Ninon Dubourg
Dr. Ninon Dubourg is a current postdoctorate funded by the FRS-FNRS and hosted in the Unit Research “Transitions” within the Uliège, Belgium. She had a Ph.D. from the University of Paris, France. Her research interests include the laical and clerical physical and mental disability in Medieval Europe (XII-XV C), based on the petition and papal letters conserved in the Papal Archives of the Vatican Apostolic Archives and the Apostolic Penitentiary. This kind of ecclesiastical document offers us significant insight into the Church’s comprehension of the social experience of disability.
Working on many relative questions, she likes to approach new topics such as disabled identity, medieval masculinities, medicine in the Middle Ages, biblical studies, canon law, medieval linguistic, and so on.
She is in charge of the research blog History of Disease, Disability & Medicine in Medieval Europe and the Co-organisation of the monthly seminar “Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des siècles” (Building a history of disability and deafness through the centuries) with Fabrice Bertin (EHESS) Gildas Brégain ( CNRS) (2021-2022) (https://enseignements.ehess.fr/2021-2022/ue/899).
She is also a member of the “Réseau jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés, Programme Handicaps et Sociétés” – EHESS, Paris (http://phs.ehess.fr/jeune-chercheurs/annuaire-jeunes-chercheurs/) and foreign associate of the research network “Homo Debilis” at the Bremen University (http://www.homo-debilis.de/personen/index-en.html).
Dr Ninon Dubourg est actuellement en post-doctorat financé par le FRS-FNRS et hébergée au sein de l’Unité de Recherche “Transitions” de l’Uliège, Belgique. Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université de Paris, France. Ses recherches portent sur le handicap physique et mental laïc et clérical dans l’Europe médiévale (XII – XV siècles), à partir des pétitions et des lettres pontificales conservées dans les Archives apostoliques du Vatican et de la Pénitencerie apostolique. Ce type de document ecclésiastique nous offre un aperçu significatif de la compréhension qu’avait l’Église de l’expérience sociale du handicap et de sa relation avec la religiosité personnelle et communautaire.
Travaillant sur de nombreuses questions proches, elle aime aborder de nouveaux sujets tels que l’identité handicapée, les masculinités médiévales, la médecine au Moyen Âge, les études bibliques, le droit canonique, la linguistique médiévale, etc.
Elle est responsable du blog de recherche History of Disease, Disability & Medicine in Medieval Europe (Histoire des maladies, du handicap et de la médecine en Europe médiévale) et co-organisatrice du séminaire mensuel “Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des siècles” avec Fabrice Bertin (EHESS) et Gildas Brégain (Rennes, CNRS) (2021-2022) (https://enseignements.ehess.fr/2021-2022/ue/899).
Elle est également membre membre du “Réseau jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés, Programme Handicaps et Sociétés”, EHESS, Paris (http://phs.ehess.fr/jeune-chercheurs/annuaire-jeunes-chercheurs/) et associée au réseau de recherche “Homo Debilis” de l’Université de Brême (http://www.homo-debilis.de/personen/index-en.html).
Mots clefs : Handicap; Moyen Âge; Religion vécue; histoire du clergé;
Keywords : Disability; Middle Ages; Lived Religion; Clergy History;
Address: Liège
Working on many relative questions, she likes to approach new topics such as disabled identity, medieval masculinities, medicine in the Middle Ages, biblical studies, canon law, medieval linguistic, and so on.
She is in charge of the research blog History of Disease, Disability & Medicine in Medieval Europe and the Co-organisation of the monthly seminar “Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des siècles” (Building a history of disability and deafness through the centuries) with Fabrice Bertin (EHESS) Gildas Brégain ( CNRS) (2021-2022) (https://enseignements.ehess.fr/2021-2022/ue/899).
She is also a member of the “Réseau jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés, Programme Handicaps et Sociétés” – EHESS, Paris (http://phs.ehess.fr/jeune-chercheurs/annuaire-jeunes-chercheurs/) and foreign associate of the research network “Homo Debilis” at the Bremen University (http://www.homo-debilis.de/personen/index-en.html).
