Books by Suzanne Zaccour
Pourquoi les personnes courageuses ont-elles des couilles, alors que les mauviettes doivent s’en ... more Pourquoi les personnes courageuses ont-elles des couilles, alors que les mauviettes doivent s’en faire pousser une paire ? Pourquoi dit-on d’une femme qu’elle tombe enceinte, mais d’un homme qu’il la met enceinte ? Pourquoi les femmes sont-elles bavardes comme des pies si ce sont les hommes qui mecspliquent ? D’où vient notre tendance à disséquer les femmes en un panier de fruits : des melons ou des prunes à la poitrine, une peau d’orange, la cerise pour l’hymen ? Pourquoi les blagues de blondes font-elles rire ? Depuis combien de siècles les femmes sont-elles hystériques ? Pourquoi l’homme est-il conquérant quand la femme est facile ?
La réponse à ces questions et à bien d’autres se trouve dans ce Dictionnaire critique du sexisme linguistique, recensant des centaines d’expressions sexistes. Un projet qui invite les féministes à passer des actes à la parole !
Suzanne Zaccour et Michaël Lessard vous invitent à la rencontre d’une trentaine de voix féministes québécoises de différents milieux, qui relèvent le pari de faire rire, sourciller, décrier, sourire et grimacer avec des textes aussi riches que colorés.
Un tabouret et mille femmes sont "pris" en photo. Eh oui ! en français, le masculin l'emporte sur... more Un tabouret et mille femmes sont "pris" en photo. Eh oui ! en français, le masculin l'emporte sur le féminin même lorsque des humaines côtoient des objets ! Cette logique tordue n'est pas intrinsèque à la langue française. Elle est le fruit d'une lutte menée aux 17e et 18e siècles contre le féminin - et contre les femmes - par les « autorités » linguistiques.
En effet, dans le passé, on accordait une phrase selon le genre du mot le plus proche (accord de proximité). Ainsi, des hommes et des femmes pouvaient se montrer généreuses. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque le masculin, en tout temps, doit l'emporter. Cette supériorité du masculin, rendu prétendument générique comme dans l'expression « droits de l'homme ». Relèverait du « génie » d'une langue délibérément sexiste, et pas seulement sur le plan grammatical... Des mots comme autrice, professeuse, philosophesse et capitainesse ont été relégués aux oubliettes, car les femmes n'étaient pas aptes à exercer de telles fonctions, seuls les hommes le pouvaient, prétendait-on. On a donc décrété que ces mots devaient disparaître, effaçant ainsi de notre histoire les femmes qui osaient penser. Créer et agir. Depuis, on ne cesse d'inventer de nouveaux mots féminins, comme auteure et professeure, pour décrire la réalité telle qu'elle est au grand dam des académiciens-cerbères de la langue qui résistent à la féminisation de toutes leurs forces en déclin.
Comment écrire et parler de façon non sexiste ? Michaël Lessard et Suzanne Zaccour proposent différentes façons de le faire, évaluant les avantages et les inconvénients de chacune d'elles. Leur livre n'impose pas une règle grammaticale. En fait, il est une invitation à apprendre, à désapprendre, à critiquer, à discuter et à oser se lancer à la recherche de la langue des femmes. En outre, la réhabilitation du féminin a également comme fonction de développer une langue moins genrée qui prend en compte les personnes qui ne s'identifient pas au féminin ou au masculin.
Papers by Suzanne Zaccour
Revue Femmes et Droit, 2021
Une agression sexuelle est-elle : (1) un abus sexuel ; (2) une aventure sexuelle ; (3) une erreur... more Une agression sexuelle est-elle : (1) un abus sexuel ; (2) une aventure sexuelle ; (3) une erreur de jeunesse ; (4) une déviance ; (5) aucune de ces réponses? S’y retrouver n’est pas toujours facile quand on cherche à dénoncer les violences sexuelles. Dans une société marquée par la culture du viol, les préjugés inconscients peuvent nous inciter à euphémiser, romantiser, érotiser, excuser, et même encourager les violences à caractère sexuel. Le présent article offre une perspective langagière sur les violences sexuelles en examinant les biais, stéréotypes et mythes sur le viol qui s’infiltrent dans le discours juridique. Nous traitons de termes qui banalisent les violences sexuelles, comme « abus sexuel », « voler un baiser », « caresse » et « inconduite ». Nous analysons également les propos blâmant les victimes, les expressions sexistes qui trahissent une vision du viol comme une « perte de contrôle », l’invisibilisation des hommes violents, ainsi que l’altérisation et la pathologisation des agresseurs. En examinant la culture du viol spécifiquement sous l’angle du langage ou du discours, nous fournissons aux juristes de nouveaux outils pour avancer dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
McGill Journal of Sustainable Development Law (17:1), 2020
[Français]
Imaginons une rivière polluée par une usine. Les avenues juridiques traditionnelles pe... more [Français]
Imaginons une rivière polluée par une usine. Les avenues juridiques traditionnelles peinent à répondre à ce scénario, en particulier lorsqu’aucun·e humain·e ne souffre de la pollution. Ainsi, certaines juridictions se tournent aujourd’hui vers la personnalité juridique environnementale, une solution innovante qui permet à la rivière de poursuivre elle-même l’usine polluante.
