Pierre Petit
Pierre Petit is Senior Research Associate at the Belgian National Fund for Scientific Research
(FNRS) and professor of anthropology at the Université libre de Bruxelles (ULB, LAMC). After his PhD on the rituals of the Luba of Katanga, he investigated material culture, ethnicity, urban anthropology, and research methodology in Congo. Since 2003, he works in Laos and more especially on the mobilities of highlanders involved in rural exodus, investigating by the same token the relations between the state and the ethnic minorities. His interest in historical anthropology appears in a monograph, History, Memory, and Territorial Cults in the Highlands of Laos: The Past Inside the Present (Routledge 2020), and in a recent volume coedited with Jean Michaud, Chasing Traces. History and Ethnography in the Uplands of Socialist Asia (University of Hawaii Press 2024). He is the editor of Civilisations, the main journal of anthropology based in Belgium.
As an art historian and numismatist – he is the president of the Belgian Royal Numismatic Society –, he conducts research on medals and talismanic culture in Laos, as well as on the globalisation of Catholic iconographies, with a special interest in devotional medals related to China and Congo.
(FNRS) and professor of anthropology at the Université libre de Bruxelles (ULB, LAMC). After his PhD on the rituals of the Luba of Katanga, he investigated material culture, ethnicity, urban anthropology, and research methodology in Congo. Since 2003, he works in Laos and more especially on the mobilities of highlanders involved in rural exodus, investigating by the same token the relations between the state and the ethnic minorities. His interest in historical anthropology appears in a monograph, History, Memory, and Territorial Cults in the Highlands of Laos: The Past Inside the Present (Routledge 2020), and in a recent volume coedited with Jean Michaud, Chasing Traces. History and Ethnography in the Uplands of Socialist Asia (University of Hawaii Press 2024). He is the editor of Civilisations, the main journal of anthropology based in Belgium.
As an art historian and numismatist – he is the president of the Belgian Royal Numismatic Society –, he conducts research on medals and talismanic culture in Laos, as well as on the globalisation of Catholic iconographies, with a special interest in devotional medals related to China and Congo.
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Papers by Pierre Petit
Sur base d’un corpus beaucoup plus important que ceux réunis jusqu’à ce jour, de recherches dans les archives missionnaires et d’un réexamen épigraphique, nous proposons une analyse nouvelle et contre-intuitive qui soutient que ces médailles n’ont pour leur immense majorité pas atteint la Chine, mais soutenaient la propagande missionnaire en France et dans les autres pays du monde catholique.
Le présent chapitre analyse les représentations de Lumumba sur les « miniatures officielles », à savoir les timbres, monnaies, médailles, cartes postales et autres images de petit format ratifiées par les autorités de l’État. Leur banalité, leur diffusion à grande échelle et leur validation par le pouvoir en place en font une source originale pour étudier l’héroïsation de l’ancien Premier ministre.
La chronologie des miniatures rappelle que cette consécration fut internationale avant d’être congolaise. L’image de Lumumba s’est construite sur fond de la guerre froide et du premier élan panafricain, en URSS comme dans l’Égypte de Nasser ou la Guinée de Sékou Touré. C’est donc à l’étranger que s’est développée cette première imagerie, qui alterne les références au héros libérateur moderne et au martyr éternel. Contrairement à la rétrospection qui fait de Lumumba un héros « populaire » au Congo dès son décès (ce qu’il n’était pas), il faut attendre son élévation au rang de héros national par Mobutu, en 1966, pour que cette imagerie se diffuse au Congo, sur fond de paradoxes et de rétractations. Laurent Désiré et Joseph Kabila utiliseront eux aussi la référence à Lumumba en début de mandat, comme si l’histoire se répétait autour d’un fétiche de la nation placé sous la stricte tutelle du pouvoir en place.
Parallèlement à cette carrière nationale, l’icône de Lumumba continue à circuler à travers l’Afrique et le vaste monde, générant une tension créatrice à l’interface des registres national et international. Lumumba occupe, par exemple, le quatrième rang parmi les personnalités politiques africaines célébrées par les timbres en dehors de leur pays d’origine. Il y rejoint dorénavant le panthéon des ancêtres fondateurs de l’Afrique indépendante, émoussant par cette évolution générique l’image des débuts révolutionnaires.
« Notre-Dame du Congo. Les tribulations d'une dévotion missionnaire », article publie on-line dans la rubrique Analyses d’ORELA (Observatoire des Religions et de la Laïcité), 14 novembre 2017.
