Philippe Lavigne Delville
Socio-anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) (UMR GRED, Montpellier), je travaille sur les politiques foncières et les politiques et projets de développement, en les questionnant comme formes internationalisées d’action publique pluri-acteurs.
J’ai passé de longues années au Gret, organisation non gouvernementale dont j’ai été directeur scientifique de 1998 à 2008 et suis donc particulièrement intéressé à la façon dont les sciences sociales peuvent contribuer à alimenter la réflexion des praticiens sur leurs pratiques. Entre 2009 et 2011, j’ai été accueilli au Lasdel, à Niamey, dont je suis membre.
Depuis juin 2103, je suis président de l’APAD, Association pour l’anthropologie du changement social et du développement.
site perso : www.anthropo-impliquee.org
Address: adresse postale : IRD UMR GRED, BP 64501, 34394 Montpellier cédex 5
adresse physique : Université Paul Valéry, quai des tanneurs, Montpellier (Tram 1 arrêt ALbert 1er)
J’ai passé de longues années au Gret, organisation non gouvernementale dont j’ai été directeur scientifique de 1998 à 2008 et suis donc particulièrement intéressé à la façon dont les sciences sociales peuvent contribuer à alimenter la réflexion des praticiens sur leurs pratiques. Entre 2009 et 2011, j’ai été accueilli au Lasdel, à Niamey, dont je suis membre.
Depuis juin 2103, je suis président de l’APAD, Association pour l’anthropologie du changement social et du développement.
site perso : www.anthropo-impliquee.org
Address: adresse postale : IRD UMR GRED, BP 64501, 34394 Montpellier cédex 5
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Books and edited books by Philippe Lavigne Delville
Engaged in a truly interdisciplinary process of research and thinking the authors managed to reach out beyond their individual disciplines to incorporate the thinking and methods of the others. A genuine discourse unfolds, based upon a common conception of the nature of society and its relations with the environment.
As a starting point of the common work, It is argued that the Sahelian crisis can constitute an ideal model, or paradigm, in the light of which it might become possible to deepen and broaden a reflection on the relations between societies and their environment. The book describes the spatial variability that can be recorded in each of the major domains (of the Sahel) expressing them in cartographic form. From this descriptive and static approach a more dynamic investigation of the origin of the different patterns of variability and their relevance for analysing the diverse conditions for resource exploitation is presented. The first seven chapters of the book examine the different areas of analysis: ecological conditions; population distribution and demographic dynamics; major fluxes of economic trade; multiple uses of resources; farming strategies and practices. The spatial divisions of each domain are progressively combined to arrive at a proposed division of the area under study into separate zones. Thus several typical situations are identified and located in space, each of these corresponding to a certain combination of the natural, demographic, economic and technical variables studied.
CONTENTS
INTRODUCTION: THE "DESERTIFICATION" OF THE SAHEL, A SYMBOL OF THE ENVIRONMENTAL CRISIS.
Claude Raynaut
The difficult route to interdisciplinarity
Aims and methods of the study
Social dynamic and use of the resources
ECOLOGICAL CONDITIONS AND DEGRADATION FACTORS IN THE SAHEL
Jean Koechlin
Climatic conditions
Edaphic conditions
Natural vegetation and ecological conditions
Vulnerability and risks of land degradation
The precipitation gradient
Soil diversity and human use
Large ecological zones
Conclusion
THE DEMOGRAHIC ISSUE IN THE WESTERN SAHEL: FROM THE GLOBAL TO THE LOCAL SCALE
Claude Raynaut and Pierre Janin
Demography and environment, a controversial issue
Varied population density
Variability of population growth
Conclusion
POPULATIONS AND LAND: MULTIPLE DYNAMICS AND CONTRASTING REALITIES
Claude Raynaut
The natural environment: only a partial explanation
The enduring heritage of the past
Labour migrations and the rural exodus
Large geo-demographic complexes
Conclusion
MAJOR SAHELIAN TRADE NETWORKS: PAST AND PRESENT
Emmanuel Grégoire
The Sahel: an ancient trading region
The colonial conquest: a profound change in the Sahelian economy
Independence: political change, economic continuity
The years following the 1973-4 drought: projects and foreign aid
The 1980s: the economic and political crisis of the modern sector
Sahelian merchants: a permanent presence
Current major trade zones
A SHARED LAND: COMPLEMENTARY AND COMPETING USES
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
Relations with livestock
Relation with water
Conclusions
SAHELIAN AGRARIAN SYSTEMS: PRINCIPAL RATIONALES
Philippe Lavigne-Delville
The question of fertility
The question of risk
Agricultural intensification
Conclusion
THE DIVERSITY OF FARMING PRACTICES
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
Principal crop systems
Ploughing tools and peasant strategies
Management of the environment
Conclusion
RELATIONS BETWEEN MAN AND HIS ENVIRONMENT: THE MAIN TIPES OF SITUATION IN THE WESTERN SAHEL
Claude Raynaut, Philippe Lavigne-Delville and Jean Koechlin
An attempt at synthesis
Dynamics at work
Conclusion
SAHELIAN SOCIAL SYSTEMS: VARIETY AND VARIABILITY
Claude Raynaut
Elusive ethnicities
Several axes of differentiation in social systems
Three major models of social organization
Conclusion
THE TRANSFORMATION OF SOCIAL RELATIONS AND THE MANAGEMENT OF NATURAL RESOURCES: – THE BIRTH OF THE LAND QUESTION
Claude Raynaut
Social systems and land systems
Systems of production and land systems
The dynamic of land change
Conclusion
THE TRANSFORMATION OF SOCIAL RELATIONS AND THE MANAGEMENT OF NATURAL RESOURCES: – THE EMANCIPATION OF THE WORKFORCE
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
The diverse forms of control over work
The emancipation of workforce
Conclusion
CONCLUSION: RELATIONS BETWEEN SOCIETY AND NATURE – THEIR DYNAMICS, DIVERSITY AND COMPLEXITY
Claude Raynaut
Observing diversity – a confirmation
Order in complexity
Sustainability and change
Action: several axes for reflection
Beyond the Sahel experience
A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l’anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l’aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d’enquêtes de terrain approfondies menées au coeur des mondes de l’aide, il dévoile l’hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en oeuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité.