Que peut apporter la théorie des jeux aux débats sur la personnalité juridique de l’environnement? Nous avançons que la personnalité juridique fait de la rivière une « joueuse » dont les intérêts sont reconnus et qui peut négocier en son propre nom. Ainsi, la personnalité juridique environnementale peut servir non seulement à faciliter les poursuites, mais aussi à favoriser l’atteinte de solutions coopératives collectivement désirables.
En mettant en scène un dialogue entre le droit et la théorie des jeux, nous apportons un éclairage nouveau sur la négociation environnementale et la personnalité juridique.
[English]
Imagine a river polluted by a factory. Traditional legal avenues struggle to respond to this scenario, especially when no human being suffers from pollution. Thus, some jurisdictions are now turning to environmental legal personality, an innovative solution that allows the river to itself sue the polluting factory.
What can game theory bring to the debate on the legal personality of the environment? We argue that legal personality makes the river a player whose interests are recognized and who can negotiate in its own name. Thus, environmental legal personality can be used not only to facilitate litigation, but also to promote the achievement of collectively desirable cooperative solutions.
By staging a dialogue between law and game theory, we shed a new light on environmental negotiation and legal personality.
Canadian Journal of Family Law, 2019
Who needs family law? While it is tempting to answer “everyone”, the stakes are not the same for ... more Who needs family law? While it is tempting to answer “everyone”, the stakes are not the same for all. I propose to evaluate family law rules in terms of how they address high-stakes situations—that is, the condition of vulnerable women. Thus, the test of good family law should be how well it deals with poverty and domestic violence, factors that directly constrain women’s ability to negotiate fair outcomes.
To explore this method, I take the example of a recent proposal, developed by Alain Roy’s reform committee (the “Comité consultatif sur le droit de la famille”), and regarding which the Quebec government held public consultations in 2019. I show that this reform proposal, which purports to respond to the diversity of Quebec families, rather prioritizes a single ideal of the modern, equal, and autonomous family. The reform’s supposedly autonomy-enhancing rules would especially penalize poor and victimized women—thus failing my proposed test of good family law. These women, I argue, should be considered model test cases, not exceptions.
99:1 La Revue du Barreau canadien 113, 2021
La langue française est en effervescence. La rédaction inclusive (ou la féminisation du texte) es... more La langue française est en effervescence. La rédaction inclusive (ou la féminisation du texte) est de plus en plus répandue. Le milieu juridique ne fait pas exception : avocat·es, notaires et juges de tous les paliers donnent une plus grande place aux femmes et aux personnes non-binaires dans la langue. On y rencontre toutefois des résistances particulières. Beaucoup se demandent si la langue inclusive doit se cantonner aux contextes informels, ou si elle peut réellement convenir aux textes juridiques.
Dans cet article, nous répondons à ces interrogations en démontant huit objections classiques à la rédaction non sexiste en droit :
1. Le genre grammatical n’a rien à voir avec le genre des personnes;
2. Les règles de grammaire n’ont rien à voir avec le patriarcat;
3. La rédaction inclusive est un projet superficiel;
4. Le féminin alourdit le texte;
5. Les juges n’utilisent pas la rédaction inclusive ou épicène;
6. La féminisation est une erreur de français;
7. La rédaction non sexiste est trop imprécise pour le droit;
8. La féminisation renforce la binarité et le sexisme de la langue
française.
Nous verrons que ces objections sont plutôt des mythes aux fondements instables.
Child and Family Law Quarterly, 2021
When a violent sexual assault is caught on video or results in injuries, defendants sometimes cla... more When a violent sexual assault is caught on video or results in injuries, defendants sometimes claim that the sexual activity was consensual BDSM or 'rough sex'. This article seeks to understand the impact of this
strategy when the complainant has previously engaged in atypical sexual activity.
The study of Canadian admissibility rulings and trial decisions shows that sexual history evidence is primarily used to support the legally prohibited inference that because a woman consented to rough sex in the past, she is more likely to have consented to the sexual activity in question. Defendants rely on the argument that repeated sexual activity is less likely to be criminal: if it is routine, then it is not rape. This strategy relies on and reinforces myths and stereotypes about sexual violence, particularly partner/marital sexual violence.
Canadian Journal of Family Law, 2018
This chapter opens a conversation between law and game theory on the personhood status of environ... more This chapter opens a conversation between law and game theory on the personhood status of environmental entities. Specifically, we consider the granting of personhood status to a river that suffers from the production activity of a firm creating economic value, but also pollution emissions as a by-product. If no one lives downstream, for instance, traditional responses to the environmental problem are unsatisfactory. We show that environmental personhood can help achieve efficient bargaining solutions between polluters and environmental entities. We also report on various approaches that have been taken in some countries to endow environmental persons with means to protect their rights.
Challenging Parental Alienation
Revue juridique étudiante de l'Université de Montréal, 2017
Français:
Cet article s'inspire des enseignements de l'histoire de la contractualisation du maria... more Français:
Cet article s'inspire des enseignements de l'histoire de la contractualisation du mariage au Québec pour comprendre les dangers que présenterait une règlementation de la gestation pour autrui ayant recours au contrat notarié. Celle-ci est préconisée par le rapport Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales, déposé en juin 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille. Or, la tradition notariale québécoise, témoin de générations de couples s'étant soumis au régime matrimonial de la séparation des biens, a échoué à démontrer que le recours à un.e notaire unique, en situation genrée ou inégalitaire, est susceptible de produire des ententes équitables pour les femmes. La prudence s'impose donc avant de conclure qu'une telle réforme assurerait l'autonomisation et la protection des femmes agissant à titre de mères porteuses.
