Conference Presentations by Audrey Dubernet
L'épiphanie en perspective : image du dieu, porte de temple et rituel.
L'épiphanie, ou l'appari... more L'épiphanie en perspective : image du dieu, porte de temple et rituel.
L'épiphanie, ou l'apparition de la divinité à ses fidèles, est le moment où le dieu entre dans la sphère humaine. La description de cet épisode mystique dans l'art et la littérature grecs s'est faite par le biais d'astuces et de métaphores variées. L'une des constantes a néanmoins été de jouer sur le croisement des regards entre les hommes et les dieux, indiquant par là l'importance du lien visuel dans leur relation. Le religieux était omniprésent dans le quotidien des anciens Grecs, mais d'un point de vue communautaire, le rituel le plus important était sans conteste le sacrifice. C'est autour de celui-ci que les habitants de la cité se réunissaient et étaient fédérés. Le culte pouvait donc se passer d'une image du dieu et d'un temple, puisque seul l'autel, qui pouvait être ou non maçonné, était nécessaire pour cette cérémonie. Pourtant, la plupart des sanctuaires possédaient une image du dieu, qu'elle ait été aniconique ou figurative, abritée ou non dans un temple. Dans les cas de figure où un temple était construit, on remarque qu'il était généralement positionné dans l'axe de l'autel, ce qui conduit à supposer que le bâtiment jouait également un rôle dans les rituels. C'est alors la porte du temple qui permet de mettre en relation ou de séparer la statue qu'il héberge et le sacrifice. Or, la porte est monumentale, parfois de façon disproportionnée par rapport au reste de la construction. Le soin apporté à sa décoration et aux dispositifs d'ouverture, leur coût, indiquent toute l'importance qu'elle revêtait dans l'édifice. Notre communication propose d'étudier la façon dont les Grecs employaient la perspective qui unissait l'autel à la statue de culte pour mettre en scène l'épiphanie du dieu lors de la cérémonie du sacrifice par le biais de la porte du temple.
Talks by Audrey Dubernet
Contrairement à ce que leurs vestiges laissent croire aujourd’hui, les colonnades des monuments g... more Contrairement à ce que leurs vestiges laissent croire aujourd’hui, les colonnades des monuments grecs n’étaient pas toujours ouvertes. En effet, le stylobate et les colonnes de certains d’entre eux présentent des traces d’installation de clôtures d’entrecolonnement (mortaises, bandes lissées ou piquetées, etc.), par ailleurs attestées par des sources épigraphiques, en particulier des comptes de construction. Elles permettaient de contrôler l’accès aux espaces par-delà la colonnade. Présentes tant dans les édifices publics que religieux, elles acquièrent dans ces derniers des fonctions supplémentaires propres au domaine sacré. Dans le temple, leur composition et disposition, souvent unique, caractérisent les besoins et volontés relatives au culte. Elles peuvent être placées au pronaos, à l’opisthodome, voire dans le péristyle. La clôture peut être fixe ou mobile, pleine ou ajourée, en pierre ou en bois. Elle constitue une étape vers le sacré dont le franchissement, parce qu’il est occasionnel, est porteur de sens. Les jeux d’ouverture et de fermeture servent à la mise en scène du culte en guidant les pas et le regard des fidèles.
Par quelques exemples de temples grecs, il s’agira ici de déterminer, grâce au type et à la disposition des clôtures, leur fonction ainsi que celle des espaces qu’elles délimitent.