En même temps qu’elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l’aide, analyse la façon dont il a géré les relations d’enquête. Entre participation observante et observation externe, l’ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l’ethnographie de l’aide et ses institutions, qu’à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l’anthropologie des organisations.
Table des matières
Préface
par Jean-Paul Moatti
1. Les institutions de l’aide et leurs pratiques. Regards ethnographiques sur des fragments d’une gouvernance globalisée
par Marion Fresia et Philippe Lavigne Delville
2. Enquêter au coeur de la bureaucratie transnationale de l’asile. Réflexions sur les rapports ambivalents entre le HCR et les milieux académiques
par Marion Fresia
3. L’ethnographe embarqué et la pensée institutionnelle du HCR. Sortir du terrain, entrer dans la critique anthropologique
par Giulia Scalettaris
4. Précarité professionnelle des développeurs nationaux et légitimation des discours environnementaux (Sénégal). Quand les difficultés de l’enquête ouvrent de nouvelles perspectives
par Céline Ségalini
5. Socio-anthropologie d’une ONG verte entre global et local : un itinéraire sous épreuves
par Julie Riegel
6. La fabrique institutionnelle des chiffres de l’aide humanitaire en Éthiopie. Retour ethnographique d’un humanitaire sur son terrain
par François Enten
7. Ethnographier un autoritarisme depuis un projet de développement. Logiques bureaucratiques croisées, production et usages de l’incompréhension réciproque en Éthiopie
par Mehdi Labzaé
8. Observer les institutions de développement dans l’action (Cambodge). Une double posture de chercheur-anthropologue et d’intervenant
par Antoine Deligne
9. Comprendre la production des politiques foncières rurales au Bénin. De la participation observante à l’observation engagée
par Philippe Lavigne Delville
10. Un réseau hybride pour alimenter les politiques de coopération et de développement sur le foncier. Ethnographier de l’intérieur un « objet institutionnel non identifié »
par Aurore Mansion
11. Saisir la bureaucratie judiciaire. Les contraintes d’une ethnographie en milieu judiciaire nigérien
par Oumarou Hamani
12. Enquêter au coeur des mondes de l’aide. Positionnements, relations d’enquête, restitutions
par Philippe Lavigne Delville et Marion Fresia
Ce dossier rassemble des articles explorant différentes facettes de la production de l'action publique en Afrique.
Qu’est-ce qui concourt au « succès » ou à l’« échec » d’un projet de développement ? Comment comprendre la trajectoire d’interventions et leurs résultats ?
Analysant trois interventions visant à restructurer et étendre la desserte en eau potable dans 3 pays (Burkina Faso, Ghana, Haïti), cette étude montre que le succès d’une intervention tient au fait qu’elle réussit à réunir et faire tenir ensemble des acteurs et des objets hétérogènes, à construire et stabiliser un « réseau socio-technique » nouveau, offrant un service amélioré. Cela ne va pas de soi et suppose un travail actif « d’intéressement », de négociation, de stabilisation de règles du jeu dans des environnements complexes et souvent peu stables.
Une intervention de développement suppose en effet la coopération d’acteurs et d’institutions multiples qui n’ont ni les mêmes intérêts ni les mêmes objectifs, ne jouissent pas des mêmes capacités institutionnelles et ne déploient pas leurs activités selon des temporalités identiques.
Cette étude donne des clés pour comprendre la trajectoire, parfois mouvementée, d’une intervention (définie comme un ensemble articulé de « phases projets »), à travers son histoire et les différentes épreuves qu’elle a rencontrées. Elle montre que les rapports entre les différents réseaux d’acteurs mis en jeu dans l’intervention - et en particulier la place qu’occupent les usagers et les acteurs du service de l’eau dans la définition des objectifs et le pilotage - est déterminante dans sa trajectoire.
A partir de ces trois cas, elle apporte des réflexions des outils d’analyse de validité plus générale et intéressera praticiens, évaluateurs et décideurs.
Cet ouvrage rassemble des enquêtes de terrain approfondies menées au cœur des mondes de l’aide. A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l’anthropologie des organisations internationales, il apporte un éclairage ethnographique précieux sur les dynamiques internes aux institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques, et les routines sociotechniques sur lesquelles leur action repose. Au delà d'une vision réifiée de l'aide, il dévoile l’hétérogénéité et l'hybridité des organisations et des réseaux d'experts qui la définissent et la mettent en œuvre à diverses échelles, et cherche à les saisir dans leurs interdépendances et leurs contradictions, mais aussi dans leur fragilité et leur impermanence.
Les contributions ouvrent également la boite noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Avec réflexivité, chaque auteur explicite sa posture et analyse ses relations d’enquête. Entre participation observante et observation externe, l’ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l’ethnographie de l’aide et ses institutions, qu’à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l’anthropologie des organisations.
voir https://books.openedition.org/irdeditions/27324
Consacrés aux interventions en faveur des organisations de la société civile, les chapitres suivants interrogent la façon dont, suite aux Accords de Cotonou signés en 2000, la Délégation de l’Union européenne à Niamey a défini sa politique envers les « acteurs non étatiques » et comment elle l’a traduite sous forme de projet. Reconstituant l’histoire de la formulation de son « Projet d’appui à la société civile », entre 2002 et 2008, l’auteur décrit l’invention tâtonnante d’une politique, entre ambiguïtés de conceptions politiques et poids des dispositifs bureaucratiques.
Cet ouvrage représente un apport important, tant au débat sur la société civile en Afrique qu’à celui sur la façon dont les institutions d’aide définissent leurs politiques et leurs projets de développement. Il intéressera aussi bien les chercheurs en sciences sociales que les responsables associatifs et les praticiens du développement.