English:
This article draws on lessons from the history of the contractualization of marriage in Quebec to understand the dangers that would arise from the regulation of pregnancy for others using the notarial contract, as it was recommended in the report Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales submitted in June 2015 by the Advisory Committee on Family Law. However, the Quebec notarial tradition, witness to generations of couples having submitted to the matrimonial property separation regime, has failed to demonstrate that the use of a single notary, in a gendered or unequal situation, is likely to produce fair deals for women. Caution is therefore required before concluding that such a reform would ensure the empowerment and protection of women acting as surrogate mothers.
Cahiers de l’éducation permanente, 2018
French Abstract: L'autrice et l'auteur soutiennent que la désobéissance à une autorité langagière... more French Abstract: L'autrice et l'auteur soutiennent que la désobéissance à une autorité langagière est justifiée, dans certaines circonstances, même lorsque l'institution n'est pas sexiste mais inclusive.
English Abstract: The authors argue that disobedience to linguistic authorities is not only justified when confronted to sexist institutions but also to inclusive ones in some circumstances.
Revue L’Esprit Libre, 2018
French Abstract: L'autrice et l'auteur soutiennent l'emploi des mots féminins « ostentatoires », ... more French Abstract: L'autrice et l'auteur soutiennent l'emploi des mots féminins « ostentatoires », soit les féminins dont la différence avec leur masculin est audible.
English Abstract: The authors argue in favour of “ostentatious” feminine words, that is, feminine words audibly distinct from masculine words.
Revue de droit de l'Université de Sherbrooke, 2017
Diriez-vous d'un tribunal dont on limite la compétence qu'on lui coupe les couilles? Diriez-vous ... more Diriez-vous d'un tribunal dont on limite la compétence qu'on lui coupe les couilles? Diriez-vous d'une enfant violée qu'elle a vécu une « aventure sexuelle »? Diriez-vous de 30 avocates et d'un document qu'« ils » se trouvent dans la salle d'audience? Si vous avez répondu « non » à ces provocations, vous aimerez cet article. Si vous avez répondu « oui », vous en avez besoin.
Nous traquons ici le sexisme dans la langue du droit. Effacer les femmes, pathologiser les mères, banaliser les violences: tels sont quelques-uns des effets discriminatoires de ce sexisme langagier que nous entre-prenons de détailler sous toutes ses coutures.
L'analyse du sexisme langagier doit devenir un champ d'étude en bonne et due forme. À cette fin, nous offrons une nomenclature des sexismes jurilinguistiques (lexical, grammatical, terminologique…), ainsi que deux nouvelles notions: la féminisation ostentatoire, un féminin marquée à l'oral, et le plafond de verre linguistique, cette obstination à nommer au masculin les femmes occupant de hautes fonctions.
Notre étude offre des outils aux juges, avocat·es, notaires, légistes et autres practicien·nes du droit pour démasquer le sexisme caché dans leurs communications et se familiariser avec les nouveaux développements en matière de rédaction inclusive.
English:
Would you say of a court whose jurisdiction was reduced that it was “emasculated”? Would you say of a child who was raped that she enjoyed a “sexual adventure”? Would you say of a high-ranking woman that “he” got the job? If you answered “no” to these provocations, you will enjoy this article. If you answered “yes”, you need to read it.
Here we track sexism in the language of the law. Erasing women, pathologizing mothers, normalizing violence: these are but some of the discriminatory effects of the linguistic sexism that we undertake to detail in its every shape and form.
The study of linguistic sexism must become a proper area of research. To this end, we offer a nomenclature of jurilinguistic sexisms (lexical, grammatical, terminological), as well as two new notions: ostentatious feminines and the linguistic glass ceiling. The former qualifies feminine forms that are significantly different from the masculine. The latter refers to some people’s stubborn designation of women in power in the masculine form in French.
Our study offers tools for judges, lawyers, notaries, legists, and other legal practitioners to unmask the sexism hidden in their communications and familiarize themselves with new developments in inclusive writing.
La réforme du droit de la famille proposée par le Gouvernement du Québec complexifie inutilement ... more La réforme du droit de la famille proposée par le Gouvernement du Québec complexifie inutilement le droit et échoue à régler les problèmes de l’union de fait. Le droit de la famille doit être clair, accessible et fonctionnel. La réforme proposée, au contraire, est basée sur des mythes et regorge de complexités. Nous appelons à une réforme réaliste, qui tienne compte de la réalité des Québécois·es et de la diversité des familles.
Le régime parental proposé est complexe et trop restrictif. Il serait difficile à mettre en place et entrainerait une grande confusion en droit de la famille. Les mécanismes compensatoires sont connus pour être inefficaces, injustes et inaccessibles—d’ailleurs, ceux qui existent déjà dans notre droit sont rarement utilisés. Nous recommandons l’abandon de la prestation compensatoire parentale.
Les changements proposés pour le régime matrimonial créent des problèmes là où tout fonctionne bien. Le patrimoine familial est essentiel pour protéger les conjoint·es et les enfants vulnérables. La société d’acquêts est populaire auprès des couples, puisque moins de 10% d’entre eux choisissent un autre régime . Le régime matrimonial légal devrait demeurer tel quel, et, en matière de conjugalité, la réforme devrait se centrer sur le vrai problème du droit de la famille québécois : l’absence d’encadrement de l’union de fait.
