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  • As a researcher at the Religious Observatory of Aix-en-Provence under the direction of Professor Bruno Etienne, I sta... moreedit
L'apparition du mouvement nationaliste dans les Bouches-du-Rhône a été favorisée par une importante immigration étrangère et par l'inquiétude des professions commerciales et libérales du département face à la "concurrence juive". Le... more
L'apparition du mouvement nationaliste dans les Bouches-du-Rhône a été favorisée par une importante immigration étrangère et par l'inquiétude des professions commerciales et libérales du département face à la "concurrence juive". Le mouvement nationaliste nait avec le boulangisme et connait son apogée pendant l'affaire Dreyfus. Il comprend, comme à Paris, une forte tendance socialiste mais l'élément conservateur, dynastique ou catholique, y est beaucoup plus puissant qu'à Paris et prend le contrôle du mouvement des les premières années du siècle. Ceci s'explique par le fait que les Bouches-du-Rhône ont été longtemps une terre de tradition cléricale et monarchiste, tradition a laquelle est restée attachée la bourgeoisie marseillaise et aixoise, en partie gagnée au nationalisme. Malgré cette différence dans la composition du mouvement, la thématique nationaliste dans les Bouches-du-Rhône est copiée sur celle qui est développée dans la capitale: le ref...
Avant toute chose, il est nécessaire de formuler une remarque qui permettra de définir les limites géographiques du présent exposé, et nécessaire également d'énoncer les deux paradoxes à partir desquels cet exposé va se construire. Alors... more
Avant toute chose, il est nécessaire de formuler une remarque qui permettra de définir les limites géographiques du présent exposé, et nécessaire également d'énoncer les deux paradoxes à partir desquels cet exposé va se construire. Alors qu'il nous est demandé de revenir sur les 25 années d'indépendance slovène et croate, il convient de préciser que la Slovénie paraît peu concernée, voire pas du tout, par la thématique abordée ici. En raison d'abord de son implication très limitée dans les conflits yougoslaves, la guerre d'indépendance slovène entamée le 26 juin 1991 ayant pris fin le 7 juillet suivant. En raison ensuite de son homogénéité confessionnelle. Malgré l'existence d'une minorité protestante autochtone aujourd'hui résiduelle, qui a beaucoup compté dans la définition de la langue et de l'identité slovènes (on pense notamment à l'oeuvre de Primož Trubar, à son catéchisme, son abécédaire et à sa traduction du Nouveau testament dans l'idiome local), les provinces qui allaient constituer l'actuelle Slovénie étaient et sont restées assez monolithiquement catholiques (en 1991, 71,6% des Slovènes se déclaraient tels). A la différence des Croates, les Slovènes ne se trouvèrent donc pas confrontés aux problèmes liés à la coexistence de plusieurs confessions sur un même territoire. Les deux paradoxes que je voudrais évoquer ensuite et examiner dans le corps de mon exposé sont les suivants :-Premièrement, les Balkans occidentaux ont vu naître et se développer au XIXème siècle et au début du XXème, dans une société encore non sécularisée, des nationalismes radicaux tolérants à l'égard des différentes confessions établies localement sans être pour autant indifférents au fait religieux. Ces nationalismes proposaient aux croyants et aux pratiquants de ces confessions un projet national commun qui, non seulement, assurerait et conforterait leur coexistence pacifique mais entrerait aussi en résonance avec leur vision-du-monde spécifique.