Dr Ninon Dubourg est actuellement en post-doctorat financé par le FRS-FNRS et hébergée au sein de l’Unité de Recherche “Transitions” de l’Uliège, Belgique. Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université de Paris, France. Ses recherches portent sur le handicap physique et mental laïc et clérical dans l’Europe médiévale (XII – XV siècles), à partir des pétitions et des lettres pontificales conservées dans les Archives apostoliques du Vatican et de la Pénitencerie apostolique. Ce type de document ecclésiastique nous offre un aperçu significatif de la compréhension qu’avait l’Église de l’expérience sociale du handicap et de sa relation avec la religiosité personnelle et communautaire.
Travaillant sur de nombreuses questions proches, elle aime aborder de nouveaux sujets tels que l’identité handicapée, les masculinités médiévales, la médecine au Moyen Âge, les études bibliques, le droit canonique, la linguistique médiévale, etc.
Elle est responsable du blog de recherche History of Disease, Disability & Medicine in Medieval Europe (Histoire des maladies, du handicap et de la médecine en Europe médiévale) et co-organisatrice du séminaire mensuel “Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des siècles” avec Fabrice Bertin (EHESS) et Gildas Brégain (Rennes, CNRS) (2021-2022) (https://enseignements.ehess.fr/2021-2022/ue/899).
Elle est également membre membre du “Réseau jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés, Programme Handicaps et Sociétés”, EHESS, Paris (http://phs.ehess.fr/jeune-chercheurs/annuaire-jeunes-chercheurs/) et associée au réseau de recherche “Homo Debilis” de l’Université de Brême (http://www.homo-debilis.de/personen/index-en.html).
Mots clefs : Handicap; Moyen Âge; Religion vécue; histoire du clergé;
Keywords : Disability; Middle Ages; Lived Religion; Clergy History;
Address: Liège
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Cette historiographie a eu de grandes répercussions en France, alors que le monde anglophone est en pleine structuration du champ des Disability studies. La naissance de ces études entraîne un renouvellement des approches grâce à l'apparition du modèle social (qui distingue l'infirmité comme facteur biologique, du handicap comme création sociale) et du modèle culturel (qui suppose une construction culturelle de cette même création sociale du handicap). Dans les années quatre-vingt à deux mille, de nombreuses publications, principalement anglophones, tentent de traiter les sociétés historiques, modernes ou prémodernes, grâce à ce schéma d'analyse. Replaçant l'acteur au centre de la société et non plus comme un exclu, les publications utilisant le modèle d'analyse social foisonnent, tout comme celles plus attachées au modèle culturel qui, sous la forme de monographie, cherchent alors la place culturelle qu'occupe une catégorie de personne en situation de handicap (les aveugles par exemple).
Pourtant, les premières critiques abondent contre cette démarche qui impose, dans une certaine idée militante, une vision du monde adaptée aux sociétés capitalistes, mais non pertinente pour les sociétés du passé que les historiens étudient. L'utilisation des critical disability studies dès les années deux mille leur permet de sortir de l'opposition binaire que supposent les modèles social et culturel entre le handicap et l'infirmité, entraînant la naissance de la disability history comme champ constitué avec ses outils propres. Cependant, depuis ce moment, la disability history ne trouve pas sa place en France. Les questions qu'elle aborde et les concepts qu'elle mobilise, issus de l'interdisciplinarité anglo-saxonne (queer theory, southern theory, gender studies, colonial studies…) n'ont pas encore trouvé leur résonance. En effet, les problématiques qu'elle soulève sont à la croisé de plusieurs disciplines, qui, en France, sont clairement cloisonnées (sociologie, anthropologie, histoire…) et dont les frontières sont, pour l'instant encore, difficilement franchissables.
In the last decade or so, pre-modern disability studies has emerged as a productive and important field of enquiry for scholars from a host of disciplines, including literary studies, history and sociology. The fallacy of any monolithic form of disability has been incisively critiqued by academics unpacking the specific historical context(s) of pre-modern narratives which feature disabled bodies. This represents a welcome dismantling of a paradigm of disability which continues to influence discussions of modern disability, whether these discussions take place in the academy or in the mass media and public consciousness.