La réforme de l’union de fait ne peut pas présumer que les conjoint·es de fait choisissent l’absence de responsabilités légales. Il s’agit là d’un mythe démenti par les sciences sociales. Par ailleurs, les solutions « opt in » ont maintes fois prouvé leur inutilité. Pour être efficace, la solution au problème des conjoint·es de fait doit être un mécanisme d’inclusion par défaut, basé sur des mécanismes existant déjà dans le droit, et s’étendre aux couples interdépendants même lorsqu’ils n’ont pas d’enfants. Nous recommandons que les conjoint·es de fait ayant un·e enfant ou ayant fait vie commune pendant trois ans soient inclu·es dans certains effets du mariage.
Nous recommandons au gouvernement :
1. D’abandonner l’idée d’une prestation compensatoire parentale pour compenser les inégalités dans les couples;
2. De laisser la société d’acquêts comme régime matrimonial par défaut et le patrimoine familial comme mécanisme d’ordre public pour les couples mariés;
3. D’assujettir les conjoint·es de fait à un régime inspiré des effets du mariage, notamment le patrimoine familial, la prestation compensatoire conjugale et la pension alimentaire.
This research studies the use of gendered mental-health labels, such as "crazy, " "hysterical, " ... more This research studies the use of gendered mental-health labels, such as "crazy, " "hysterical, " "insane, " and "emotionally unstable, " in Canadian custody cases decided between 2000 and 2016. Building on Judith Mosoff's work on gender and mental health stigma in custody proceedings, it maps how these "pop-psychology" labels impact custody litigation. This investigation reveals that mental-health labels serve to discredit the mother, attack her parenting abilities, and distract from her allegations of violence by the father. The article also explores fathers', mental health experts', and judges'roles in framing the mother's credibility and parental capacity with regard to her alleged mental instability. It observes how the unjustified use ofmental-health labels can backfire against the father, and how mothers can link out-of-court
mental-health insults to legal arguments supporting their claim for custody. Although producing varied consequences, mental-health labels often reinforce gender biases and myths regarding domestic violence.
Cahiers de droit, 2018
This article is a study of all Quebec custody cases dealing with parental alienation in 2016. It ... more This article is a study of all Quebec custody cases dealing with parental alienation in 2016. It explores the definitions, findings and implications of parental alienation in legal disputes, in light of the models of parental alienation and parental alienation syndrome described in the academic literature. This research confirms feminists' skepticism toward the use of parental alienation in custody litigation. It concludes that alienation has varying and inconsistent definitions in law, that there is a considerable disconnect between scientific knowledge and judges' understanding of alienation, and that the concept of parental alienation in law is ambiguous and over-inclusive, seemingly to the detriment of mothers. There is a dire need for clearer and stricter guidelines on the use of parental alienation to ensure the accuracy, coherence, and fairness of the case law.
Chapters by Suzanne Zaccour
SAGE Handbook of Domestic Violence, 2021
This chapter surveys the field of domestic violence law. What are the wins, debates and innovatio... more This chapter surveys the field of domestic violence law. What are the wins, debates and innovations in laws addressing intimate partner violence?
The first part is about the path travelled. We will see how certain kinds of violence against women, particularly sexual and physical violence, have been recognized in our laws, while others remained unacknowledged and trivialized.
The second part is about the current geography of the field, its crossroads and challenges. We will cartography developments in intimate partner violence law by identifying their breadth, depth and specificity, thus learning to read laws in three dimensions. This new perspective on domestic violence law sheds light on complex puzzles, such as coercive control legislation or the criminalization of rape by deception.
The third part is about the road ahead; it is about innovating and breaking with the past. We will go off the beaten track to explore criminalizing ordinary violence and displacing the incident model of crime. The former means recognizing that violent men are normal men. The latter means seeing rape and assault not as isolated, one-off events, but as part of a broader environment of violence, control, and inequality.
The goal is none other than liberation for all women.
Uploads
Books by Suzanne Zaccour
La réponse à ces questions et à bien d’autres se trouve dans ce Dictionnaire critique du sexisme linguistique, recensant des centaines d’expressions sexistes. Un projet qui invite les féministes à passer des actes à la parole !
Suzanne Zaccour et Michaël Lessard vous invitent à la rencontre d’une trentaine de voix féministes québécoises de différents milieux, qui relèvent le pari de faire rire, sourciller, décrier, sourire et grimacer avec des textes aussi riches que colorés.
En effet, dans le passé, on accordait une phrase selon le genre du mot le plus proche (accord de proximité). Ainsi, des hommes et des femmes pouvaient se montrer généreuses. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque le masculin, en tout temps, doit l'emporter. Cette supériorité du masculin, rendu prétendument générique comme dans l'expression « droits de l'homme ». Relèverait du « génie » d'une langue délibérément sexiste, et pas seulement sur le plan grammatical... Des mots comme autrice, professeuse, philosophesse et capitainesse ont été relégués aux oubliettes, car les femmes n'étaient pas aptes à exercer de telles fonctions, seuls les hommes le pouvaient, prétendait-on. On a donc décrété que ces mots devaient disparaître, effaçant ainsi de notre histoire les femmes qui osaient penser. Créer et agir. Depuis, on ne cesse d'inventer de nouveaux mots féminins, comme auteure et professeure, pour décrire la réalité telle qu'elle est au grand dam des académiciens-cerbères de la langue qui résistent à la féminisation de toutes leurs forces en déclin.
