrire sciemment ou pas. Mais, l’application dogmatique des canons scientifiques, permet-elle de prendre suffisamment en compte les objets complexes, nécessaires à l’étude des spécificités humaines ? Cette tradition ainsi rigide et tranchante, n’est-elle pas portée à figer tout effort créatif, adapté strictement aux conditions propres à chaque moment, à chaque peuple, et à chaque individu ? Comment peut-on participer à transformer ce dispositif machinal en « devenir », c’est-à-dire, en conception plus ajustée, plus vivante et plus ouverte de la méthode ? N’est-il pas souhaitable de procéder à la révision, ou mieux, à la « subversion » (Frantz Fanon/ Matthieu Renault) de ce paradigme pour une conception plus vivante et plus ouverte du monde ? N’y a-t-il pas lieu de procéder à la « désontologisation » (Frantz Fanon/Matthieu Renault) ou à l’« ajustement de la science selon la situation » (Feyerabend Paul) pour libérer, en fin de compte, les capacités d’innovation humaines ? Il ne paraît pas, en tout cas, tout à fait évident que l'on peut justifier que la science ne puisse progresser que dans un seul sens, pour parler, par exemple, comme Claire Joubert pour qui « la science, c’est vraiment le sens lare des domaines pratiques du savoir », fondée sur la « discursivité » et non sur le « dogmatisme ». Cela veut dire que « tout acte de penser est forcément un acte de repenser» (Claire Joubert). Voilà donc l’un des messages dissimulés derrière cet article, et que nous aurons l’occasion d’étudier en profondeur dans le 2e tome du livre Guide pratique d’organisation du travail intellectuel.
Hegel, la Dialectique du Maitre et de l’Esclave et la Révolution de Saint-Domingue, 2023
Le 18 novembre 1803, une bataille livrée par les insurgés de Saint-Domingue, fait reculer la plus... more Le 18 novembre 1803, une bataille livrée par les insurgés de Saint-Domingue, fait reculer la plus puissante armée du temps de Hegel, et met fin à la tentative de Napoléon Bonaparte de rétablir l'esclavage sur l'Ile. Cela constitue, pour de nombreux commentateurs, une des prouesses les plus originales de l'histoire universelle, puisqu'il s'agissait d'une « réalisation spectaculaire des esclaves qui, en renversant l'ordre ancien des choses, parvenaient à s'organiser pour [….] se transformer en de vrais hommes, en État-nation lorsqu'on sait, que peu avant la veille du soulèvement, des milliers d'esclaves pouvaient trembler devant un seul blanc » (Claudy Delné, 2013 : 56). Ainsi nombreux sont les auteurs à reconnaitre que « la révolution haïtienne a renforcé les tendances aux insurrections et révoltes d'esclaves au XIXe siècle à travers la Caraïbe et les Amériques en général » (Laënnec Hurbon, 2009 : 65-75). Un grand nombre d'études récentes sont unanimes à soutenir que la révolution haïtienne est un évènement marquant, comme la face qui « sans cesse revient hanter la modernité occidentale » malgré les tentatives de la marginaliser. C'est dans cette ordre d'idées que Tavares et Buck-Morss y voient la principale source historique de la fameuse « figure de la conscience » de Hegel, le creuset et « l'épreuve du feu pour les idéaux des Lumières françaises. Et tout Européen qui faisait partie du public des lecteurs bourgeois le savait » (Susan Buck-Morss, 2009 : 44). Mais Hegel semble chercher, selon Matthieu Renault entre autres, à cacher et à dissimuler ces sources caribéennes abolitionnistes, « ne serait-ce que pour mieux annuler philosophiquement les effets potentiellement subversifs de cette réalité pour mieux la supprimer » (Matthieu Renault, 2021 : 21-32).