The meaning accorded to being disabled by dominant society, and by the individuals living with disabilities themselves, is not fixed. Rather, what a given impairment “says about” a subject shifts according to multiple factors: gender, ethnicity, socio-cultural situation, historical moment and so on. Narratives showing disabled bodies, the attitudes of others to such marked bodies, and the disabled subject’s own intellectual and affective stance to his/her body, are not inert or solely reflective of “real life”. Rather, such narratives work to shape identities of those to which they speak, giving the disabled and non-disabled alike ways in which they might formulate a response to impairment in their lives.
Impairment demands a response, as disability demonstrates the precariousness of “whole” or “normal(ised)” bodies. The non-disabled must thus take a stance in relation to the destabilising potentiality that the impaired body represents to abled society and culture. Often times, though certainly not always, responses fall between othering of the disabled body, enacting distance, or a fetishisation of the disabled body, a closeness which titillates because it is transgressive. Reactions to disability are ambiguous just as much as disability itself represents an ambiguous state, defined by a host of socio-cultural, ideological, and historical factors.
This panel brings methodological and theoretical approaches from pre-modern disability scholarship into the French context. “French”, in this case, refers to both geographical area (i.e. France as a region) and linguistic identity (i.e. francophone texts produced outside of France). How do French pre-modern texts deal with disability? Can we discern a specific approach to disability used by French authors, or in francophone texts? What kinds of meanings are given to disabled bodies? What kind of language is used to describe disabled bodies, and how does this language mould reader responses? What kind of narratives are offered to the disabled, and why?
Relevant topics for this session include:
• Differences between pre-modern and contemporary understanding of disabilities
• Linguistic choices for denoting disabilities, and the ways in which such choices shape readers’ attitudes, in both modern and pre-modern periods
• Reactions of readers to disabled characters in narratives, and reactions of those around a disabled character in the text
• Social constructions of disability and their contexts, including permutations relating to specific locales, politics, ideologies
• Differences between interpretations of disabilities in religious (e.g. saints) and more secular (e.g. wounded knights) frameworks
• Differences in depictions of invisible and visible impairments
• The ways in which French pre-modern texts can contribute to developing the field of pre-modern disability studies
Nous pouvons nous questionner sur l'origine de l'incapacité physique médiévale qui touche des personnes qui étaient jusqu'alors, comme témoignent les lettres elles-mêmes, saines et idoines. Ces origines peuvent être spécifiques, ou non, au groupe des clercs dans la société médiévale ou au contraire les rattacher à la communauté des croyants dont ils font partie. Les requérants, mais surtout la chancellerie pontificale invoquent autant des explications naturelles ou rationnelles de l'origine d'une infirmité physique, qu'une interprétation fantasmatique divine liée au jugement de Dieu sur les hommes. L'origine du handicap est par ailleurs soumise à certains critères acceptés et reconnus (par exemple par l'utilisation de formulaire qui permettent d'accéder à la dispense pontificale) et à une vérification sollicitée par la chancellerie pontificale du-dit handicap par la hiérarchie ecclésiastique.
Dans le discours de la chancellerie pontificale sont à la fois prises en compte les inhabilités liées aux fonctions vitales et celles qui concernent l’accomplissement des fonctions ecclésiastiques, dont les origines sont aussi à questionner selon le type de handicap et ses conséquences sur la vie quotidienne et le travail à accomplir. Plusieurs causes à ces incapacités sont identifiables. En effet, durant le Moyen Âge, les personnes que nous qualifions de « en situation de handicap » sont, alors, des clercs ou des laïques qui souffrent de handicaps sensoriels (comme les personnes aveugles), physiques (ou d'infirmité physique, personnes mutilées, déformées…), de maladies (qui ne sont pas forcément décrites ou identifiées dans les suppliques ou les lettres mais qui engendrent des incapacités), de faiblesse (qu'elle soit physique ou mentale) et de vieillesse (dans l'idée des lettres de dispense où le grand âge change la nature de ce que peut faire un homme, souvent en corrélation avec une maladie ou une infirmité).
Dans l'acception contemporaine du handicap, c'est une institution relevant de la sphère publique (États, associations...) qui décide si le sujet en situation de handicap dispose ou non des prérequis nécessaires à la vie en société. On peut penser qu'au Moyen Âge, l’Église de Rome, grâce à la puissance publique qui lui permet de diffuser ces lettres à travers la chrétienté, joue un rôle tout à fait prépondérant dans la définition du handicap et de l'infirmité et, donc, dans l'adoption d'origine(s) consensuelle(s) du handicap.