Modification de l'enjeu économique de l'espace aménagé, compétition pour l'accès à cet espace, compétition politique pour le contrôle du projet : tout projet d'aménagement (en irrigation, reboisement, mise en défens, etc.) suscite des stratégies pour tirer bénéfice des avantages espérés, ou pour éviter d'en être exclu.
Face à ces enjeux et à ces stratégies, les intervenants de développement sont souvent démunis. Faute de repères en termes de diagnostic et de méthodologie d'intervention, ils ne savent pas les lire, encore moins les prendre en compte pour aider à négocier des compromis acceptables par tous. D'où des chantiers qui se bloquent, des aménagements réalisés mais jamais exploités, des conflits réveillés − ou même provoqués − par une intervention maladroite.
Prendre en compte le foncier doit être au coeur de toute démarche d'aménagement. Issu d'une collaboration entre agents de développement et chercheurs, cet ouvrage mobilise de façon pédagogique les acquis récents de l'anthropologie du foncier et de l'anthropologie du développement. À partir d'études de cas d'aménagements de bas-fonds au Mali et au Burkina Faso, il décrit les principaux types d'enjeux fonciers et de conflits que les intervenants peuvent rencontrer. Il propose une démarche pratique pour identifier assez tôt les enjeux d'un projet d'aménagement, et des repères méthodologiques pour les traiter au cours de la préparation du projet avec les villageois. C'est un outil de travail indispensable pour tout projet de gestion de terroir ou de développement local.
Que les ruraux puissent peser sur les choix (de recherche ou de développement) qui les concernent est indispensable. Pour autant, le discours participatif est parfois bien flou sur ses objectifs concrets, et la pratique est souvent éloignée de ses ambitions.
Cet ouvrage souhaite contribuer à un débat critique contructif, à partir de la question des enquêtes. Croisant analyses d'expériences (en Afrique, en Inde, en Albanie, au Brésil) et réflexions plus théoriques, praticiens et chercheurs proposent une lecture rigoureuse de la pratique des enquêtes participatives, de leurs conditions de mise en oeuvre, de leurs effets. A partir de points de vue différents, ils discutent les questions méthodologiques de la participation aussi bien que ses implications institutionnelles, politiques et scientifiques.
Enjeux des conflits fonciers, conséquences de la coexistence de multiples systèmes de normes foncières, rôle des autorités locales dans la régulation foncière, liens entre sécurité foncière et intensification, perspectives de gestion des ressources communes, enjeux politiques et économiques du contrôle de la terre, problèmes d’articulation entre décentralisation administrative et gestion décentralisée du foncier, problèmes de recueil et de transcription juridique des droits fonciers, voici quelques-uns des thèmes traités.
Cet ouvrage a été préparé sous l’égide du comité de pilotage du plan d’action « Foncier rural, ressources renouvelables et développement » lancé par la Coopération française en 1996.
Papers by Philippe Lavigne Delville
Engaged in a truly interdisciplinary process of research and thinking the authors managed to reach out beyond their individual disciplines to incorporate the thinking and methods of the others. A genuine discourse unfolds, based upon a common conception of the nature of society and its relations with the environment.
As a starting point of the common work, It is argued that the Sahelian crisis can constitute an ideal model, or paradigm, in the light of which it might become possible to deepen and broaden a reflection on the relations between societies and their environment. The book describes the spatial variability that can be recorded in each of the major domains (of the Sahel) expressing them in cartographic form. From this descriptive and static approach a more dynamic investigation of the origin of the different patterns of variability and their relevance for analysing the diverse conditions for resource exploitation is presented. The first seven chapters of the book examine the different areas of analysis: ecological conditions; population distribution and demographic dynamics; major fluxes of economic trade; multiple uses of resources; farming strategies and practices. The spatial divisions of each domain are progressively combined to arrive at a proposed division of the area under study into separate zones. Thus several typical situations are identified and located in space, each of these corresponding to a certain combination of the natural, demographic, economic and technical variables studied.
CONTENTS
INTRODUCTION: THE "DESERTIFICATION" OF THE SAHEL, A SYMBOL OF THE ENVIRONMENTAL CRISIS.