Moreau de Saint-Méry et l’Apologie de la discrimination raciale
Un aspect important de nos recherches doctorales consiste dans le fait de constater que l’histoir... more Un aspect important de nos recherches doctorales consiste dans le fait de constater que l’histoire s’est taillée essentiellement sur le modèle de l’homme occidental dont la civilisation se veut globalisante, cherchant progressivement à emballer les autres sociétés estimées en retard par rapport à la « grande et vraie histoire », c’est-à-dire, l’histoire du monde occidental, celle que Matthieu Renault (2018) appellerait « l’histoire officielle-blanche » qui se serait érigée en une sorte de glorification du peuple blanc, et dans laquelle, la contribution des Noirs avait jusqu’alors fait systématiquement l’objet d’occultation, de déformation, de discrimination, de banalisation, etc. Cette vision du monde occidentale est remarquée chez de nombreux philosophes et historiens, pour qui ce schéma européen serait, selon Laënnec Hurbon (2007), le prototype, digne d’être imité par les autres sociétés. Et l’analyse, par exemple, de la Description topographique…(1797), œuvre historique de Moreau de Saint-Méry, nous permettrait de comprendre ces désaveux à l’égard du potentiel des valeurs intérieures des Nègres esclaves, nés ou venus d’Afrique. On remarque, en effet, dans l’œuvre de cet historien, une description assez péjorative du portrait du Noir d’Afrique, pour des raisons, d’ailleurs, très peu solides. Le Noir, à ses yeux, n’est pas assez semblable avec le Blanc, ce dernier étant, pour lui, fait d’un corps imposant qui charme et touche les sens, et d’une admirable beauté qui satisfait le plaisir des yeux. Le corps du Blanc est, donc, arrangé avec une harmonie bien observée par Moreau de Saint-Méry entre certaines parties du corps, et entre les traits du visage : « nez allongé, […] cheveux moins crépus et plus susceptibles de s’étendre et d’être tressés que l’espèce de laine qui couvre en général la tête de l’Africain, […] lèvres moins grosses et traits plus réguliers que les Nègres africains », affirme, Moreau Saint-Méry (1797 : 26-55). Le problème de ces genres d’affirmations, c’est qu’elles donnent à comprendre que l’Africain, faute de ces aspects extérieurs-là (nez allongé ; lèvres moins grosses ; cheveux lisses, unies, polies, tendres ; traits réguliers ; teinte jaune affaiblie des yeux ; etc.) (Idem.), n’est forcément pas beau. Ou, en d’autres termes, le Blanc serait plus gracieux que le Nègre à cause de l’apparence physique de ce dernier dont les proportions du corps ne seraient pas absolument symétriques. Pourquoi, alors, Moreau de Saint-Méry trouve-t-il le Blanc beau et non l’Africain ? Qui est, d’ailleurs, Moreau de Saint-Méry, ou au nom de quoi cet historien s’érige-t-il en arbitre pour décider qui doit être beau ou pas ? Quelle est, en réalité, la place du rôle joué par les Noirs dans ces types de récit ? Étant donné qu’il parait fort évident de méconnaître la sphère qu'on méprise, l’importance de la place des peuples noirs dans le récit de Moreau de Saint-Méry, a-t-elle été méprisée sciemment ou par ignorance ?
Le Culte vaudou, une force motrice de la Révolution de Saint-Domingue, ou " une scène affligeante pour la raison " ? Jean Price-Mars et Laënnec Hurbon répondent, 2024
Peut-on admettre au premier degré les paroles méprisantes tenues généralement à propos du Vaudou... more Peut-on admettre au premier degré les paroles méprisantes tenues généralement à propos du Vaudou ? Est-il correct de voir dans le Vaudou une « caste ignorante », ou de le déclarer « abruti » et « absurde » au sens où l’entend l’historien Antoine Dalmas, par exemple ? Peut-on tenir pour sincères les rapports des inquisiteurs, faits sur les esclaves révoltés de Saint-Domingue, livrés volontiers « aux impulsions magiques de la nature » (Pluchon) ? Est-il sûr que les récits faits sur le culte vaudou aux « diables » concernent bien les diables au sens où l’entendent les historiens œuvrant, pour la plupart, à l’ombre du Christianisme ? se demande Hurbon, par exemple. Ou alors, comment définir le Christianisme comme religion et le Vaudou, comme sorcellerie, si les deux se confondent, en réalité, « en un brouillard de magie », selon l’heureuse formule de Pierre Pluchon ? Quelles auraient été la valeur politique et la signification historique de la contribution du Vaudou au façonnement de la société noire de Saint-Domingue ?
Le Mercure de France et la figure de Mackandal : Histoire véritable ?
Le Mercure de France est parmi les premières revues françaises du XVIIIe siècle, où ... more Le Mercure de France est parmi les premières revues françaises du XVIIIe siècle, où sont logés des papiers relatant péjorativement l’histoire de Mackandal, dont la validité des faits et des arguments rapportés se révèle un peu douteuse. D’autant que dans le cas de cette revue, ce récit proposé pour « véritable » en 1787, tient, en réalité, largement de la fiction, c’està-dire, est quasiment issu de l’imagination de l’auteur (anonyme). Il est donc, certainement fort peu semblable à la réalité. On se demande alors, pourquoi inventer des ingrédients dépréciatifs pour camper le portrait d’un esclave révolté contre la servitude coloniale et l’ordre esclavagiste ?