Sur base d’un corpus beaucoup plus important que ceux réunis jusqu’à ce jour, de recherches dans les archives missionnaires et d’un réexamen épigraphique, nous proposons une analyse nouvelle et contre-intuitive qui soutient que ces médailles n’ont pour leur immense majorité pas atteint la Chine, mais soutenaient la propagande missionnaire en France et dans les autres pays du monde catholique.
Le présent chapitre analyse les représentations de Lumumba sur les « miniatures officielles », à savoir les timbres, monnaies, médailles, cartes postales et autres images de petit format ratifiées par les autorités de l’État. Leur banalité, leur diffusion à grande échelle et leur validation par le pouvoir en place en font une source originale pour étudier l’héroïsation de l’ancien Premier ministre.
La chronologie des miniatures rappelle que cette consécration fut internationale avant d’être congolaise. L’image de Lumumba s’est construite sur fond de la guerre froide et du premier élan panafricain, en URSS comme dans l’Égypte de Nasser ou la Guinée de Sékou Touré. C’est donc à l’étranger que s’est développée cette première imagerie, qui alterne les références au héros libérateur moderne et au martyr éternel. Contrairement à la rétrospection qui fait de Lumumba un héros « populaire » au Congo dès son décès (ce qu’il n’était pas), il faut attendre son élévation au rang de héros national par Mobutu, en 1966, pour que cette imagerie se diffuse au Congo, sur fond de paradoxes et de rétractations. Laurent Désiré et Joseph Kabila utiliseront eux aussi la référence à Lumumba en début de mandat, comme si l’histoire se répétait autour d’un fétiche de la nation placé sous la stricte tutelle du pouvoir en place.
Parallèlement à cette carrière nationale, l’icône de Lumumba continue à circuler à travers l’Afrique et le vaste monde, générant une tension créatrice à l’interface des registres national et international. Lumumba occupe, par exemple, le quatrième rang parmi les personnalités politiques africaines célébrées par les timbres en dehors de leur pays d’origine. Il y rejoint dorénavant le panthéon des ancêtres fondateurs de l’Afrique indépendante, émoussant par cette évolution générique l’image des débuts révolutionnaires.
« Notre-Dame du Congo. Les tribulations d'une dévotion missionnaire », article publie on-line dans la rubrique Analyses d’ORELA (Observatoire des Religions et de la Laïcité), 14 novembre 2017.
Le recensement et l’analyse de ses représentations dans les émissions officielles de monnaies et de timbres apportent un éclairage original sur le processus d’élévation au rang d’icône de ce leader politique commémoré dans son pays comme à l’étranger, autrefois comme à présent. Ces variations numismatiques et philatéliques témoignent de l’intérêt que présentent ces supports figuratifs pour l’analyse de la propagande et de l’imaginaire national — quitte à ce que cet imaginaire prenne les contours d’un continent — ou, plus universellement encore, pour l’étude de l’hagiographie des libérateurs.
"This book captures the dynamics of history, memory, and territorial cults in Houay Yong, a Tai Vat village situated in the multiethnic highland frontier between Laos and Vietnam. Taking seriously the experiences of the villagers, it partakes in a broader movement to reintegrate highlanders and their agency into history at large. Based on comprehensive fieldwork research and the examination of colonial archives, this book makes accessible for an English-speaking audience untapped French archives on Laos and early publications on territorial cults written by French ethnologists. In so doing, it provides a balanced perspective, drawing from the fields of memory studies and classical historical research. Following a chronological approach stretching from the 19th century to the present, it extends narrative analysis through a comparative ethnography of territorial cults, a key component of the performative and material presentification of the past. Highly interdisciplinary in nature, History, Memory and Territorial Cults in the Highlands of Laos will be useful to students and scholars of anthropology, history and religious studies, as well as Asian culture and society"
L’exposé visera à analyser, selon une approche anthropologique, les ressorts de cette mobilité, en mettant l’accent sur l’intégration dans l’économie nationale, les imaginaires de la ville et de la modernité, l’évolution des liens générationnels et de genre, l’attachement émotionnel au village et la persistance de principes hiérarchiques fondés sur l’ancestralité.
Rather than seeking to unravel the truth of actual events surrounding the historical Lumumba, this book engages with his representations. What is more, it considers every historiography as inherently embedded in iconography. Film scholars, art critics, historians, philosophers, and anthropologists discuss the rich iconographic heritage inspired by Lumumba. Furthermore, Lumumba in the Arts offers unique testimonies by a number of artists who have contributed to Lumumba's polymorphic iconography, such as Marlene Dumas, Luc Tuymans, Raoul Peck, and Tshibumba Kanda Matulu, and includes contributions by such highly acclaimed scholars as Johannes Fabian, Bogumil Jewsiewicky, and Elikia M’Bokolo.