Comment écrire et parler de façon non sexiste ? Michaël Lessard et Suzanne Zaccour proposent différentes façons de le faire, évaluant les avantages et les inconvénients de chacune d'elles. Leur livre n'impose pas une règle grammaticale. En fait, il est une invitation à apprendre, à désapprendre, à critiquer, à discuter et à oser se lancer à la recherche de la langue des femmes. En outre, la réhabilitation du féminin a également comme fonction de développer une langue moins genrée qui prend en compte les personnes qui ne s'identifient pas au féminin ou au masculin.
Papers by Suzanne Zaccour
Imaginons une rivière polluée par une usine. Les avenues juridiques traditionnelles peinent à répondre à ce scénario, en particulier lorsqu’aucun·e humain·e ne souffre de la pollution. Ainsi, certaines juridictions se tournent aujourd’hui vers la personnalité juridique environnementale, une solution innovante qui permet à la rivière de poursuivre elle-même l’usine polluante.
Que peut apporter la théorie des jeux aux débats sur la personnalité juridique de l’environnement? Nous avançons que la personnalité juridique fait de la rivière une « joueuse » dont les intérêts sont reconnus et qui peut négocier en son propre nom. Ainsi, la personnalité juridique environnementale peut servir non seulement à faciliter les poursuites, mais aussi à favoriser l’atteinte de solutions coopératives collectivement désirables.
En mettant en scène un dialogue entre le droit et la théorie des jeux, nous apportons un éclairage nouveau sur la négociation environnementale et la personnalité juridique.
[English]
Imagine a river polluted by a factory. Traditional legal avenues struggle to respond to this scenario, especially when no human being suffers from pollution. Thus, some jurisdictions are now turning to environmental legal personality, an innovative solution that allows the river to itself sue the polluting factory.
What can game theory bring to the debate on the legal personality of the environment? We argue that legal personality makes the river a player whose interests are recognized and who can negotiate in its own name. Thus, environmental legal personality can be used not only to facilitate litigation, but also to promote the achievement of collectively desirable cooperative solutions.
By staging a dialogue between law and game theory, we shed a new light on environmental negotiation and legal personality.
To explore this method, I take the example of a recent proposal, developed by Alain Roy’s reform committee (the “Comité consultatif sur le droit de la famille”), and regarding which the Quebec government held public consultations in 2019. I show that this reform proposal, which purports to respond to the diversity of Quebec families, rather prioritizes a single ideal of the modern, equal, and autonomous family. The reform’s supposedly autonomy-enhancing rules would especially penalize poor and victimized women—thus failing my proposed test of good family law. These women, I argue, should be considered model test cases, not exceptions.
Dans cet article, nous répondons à ces interrogations en démontant huit objections classiques à la rédaction non sexiste en droit :
1. Le genre grammatical n’a rien à voir avec le genre des personnes;
2. Les règles de grammaire n’ont rien à voir avec le patriarcat;
3. La rédaction inclusive est un projet superficiel;
4. Le féminin alourdit le texte;
5. Les juges n’utilisent pas la rédaction inclusive ou épicène;
6. La féminisation est une erreur de français;
7. La rédaction non sexiste est trop imprécise pour le droit;
8. La féminisation renforce la binarité et le sexisme de la langue
française.
Nous verrons que ces objections sont plutôt des mythes aux fondements instables.
strategy when the complainant has previously engaged in atypical sexual activity.
The study of Canadian admissibility rulings and trial decisions shows that sexual history evidence is primarily used to support the legally prohibited inference that because a woman consented to rough sex in the past, she is more likely to have consented to the sexual activity in question. Defendants rely on the argument that repeated sexual activity is less likely to be criminal: if it is routine, then it is not rape. This strategy relies on and reinforces myths and stereotypes about sexual violence, particularly partner/marital sexual violence.
Cet article s'inspire des enseignements de l'histoire de la contractualisation du mariage au Québec pour comprendre les dangers que présenterait une règlementation de la gestation pour autrui ayant recours au contrat notarié. Celle-ci est préconisée par le rapport Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales, déposé en juin 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille. Or, la tradition notariale québécoise, témoin de générations de couples s'étant soumis au régime matrimonial de la séparation des biens, a échoué à démontrer que le recours à un.e notaire unique, en situation genrée ou inégalitaire, est susceptible de produire des ententes équitables pour les femmes. La prudence s'impose donc avant de conclure qu'une telle réforme assurerait l'autonomisation et la protection des femmes agissant à titre de mères porteuses.
English:
This article draws on lessons from the history of the contractualization of marriage in Quebec to understand the dangers that would arise from the regulation of pregnancy for others using the notarial contract, as it was recommended in the report Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales submitted in June 2015 by the Advisory Committee on Family Law. However, the Quebec notarial tradition, witness to generations of couples having submitted to the matrimonial property separation regime, has failed to demonstrate that the use of a single notary, in a gendered or unequal situation, is likely to produce fair deals for women. Caution is therefore required before concluding that such a reform would ensure the empowerment and protection of women acting as surrogate mothers.
English Abstract: The authors argue that disobedience to linguistic authorities is not only justified when confronted to sexist institutions but also to inclusive ones in some circumstances.
English Abstract: The authors argue in favour of “ostentatious” feminine words, that is, feminine words audibly distinct from masculine words.
Nous traquons ici le sexisme dans la langue du droit. Effacer les femmes, pathologiser les mères, banaliser les violences: tels sont quelques-uns des effets discriminatoires de ce sexisme langagier que nous entre-prenons de détailler sous toutes ses coutures.