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Papers by Jean Gardy E S T I M É LeVictorieux
suppose que cette recette universelle de certitude, est peut-être la seule qui devrait régir l’ensemble des activités scientifiques mondiales, ou que devrait suivre tout procédé de recherche et de production de connaissance. C’est probablement là, une sorte de « modélisation croissante » de la connaissance selon une vision bien ancienne de la
philosophie qui prétendait pouvoir posséder la vérité et la science des choses de manière absolue. Voilà donc le socle commun (c’est-à-dire, référentiel, réel, identique, unique) auquel tout le monde devrait souscrire sciemment ou pas. Mais, l’application dogmatique des canons scientifiques, permet-elle de prendre suffisamment en compte
les objets complexes, nécessaires à l’étude des spécificités humaines ? Cette tradition ainsi rigide et tranchante, n’est-elle pas portée à figer tout effort créatif, adapté strictement aux conditions propres à chaque moment, à chaque peuple, et à chaque individu ? Comment peut-on participer à transformer ce dispositif machinal en « devenir », c’est-à-dire, en conception plus ajustée, plus vivante et plus ouverte de la méthode ? N’est-il pas souhaitable de procéder à la révision, ou mieux, à la « subversion » (Frantz Fanon/ Matthieu Renault) de ce paradigme pour une conception plus vivante et plus ouverte du monde ? N’y a-t-il pas lieu de procéder à la « désontologisation » (Frantz Fanon/Matthieu Renault) ou à l’« ajustement de la science selon la situation » (Feyerabend Paul) pour libérer, en fin de compte, les capacités d’innovation humaines ? Il ne paraît pas, en tout cas, tout à fait évident que l'on peut justifier que la science ne puisse progresser que dans un seul sens, pour parler, par exemple, comme Claire Joubert pour qui « la science, c’est vraiment le sens lare des domaines pratiques du savoir », fondée sur la « discursivité » et non sur le « dogmatisme ». Cela veut dire que « tout acte de penser est forcément un acte de repenser» (Claire Joubert). Voilà donc l’un des messages dissimulés derrière cet article, et que nous aurons l’occasion d’étudier en profondeur dans le 2e tome du livre Guide pratique d’organisation du travail intellectuel.
suppose que cette recette universelle de certitude, est peut-être la seule qui devrait régir l’ensemble des activités scientifiques mondiales, ou que devrait suivre tout procédé de recherche et de production de connaissance. C’est probablement là, une sorte de « modélisation croissante » de la connaissance selon une vision bien ancienne de la
philosophie qui prétendait pouvoir posséder la vérité et la science des choses de manière absolue. Voilà donc le socle commun (c’est-à-dire, référentiel, réel, identique, unique) auquel tout le monde devrait souscrire sciemment ou pas. Mais, l’application dogmatique des canons scientifiques, permet-elle de prendre suffisamment en compte
les objets complexes, nécessaires à l’étude des spécificités humaines ? Cette tradition ainsi rigide et tranchante, n’est-elle pas portée à figer tout effort créatif, adapté strictement aux conditions propres à chaque moment, à chaque peuple, et à chaque individu ? Comment peut-on participer à transformer ce dispositif machinal en « devenir », c’est-à-dire, en conception plus ajustée, plus vivante et plus ouverte de la méthode ? N’est-il pas souhaitable de procéder à la révision, ou mieux, à la « subversion » (Frantz Fanon/ Matthieu Renault) de ce paradigme pour une conception plus vivante et plus ouverte du monde ? N’y a-t-il pas lieu de procéder à la « désontologisation » (Frantz Fanon/Matthieu Renault) ou à l’« ajustement de la science selon la situation » (Feyerabend Paul) pour libérer, en fin de compte, les capacités d’innovation humaines ? Il ne paraît pas, en tout cas, tout à fait évident que l'on peut justifier que la science ne puisse progresser que dans un seul sens, pour parler, par exemple, comme Claire Joubert pour qui « la science, c’est vraiment le sens lare des domaines pratiques du savoir », fondée sur la « discursivité » et non sur le « dogmatisme ». Cela veut dire que « tout acte de penser est forcément un acte de repenser» (Claire Joubert). Voilà donc l’un des messages dissimulés derrière cet article, et que nous aurons l’occasion d’étudier en profondeur dans le 2e tome du livre Guide pratique d’organisation du travail intellectuel.