Yann RODIER
Yann Rodier holds a PhD in Early Modern History, supervised by Prof. Denis Crouzet, and in 2020, his thesis was awarded the Prix du XVIIe 2019. An Associate Professor and the current head of the History Department at Sorbonne University Abu Dhabi, his academic research focuses on the history of passions and emotions in the context of post-religious wars in 17th-century France. This field explores both the theorization of passions and the role they play in political power, their use and mediation through pamphlets, and their ability to create public emotion around the figure of the foreigner. These discourses of hostility form a constant in the construction of xenophobic stereotypes and prejudices against Turks, Spaniards, Italians, and Gypsies, shaped by socio-political circumstances. His current project focuses on the issue of otherness and xenophobic emotions with the arrival of Europeans in the Indian Ocean, from the Swahili coast to the Bay of Bengal.
He also has implemented and developed executive, undergraduate, and postgraduate programs in records management and archival science, in collaboration with Sorbonne University (Dr. Bertrand Haan) and the UAE’s National Library and Archives. Since 2019, he has been leading the executive training, as well as the bachelor's and master's programs in records management and archival studies at SUAD, while also expanding the outreach of these programs by developing international students’ mobility and by hosting academic events in the field.
Supervisors: Prof. Denis Crouzet
He also has implemented and developed executive, undergraduate, and postgraduate programs in records management and archival science, in collaboration with Sorbonne University (Dr. Bertrand Haan) and the UAE’s National Library and Archives. Since 2019, he has been leading the executive training, as well as the bachelor's and master's programs in records management and archival studies at SUAD, while also expanding the outreach of these programs by developing international students’ mobility and by hosting academic events in the field.
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Books by Yann RODIER
The Reasons for Hate explores the physical and political sciences, their use, instrumentalization and domestication. The challenge is to shed light on how public hatred is manufactured and on the emotional community of hatred in the early seventeenth century society. An invitation, finally, to better understand the empire and the sway of passions in our stereotypical view of the Other.
Diagnostiquer, décrypter et domestiquer les passions de l’âme : telle est l’obsession des médecins, des lettrés, des théologiens, des ambassadeurs, des hommes d’Eglise et d’Etat du premier XVIIe siècle (1610-1659). La hantise d’une reprise des guerres civiles, après un demi-siècle de déchirements, explique la naissance d’une science et d’une anthropologie nouvelles des passions. Dans ce contexte d’après-guerre, un véritable langage des passions se développe dans ce premier XVIIe siècle pour penser et panser la violence. La haine est identifiée comme l’origine de la violence fratricide dans la cité. De la régence de Marie de Médicis aux ministériats cardinaux de Richelieu puis de Mazarin, une science politique des passions justifie un nouvel art de gouverner, celui d’un Prince de raison capable de canaliser les passions populaires. Une passion d’Etat s’affirme également à travers les régimes émotionnels impulsés par les campagnes de presse contre les étrangers – Italiens, Anglais, Turcs ou Espagnols – assimilés à des ennemis d’Etat. Capables de générer une émotion voire une haine publique, telle la xénophobie, les médias constituent un nouvel outil politique, redoutable et redouté. La question du contrôle de l’émotion publique, plus que de l’opinion publique, occupe de fait une place de plus en plus stratégique dans l’Etat moderne.
Les Raisons de la haine examinent les sciences mécaniques et politiques des passions, leur usage, leur instrumentalisation et leur domestication. Tout l’enjeu est d’éclairer les rouages de cette fabrique publique de la haine et de cette communauté émotionnelle de l’odieux dans la société du XVIIe siècle. Une invitation, finalement, à regarder autrement l’emprise et l’empire des passions dans notre représentation souvent déformée et stéréotypée de l’autre.