L'analyse du sexisme langagier doit devenir un champ d'étude en bonne et due forme. À cette fin, nous offrons une nomenclature des sexismes jurilinguistiques (lexical, grammatical, terminologique…), ainsi que deux nouvelles notions: la féminisation ostentatoire, un féminin marquée à l'oral, et le plafond de verre linguistique, cette obstination à nommer au masculin les femmes occupant de hautes fonctions.
Notre étude offre des outils aux juges, avocat·es, notaires, légistes et autres practicien·nes du droit pour démasquer le sexisme caché dans leurs communications et se familiariser avec les nouveaux développements en matière de rédaction inclusive.
English:
Would you say of a court whose jurisdiction was reduced that it was “emasculated”? Would you say of a child who was raped that she enjoyed a “sexual adventure”? Would you say of a high-ranking woman that “he” got the job? If you answered “no” to these provocations, you will enjoy this article. If you answered “yes”, you need to read it.
Here we track sexism in the language of the law. Erasing women, pathologizing mothers, normalizing violence: these are but some of the discriminatory effects of the linguistic sexism that we undertake to detail in its every shape and form.
The study of linguistic sexism must become a proper area of research. To this end, we offer a nomenclature of jurilinguistic sexisms (lexical, grammatical, terminological), as well as two new notions: ostentatious feminines and the linguistic glass ceiling. The former qualifies feminine forms that are significantly different from the masculine. The latter refers to some people’s stubborn designation of women in power in the masculine form in French.
Our study offers tools for judges, lawyers, notaries, legists, and other legal practitioners to unmask the sexism hidden in their communications and familiarize themselves with new developments in inclusive writing.
Le régime parental proposé est complexe et trop restrictif. Il serait difficile à mettre en place et entrainerait une grande confusion en droit de la famille. Les mécanismes compensatoires sont connus pour être inefficaces, injustes et inaccessibles—d’ailleurs, ceux qui existent déjà dans notre droit sont rarement utilisés. Nous recommandons l’abandon de la prestation compensatoire parentale.
Les changements proposés pour le régime matrimonial créent des problèmes là où tout fonctionne bien. Le patrimoine familial est essentiel pour protéger les conjoint·es et les enfants vulnérables. La société d’acquêts est populaire auprès des couples, puisque moins de 10% d’entre eux choisissent un autre régime . Le régime matrimonial légal devrait demeurer tel quel, et, en matière de conjugalité, la réforme devrait se centrer sur le vrai problème du droit de la famille québécois : l’absence d’encadrement de l’union de fait.
La réforme de l’union de fait ne peut pas présumer que les conjoint·es de fait choisissent l’absence de responsabilités légales. Il s’agit là d’un mythe démenti par les sciences sociales. Par ailleurs, les solutions « opt in » ont maintes fois prouvé leur inutilité. Pour être efficace, la solution au problème des conjoint·es de fait doit être un mécanisme d’inclusion par défaut, basé sur des mécanismes existant déjà dans le droit, et s’étendre aux couples interdépendants même lorsqu’ils n’ont pas d’enfants. Nous recommandons que les conjoint·es de fait ayant un·e enfant ou ayant fait vie commune pendant trois ans soient inclu·es dans certains effets du mariage.
Nous recommandons au gouvernement :
1. D’abandonner l’idée d’une prestation compensatoire parentale pour compenser les inégalités dans les couples;
2. De laisser la société d’acquêts comme régime matrimonial par défaut et le patrimoine familial comme mécanisme d’ordre public pour les couples mariés;
3. D’assujettir les conjoint·es de fait à un régime inspiré des effets du mariage, notamment le patrimoine familial, la prestation compensatoire conjugale et la pension alimentaire.
mental-health insults to legal arguments supporting their claim for custody. Although producing varied consequences, mental-health labels often reinforce gender biases and myths regarding domestic violence.
Chapters by Suzanne Zaccour
The first part is about the path travelled. We will see how certain kinds of violence against women, particularly sexual and physical violence, have been recognized in our laws, while others remained unacknowledged and trivialized.
The second part is about the current geography of the field, its crossroads and challenges. We will cartography developments in intimate partner violence law by identifying their breadth, depth and specificity, thus learning to read laws in three dimensions. This new perspective on domestic violence law sheds light on complex puzzles, such as coercive control legislation or the criminalization of rape by deception.
The third part is about the road ahead; it is about innovating and breaking with the past. We will go off the beaten track to explore criminalizing ordinary violence and displacing the incident model of crime. The former means recognizing that violent men are normal men. The latter means seeing rape and assault not as isolated, one-off events, but as part of a broader environment of violence, control, and inequality.
The goal is none other than liberation for all women.
La réponse à ces questions et à bien d’autres se trouve dans ce Dictionnaire critique du sexisme linguistique, recensant des centaines d’expressions sexistes. Un projet qui invite les féministes à passer des actes à la parole !
Suzanne Zaccour et Michaël Lessard vous invitent à la rencontre d’une trentaine de voix féministes québécoises de différents milieux, qui relèvent le pari de faire rire, sourciller, décrier, sourire et grimacer avec des textes aussi riches que colorés.
