Anne Raulin
Anne Raulin est professeure à l’université Paris Nanterre et membre de l’équipe de recherche Sophiapol. Formée en anthropologie et en histoire en France (Sorbonne) puis aux États-Unis (New School for Social Research, NY) , elle a travaillé à New York sur les rapports entre histoire, mémoire et imagination dans l’espace urbain puis sur les formes morales et religieuses de résilience face aux désastres urbains — travaux qu’elle poursuit en Angleterre. À Paris, ses recherches ont porté sur les minorités et leur rôle dans la structuration de l’espace-temps des métropoles cosmopolites, sur les appartenances minoritaires et leurs ambivalences, en intégrant une approche psychanalytique. Elle a mis en œuvre une pratique collective d’anthropologie réciproque entre France et États-Unis, et a consacré des études à Lewis Henry Morgan, Abram Kardiner, Margaret Mead, Henri Lefebvre, Colette Pétonnet, Simone de Beauvoir.
Travaux de traduction: Notre corps, nous-mêmes (Albin Michel), Black Metropolis (Ed. Maison des Sciences de l'Homme, à paraître)
Anne Raulin is a professor at Paris Nanterre University and a member of the research team Sophiapol. Trained in anthropology and history in France (Paris Sorbonne) and in the United States (New School for Social Research, NY) , she has worked in New York on the relationships between history, memory and imagination in urban space, and on moral and religious forms of resilience facing urban disasters — a study which she carries on in England. Her research In Paris has focused on the ways that urban minorities contribute to the structuring of time/space in cosmopolitan metropolises, and has explored the ambivalences of minority identities, in a psychoanalytic perspective as well. She has put into practice a form of collective reciprocal anthropology between France and the United States, and has published studies on Lewis Henry Morgan, Abram Kardiner, Margaret Mead, Henri Lefebvre, Colette Pétonnet, Simone de Beauvoir.
Translation works: Our Bodies, Ourselves (Albin Michel), Black Metropolis (Ed. Maison des Sciences de l'Homme, forthcoming)
Travaux de traduction: Notre corps, nous-mêmes (Albin Michel), Black Metropolis (Ed. Maison des Sciences de l'Homme, à paraître)
Anne Raulin is a professor at Paris Nanterre University and a member of the research team Sophiapol. Trained in anthropology and history in France (Paris Sorbonne) and in the United States (New School for Social Research, NY) , she has worked in New York on the relationships between history, memory and imagination in urban space, and on moral and religious forms of resilience facing urban disasters — a study which she carries on in England. Her research In Paris has focused on the ways that urban minorities contribute to the structuring of time/space in cosmopolitan metropolises, and has explored the ambivalences of minority identities, in a psychoanalytic perspective as well. She has put into practice a form of collective reciprocal anthropology between France and the United States, and has published studies on Lewis Henry Morgan, Abram Kardiner, Margaret Mead, Henri Lefebvre, Colette Pétonnet, Simone de Beauvoir.
Translation works: Our Bodies, Ourselves (Albin Michel), Black Metropolis (Ed. Maison des Sciences de l'Homme, forthcoming)
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Papers by Anne Raulin
Les années de formation : France, Algérie, États-Unis
Engager des recherches en terrain urbain métropolitain
Enseigner à l’université
Courants alternatifs : France/USA
Vers une anthropologie réciproque
in Vienna with Dorothy Burlingham, also from New York, is subsequently outlined. Using oral history archives from Columbia University, this anthropological approach seeks to highlight the urban, social and political contexts that shaped – more or less consciously – the history of psychoanalysis and its expansion beyond Vienna.
Les années de formation : France, Algérie, États-Unis
Engager des recherches en terrain urbain métropolitain
Enseigner à l’université
Courants alternatifs : France/USA
Vers une anthropologie réciproque
in Vienna with Dorothy Burlingham, also from New York, is subsequently outlined. Using oral history archives from Columbia University, this anthropological approach seeks to highlight the urban, social and political contexts that shaped – more or less consciously – the history of psychoanalysis and its expansion beyond Vienna.
Discutante : Lucia Direnberger
Séance organisée par deux laboratoires : CéSor (Ecole des Hauts Etudes en Sciences Sociales) et Sophiapol (Université Paris Lumière)
Ce colloque s’attache à étudier certaines d’entre elles qui prennent un relief particulier en fonction des métropoles, des contextes culturels et nationaux qui les portent pour mieux rendre compte de la vitalité de ces formes d’expression, de leur inventivité stylistique, culturelle et même technologique.
