Alexis Pichard, PhD, holds an agrégation in English and teaches at Paris Nanterre university. His PhD dissertation tackled the representations of the War on Terror in TV series "24" and "Homeland" under the supervision of Sarah Hatchuel and Monica Michlin. He is the author of a monography on contemporary TV series entitled "Le nouvel âge d'or des séries américaines" (2011, revised in 2013) and co-editor of "Les séries américaines, la société réinventée?" (2013). His current research centers on media and politics in the United States and the representations of the Orient in American films and TV series. In 2020, he published "Trump et les médias, l'illusion d'une guerre" ("Trump and the Media, an Illusory War?"), an thorough analysis of Donald Trump's relationship with the media.
Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidi... more Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidienne aux médias traditionnels qu’il a érigés en « ennemis du peuple ». Il ne cesse de les attaquer au fil de ses discours qui incitent ses électeurs à la violence physique, mais aussi sur Twitter dans des messages rageurs où il condamne leur supposée malhonnêteté. Trump dénigre et harcèle les journalistes, menace les rédactions de mesures de rétorsion, portant à croire que le premier amendement à la Constitution, qui garantit la liberté de la presse, est en sursis.
Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée.
Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique... more Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique sur l Amérique contemporaine. Elles en interrogent les fondements, en déconstruisent le mode de vie et mènent par là même une radiographie de l identité américaine. Cet ouvrage analyse ces aspects à travers une sélection de séries récentes : Six Feet Under, True Blood, The Big Bang Theory.
Table des matières
« Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique »
Aurélie Blot
« Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under »
Marie Parent
« Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? »
Yann François
« De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire »
Bruno Sasson
« La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing »
Eric Gatefin
« Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome »
Vivien Bessières
« Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle »
Damien Alcade
« Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys »
Alexis Pichard
« Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique »
Mehdi Achouche
« “The Call of the Wild” : le héros de série télévisée dans la wilderness nord-américaine »
Ioanis Deroide
« Le melting-pot est mort : intégration et marginalisation dans la série True Blood »
Victor-Arthur Piégay
« “The Big Geek Theory” ou la revanche de la subculture geek »
Célia Sauvage
En l'espace d'une décennie, le statut des séries télévisées américaines a radicalement changé en ... more En l'espace d'une décennie, le statut des séries télévisées américaines a radicalement changé en France. D'abord considérées comme des sous-produits issus d'un médium mésestimé, la télévision américaine, elles sont devenues des programmes fédérateurs et démocratiques, réunissant aussi bien les classes populaires que les élites intellectuelles. Il faut dire que les séries américaines ont connu un véritable essor qualitatif dont on trouve déjà les prémices dans les années 1980. Intelligentes et audacieuses, elles atteignent aujourd'hui un tel niveau d'excellence que l'on peut considérer les années 2000 comme le nouvel âge d'or des séries américaines.
Dans son article sur The Kennedys, l'auteur s’intéresse à la dramatisation de la funeste ... more Dans son article sur The Kennedys, l'auteur s’intéresse à la dramatisation de la funeste histoire des Kennedy. Il nous montre que romancer l’histoire n’est en rien contradictoire avec une vocation historique. Au contraire, l’écriture des récits nationaux – l’historiographie - dépend de cette part de subjectivité que l’on pourrait qualifier de « romanesque ». The Kennedys peut donc être considérée comme une dramatique historique car, d’emblée, elle se proclame œuvre de fiction. Pour autant, cela ne l’empêche aucunement de relater le parcours d’une famille avec véracité, malgré quelques libertés, et d’en éclairer les zones d’ombre souvent omises par les livres d’histoire. Cet aspect révisionniste a valu à la série des accusations de partisanisme alors même qu’elle s’y refuse, essayant plutôt de s’extraire de l’histoire fantasmée pour accéder à une vision plus nuancée et réaliste de l’histoire. The Kennedys montre, in fine, la difficulté du peuple américain à se défaire de ses mythes depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui. Alors que la nation est fragilisée, ils s’érigent en totems d’espérance pour certains ou de nostalgie pour d’autres.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 1, 2013
Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique... more Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique sur l Amérique contemporaine. Elles en interrogent les fondements, en déconstruisent le mode de vie et mènent par là même une radiographie de l identité américaine. Cet ouvrage analyse ces aspects à travers une sélection de séries récentes : Six Feet Under, True Blood, The Big Bang Theory. Table des matières « Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique » Aurélie Blot « Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under » Marie Parent « Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? » Yann François « De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire » Bruno Sasson « La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing » Eric Gatefin « Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome » Vivien Bessières « Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle » Damien Alcade « Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys » Alexis Pichard « Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique » Mehdi Achouche « “The Call of the Wild” : le héros de série télévisée dans la wilderness nord-américaine » Ioanis Deroide « Le melting-pot est mort : intégration et marginalisation dans la série True Blood » Victor-Arthur Piégay « “The Big Geek Theory” ou la revanche de la subculture geek » Célia Sauvage
International audienceThis book establishes, and then analyses, the interrelation between series ... more International audienceThis book establishes, and then analyses, the interrelation between series and dependence by focusing on two aspects of their connection: the overconsumption of TV series, and the production devices that lead to it. Due to its two-sided nature, the volume brings together specialists from different backgrounds. On the one hand, it involves people working with addiction, such as psychiatrists, psychologists, and social workers, whose analytical tools and statistics are extremely useful in assessing the prevalence of TV series addiction, as well as its consequences, in order to make sense of its mechanics. For similar reasons, the authors also include professionals working with children and teenagers, since youths under 18 are largely affected by addictive tendencies. On the other hand, other contributions here are authored by TV series specialists, producers and scriptwriters, as well as academics in the fields of film and TV series studies, cultural studies, and...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 6, 2020
Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidi... more Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidienne aux médias traditionnels qu’il a érigés en « ennemis du peuple ». Il ne cesse de les attaquer au fil de ses discours qui incitent ses électeurs à la violence physique, mais aussi sur Twitter dans des messages rageurs où il condamne leur supposée malhonnêteté. Trump dénigre et harcèle les journalistes, menace les rédactions de mesures de rétorsion, portant à croire que le premier amendement à la Constitution, qui garantit la liberté de la presse, est en sursis. Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée. Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Ce numéro explore de façon transdisciplinaire comment les séries américaines ont représenté les m... more Ce numéro explore de façon transdisciplinaire comment les séries américaines ont représenté les multiples aspects de la lutte contre le terrorisme et ses conséquences militaires, politiques, morales et sociales depuis le 11 septembre 2001
De nombreux travaux avancent l’idée que la télévision accorde une place de choix à l’écrivain, co... more De nombreux travaux avancent l’idée que la télévision accorde une place de choix à l’écrivain, contrairement au cinéma, où le réalisateur est censé régner en maître. Ce lieu commun est étonnant et presque ironique si l’on considère que les séries télévisées se sont intéressées assez tardivement à l’adaptation littéraire alors qu’elle est pratique courante au cinéma. Quelle que soient les différences entre cinéma et télévision, le rapport qu’entretiennent littérature et séries télévisées est complexe et mérite d’être analysé. Ce numéro sera consacrée à l’étude du rapport entre « Littérature et séries télévisées » : si les œuvres littéraires ont depuis longtemps nourri les séries produites et diffusées sur des chaînes publiques (PBS, BBC), elles sont désormais source d’inspiration pour des séries récurrentes ; certaines séries télévisées ne sont pas sans rappeler la forme romanesque en littérature (comme The Wire), alors que d’autres montrent un intérêt accru pour le format de l’antho...