En effet, dans le passé, on accordait une phrase selon le genre du mot le plus proche (accord de proximité). Ainsi, des hommes et des femmes pouvaient se montrer généreuses. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque le masculin, en tout temps, doit l'emporter. Cette supériorité du masculin, rendu prétendument générique comme dans l'expression « droits de l'homme ». Relèverait du « génie » d'une langue délibérément sexiste, et pas seulement sur le plan grammatical... Des mots comme autrice, professeuse, philosophesse et capitainesse ont été relégués aux oubliettes, car les femmes n'étaient pas aptes à exercer de telles fonctions, seuls les hommes le pouvaient, prétendait-on. On a donc décrété que ces mots devaient disparaître, effaçant ainsi de notre histoire les femmes qui osaient penser. Créer et agir. Depuis, on ne cesse d'inventer de nouveaux mots féminins, comme auteure et professeure, pour décrire la réalité telle qu'elle est au grand dam des académiciens-cerbères de la langue qui résistent à la féminisation de toutes leurs forces en déclin.
Comment écrire et parler de façon non sexiste ? Michaël Lessard et Suzanne Zaccour proposent différentes façons de le faire, évaluant les avantages et les inconvénients de chacune d'elles. Leur livre n'impose pas une règle grammaticale. En fait, il est une invitation à apprendre, à désapprendre, à critiquer, à discuter et à oser se lancer à la recherche de la langue des femmes. En outre, la réhabilitation du féminin a également comme fonction de développer une langue moins genrée qui prend en compte les personnes qui ne s'identifient pas au féminin ou au masculin.
Imaginons une rivière polluée par une usine. Les avenues juridiques traditionnelles peinent à répondre à ce scénario, en particulier lorsqu’aucun·e humain·e ne souffre de la pollution. Ainsi, certaines juridictions se tournent aujourd’hui vers la personnalité juridique environnementale, une solution innovante qui permet à la rivière de poursuivre elle-même l’usine polluante.
Que peut apporter la théorie des jeux aux débats sur la personnalité juridique de l’environnement? Nous avançons que la personnalité juridique fait de la rivière une « joueuse » dont les intérêts sont reconnus et qui peut négocier en son propre nom. Ainsi, la personnalité juridique environnementale peut servir non seulement à faciliter les poursuites, mais aussi à favoriser l’atteinte de solutions coopératives collectivement désirables.
En mettant en scène un dialogue entre le droit et la théorie des jeux, nous apportons un éclairage nouveau sur la négociation environnementale et la personnalité juridique.
[English]
Imagine a river polluted by a factory. Traditional legal avenues struggle to respond to this scenario, especially when no human being suffers from pollution. Thus, some jurisdictions are now turning to environmental legal personality, an innovative solution that allows the river to itself sue the polluting factory.
What can game theory bring to the debate on the legal personality of the environment? We argue that legal personality makes the river a player whose interests are recognized and who can negotiate in its own name. Thus, environmental legal personality can be used not only to facilitate litigation, but also to promote the achievement of collectively desirable cooperative solutions.
By staging a dialogue between law and game theory, we shed a new light on environmental negotiation and legal personality.
To explore this method, I take the example of a recent proposal, developed by Alain Roy’s reform committee (the “Comité consultatif sur le droit de la famille”), and regarding which the Quebec government held public consultations in 2019. I show that this reform proposal, which purports to respond to the diversity of Quebec families, rather prioritizes a single ideal of the modern, equal, and autonomous family. The reform’s supposedly autonomy-enhancing rules would especially penalize poor and victimized women—thus failing my proposed test of good family law. These women, I argue, should be considered model test cases, not exceptions.
Dans cet article, nous répondons à ces interrogations en démontant huit objections classiques à la rédaction non sexiste en droit :
1. Le genre grammatical n’a rien à voir avec le genre des personnes;
2. Les règles de grammaire n’ont rien à voir avec le patriarcat;
3. La rédaction inclusive est un projet superficiel;
4. Le féminin alourdit le texte;
5. Les juges n’utilisent pas la rédaction inclusive ou épicène;
6. La féminisation est une erreur de français;
7. La rédaction non sexiste est trop imprécise pour le droit;
8. La féminisation renforce la binarité et le sexisme de la langue
française.
Nous verrons que ces objections sont plutôt des mythes aux fondements instables.
strategy when the complainant has previously engaged in atypical sexual activity.
The study of Canadian admissibility rulings and trial decisions shows that sexual history evidence is primarily used to support the legally prohibited inference that because a woman consented to rough sex in the past, she is more likely to have consented to the sexual activity in question. Defendants rely on the argument that repeated sexual activity is less likely to be criminal: if it is routine, then it is not rape. This strategy relies on and reinforces myths and stereotypes about sexual violence, particularly partner/marital sexual violence.
Cet article s'inspire des enseignements de l'histoire de la contractualisation du mariage au Québec pour comprendre les dangers que présenterait une règlementation de la gestation pour autrui ayant recours au contrat notarié. Celle-ci est préconisée par le rapport Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales, déposé en juin 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille. Or, la tradition notariale québécoise, témoin de générations de couples s'étant soumis au régime matrimonial de la séparation des biens, a échoué à démontrer que le recours à un.e notaire unique, en situation genrée ou inégalitaire, est susceptible de produire des ententes équitables pour les femmes. La prudence s'impose donc avant de conclure qu'une telle réforme assurerait l'autonomisation et la protection des femmes agissant à titre de mères porteuses.