Papers by Yann RODIER
Les articles évoquent la figure de cet historien à l'imagination sans limites, ainsi que l'histoire des pouvoirs, des croyances, des conflits et des confrontations interconfessionnelles. Denis Crouzet, né en 1953, a été professeur à l'université Lyon III de 1989 à 1994, puis professeur à la Sorbonne de 1994 à 2021, où il marqué des générations d'étudiants. Spécialiste de l'histoire du XVIe siècle, il s'est penché sur la violence, les affrontements interconfessionnels et les modes de gouvernement.
Auteur de Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (Champ Vallon, 1990). il a profondément renouvelé notre connaissance des guerres de religion.
The Reasons for Hate explores the physical and political sciences, their use, instrumentalization and domestication. The challenge is to shed light on how public hatred is manufactured and on the emotional community of hatred in the early seventeenth century society. An invitation, finally, to better understand the empire and the sway of passions in our stereotypical view of the Other.
Diagnostiquer, décrypter et domestiquer les passions de l’âme : telle est l’obsession des médecins, des lettrés, des théologiens, des ambassadeurs, des hommes d’Eglise et d’Etat du premier XVIIe siècle (1610-1659). La hantise d’une reprise des guerres civiles, après un demi-siècle de déchirements, explique la naissance d’une science et d’une anthropologie nouvelles des passions. Dans ce contexte d’après-guerre, un véritable langage des passions se développe dans ce premier XVIIe siècle pour penser et panser la violence. La haine est identifiée comme l’origine de la violence fratricide dans la cité. De la régence de Marie de Médicis aux ministériats cardinaux de Richelieu puis de Mazarin, une science politique des passions justifie un nouvel art de gouverner, celui d’un Prince de raison capable de canaliser les passions populaires. Une passion d’Etat s’affirme également à travers les régimes émotionnels impulsés par les campagnes de presse contre les étrangers – Italiens, Anglais, Turcs ou Espagnols – assimilés à des ennemis d’Etat. Capables de générer une émotion voire une haine publique, telle la xénophobie, les médias constituent un nouvel outil politique, redoutable et redouté. La question du contrôle de l’émotion publique, plus que de l’opinion publique, occupe de fait une place de plus en plus stratégique dans l’Etat moderne.
Les Raisons de la haine examinent les sciences mécaniques et politiques des passions, leur usage, leur instrumentalisation et leur domestication. Tout l’enjeu est d’éclairer les rouages de cette fabrique publique de la haine et de cette communauté émotionnelle de l’odieux dans la société du XVIIe siècle. Une invitation, finalement, à regarder autrement l’emprise et l’empire des passions dans notre représentation souvent déformée et stéréotypée de l’autre.
Les articles évoquent la figure de cet historien à l'imagination sans limites, ainsi que l'histoire des pouvoirs, des croyances, des conflits et des confrontations interconfessionnelles. Denis Crouzet, né en 1953, a été professeur à l'université Lyon III de 1989 à 1994, puis professeur à la Sorbonne de 1994 à 2021, où il marqué des générations d'étudiants. Spécialiste de l'histoire du XVIe siècle, il s'est penché sur la violence, les affrontements interconfessionnels et les modes de gouvernement.
Auteur de Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (Champ Vallon, 1990). il a profondément renouvelé notre connaissance des guerres de religion.
Chacun des libellistes, comme le cardinal de Retz, Christophe de Hennot et l'évêque polygraphe Antoine Godeau, accuse l'autre de « rendre odieux » les princes ou les royalistes à travers la manipulation de leurs textes. Fabriques de l'odieux, ces mazarinades sont accusées de susciter les passions parmi le peuple pour les émouvoir. La guerre des Menardeaux et le massacre de l'Hôtel de Ville sont interprétés en ce sens dans les mazarinades génovéfaines qui suivent.
Cela suppose de s'intéresser aux systèmes agonistiques mis en place, à la circulation de ces textes dans l'espace public, à la contextualisation événementielle de leur écriture, aux réseaux d'écriture et à l'intentionnalité émotionnelle et antipathique de leur réception, souhaitée par les libellistes.