Ce travail s’appuie sur les etudes culturelles et historiques, la geopolitique, la narratologie, ... more Ce travail s’appuie sur les etudes culturelles et historiques, la geopolitique, la narratologie, et la semiologie de l’image pour etudier la guerre contre le terrorisme et ses representations dans les series televisees americaines 24 heures chrono et Homeland. Produites a dix ans d’intervalle, ces deux fictions majeures de l’apres-11 Septembre ont souvent ete mises en opposition du fait de leur ideologie supposee, dans la lignee de la presidence republicaine de George W. Bush pour la premiere, de la presidence democrate de Barack Obama pour la seconde. Cependant, l’on trouve de nombreuses ressemblances qui tendent non seulement a rapprocher 24 et Homeland, mais egalement les presidences Bush et Obama. Notre travail consistera ainsi a mettre au jour l’ambivalence politique des deux programmes afin de s’interroger plus generalement sur les ruptures et les continuites de cette guerre mondiale contre le terrorisme que les Etats-Unis menent depuis bientot deux decennies.
Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidi... more Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidienne aux médias traditionnels qu’il a érigés en « ennemis du peuple ». Il ne cesse de les attaquer au fil de ses discours qui incitent ses électeurs à la violence physique, mais aussi sur Twitter dans des messages rageurs où il condamne leur supposée malhonnêteté. Trump dénigre et harcèle les journalistes, menace les rédactions de mesures de rétorsion, portant à croire que le premier amendement à la Constitution, qui garantit la liberté de la presse, est en sursis.
Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée.
Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique... more Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique sur l Amérique contemporaine. Elles en interrogent les fondements, en déconstruisent le mode de vie et mènent par là même une radiographie de l identité américaine. Cet ouvrage analyse ces aspects à travers une sélection de séries récentes : Six Feet Under, True Blood, The Big Bang Theory.
Table des matières
« Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique »
Aurélie Blot
« Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under »
Marie Parent
« Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? »
Yann François
« De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire »
Bruno Sasson
« La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing »
Eric Gatefin
« Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome »
Vivien Bessières
« Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle »
Damien Alcade
« Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys »
Alexis Pichard
« Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique »
Mehdi Achouche
« “The Call of the Wild” : le héros de série télévisée dans la wilderness nord-américaine »
Ioanis Deroide
« Le melting-pot est mort : intégration et marginalisation dans la série True Blood »
Victor-Arthur Piégay
« “The Big Geek Theory” ou la revanche de la subculture geek »
Célia Sauvage
En l'espace d'une décennie, le statut des séries télévisées américaines a radicalement changé en ... more En l'espace d'une décennie, le statut des séries télévisées américaines a radicalement changé en France. D'abord considérées comme des sous-produits issus d'un médium mésestimé, la télévision américaine, elles sont devenues des programmes fédérateurs et démocratiques, réunissant aussi bien les classes populaires que les élites intellectuelles. Il faut dire que les séries américaines ont connu un véritable essor qualitatif dont on trouve déjà les prémices dans les années 1980. Intelligentes et audacieuses, elles atteignent aujourd'hui un tel niveau d'excellence que l'on peut considérer les années 2000 comme le nouvel âge d'or des séries américaines.
Dans son article sur The Kennedys, l'auteur s’intéresse à la dramatisation de la funeste ... more Dans son article sur The Kennedys, l'auteur s’intéresse à la dramatisation de la funeste histoire des Kennedy. Il nous montre que romancer l’histoire n’est en rien contradictoire avec une vocation historique. Au contraire, l’écriture des récits nationaux – l’historiographie - dépend de cette part de subjectivité que l’on pourrait qualifier de « romanesque ». The Kennedys peut donc être considérée comme une dramatique historique car, d’emblée, elle se proclame œuvre de fiction. Pour autant, cela ne l’empêche aucunement de relater le parcours d’une famille avec véracité, malgré quelques libertés, et d’en éclairer les zones d’ombre souvent omises par les livres d’histoire. Cet aspect révisionniste a valu à la série des accusations de partisanisme alors même qu’elle s’y refuse, essayant plutôt de s’extraire de l’histoire fantasmée pour accéder à une vision plus nuancée et réaliste de l’histoire. The Kennedys montre, in fine, la difficulté du peuple américain à se défaire de ses mythes depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui. Alors que la nation est fragilisée, ils s’érigent en totems d’espérance pour certains ou de nostalgie pour d’autres.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 1, 2013
Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique... more Patriotiques, laudatives, acerbes ou résignées, les séries américaines portent un regard critique sur l Amérique contemporaine. Elles en interrogent les fondements, en déconstruisent le mode de vie et mènent par là même une radiographie de l identité américaine. Cet ouvrage analyse ces aspects à travers une sélection de séries récentes : Six Feet Under, True Blood, The Big Bang Theory. Table des matières « Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique » Aurélie Blot « Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under » Marie Parent « Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? » Yann François « De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire » Bruno Sasson « La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing » Eric Gatefin « Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome » Vivien Bessières « Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle » Damien Alcade « Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys » Alexis Pichard « Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique » Mehdi Achouche « “The Call of the Wild” : le héros de série télévisée dans la wilderness nord-américaine » Ioanis Deroide « Le melting-pot est mort : intégration et marginalisation dans la série True Blood » Victor-Arthur Piégay « “The Big Geek Theory” ou la revanche de la subculture geek » Célia Sauvage
International audienceThis book establishes, and then analyses, the interrelation between series ... more International audienceThis book establishes, and then analyses, the interrelation between series and dependence by focusing on two aspects of their connection: the overconsumption of TV series, and the production devices that lead to it. Due to its two-sided nature, the volume brings together specialists from different backgrounds. On the one hand, it involves people working with addiction, such as psychiatrists, psychologists, and social workers, whose analytical tools and statistics are extremely useful in assessing the prevalence of TV series addiction, as well as its consequences, in order to make sense of its mechanics. For similar reasons, the authors also include professionals working with children and teenagers, since youths under 18 are largely affected by addictive tendencies. On the other hand, other contributions here are authored by TV series specialists, producers and scriptwriters, as well as academics in the fields of film and TV series studies, cultural studies, and...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 6, 2020
Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidi... more Depuis sa victoire en novembre 2016, le président américain Donald Trump livre une guerre quotidienne aux médias traditionnels qu’il a érigés en « ennemis du peuple ». Il ne cesse de les attaquer au fil de ses discours qui incitent ses électeurs à la violence physique, mais aussi sur Twitter dans des messages rageurs où il condamne leur supposée malhonnêteté. Trump dénigre et harcèle les journalistes, menace les rédactions de mesures de rétorsion, portant à croire que le premier amendement à la Constitution, qui garantit la liberté de la presse, est en sursis. Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée. Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Ce numéro explore de façon transdisciplinaire comment les séries américaines ont représenté les m... more Ce numéro explore de façon transdisciplinaire comment les séries américaines ont représenté les multiples aspects de la lutte contre le terrorisme et ses conséquences militaires, politiques, morales et sociales depuis le 11 septembre 2001
De nombreux travaux avancent l’idée que la télévision accorde une place de choix à l’écrivain, co... more De nombreux travaux avancent l’idée que la télévision accorde une place de choix à l’écrivain, contrairement au cinéma, où le réalisateur est censé régner en maître. Ce lieu commun est étonnant et presque ironique si l’on considère que les séries télévisées se sont intéressées assez tardivement à l’adaptation littéraire alors qu’elle est pratique courante au cinéma. Quelle que soient les différences entre cinéma et télévision, le rapport qu’entretiennent littérature et séries télévisées est complexe et mérite d’être analysé. Ce numéro sera consacrée à l’étude du rapport entre « Littérature et séries télévisées » : si les œuvres littéraires ont depuis longtemps nourri les séries produites et diffusées sur des chaînes publiques (PBS, BBC), elles sont désormais source d’inspiration pour des séries récurrentes ; certaines séries télévisées ne sont pas sans rappeler la forme romanesque en littérature (comme The Wire), alors que d’autres montrent un intérêt accru pour le format de l’antho...