Claude Raynaut
The difficult route to interdisciplinarity
Aims and methods of the study
Social dynamic and use of the resources
ECOLOGICAL CONDITIONS AND DEGRADATION FACTORS IN THE SAHEL
Jean Koechlin
Climatic conditions
Edaphic conditions
Natural vegetation and ecological conditions
Vulnerability and risks of land degradation
The precipitation gradient
Soil diversity and human use
Large ecological zones
Conclusion
THE DEMOGRAHIC ISSUE IN THE WESTERN SAHEL: FROM THE GLOBAL TO THE LOCAL SCALE
Claude Raynaut and Pierre Janin
Demography and environment, a controversial issue
Varied population density
Variability of population growth
Conclusion
POPULATIONS AND LAND: MULTIPLE DYNAMICS AND CONTRASTING REALITIES
Claude Raynaut
The natural environment: only a partial explanation
The enduring heritage of the past
Labour migrations and the rural exodus
Large geo-demographic complexes
Conclusion
MAJOR SAHELIAN TRADE NETWORKS: PAST AND PRESENT
Emmanuel Grégoire
The Sahel: an ancient trading region
The colonial conquest: a profound change in the Sahelian economy
Independence: political change, economic continuity
The years following the 1973-4 drought: projects and foreign aid
The 1980s: the economic and political crisis of the modern sector
Sahelian merchants: a permanent presence
Current major trade zones
A SHARED LAND: COMPLEMENTARY AND COMPETING USES
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
Relations with livestock
Relation with water
Conclusions
SAHELIAN AGRARIAN SYSTEMS: PRINCIPAL RATIONALES
Philippe Lavigne-Delville
The question of fertility
The question of risk
Agricultural intensification
Conclusion
THE DIVERSITY OF FARMING PRACTICES
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
Principal crop systems
Ploughing tools and peasant strategies
Management of the environment
Conclusion
RELATIONS BETWEEN MAN AND HIS ENVIRONMENT: THE MAIN TIPES OF SITUATION IN THE WESTERN SAHEL
Claude Raynaut, Philippe Lavigne-Delville and Jean Koechlin
An attempt at synthesis
Dynamics at work
Conclusion
SAHELIAN SOCIAL SYSTEMS: VARIETY AND VARIABILITY
Claude Raynaut
Elusive ethnicities
Several axes of differentiation in social systems
Three major models of social organization
Conclusion
THE TRANSFORMATION OF SOCIAL RELATIONS AND THE MANAGEMENT OF NATURAL RESOURCES: – THE BIRTH OF THE LAND QUESTION
Claude Raynaut
Social systems and land systems
Systems of production and land systems
The dynamic of land change
Conclusion
THE TRANSFORMATION OF SOCIAL RELATIONS AND THE MANAGEMENT OF NATURAL RESOURCES: – THE EMANCIPATION OF THE WORKFORCE
Claude Raynaut and Philippe Lavigne-Delville
The diverse forms of control over work
The emancipation of workforce
Conclusion
CONCLUSION: RELATIONS BETWEEN SOCIETY AND NATURE – THEIR DYNAMICS, DIVERSITY AND COMPLEXITY
Claude Raynaut
Observing diversity – a confirmation
Order in complexity
Sustainability and change
Action: several axes for reflection
Beyond the Sahel experience
A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l’anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l’aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d’enquêtes de terrain approfondies menées au coeur des mondes de l’aide, il dévoile l’hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en oeuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité.
En même temps qu’elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l’aide, analyse la façon dont il a géré les relations d’enquête. Entre participation observante et observation externe, l’ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l’ethnographie de l’aide et ses institutions, qu’à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l’anthropologie des organisations.
Table des matières
Préface
par Jean-Paul Moatti
1. Les institutions de l’aide et leurs pratiques. Regards ethnographiques sur des fragments d’une gouvernance globalisée
par Marion Fresia et Philippe Lavigne Delville
2. Enquêter au coeur de la bureaucratie transnationale de l’asile. Réflexions sur les rapports ambivalents entre le HCR et les milieux académiques
par Marion Fresia
3. L’ethnographe embarqué et la pensée institutionnelle du HCR. Sortir du terrain, entrer dans la critique anthropologique
par Giulia Scalettaris
4. Précarité professionnelle des développeurs nationaux et légitimation des discours environnementaux (Sénégal). Quand les difficultés de l’enquête ouvrent de nouvelles perspectives
par Céline Ségalini
5. Socio-anthropologie d’une ONG verte entre global et local : un itinéraire sous épreuves
par Julie Riegel
6. La fabrique institutionnelle des chiffres de l’aide humanitaire en Éthiopie. Retour ethnographique d’un humanitaire sur son terrain
par François Enten
7. Ethnographier un autoritarisme depuis un projet de développement. Logiques bureaucratiques croisées, production et usages de l’incompréhension réciproque en Éthiopie
par Mehdi Labzaé
8. Observer les institutions de développement dans l’action (Cambodge). Une double posture de chercheur-anthropologue et d’intervenant
par Antoine Deligne
9. Comprendre la production des politiques foncières rurales au Bénin. De la participation observante à l’observation engagée
par Philippe Lavigne Delville
10. Un réseau hybride pour alimenter les politiques de coopération et de développement sur le foncier. Ethnographier de l’intérieur un « objet institutionnel non identifié »
par Aurore Mansion
11. Saisir la bureaucratie judiciaire. Les contraintes d’une ethnographie en milieu judiciaire nigérien
par Oumarou Hamani
12. Enquêter au coeur des mondes de l’aide. Positionnements, relations d’enquête, restitutions
par Philippe Lavigne Delville et Marion Fresia
Ce dossier rassemble des articles explorant différentes facettes de la production de l'action publique en Afrique.
Qu’est-ce qui concourt au « succès » ou à l’« échec » d’un projet de développement ? Comment comprendre la trajectoire d’interventions et leurs résultats ?
Analysant trois interventions visant à restructurer et étendre la desserte en eau potable dans 3 pays (Burkina Faso, Ghana, Haïti), cette étude montre que le succès d’une intervention tient au fait qu’elle réussit à réunir et faire tenir ensemble des acteurs et des objets hétérogènes, à construire et stabiliser un « réseau socio-technique » nouveau, offrant un service amélioré. Cela ne va pas de soi et suppose un travail actif « d’intéressement », de négociation, de stabilisation de règles du jeu dans des environnements complexes et souvent peu stables.
Une intervention de développement suppose en effet la coopération d’acteurs et d’institutions multiples qui n’ont ni les mêmes intérêts ni les mêmes objectifs, ne jouissent pas des mêmes capacités institutionnelles et ne déploient pas leurs activités selon des temporalités identiques.
Cette étude donne des clés pour comprendre la trajectoire, parfois mouvementée, d’une intervention (définie comme un ensemble articulé de « phases projets »), à travers son histoire et les différentes épreuves qu’elle a rencontrées. Elle montre que les rapports entre les différents réseaux d’acteurs mis en jeu dans l’intervention - et en particulier la place qu’occupent les usagers et les acteurs du service de l’eau dans la définition des objectifs et le pilotage - est déterminante dans sa trajectoire.
A partir de ces trois cas, elle apporte des réflexions des outils d’analyse de validité plus générale et intéressera praticiens, évaluateurs et décideurs.