English:
This article draws on lessons from the history of the contractualization of marriage in Quebec to understand the dangers that would arise from the regulation of pregnancy for others using the notarial contract, as it was recommended in the report Pour un droit de la famille adapté aux nouvelles réalités conjugales et familiales submitted in June 2015 by the Advisory Committee on Family Law. However, the Quebec notarial tradition, witness to generations of couples having submitted to the matrimonial property separation regime, has failed to demonstrate that the use of a single notary, in a gendered or unequal situation, is likely to produce fair deals for women. Caution is therefore required before concluding that such a reform would ensure the empowerment and protection of women acting as surrogate mothers.
English Abstract: The authors argue that disobedience to linguistic authorities is not only justified when confronted to sexist institutions but also to inclusive ones in some circumstances.
English Abstract: The authors argue in favour of “ostentatious” feminine words, that is, feminine words audibly distinct from masculine words.
Nous traquons ici le sexisme dans la langue du droit. Effacer les femmes, pathologiser les mères, banaliser les violences: tels sont quelques-uns des effets discriminatoires de ce sexisme langagier que nous entre-prenons de détailler sous toutes ses coutures.
L'analyse du sexisme langagier doit devenir un champ d'étude en bonne et due forme. À cette fin, nous offrons une nomenclature des sexismes jurilinguistiques (lexical, grammatical, terminologique…), ainsi que deux nouvelles notions: la féminisation ostentatoire, un féminin marquée à l'oral, et le plafond de verre linguistique, cette obstination à nommer au masculin les femmes occupant de hautes fonctions.
Notre étude offre des outils aux juges, avocat·es, notaires, légistes et autres practicien·nes du droit pour démasquer le sexisme caché dans leurs communications et se familiariser avec les nouveaux développements en matière de rédaction inclusive.
English:
Would you say of a court whose jurisdiction was reduced that it was “emasculated”? Would you say of a child who was raped that she enjoyed a “sexual adventure”? Would you say of a high-ranking woman that “he” got the job? If you answered “no” to these provocations, you will enjoy this article. If you answered “yes”, you need to read it.
Here we track sexism in the language of the law. Erasing women, pathologizing mothers, normalizing violence: these are but some of the discriminatory effects of the linguistic sexism that we undertake to detail in its every shape and form.
The study of linguistic sexism must become a proper area of research. To this end, we offer a nomenclature of jurilinguistic sexisms (lexical, grammatical, terminological), as well as two new notions: ostentatious feminines and the linguistic glass ceiling. The former qualifies feminine forms that are significantly different from the masculine. The latter refers to some people’s stubborn designation of women in power in the masculine form in French.
Our study offers tools for judges, lawyers, notaries, legists, and other legal practitioners to unmask the sexism hidden in their communications and familiarize themselves with new developments in inclusive writing.
Le régime parental proposé est complexe et trop restrictif. Il serait difficile à mettre en place et entrainerait une grande confusion en droit de la famille. Les mécanismes compensatoires sont connus pour être inefficaces, injustes et inaccessibles—d’ailleurs, ceux qui existent déjà dans notre droit sont rarement utilisés. Nous recommandons l’abandon de la prestation compensatoire parentale.
Les changements proposés pour le régime matrimonial créent des problèmes là où tout fonctionne bien. Le patrimoine familial est essentiel pour protéger les conjoint·es et les enfants vulnérables. La société d’acquêts est populaire auprès des couples, puisque moins de 10% d’entre eux choisissent un autre régime . Le régime matrimonial légal devrait demeurer tel quel, et, en matière de conjugalité, la réforme devrait se centrer sur le vrai problème du droit de la famille québécois : l’absence d’encadrement de l’union de fait.
La réforme de l’union de fait ne peut pas présumer que les conjoint·es de fait choisissent l’absence de responsabilités légales. Il s’agit là d’un mythe démenti par les sciences sociales. Par ailleurs, les solutions « opt in » ont maintes fois prouvé leur inutilité. Pour être efficace, la solution au problème des conjoint·es de fait doit être un mécanisme d’inclusion par défaut, basé sur des mécanismes existant déjà dans le droit, et s’étendre aux couples interdépendants même lorsqu’ils n’ont pas d’enfants. Nous recommandons que les conjoint·es de fait ayant un·e enfant ou ayant fait vie commune pendant trois ans soient inclu·es dans certains effets du mariage.
Nous recommandons au gouvernement :
1. D’abandonner l’idée d’une prestation compensatoire parentale pour compenser les inégalités dans les couples;
2. De laisser la société d’acquêts comme régime matrimonial par défaut et le patrimoine familial comme mécanisme d’ordre public pour les couples mariés;
3. D’assujettir les conjoint·es de fait à un régime inspiré des effets du mariage, notamment le patrimoine familial, la prestation compensatoire conjugale et la pension alimentaire.
mental-health insults to legal arguments supporting their claim for custody. Although producing varied consequences, mental-health labels often reinforce gender biases and myths regarding domestic violence.
The first part is about the path travelled. We will see how certain kinds of violence against women, particularly sexual and physical violence, have been recognized in our laws, while others remained unacknowledged and trivialized.
The second part is about the current geography of the field, its crossroads and challenges. We will cartography developments in intimate partner violence law by identifying their breadth, depth and specificity, thus learning to read laws in three dimensions. This new perspective on domestic violence law sheds light on complex puzzles, such as coercive control legislation or the criminalization of rape by deception.
The third part is about the road ahead; it is about innovating and breaking with the past. We will go off the beaten track to explore criminalizing ordinary violence and displacing the incident model of crime. The former means recognizing that violent men are normal men. The latter means seeing rape and assault not as isolated, one-off events, but as part of a broader environment of violence, control, and inequality.
The goal is none other than liberation for all women.