Cet événement a été organisé par : Marie-Claude Blanc-Chaléard; Catherine Choron-Baix ; Franck Mermier ; Virginie Milliot ; Sepideh Parsapajouh, Anne Raulin et Martine Segalen
Manhattan a connu deux noms de villes étrangères européennes, New Amsterdam et New York, mais l’île a gardé celui qui fut attribué par ses premiers habitants. Comment cette double fondation coloniale, hollandaise puis anglaise, a-t-elle survécu, dans l’espace urbain, à l’indépendance d’un pays qui avait établi sa première capitale entre ses rives? Comment cette ville, qui fut le théâtre de l’investiture de la première présidence des États-Unis, élevant à cette fonction un père fondateur de la nouvelle nation, a-t-elle réagi à sa destitution en tant que centre du pouvoir politique au profit de Washington ? À partir des traces mnésiques de la toponymie et du plan urbain de Manhattan qui conjuguent mémoire coloniale et grille américaine, on peut reconstituer ces différents moments fondateurs qui ont structuré l’identité de la ville. Un siècle après l’achèvement de l’urbanisation de l’île, les attentats du 11 septembre 2001 et la destruction des tours emblématiques sont venus briser l’image d’une ville hors de l’histoire et de ses tragédies. Pour surmonter le désastre humain et urbain, c’est celle d’un Manhattan toujours renaissant, ville-phénix, animée par ce que Walt Whitman appelait déjà en son temps «pull- down-and-build-over-again spirit» qui a resurgi. Cette célébration du dépassement permanent se nourrit d’une mythologie urbaine qui puise dans la mémoire des lieux et cherche à conforter un ancrage garant de la pérennité d’une ville, par excellence globale, qui doit se repenser et se reprendre dans sa temporalité locale à seule fin de se surpasser dans l’avenir.
Mots-clés: New York, Manhattan, New Amsterdam, traces mnésiques, désastre, mythologie urbaine.
Abstract
Manhattan was successively given two different names borrowed from European cities: New Amsterdam and New York. However, the island succeeded in keeping its native name alive. How did this colonial foundation—first Dutch then British—survive the independence of a nation that established its first capital city on this island of Manhattan? How did it react to the shift of the center of political power to Washington D.C. when Washington, founding father, was appointed first president of the new nation in New York? From the traces of its urban toponyms and maps, which combine colonial references with its hallmark gridiron plan, it is possible to decipher the founding eras that have given the city of New York its structural identity. A century after the completion of urbanization, the 9/11 attacks and the destruction of Lower Manhattan’s two emblematic towers have shattered the image of a city preserved from history and its tragic events. To overcome this human and urban disaster, the narrative of an ever resuscitating, phoenix-like city was evoked, echoing Walt Whitman’s assertion that Manhattan was driven by a “pull-down-and-build-over-again spirit”. Urban mythology shaped this ethos of an unabashed overcoming of one’s self. This city, first among all global cities, appears then, paradoxically, to be capable of re-thinking its local memory and times only to surpass itself in the future.
Keywords: New York, Manhattan, New Amsterdam, memory, disaster, urban mythology.
l’objet observé d’un changement de position de l’observateur. Tel était
l’ambition des dix anthropologues réunis pour réaliser cet ouvrage,
fruit d’une collaboration inédite conduite pendant plusieurs années. Cinq
Américains travaillant en France et cinq de leurs homologues français
engagés de même aux États-Unis se sont ainsi rencontrés régulièrement,
échangeant leurs points de vue et les questionnant, afin de laisser émerger de nouvelles perceptions.
Il en résulte des visions profondément originales et décalées qui informent les questions suivantes : comment se vivent les inégalités, la pauvreté ou la diffé-rence dans l’un et l’autre pays ? Comment la culture est-elle source d’identité, mais aussi de profit économique et de hiérarchie sociale ? Comment nommer et définir les nouveaux acteurs sociaux ? Comment réparer les injustices et les blessures collectives ? Comment imagine-t-on de vivre mieux ? Autant de cas de figure qui sont abordés en parallèle, ici et là. Mais l’enjeu était aussi de construire des grilles d’analyse applicables à d’autres pays que les États- Unis et la France, d’autres dialogues transnationaux, d’autres hémisphères de réflexion.
En allant vers une anthropologie réciproque, cet ouvrage réussit à intégrer à la perspective comparative traditionnelle une pratique dialogique, décentrant tout à la fois les observateurs et leurs objets. Il participe des efforts pour repenser le rôle de cette discipline dont les auteurs de ce livre se sentent à la fois les héritiers et les passeurs, et pour formuler de nouveaux objectifs : autrefois vouée à démontrer la commune humanité de populations d’une radicale altérité, l’anthropologie peut aussi mettre en lumière ce qui, derrière la ressemblance, demeure, est, ou se veut profondément différent.
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Depuis son invention, la photographie et ses usages n’ont cessé d’évoluer du XIXe au XXIe siècle. Les années 1930 ont marqué un tournant quand des anthropologues étatsuniens ont considéré l’image photographique comme un instrument de recherche à part entière. Les transformations des conditions historiques, du sens des migrations, puis les récentes révolutions numériques ont radicalement changé le rapport des sciences sociales à ce médium. Considérant les trente dernières années de recherche sur les migrations et leur visibilité dans les métropoles contemporaines, sept contributions viennent ici décrire la façon dont le travail photographique s’est émancipé de la « photographie sociale » pour aboutir à la « photographie participative » – sans pour autant abandonner le propos ethnographique. Dans ce mouvement, les habitants ont pu devenir acteurs dans la captation d’images qui valorisent la ville et leur quartier d’immigration et participer à certaines formes de mise en scène de l’altérité locale. Quant au chercheur/e-photographe, il/elle a désormais à sa disposition diverses postures, comme témoin actif de la biographie individuelle ou collective de ces populations, révélateur de particularismes culturels, artiste catalyseur de perceptions sociales, flâneur dérivant au gré de son observation flottante… suivant la démocratisation du rapport à l’image qui ne cesse de susciter de nouvelles modalités d’expression.