Contributors: Balufu Bakupa-Kanyinda (artist), Karen Bouwer (University of San Francisco), Véronique Bragard (UCLouvain), Piet Defraeye (University of Alberta), Matthias De Groof (scholar/filmmaker), Isabelle de Rezende (independent scholar), Marlene Dumas (artist), Johannes Fabian (em., University of Amsterdam), Rosario Giordano (Università della Calabria), Idesbald Goddeeris (KU Leuven), Gert Huskens (ULB), Robbert Jacobs (artist), Bogumil Jewsiewicki (em., Université Laval), Tshibumba Kanda Matulu (artist), Elikia M’Bokolo (EHESS), Christopher L. Miller (Yale University), Pedro Monaville (NYU), Raoul Peck (artist), Pierre Petit (ULB), Mark Sealy (Autograph ABP), Julien Truddaïu (CEC), Léon Tsambu (University of Kinshasa), Jean Omasombo Tshonda (Africa Museum), Luc Tuymans (artist), Mathieu Zana Etambala (AfricaMuseum)
This publication is GPRC-labeled (Guaranteed Peer-Reviewed Content).
Si les espaces publics en contextes socialistes d’Asie Orientale ont fait l'objet d'études se limitant au cas d’un seul Etat ou d’une région (Gaubatz 2019 ; Gibert 2014 ; Kim 2015 ; J. Qian 2018 ; Kurfürst 2012), ce dossier propose un regard transversal inédit sur des sociétés dont les convergences ont depuis longtemps été soulignées (McGee 2009). Nous aborderons les transformations des espaces publics en restant constamment attentifs à leur qualité d’espace physique, visuel, interactionnel, ceci par contraste avec l’approche d’Habermas (1978 [1962]) qui les envisage essentiellement à travers la figure du débat sur les enjeux politiques ou de société. Nous définirons plutôt l’espace public par son accessibilité, théoriquement offerte à tous ; par la visibilité de ce qui s’y déroule; ainsi que par un certain type de sociabilité qui va au-delà des « interactions minimales » du trafic en milieu urbain décrites par Hannerz (1980). Visualité, performativité, interactions sont ainsi au cœur des enjeux conceptuels que ce dossier entend mettre à l’honneur.
Université Libre de Bruxelles (ULB), Brussels 28-30 June 2018
Dans ce dossier, il s’agit de montrer comment s’articulent les usages de l’alcool sur des terrains de recherche en sciences humaines et sociales. Il questionne l’ivresse et l’alcoolisation et propose une démarche réflexive sur les expériences du boire des auteurs.
Ethnohistory and historical anthropology are often used interchangeably, although the latter usually refers to historical research in reportedly “marginal” contexts, whereas the former has often been outlined as “folk history”, or “the view a society has of its past”, to quote Carmack’s seminal article (1972). A common thread of the emerging scholarship is to pay attention to both oral and written sources, and to keep on the ridgeline between memory studies – which often lack an interest for the objective aspects of the past – and more classical history – which often lacks an interest for the present stakes for the past. If the increasing concern for such research in mountainous Asia is salient, the stakes of its methodology and epistemology, and those of the diffusion and reception of its results have been to a large extent addressed in implicit rather than explicit ways. These are the specific issues this workshop intends to unravel. We welcome contributions that, although empirically grounded, go clearly beyond local interests to discuss the following questions:
Contexts. How has ethnohistory been developed and practiced during the colonial period in South-East Asia – considered at large, including the eastern fringes of India and the southern provinces of China? For which purposes, and in which environment? How was it related (or not) to the development of this subfield in other continents? How has it changed since the political turmoil of the 20th century? How about its connections with the global urge for “cultural conservation”, phrased in UNESCO and/or nationalist terms?
Methods. What are the different ways to conduct such research? Apart from oral narratives and written documents, what are the other sources that can be used in the process, like archaeology, landscape, or rituals? How to cope with the locally acknowledged “key informants” and gatekeepers when dealing with sensitive topics in local history? How to handle the often-reported male authority on historical information? How to capture history-in-the making, through performances rather than interviews?
Actors and ethics. Who speaks for whom, and in what languages? How about the ethics of anonymity, censorship and self-censorship? How about collaborative works, between international, national and local scholars from different and sometimes antagonistic political background, and across disciplines? And more globally, what are the specificities of historical anthropology, ethnohistory, and other ways to speak about the past?
4. Format:
Double session (2 x 90 min.)
5. Discussant :
None