La circulation matérielle et immatérielle dans les monuments grecs (VII e s.-31 a.C.) Journée d'é... more La circulation matérielle et immatérielle dans les monuments grecs (VII e s.-31 a.C.) Journée d'étude pluridisciplinaire LES RUINES RESONNENT ENCORE DE LEURS PAS Les recherches portant sur les monuments grecs ne croisent que rarement, ou de manière supercielle, celles relevant du domaine socio-historique. Toutefois, l'orientation des nouveaux axes d'étude oblige à l'interdisciplinarité, entre autres l'axe « Gestes techniques, gestes rituels, pratiques sociales » de l'Institut Ausonius (UMR 5607 CNRS-Université Bordeaux Montaigne) et le programme EFA/EFR « Des Espaces et des Rites : pour une archéologie du culte dans les sanctuaires du monde ». Tandis que ceux-ci semblent se diriger principalement vers les grands ensembles monumentaux et les espaces extérieurs, notre journée a pour ambition d'étudier la circulation matérielle et immatérielle à l'intérieur des édiices publics et religieux du monde grec, de la période archaïque jusqu'au début de l'Empire romain. La circulation matérielle concerne tant les biens que les personnes et sous-tend l'analyse des aménagements intérieurs, des modalités de déplacement et de la disposition des objets. Existait-il des sens de circulation et des accès privilégiés ? Quels espaces étaient interdits ou dotés d'un accès restreint ? Comment cette restriction pouvait-elle être mise en place ? Y avait-il une occupation continue du monument ? Comment, dans un monument semi-public (palais, magasins...), la transition entre espace privé et public se manifestait-elle ? Existait-il une corréla-tion entre programme décoratif et circulation ? Pourquoi déplaçait-on certains objets ? L'analyse de la circulation immatérielle portera sur le cheminement du son, de l'air et de la lumière. L'étude pourra concerner l'acoustique, le placement de l'émetteur comme celui de son récepteur : l'auditoire. La circulation de l'air est envisagée tant au niveau des moyens de sa mise en oeuvre que de son objectif (évacuation des fumées, aération sanitaire, stratégie de conservation). La lumière, quant à elle, peut être dirigée, occultée, modulée à dessins pratiques, rituels et/ou esthétiques. Ni tout à fait objet ni immatérielle, l'eau sera également à envisager au travers de son cheminement/acheminement, de sa distribution au sein des édiices ou de son évacuation. Les thèmes seront abordés sous diiérents angles, en employant et en croisant des sources variées selon une approche pluridisciplinaire : sources textuelles, épigraphiques, archéologiques, iconographiques, historiques.
Papers by Audrey Dubernet
La porte a ete l’un des premiers elements de l’architecture grecque a etre monumentalise. Le term... more La porte a ete l’un des premiers elements de l’architecture grecque a etre monumentalise. Le terme de «porte» fait ici reference a l’ensemble du dispositif, aussi bien les battants que l’encadrement. Ces deux elements sont eux-memes composes de plusieurs parties mais seules celles en pierre, a savoir le seuil, les montants, le linteau et le couronnement nous sont parvenus. On retrouve egalement des scellements metalliques et des traces de scellement ou de placage en bois. Ces vestiges, associes a une etude des textes (traites, comptes de construction, recits de voyageurs), de l’iconographie (ceramiques et reliefs) et a une comparaison avec d'autres monuments (tresors, tombes macedoniennes, etc.), permettent une reconstitution de l’ensemble. Outre son aspect fonctionnel, la porte du temple detient un role symbolique fort puisqu'elle fait le lien entre la sphere humaine et la sphere divine. La porte pose la question de l'accessibilite a la cella. S'ajoutent les cloture...
Les Ruines résonnent encore de leur pas : La circulation dans les monuments grecs (VIIe s. – 31 a.C.), 2021
Books by Audrey Dubernet
Les ruines résonnent encore de leurs pas. La circulation matérielle et immatérielle dans les monuments grecs (VIIe s. – 31 a.C.), Actes de la journée d’étude pluridisciplinaire à Bordeaux les 3-4 novembre 2016, 2021
Les recherches portant sur les monuments grecs n’ont que rarement croisé, ou de manière superfici... more Les recherches portant sur les monuments grecs n’ont que rarement croisé, ou de manière superficielle, celles relevant du domaine socio-historique. Toutefois, l’orientation pluridisciplinaire de la recherche actuelle permet d’envisager l’architecture sous un angle nouveau, en replaçant l’Homme au cœur du sujet.
En effet, recréer des cheminements et des gestes aujourd’hui disparus nécessite de croiser les sources notamment textuelles, épigraphiques, archéologiques et iconographiques.
C’est dans cette optique que s’est tenue la journée d’étude internationale sur la circulation dans les monuments grecs des 3 et 4 novembre 2016. L’objectif de cette manifestation, que reprend cette publication, était double : combler un manque et faire naître des interrogations pouvant mener, à terme, à de nouvelles études.