Ce travail s’appuie sur les etudes culturelles et historiques, la geopolitique, la narratologie, ... more Ce travail s’appuie sur les etudes culturelles et historiques, la geopolitique, la narratologie, et la semiologie de l’image pour etudier la guerre contre le terrorisme et ses representations dans les series televisees americaines 24 heures chrono et Homeland. Produites a dix ans d’intervalle, ces deux fictions majeures de l’apres-11 Septembre ont souvent ete mises en opposition du fait de leur ideologie supposee, dans la lignee de la presidence republicaine de George W. Bush pour la premiere, de la presidence democrate de Barack Obama pour la seconde. Cependant, l’on trouve de nombreuses ressemblances qui tendent non seulement a rapprocher 24 et Homeland, mais egalement les presidences Bush et Obama. Notre travail consistera ainsi a mettre au jour l’ambivalence politique des deux programmes afin de s’interroger plus generalement sur les ruptures et les continuites de cette guerre mondiale contre le terrorisme que les Etats-Unis menent depuis bientot deux decennies.
Cet article analyse la misogynie a l’œuvre dans 24 heures chrono. Emaillee de personnages feminin... more Cet article analyse la misogynie a l’œuvre dans 24 heures chrono. Emaillee de personnages feminins stereotypes, la serie semble dresser un portrait des femmes univoque attisant les penchants misogynes des spectateurs. Cette tendance doit neanmoins etre apprehendee a l’aune d’un contexte particulier, celui de l’apres-11 Septembre. Durant cette periode, l’administration Bush, assistee par de nombreux ideologues conservateurs, mena une « guerre contre les femmes » aussi bien politique que culturelle. L’election du democrate Barack Obama en 2008 vint temporairement mettre un terme a cette guerre et inaugura une periode de renouveau des representations genrees. Cela pourrait expliquer le virage progressiste opere par 24 heures chrono lors de ses dernieres saisons : jadis cantonnees a des roles caricaturaux et secondaires, les femmes devinrent agent federal, directrice des agences gouvernementales, ou encore presidente des Etats-Unis.
This article seeks to explore the way fantasy TV series Charmed incorporates and recycles fairy t... more This article seeks to explore the way fantasy TV series Charmed incorporates and recycles fairy tales within its diegetic universe. Studying a range of episodes, we argue that Charmed maintains a close relationship with fairy tales. From its characters to its imagery and spaces, the series meets the main characteristics of the literary genre to which it pays homage in numerous episodes. True, this undertaking of pastiching and subverting the original tales participates in the overall postmodern dimension of Charmed, still it is coupled with feminist aspirations. In fact, the reversal of traditional gender roles aiming to reinstate the feminine heroine becomes the means through which subverting the literary genre is made possible. Nonetheless, we need to question the very term “feminism”: as far as Charmed is concerned, are we looking at second-wave feminism, the social movement that rose in the 1960s, or rather post-feminism, the contemporary form of feminism?
Série fantastique phare des années 1990/2000, Charmed s’est distingué des autres productions par ... more Série fantastique phare des années 1990/2000, Charmed s’est distingué des autres productions par un système référentiel particulièrement développé, faisant de l’intertextualité, qu’elle soit pastiche ou simple écho, un moteur narratif. Cet ensemble de références comprend aussi bien des oeuvres cinématographiques et télévisuelles que des oeuvres littéraires. La littérature, au même titre que le cinéma, tient donc un rôle fondateur au sein de la série au sens où elle va imposer des motifs et s’insinuer au coeur des intrigues.
Au-delà d’une liste des références littéraires, il semble plus porteur d’étudier un genre littéraire en particulier qui influence Charmed de manière patente : le conte de fée. Par sa nature fantastique, la série dévoile un bestiaire parfois volontairement tributaire de l’héritage de ces récits merveilleux immémoriaux. Et même les soeurs Halliwell portent en elles les traits de personnages de contes qu’elles vont aller jusqu’à incarner à l’écran. L’emprunt/l’empreinte se manifeste parfois de manière plus intrusive : l’univers des contes de fée surgit à certaines occasions et entraîne alors des réécritures loin d’être sans conséquences.
Série palimpseste par excellence, Charmed va ainsi pasticher les contes de fée qu’elle inclut dans sa diégèse et, plus généralement, subvertir les codes du genre. Pour ce faire, la série apporte une lecture a priori féministe en renversant notamment les rôles traditionnels. Cette réinvention n’est néanmoins pas sans paradoxe. Entre la réaffirmation d’un ordre patriarcal digne de l’Angleterre victorienne et l’assujettissement des héroïnes à la recherche d’une félicité domestique, on en vient à tempérer la dimension féministe de la série et la modernité du conte qu’elle nous narre.