Cet ouvrage rassemble des enquêtes de terrain approfondies menées au cœur des mondes de l’aide. A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l’anthropologie des organisations internationales, il apporte un éclairage ethnographique précieux sur les dynamiques internes aux institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques, et les routines sociotechniques sur lesquelles leur action repose. Au delà d'une vision réifiée de l'aide, il dévoile l’hétérogénéité et l'hybridité des organisations et des réseaux d'experts qui la définissent et la mettent en œuvre à diverses échelles, et cherche à les saisir dans leurs interdépendances et leurs contradictions, mais aussi dans leur fragilité et leur impermanence.
Les contributions ouvrent également la boite noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Avec réflexivité, chaque auteur explicite sa posture et analyse ses relations d’enquête. Entre participation observante et observation externe, l’ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l’ethnographie de l’aide et ses institutions, qu’à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l’anthropologie des organisations.
voir https://books.openedition.org/irdeditions/27324
Consacrés aux interventions en faveur des organisations de la société civile, les chapitres suivants interrogent la façon dont, suite aux Accords de Cotonou signés en 2000, la Délégation de l’Union européenne à Niamey a défini sa politique envers les « acteurs non étatiques » et comment elle l’a traduite sous forme de projet. Reconstituant l’histoire de la formulation de son « Projet d’appui à la société civile », entre 2002 et 2008, l’auteur décrit l’invention tâtonnante d’une politique, entre ambiguïtés de conceptions politiques et poids des dispositifs bureaucratiques.
Cet ouvrage représente un apport important, tant au débat sur la société civile en Afrique qu’à celui sur la façon dont les institutions d’aide définissent leurs politiques et leurs projets de développement. Il intéressera aussi bien les chercheurs en sciences sociales que les responsables associatifs et les praticiens du développement.
Modification de l'enjeu économique de l'espace aménagé, compétition pour l'accès à cet espace, compétition politique pour le contrôle du projet : tout projet d'aménagement (en irrigation, reboisement, mise en défens, etc.) suscite des stratégies pour tirer bénéfice des avantages espérés, ou pour éviter d'en être exclu.
Face à ces enjeux et à ces stratégies, les intervenants de développement sont souvent démunis. Faute de repères en termes de diagnostic et de méthodologie d'intervention, ils ne savent pas les lire, encore moins les prendre en compte pour aider à négocier des compromis acceptables par tous. D'où des chantiers qui se bloquent, des aménagements réalisés mais jamais exploités, des conflits réveillés − ou même provoqués − par une intervention maladroite.
Prendre en compte le foncier doit être au coeur de toute démarche d'aménagement. Issu d'une collaboration entre agents de développement et chercheurs, cet ouvrage mobilise de façon pédagogique les acquis récents de l'anthropologie du foncier et de l'anthropologie du développement. À partir d'études de cas d'aménagements de bas-fonds au Mali et au Burkina Faso, il décrit les principaux types d'enjeux fonciers et de conflits que les intervenants peuvent rencontrer. Il propose une démarche pratique pour identifier assez tôt les enjeux d'un projet d'aménagement, et des repères méthodologiques pour les traiter au cours de la préparation du projet avec les villageois. C'est un outil de travail indispensable pour tout projet de gestion de terroir ou de développement local.
Que les ruraux puissent peser sur les choix (de recherche ou de développement) qui les concernent est indispensable. Pour autant, le discours participatif est parfois bien flou sur ses objectifs concrets, et la pratique est souvent éloignée de ses ambitions.
Cet ouvrage souhaite contribuer à un débat critique contructif, à partir de la question des enquêtes. Croisant analyses d'expériences (en Afrique, en Inde, en Albanie, au Brésil) et réflexions plus théoriques, praticiens et chercheurs proposent une lecture rigoureuse de la pratique des enquêtes participatives, de leurs conditions de mise en oeuvre, de leurs effets. A partir de points de vue différents, ils discutent les questions méthodologiques de la participation aussi bien que ses implications institutionnelles, politiques et scientifiques.
Enjeux des conflits fonciers, conséquences de la coexistence de multiples systèmes de normes foncières, rôle des autorités locales dans la régulation foncière, liens entre sécurité foncière et intensification, perspectives de gestion des ressources communes, enjeux politiques et économiques du contrôle de la terre, problèmes d’articulation entre décentralisation administrative et gestion décentralisée du foncier, problèmes de recueil et de transcription juridique des droits fonciers, voici quelques-uns des thèmes traités.
Cet ouvrage a été préparé sous l’égide du comité de pilotage du plan d’action « Foncier rural, ressources renouvelables et développement » lancé par la Coopération française en 1996.
ce texte présente une perspective sur les trajectoires des politiques foncières en Afrique de l'ouest et Madagascar et interroge les déterminants du changement.
Les dimensions territoriales des opérations de formalisation des droits fonciers coutumiers n’ont été jusqu’ici que peu prises en compte. Ce texte met en lumière les effets différenciés des Plans fonciers ruraux (PFR) au sein des territoires villageois dans le centre du Bénin. A partir de deux études de cas, il étudie les conflits qui ont scandé les opérations de formalisation et leurs impacts sur les levés parcellaires et les changements politiques et administratifs. Ce texte montre que l’organisation politique du territoire et les inégalités socio-spatiales qui résultent de l’histoire du peuplement façonnent les résultats des opérations de levé de parcelles et que ces opérations induisent en retour de nouvelles différenciations spatiales qui accroissent l’hétérogénéité des droits fonciers au sein des territoires.
Territorial dimensions of the formalization of ‘informal’ customary land rights are hardly acknowledged. This text highlights the differentiated impacts of Rural Land Maps (Plans fonciers ruraux - PFRs) on village territories in central Benin. Using two case studies, it then examines the conflicts that arise during formalization operations and their outcomes in terms of the mapping of land rights and political and administrative change. This paper shows how the political organization of the territory and the socio-spatial inequalities resulting from the history of settlement shape the results of plot-level land rights registration and, in turn, how these registration operations lead to new spatial differentiations and increase the heterogeneity of land tenure rights within the territory.