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Conference Presentations by Audrey Dubernet
L'épiphanie, ou l'apparition de la divinité à ses fidèles, est le moment où le dieu entre dans la sphère humaine. La description de cet épisode mystique dans l'art et la littérature grecs s'est faite par le biais d'astuces et de métaphores variées. L'une des constantes a néanmoins été de jouer sur le croisement des regards entre les hommes et les dieux, indiquant par là l'importance du lien visuel dans leur relation. Le religieux était omniprésent dans le quotidien des anciens Grecs, mais d'un point de vue communautaire, le rituel le plus important était sans conteste le sacrifice. C'est autour de celui-ci que les habitants de la cité se réunissaient et étaient fédérés. Le culte pouvait donc se passer d'une image du dieu et d'un temple, puisque seul l'autel, qui pouvait être ou non maçonné, était nécessaire pour cette cérémonie. Pourtant, la plupart des sanctuaires possédaient une image du dieu, qu'elle ait été aniconique ou figurative, abritée ou non dans un temple. Dans les cas de figure où un temple était construit, on remarque qu'il était généralement positionné dans l'axe de l'autel, ce qui conduit à supposer que le bâtiment jouait également un rôle dans les rituels. C'est alors la porte du temple qui permet de mettre en relation ou de séparer la statue qu'il héberge et le sacrifice. Or, la porte est monumentale, parfois de façon disproportionnée par rapport au reste de la construction. Le soin apporté à sa décoration et aux dispositifs d'ouverture, leur coût, indiquent toute l'importance qu'elle revêtait dans l'édifice. Notre communication propose d'étudier la façon dont les Grecs employaient la perspective qui unissait l'autel à la statue de culte pour mettre en scène l'épiphanie du dieu lors de la cérémonie du sacrifice par le biais de la porte du temple.
Talks by Audrey Dubernet
Par quelques exemples de temples grecs, il s’agira ici de déterminer, grâce au type et à la disposition des clôtures, leur fonction ainsi que celle des espaces qu’elles délimitent.
Papers by Audrey Dubernet
Books by Audrey Dubernet
En effet, recréer des cheminements et des gestes aujourd’hui disparus nécessite de croiser les sources notamment textuelles, épigraphiques, archéologiques et iconographiques.
C’est dans cette optique que s’est tenue la journée d’étude internationale sur la circulation dans les monuments grecs des 3 et 4 novembre 2016. L’objectif de cette manifestation, que reprend cette publication, était double : combler un manque et faire naître des interrogations pouvant mener, à terme, à de nouvelles études.
L'épiphanie, ou l'apparition de la divinité à ses fidèles, est le moment où le dieu entre dans la sphère humaine. La description de cet épisode mystique dans l'art et la littérature grecs s'est faite par le biais d'astuces et de métaphores variées. L'une des constantes a néanmoins été de jouer sur le croisement des regards entre les hommes et les dieux, indiquant par là l'importance du lien visuel dans leur relation. Le religieux était omniprésent dans le quotidien des anciens Grecs, mais d'un point de vue communautaire, le rituel le plus important était sans conteste le sacrifice. C'est autour de celui-ci que les habitants de la cité se réunissaient et étaient fédérés. Le culte pouvait donc se passer d'une image du dieu et d'un temple, puisque seul l'autel, qui pouvait être ou non maçonné, était nécessaire pour cette cérémonie. Pourtant, la plupart des sanctuaires possédaient une image du dieu, qu'elle ait été aniconique ou figurative, abritée ou non dans un temple. Dans les cas de figure où un temple était construit, on remarque qu'il était généralement positionné dans l'axe de l'autel, ce qui conduit à supposer que le bâtiment jouait également un rôle dans les rituels. C'est alors la porte du temple qui permet de mettre en relation ou de séparer la statue qu'il héberge et le sacrifice. Or, la porte est monumentale, parfois de façon disproportionnée par rapport au reste de la construction. Le soin apporté à sa décoration et aux dispositifs d'ouverture, leur coût, indiquent toute l'importance qu'elle revêtait dans l'édifice. Notre communication propose d'étudier la façon dont les Grecs employaient la perspective qui unissait l'autel à la statue de culte pour mettre en scène l'épiphanie du dieu lors de la cérémonie du sacrifice par le biais de la porte du temple.
Par quelques exemples de temples grecs, il s’agira ici de déterminer, grâce au type et à la disposition des clôtures, leur fonction ainsi que celle des espaces qu’elles délimitent.
En effet, recréer des cheminements et des gestes aujourd’hui disparus nécessite de croiser les sources notamment textuelles, épigraphiques, archéologiques et iconographiques.
C’est dans cette optique que s’est tenue la journée d’étude internationale sur la circulation dans les monuments grecs des 3 et 4 novembre 2016. L’objectif de cette manifestation, que reprend cette publication, était double : combler un manque et faire naître des interrogations pouvant mener, à terme, à de nouvelles études.