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Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée.
Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Table des matières
« Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique »
Aurélie Blot
« Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under »
Marie Parent
« Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? »
Yann François
« De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire »
Bruno Sasson
« La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing »
Eric Gatefin
« Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome »
Vivien Bessières
« Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle »
Damien Alcade
« Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys »
Alexis Pichard
« Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique »
Mehdi Achouche
« “The Call of the Wild” : le héros de série télévisée dans la wilderness nord-américaine »
Ioanis Deroide
« Le melting-pot est mort : intégration et marginalisation dans la série True Blood »
Victor-Arthur Piégay
« “The Big Geek Theory” ou la revanche de la subculture geek »
Célia Sauvage
Papers by Alexis Pichard
Pour autant, quatre ans plus tard, loin d’avoir été terrassés, les grands médias nationaux connaissent au contraire des records de ventes et d’audience en s’établissant comme gardiens de la liberté de la presse, argument éthique et commercial qui a trouvé un écho favorable parmi les opposants à Trump. Ils ont, en outre, renoué avec la tradition du journalisme d’investigation, mus par le devoir d’informer les citoyens dans une Amérique où le président est devenu le premier pourvoyeur de contre-vérités. Ces déconvenues apparaissent comme autant de défaites pour Trump et l’on peut alors se demander s’il n’aurait pas perdu la guerre qu’il a lui-même initiée.
Pour Alexis Pichard, l’ambition de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne serait pas tant de vaincre ceux qu’il appelle les « Médias Fake News », mais plutôt de maintenir l’illusion d’une guerre qu’il exploite habilement à des fins politiques et électorales. C’est là ce qu’il entend démontrer au fil d’une analyse d’ampleur qui apporte une compréhension précise des relations complexes et instrumentalisées entre Trump et les médias.
Table des matières
« Purification morale et ode au conformisme : 7th Heaven ou la célébration de l’Amérique »
Aurélie Blot
« Du joggeur au cadavre : critique de l’idéologie du corps sain dans Six Feet Under »
Marie Parent
« Tony Soprano et l’américanité : un trouble identitaire moderne ? »
Yann François
« De JAG À Army Wives : la femme américaine à travers la série militaire »
Bruno Sasson
« La célébration du système politico-médiatique américain : mise en scène des démocrates dans The West Wing »
Eric Gatefin
« Rome, Sweet Rome : l’idée américaine du foyer dans la série Rome »
Vivien Bessières
« Quand la réalité historique rencontre The Grapes of Wrath : la reconstitution d’une époque dans Carnivàle »
Damien Alcade
« Drame et dramatisation : l’écriture de l’histoire américaine dans The Kennedys »
Alexis Pichard
« Battlestar Galactica : mémoire future de l’Amérique »
Mehdi Achouche
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Au-delà d’une liste des références littéraires, il semble plus porteur d’étudier un genre littéraire en particulier qui influence Charmed de manière patente : le conte de fée. Par sa nature fantastique, la série dévoile un bestiaire parfois volontairement tributaire de l’héritage de ces récits merveilleux immémoriaux. Et même les soeurs Halliwell portent en elles les traits de personnages de contes qu’elles vont aller jusqu’à incarner à l’écran. L’emprunt/l’empreinte se manifeste parfois de manière plus intrusive : l’univers des contes de fée surgit à certaines occasions et entraîne alors des réécritures loin d’être sans conséquences.
Série palimpseste par excellence, Charmed va ainsi pasticher les contes de fée qu’elle inclut dans sa diégèse et, plus généralement, subvertir les codes du genre. Pour ce faire, la série apporte une lecture a priori féministe en renversant notamment les rôles traditionnels. Cette réinvention n’est néanmoins pas sans paradoxe. Entre la réaffirmation d’un ordre patriarcal digne de l’Angleterre victorienne et l’assujettissement des héroïnes à la recherche d’une félicité domestique, on en vient à tempérer la dimension féministe de la série et la modernité du conte qu’elle nous narre.