(XIIe-XVe siècles), le lundi de 16h à 18h, Université Paris Diderot - Paris 7. Salle 202, Bâtiment Olympe de Gouges Métro Bibliothèque-François-Mitterrand
According to the rules of the religious orders and the practical cases the Church had to deal with, leprous monks suffered from a relative ostracism. The clerics’ inability was sometimes really concrete, as the disabilities caused by leprosy prevented some of them from performing their tasks.
The Church’s aim was to avoid a scandal among the parishioners, due to the medieval fear of contagion, which led to the exclusion of the lepers.
Thus, this link between scandal and fama made the inspection of the clerics’ body possible, before receiving their benefice as well as during their clerical life, if rumor had it that they had contracted leprosy. The consequence of such an inspection could lead to the clergyman's expulsion, although the papal letters offered a number of ways out, from dispensation to pension, including resignation.
Conference & Seminar Organisation by Ninon Dubourg
In the last decade or so, pre-modern disability studies has emerged as a productive and important field of enquiry for scholars from a host of disciplines, including literary studies, history and sociology. The fallacy of any monolithic form of disability has been incisively critiqued by academics unpacking the specific historical context(s) of pre-modern narratives which feature disabled bodies. This represents a welcome dismantling of a paradigm of disability which continues to influence discussions of modern disability, whether these discussions take place in the academy or in the mass media and public consciousness.
The meaning accorded to being disabled by dominant society, and by the individuals living with disabilities themselves, is not fixed. Rather, what a given impairment “says about” a subject shifts according to multiple factors: gender, ethnicity, socio-cultural situation, historical moment and so on. Narratives showing disabled bodies, the attitudes of others to such marked bodies, and the disabled subject’s own intellectual and affective stance to his/her body, are not inert or solely reflective of “real life”. Rather, such narratives work to shape identities of those to which they speak, giving the disabled and non-disabled alike ways in which they might formulate a response to impairment in their lives.
Impairment demands a response, as disability demonstrates the precariousness of “whole” or “normal(ised)” bodies. The non-disabled must thus take a stance in relation to the destabilising potentiality that the impaired body represents to abled society and culture. Often times, though certainly not always, responses fall between othering of the disabled body, enacting distance, or a fetishisation of the disabled body, a closeness which titillates because it is transgressive. Reactions to disability are ambiguous just as much as disability itself represents an ambiguous state, defined by a host of socio-cultural, ideological, and historical factors.
This panel brings methodological and theoretical approaches from pre-modern disability scholarship into the French context. “French”, in this case, refers to both geographical area (i.e. France as a region) and linguistic identity (i.e. francophone texts produced outside of France). How do French pre-modern texts deal with disability? Can we discern a specific approach to disability used by French authors, or in francophone texts? What kinds of meanings are given to disabled bodies? What kind of language is used to describe disabled bodies, and how does this language mould reader responses? What kind of narratives are offered to the disabled, and why?
Relevant topics for this session include:
• Differences between pre-modern and contemporary understanding of disabilities
• Linguistic choices for denoting disabilities, and the ways in which such choices shape readers’ attitudes, in both modern and pre-modern periods
• Reactions of readers to disabled characters in narratives, and reactions of those around a disabled character in the text
• Social constructions of disability and their contexts, including permutations relating to specific locales, politics, ideologies
• Differences between interpretations of disabilities in religious (e.g. saints) and more secular (e.g. wounded knights) frameworks
• Differences in depictions of invisible and visible impairments
• The ways in which French pre-modern texts can contribute to developing the field of pre-modern disability studies
Cette historiographie a eu de grandes répercussions en France, alors que le monde anglophone est en pleine structuration du champ des Disability studies. La naissance de ces études entraîne un renouvellement des approches grâce à l'apparition du modèle social (qui distingue l'infirmité comme facteur biologique, du handicap comme création sociale) et du modèle culturel (qui suppose une construction culturelle de cette même création sociale du handicap). Dans les années quatre-vingt à deux mille, de nombreuses publications, principalement anglophones, tentent de traiter les sociétés historiques, modernes ou prémodernes, grâce à ce schéma d'analyse. Replaçant l'acteur au centre de la société et non plus comme un exclu, les publications utilisant le modèle d'analyse social foisonnent, tout comme celles plus attachées au modèle culturel qui, sous la forme de monographie, cherchent alors la place culturelle qu'occupe une catégorie de personne en situation de handicap (les aveugles par exemple).