Civil society’s ability to contribute to public policies has been on the agenda in sub-Saharan Africa since the 2000s. Civil society organisations (CSOs) often debate policy options at some length and depth but spend less time thinking about their strategies for action and influence in this domain, even though the interests promoted by the State do not always correspond to those of most citizens, and policy formulation processes are often open to manipulation. CSOs therefore face several dilemmas. Should they engage in the participatory processes proposed by the State? If so, under what conditions? How can they engage in constructive dialogue while being vigilant about the risks of manipulation? How can they influence the process and push for the interests and views of as many people as possible to be taken into account?This study examines how Senegalese CSOs operating within the Framework for dialogue and action on land in Senegal (CRAFS) mobilised around the process of formulating a draft land reform between 2014 and 2016. The process was led by the National Land Reform Commission (CNRF), which the Senegalese government created in 2012 to lead an ‘inclusive and participatory’ land reform. After describing how members of CRAFS contributed to the debate on the need for an inclusive land reform and their active and critical contributions to the CNRF process, this paper analyses the achievements and limitations of their engagement in the process and the lessons learned from it.
En Afrique subsaharienne, la question de la contribution de la société civile aux politiques publiques est à l’ordre du jour depuis les années 2000. Cependant, si les débats sur les options de politique sont souvent nombreux et nourris, les stratégies d’action et d’influence font moins l’objet d’une réflexion collective au sein des organisations de la société civile (OSC). Or les intérêts promus par l’État ne correspondent pas toujours à ceux de la majorité des citoyens, et les risques d’instrumentalisation sont non négligeables.
Dès lors, des dilemmes se posent aux OSC : faut-il s’engager dans les processus participatifs proposés par l’État ? À quelles conditions ? Comment engager un dialogue constructif tout en étant vigilants sur les risques d’instrumentalisation ? Comment influencer le processus et pousser à la prise en compte des intérêts et points de vue du plus grand nombre ? La présente étude analyse la mobilisation des OSC sénégalaises réunies au sein du Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (CRAFS) dans le processus de formulation d’un projet de réforme foncière mené par la Commission nationale de réforme foncière (CNRF), mise en place par le gouvernement sénégalais en 2012 pour élaborer une réforme foncière, dans une démarche « inclusive et participative ». Ce document retrace la façon dont les membres du
CRAFS ont alimenté le débat sur la nécessité d’une réforme foncière inclusive, et dont ils se sont investis dans le processus du CNRF, dans une logique de contribution critique. Il analyse les acquis et les limites de cet engagement et en tire les leçons.
Qu’est-ce qui concourt au « succès » ou à l’« échec » d’un projet de développement ?
Comment comprendre la trajectoire d’interventions et leurs résultats ?
Analysant trois interventions visant à restructurer et étendre la desserte en eau potable dans trois pays (Burkina Faso, Ghana, Haïti), la présente étude montre que le succès d’une intervention tient au fait qu’elle réussit à réunir et faire tenir ensemble des acteurs et des objets hétérogènes, à construire et stabiliser un « réseau sociotechnique » nouveau, offrant un service amélioré. Cela ne va pas de soi et suppose un travail actif d’« intéressement »,de négociation, de stabilisation de règles du jeu dans des environnements complexes et souvent peu stables.
Une intervention de développement suppose en effet la coopération d’acteurs et
d’institutions multiples qui n’ont ni les mêmes intérêts ni les mêmes objectifs, ne jouissent pas des mêmes capacités institutionnelles et ne déploient pas leurs activités selon des temporalités identiques.
Cette étude donne des clés pour comprendre la trajectoire, parfois mouvementée, d’une intervention (définie comme un ensemble articulé de « phases projets »), à travers son histoire et les différentes épreuves qu’elle a rencontrées. Elle montre que les rapports entre les différents réseaux d’acteurs mis en jeu dans l’intervention – et, en particulier, la place qu’occupent les usagers et les acteurs du service de l’eau dans la définition des objectifs et le pilotage – sont déterminants dans sa trajectoire.
À partir de ces trois cas, l’étude propose des réflexions et des outils d’analyse de validité plus générale, qui éclairent la trajectoire des interventions de développement et leurs conditions de réussite. Elle ne manquera pas d’intéresser praticiens, évaluateurs et décideurs.
Agir pour le développement, c’est intervenir dans des espaces sociaux et politiques complexes. Or les praticiens ne sont pas toujours équipés pour connaître et décrypter ce contexte et réfléchir leur action en conséquence. Les connaissances anthropologiques – et plus largement de sciences sociales – sont peu accessibles et éloignées des questionnements opérationnels. Et intégrer des questionnements et des savoirs de sciences sociales dans la pratique du développement ne va pas de soi. À partir de sa pratique d’anthropologue chercheur et de praticien au Gret, l’auteur analyse différentes modalités de collaboration entre chercheurs en sciences sociales et praticiens : recherches-actions collaboratives, expertises collectives, capitalisations d’expérience… Il contribue à alimenter leur réflexion sur les stratégies et les pratiques et à enrichir leur façon de poser les problèmes d’action publique. Il propose des réflexions théoriques et empiriques pour guider la production de questionnements et de connaissances appropriables par tous.
Face à des réformes foncières qui menacent l’agriculture familiale, les organisations sociales ne restent pas inactives. Pourtant, si les controverses sur les orientations à donner aux politiques foncières sont largement documentées, on sait moins quelles sont les stratégies d’action des organisations de la société civile qui cherchent à les influer. Jeune syndicat paysan béninois, Synergie Paysanne s’est fortement mobilisé entre 2010 et 2013 contre le projet de code foncier alors en préparation au Bénin, qu’il considérait comme un instrument au service de l’agrobusiness et de l’accaparement des terres. Cet article décrit l’histoire de cette mobilisation et les différentes stratégies d’action employées, qui l’ont mené jusque dans les arènes de débat sur le texte, et discute l’efficacité des stratégies de plaidoyer technique sur des sujets à la fois très technicisés et à fort enjeu politique.