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Après 1945, l'Europe a longtemps connu la paix, une paix certes sous tension… Un premier conflit armé devait éclater dès 1969 en Irlande du Nord. Conflit à basse intensité, mais meurtrier, il devait perdurer jusqu'aux accords du Vendredi... more
Après 1945, l'Europe a longtemps connu la paix, une paix certes sous tension… Un premier conflit armé devait éclater dès 1969 en Irlande du Nord. Conflit à basse intensité, mais meurtrier, il devait perdurer jusqu'aux accords du Vendredi Saint de 1998. A l'autre bout du continent, la chute du communisme et de son système de parti unique, le délitement de la Yougoslavie multi-nationale débouchèrent à partir de 1991 sur les guerres de Croatie, de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, auxquelles les accords de Dayton de 1995 et celui de Kumanovo de 1999 (pour le Kosovo) ont mis fin. Nombre d'analystes dans le monde politico-médiatique (mais peu d'uni-versitaires et de chercheurs) ont qualifié ces conflits de guerres religieuses. Il est vrai que les « Troubles » d'Irlande du Nord (pour reprendre l'euphé-misme en usage en Grande-Bretagne) virent s'opposer républicains catholiques et loyalistes protestants. La participation déterminante d'une troisième partie à ce conflit était cependant assez souvent minimisée, voire ignorée : celle du pouvoir et de l'armée britanniques, éventuellement présentés comme de simples médiateurs ou arbitres tentant de s'interposer entre deux communautés hostiles. Il est vrai également que dans l'ex-Yougoslavie, les protagonistes des conflits relevaient de confessions différentes : Serbes orthodoxes, Croates catholiques, Bosniaques et Albanais musulmans. Compte tenu de ces appar-tenances confessionnelles bien tranchées, il était postulé que l'hostilité entre ces groupes reposait sur une base religieuse et qu'elle perdurait depuis des temps immémoriaux, la dictature titiste n'ayant réussi qu'à la placer un temps sous le boisseau. Mais là aussi, il était fait peu de cas des tentatives de péren-nisation d'un appareil d'Etat mis en place sous le communisme qui, en quête d'une nouvelle légitimité, crut la trouver en se posant en champion des natio-nalismes confessionnels, et en manipulant les mémoires traumatiques des populations locales.
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Alors que des émeutes ont secoué les grandes villes des Etats-Unis et les manifestations d'indignation gagné de grandes villes européennes après la mort de George Floyd, symbole des violences policières ciblant les Afro-Américains, alors... more
Alors que des émeutes ont secoué les grandes villes des Etats-Unis et les manifestations d'indignation gagné de grandes villes européennes après la mort de George Floyd, symbole des violences policières ciblant les Afro-Américains, alors que le mouvement « Black Lives Matter » occupe un espace médiatique considérable, il n'est pas inutile de rappeler que Martin Luther King Junior, celui qui s'est fait connaître comme le promoteur des droits civiques des Noirs aux Etats-Unis n'avait pas voulu limiter son action politique à la cause afro-américaine. A la veille de son assassinat, il avait pris la tête d'une campagne pour les Américains pauvres de toutes races, destinée à obtenir l'adoption d'une charte des droits économiques et sociaux et, de manière plus générale, à exiger l'instauration d'une véritable justice sociale.
En 1993, le Professeur Bruno Etienne, qui venait de créer l'Observatoire du religieux quelques mois plus tôt, me demanda de mener des recherches sur la question religieuse et la question identitaire dans l'ex-Yougoslavie et sur leurs... more
En 1993, le Professeur Bruno Etienne, qui venait de créer l'Observatoire du religieux quelques mois plus tôt, me demanda de mener des recherches sur la question religieuse et la question identitaire dans l'ex-Yougoslavie et sur leurs éventuels rapports. Bien évidemment, c'est la proclamation des indépendances croate et slovène, puis bosniaque, et les conflits armés qui devaient accompagner ces tentatives d'émancipation, qui avaient éveillé chez lui cette curiosité. A son initiative, je découvris donc à l'époque un continent oublié des chercheurs français (mis à part une poignée d'entre eux, dont certains ont participé au présent colloque). Au fur à mesure que j'avançais dans mes recherches, que se multipliaient dans le même temps les publications sur le sujet, je remarquais l'étonnante simplification qui présidait aux débats relatifs aux évènements en ex-Yougoslavie.