Pourtant, les premières critiques abondent contre cette démarche qui impose, dans une certaine idée militante, une vision du monde adaptée aux sociétés capitalistes, mais non pertinente pour les sociétés du passé que les historiens étudient. L'utilisation des critical disability studies dès les années deux mille leur permet de sortir de l'opposition binaire que supposent les modèles social et culturel entre le handicap et l'infirmité, entraînant la naissance de la disability history comme champ constitué avec ses outils propres. Cependant, depuis ce moment, la disability history ne trouve pas sa place en France. Les questions qu'elle aborde et les concepts qu'elle mobilise, issus de l'interdisciplinarité anglo-saxonne (queer theory, southern theory, gender studies, colonial studies…) n'ont pas encore trouvé leur résonance. En effet, les problématiques qu'elle soulève sont à la croisé de plusieurs disciplines, qui, en France, sont clairement cloisonnées (sociologie, anthropologie, histoire…) et dont les frontières sont, pour l'instant encore, difficilement franchissables.
In the last decade or so, pre-modern disability studies has emerged as a productive and important field of enquiry for scholars from a host of disciplines, including literary studies, history and sociology. The fallacy of any monolithic form of disability has been incisively critiqued by academics unpacking the specific historical context(s) of pre-modern narratives which feature disabled bodies. This represents a welcome dismantling of a paradigm of disability which continues to influence discussions of modern disability, whether these discussions take place in the academy or in the mass media and public consciousness.
The meaning accorded to being disabled by dominant society, and by the individuals living with disabilities themselves, is not fixed. Rather, what a given impairment “says about” a subject shifts according to multiple factors: gender, ethnicity, socio-cultural situation, historical moment and so on. Narratives showing disabled bodies, the attitudes of others to such marked bodies, and the disabled subject’s own intellectual and affective stance to his/her body, are not inert or solely reflective of “real life”. Rather, such narratives work to shape identities of those to which they speak, giving the disabled and non-disabled alike ways in which they might formulate a response to impairment in their lives.
Impairment demands a response, as disability demonstrates the precariousness of “whole” or “normal(ised)” bodies. The non-disabled must thus take a stance in relation to the destabilising potentiality that the impaired body represents to abled society and culture. Often times, though certainly not always, responses fall between othering of the disabled body, enacting distance, or a fetishisation of the disabled body, a closeness which titillates because it is transgressive. Reactions to disability are ambiguous just as much as disability itself represents an ambiguous state, defined by a host of socio-cultural, ideological, and historical factors.
This panel brings methodological and theoretical approaches from pre-modern disability scholarship into the French context. “French”, in this case, refers to both geographical area (i.e. France as a region) and linguistic identity (i.e. francophone texts produced outside of France). How do French pre-modern texts deal with disability? Can we discern a specific approach to disability used by French authors, or in francophone texts? What kinds of meanings are given to disabled bodies? What kind of language is used to describe disabled bodies, and how does this language mould reader responses? What kind of narratives are offered to the disabled, and why?
Relevant topics for this session include:
• Differences between pre-modern and contemporary understanding of disabilities
• Linguistic choices for denoting disabilities, and the ways in which such choices shape readers’ attitudes, in both modern and pre-modern periods
• Reactions of readers to disabled characters in narratives, and reactions of those around a disabled character in the text
• Social constructions of disability and their contexts, including permutations relating to specific locales, politics, ideologies
• Differences between interpretations of disabilities in religious (e.g. saints) and more secular (e.g. wounded knights) frameworks
• Differences in depictions of invisible and visible impairments
• The ways in which French pre-modern texts can contribute to developing the field of pre-modern disability studies
Nous pouvons nous questionner sur l'origine de l'incapacité physique médiévale qui touche des personnes qui étaient jusqu'alors, comme témoignent les lettres elles-mêmes, saines et idoines. Ces origines peuvent être spécifiques, ou non, au groupe des clercs dans la société médiévale ou au contraire les rattacher à la communauté des croyants dont ils font partie. Les requérants, mais surtout la chancellerie pontificale invoquent autant des explications naturelles ou rationnelles de l'origine d'une infirmité physique, qu'une interprétation fantasmatique divine liée au jugement de Dieu sur les hommes. L'origine du handicap est par ailleurs soumise à certains critères acceptés et reconnus (par exemple par l'utilisation de formulaire qui permettent d'accéder à la dispense pontificale) et à une vérification sollicitée par la chancellerie pontificale du-dit handicap par la hiérarchie ecclésiastique.