À l’heure où de nombreuses institutions internationales et agences de développement appuient la mise en œuvre de politiques et de programmes de formalisation des droits fonciers, où les investissements privés dans les terres s’accélèrent et où l’élaboration de principes pour améliorer la gouvernance foncière et encadrer les investissements dans le secteur agricole se multiplient, la coopération française est appelée à clarifier ses positions et à les traduire dans les faits par des mesures concrètes. À la demande et sous la coordination du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international (Maedi) et de l’Agence française de développement (AFD), le Comité technique « Foncier et développement » a engagé un vaste chantier de réflexion pour identifier les conditions de pertinence, de durabilité et de réussite des politiques de formalisation des droits fonciers.
L’objectif était de proposer un certain nombre de repères à la coopération française et à ses partenaires pour mieux en comprendre
les enjeux, dépasser les controverses et informer les stratégies et les pratiques.
Ce travail s’est appuyé sur un bilan de plus de trente ans d’expériences
diverses de formalisation des droits en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ce document en restitue les principales conclusions. Il montre que les politiques de formalisation des droits ont de forts enjeux politiques et sont souvent mises au service de logiques d’exclusion. Elles peuvent être de puissants outils de sécurisation, d’intégration sociale et de développement économique, mais dans des conditions spécifiques (reconnaissance de la pluralité des normes et des droits
et en particulier collectifs, validation sociale préalable à l’enregistrement
des droits, fiabilité des institutions de gestion foncière, environnement économique incitatif, etc.) qui sont le plus souvent à construire et dépendent d’autres secteurs du développement. Il explique pourquoi
il n’y a pas de lien mécanique entre sécurité foncière et formalisation des droits fonciers, pas plus qu’entre formalisation des droits et développement économique. Il explique pourquoi il n’existe pas de modèle universel et comment le choix d’une politique foncière ne peut relever que des États et de leurs sociétés, sur la base de choix de développement clairs. À partir d’expériences menées dans divers contextes, il fournit aux acteurs du foncier des repères pour élaborer des politiques foncières inclusives et durables (formalisation des transactions foncières, prise en compte des usages et des droits collectifs, mise en place de dispositifs de proximité et de procédures
simplifiées, animation des débats de politique, etc.). Ce document n’est qu’une étape. Des travaux complémentaires seront menés par la suite pour spécifier les réponses à apporter en fonction des milieux (situations post-conflits, milieux urbains et périurbains, etc.) et préciser le contenu possible d’approches alternatives et complémentaires à la formalisation des droits stricto sensu (fiscalité foncière, sécurisation des droits collectifs et des biens communs, etc.).
At a time when many international institutions and development agencies are supporting the implementation of policies and programmes to formalise land rights, private investments in land are accelerating, and efforts to formulate principles to improve land governance and frame investments in the agricultural sector are increasing, it seemed appropriate for the French Cooperation to clarify its positions and identify concrete measures to translate them into action. In response to a request from the French Ministry of Foreign Affairs and International Development (Maedi) and the French Development Agency (AFD), the ‘Land Tenure and Development’ Technical Committee initiated a wide-ranging process of reflection, coordinated by Maedi and AFD, to identify the conditions for relevant, sustainable and effective policies to formalise land rights. The objective was to propose a number of pointers to help the French Cooperation and its partners better understand the issues, look beyond the controversies and inform future strategies and practices. This work was based on an assessment of over 30 years of diverse experiences formalising rights in Africa, Asia and Latin America.
The main conclusions of this process are presented in this document, which shows that policies to formalise rights raise highly political issues and often contribute to exclusion. They can be powerful tools for greater security, social integration and economic development, but only under certain conditions – in particular, recognising the plurality of norms and rights (especially collective rights), social validation prior to the registration of rights, reliable land management institutions, and a favourable economic environment – which often need to be created and are dependent upon other development sectors. It explains why there is no mechanical link between security of tenure and formalising land rights, or between formalising rights and economic development; why there is no universal model, and why land policies can only be chosen by the State and citizens concerned on the basis of clear development choices. Drawing on experiences in diverse contexts, this paper provides land actors with pointers for formulating inclusive and sustainable land policies (formalising land transactions, taking account of collective land uses and rights, putting in place local mechanisms and simplified procedures, facilitating policy debates, etc.). This document only marks a stage in the process. The next step is to identify specific responses for particular settings (post-conflict situations, urban and peri-urban areas, etc.) and the possible content of alternative and complementary approaches to formalising rights in the strict sense (land taxes, securing collective rights and common goods, etc.).
The formalisation of local or customary land rights is often seen as a
means of tackling insecurity of land tenure and encouraging
investment. Several tools, such as the Rural Land Plans (PFRs) used
in Benin, seem to resolve the tension between the logic of registering
rights in order to increase productivity and the logic of securing
complex local rights and reducing conflict. But while PFRs are
potentially a good tool for dealing with complexity, current policy
debate in Benin tends to focus on them as a tool for privatisation. But
given the diversity of local situations and complexity of land rights, a
single model of private property will inevitably engender exclusion
and conflict, for questionable economic benefits. We can think that
what is needed is a pluralist vision, and rights registration procedures
that build sustainable links between diverse and evolving local
modes of land regulation, on the one hand, and a pluralist legal
framework on the other.
En Afrique des Grands Lacs, l’accès à la terre est au cœur du maintien
de la paix et du développement économique, alors qu’en moyenne la
survie de 80 % des populations de cette région dépend de
l’agriculture, essentiellement familiale.
Face aux défis posés par la question foncière, des acteurs de la société
civile, dont certains en partenariat avec le CCFD - Terre Solidaire,
se sont engagés dans des actions visant à offrir aux populations rurales
du Burundi, de RDC (Nord-Kivu) et du Rwanda un accès sécurisé
à la terre et à ses ressources. Ces actions ont permis d’obtenir des
avancées significatives sur plusieurs plans : résolution des conflits,
sécurisation des droits, restauration d’un climat de confiance au sein
des populations et alimentation du débat public sur les réformes
foncières en marche dans ces trois pays. Ainsi, cette étude souligne le
potentiel de ces initiatives, qui gagneraient à être mieux coordonnées
mais surtout à être davantage valorisées et prises en compte par les
pouvoirs publics. Les acteurs de la société civile ont un rôle majeur
à jouer mais, sans volonté politique des États, la sécurisation de l’accès
à la terre dans cette région restera un défi hors d’atteinte.
Cette étude montre par ailleurs qu’il n’existe pas de solution unique et
toute faite, qui soit valable dans les trois pays. Les choix de politiques
foncières renvoient d’abord à des choix de société, que seul le débat
démocratique peut faire émerger. Alimenter ce débat, en donnant des
clés de compréhension et d’action qui soient utiles aux acteurs des
politiques foncières qui y participeront : là est l’ambition de cette étude.
Land tenure is a social construct, based on the relationships people establish in order to gain access to land and natural resources.
As such, it has major economic, social and political implications.
Land policies play a key role in development strategies because they define land rights and their management, and the rules governing land allocation. The debate about policy options raises numerous questions:
Should the development of land markets be encouraged? How should local land rights be dealt with? Can economic growth be combined with equitable access to land and environmental protection? Developing countries need forms of land governance that take account of their diverse social, political and institutional situations in order to enable them to deal with the unprecedented challenges now facing them.
Mechanisms for securing land tenure that recognise the wide range of rights and sources of legitimacy can provide the basis for equitable and sustainable economic development. Promoting such mechanisms often
involves redefining the role of the public authorities in order to regulate competition between different actors over access to land. International development agencies need to support the land policies being debated at the national level by actors from the public and private sectors and civil society . This should be done in accordance with the Paris declaration, and bearing in mind the history of each country, thereby helping to promote democratic land governance. This is the message from the development practitioners that have been working on land tenure in association with the Land tenure and development committee, and their proposed strategy for the French Cooperation.
La connaissance anthropologique est-elle utile pour l’action ? La plupart des chercheurs et des praticiens le pensent. Mais comment mobiliser les sciences sociales dans la réalité du
déroulement d’un projet ? Ce texte analyse les tentatives de collaboration entre chercheurs en sciences sociales et développeurs dans un projet de microfinance. Cet exemple montre
que la mobilisation de sciences sociales est d’une utilité réelle pour des développeurs cherchant à ancrer leur action dans des contextes sociaux. Mais il montre aussi que cela ne va pas de soi. Les types de connaissances « utiles » varient selon les étapes du projet. De plus, il ne suffit pas que les praticiens soient convaincus de l’intérêt de tels apports, il faut encore qu’ils aient la possibilité pratique de mettre cette question au centre de leurs urgences et préoccupations.
Cette étude restitue une enquête sur les perceptions de l'aide internationale par les acteur nigériens impliqués dans la définition, le suivi, la mise en oeuvre d'actions financées par l'aide. Appuyée par de nombreux extraits d'entretiens, elle donne à voir une grand désenchantement, une lucidité face aux effets pervers de l'aide et aux stratégies d'instrumentalisation qui se sont développées, un sentiment d'impuissance.
Le foncier est un rapport social. Il renvoie aux relations qui s’établissent entre les hommes à propos de l’accès à la terre et aux ressources naturelles. Il constitue donc un enjeu économique, social et politique majeur. Par ce qu’ils définissent les droits sur la terre, la façon de les gérer, et les règles d’affectation des terres, les politiques foncières ont un rôle central dans les stratégies de développement. Les choix de politique foncière font l’objet de nombreux débats : faut-il favoriser
le développement du marché foncier ? Comment traiter les droits locaux ? Comment conjuguer croissance économique, équité et protection de l’environnement ? Face aux défis sans précédents auxquels ils sont confrontés, les pays du Sud ont besoin d’une gouvernance foncière qui tienne compte de la diversité des situations sociales, politiques et institutionnelles. Il faut promouvoir des dispositifs de sécurisation foncière fondés sur la reconnaissance de la diversité des droits et des sources de légitimité, au service d’un développement économique équitable et durable. Cet objectif implique souvent une redéfini-
tion du rôle des pouvoirs publics afin de réguler la compétition que se livrent les différents acteurs pour accéder à la terre. En cohérence avec la Déclaration de Paris et dans le respect de l’histoire de chaque pays,
la coopération internationale se doit d’apporter son appui aux politiques foncières dont la définition fait débat au niveau national entre acteurs, publics, privés et associatifs. Cet appui doit contribuer à promouvoir une
gouvernance démocratique du foncier. Tels sont les messages que les acteurs de la coopération sur le foncier, autour du comité « Foncier et Développement », proposent comme stratégie à la Coopération française.
cet atelier fait le point sur les démarches de reconnaissance et de gestion locale des droits fonciers ruraux (Bénin, Niger, Madagascar)
Avec le changement climatique, les aménagements de bas-fonds sont perçus comme des opportunités pour accroître la production agricole et augmenter la résilience des agricultures familiales. Le Burkina Faso a ainsi engagé une politique volontariste d’aménagements des bas-fonds, dans un objectif d’indépendance alimentaire et de réduction des risques climatiques.
Les intervenants de développement voient l’aménagement principalement comme une infrastructure physique permettant de modifier les flux hydriques et ainsi d’améliorer le potentiel productif de l’espace aménagé. Or, tout aménagement rebat les cartes de la répartition de terres, définit de nouvelles règles d’accès à l’espace aménagé et suscite des gagnants et des perdants. Même si les projets tentent aujourd’hui de négocier avec les détenteurs fonciers, ils n’ont que rarement une politique construite en la matière.
Ce chapitre analyse les recompositions foncières liées à l’aménagement du bas-fond du village de Lofing, au sud-ouest du Burkina Faso. Lofing est un village Dagara au nord-est de Dano dans la province du Ioba.