Dans le discours de la chancellerie pontificale sont à la fois prises en compte les inhabilités liées aux fonctions vitales et celles qui concernent l’accomplissement des fonctions ecclésiastiques, dont les origines sont aussi à questionner selon le type de handicap et ses conséquences sur la vie quotidienne et le travail à accomplir. Plusieurs causes à ces incapacités sont identifiables. En effet, durant le Moyen Âge, les personnes que nous qualifions de « en situation de handicap » sont, alors, des clercs ou des laïques qui souffrent de handicaps sensoriels (comme les personnes aveugles), physiques (ou d'infirmité physique, personnes mutilées, déformées…), de maladies (qui ne sont pas forcément décrites ou identifiées dans les suppliques ou les lettres mais qui engendrent des incapacités), de faiblesse (qu'elle soit physique ou mentale) et de vieillesse (dans l'idée des lettres de dispense où le grand âge change la nature de ce que peut faire un homme, souvent en corrélation avec une maladie ou une infirmité).
Dans l'acception contemporaine du handicap, c'est une institution relevant de la sphère publique (États, associations...) qui décide si le sujet en situation de handicap dispose ou non des prérequis nécessaires à la vie en société. On peut penser qu'au Moyen Âge, l’Église de Rome, grâce à la puissance publique qui lui permet de diffuser ces lettres à travers la chrétienté, joue un rôle tout à fait prépondérant dans la définition du handicap et de l'infirmité et, donc, dans l'adoption d'origine(s) consensuelle(s) du handicap.
(XIIe-XVe siècles), le lundi de 16h à 18h, Université Paris Diderot - Paris 7. Salle 202, Bâtiment Olympe de Gouges Métro Bibliothèque-François-Mitterrand
According to the rules of the religious orders and the practical cases the Church had to deal with, leprous monks suffered from a relative ostracism. The clerics’ inability was sometimes really concrete, as the disabilities caused by leprosy prevented some of them from performing their tasks.
The Church’s aim was to avoid a scandal among the parishioners, due to the medieval fear of contagion, which led to the exclusion of the lepers.
Thus, this link between scandal and fama made the inspection of the clerics’ body possible, before receiving their benefice as well as during their clerical life, if rumor had it that they had contracted leprosy. The consequence of such an inspection could lead to the clergyman's expulsion, although the papal letters offered a number of ways out, from dispensation to pension, including resignation.
In the last decade or so, pre-modern disability studies has emerged as a productive and important field of enquiry for scholars from a host of disciplines, including literary studies, history and sociology. The fallacy of any monolithic form of disability has been incisively critiqued by academics unpacking the specific historical context(s) of pre-modern narratives which feature disabled bodies. This represents a welcome dismantling of a paradigm of disability which continues to influence discussions of modern disability, whether these discussions take place in the academy or in the mass media and public consciousness.
The meaning accorded to being disabled by dominant society, and by the individuals living with disabilities themselves, is not fixed. Rather, what a given impairment “says about” a subject shifts according to multiple factors: gender, ethnicity, socio-cultural situation, historical moment and so on. Narratives showing disabled bodies, the attitudes of others to such marked bodies, and the disabled subject’s own intellectual and affective stance to his/her body, are not inert or solely reflective of “real life”. Rather, such narratives work to shape identities of those to which they speak, giving the disabled and non-disabled alike ways in which they might formulate a response to impairment in their lives.
Impairment demands a response, as disability demonstrates the precariousness of “whole” or “normal(ised)” bodies. The non-disabled must thus take a stance in relation to the destabilising potentiality that the impaired body represents to abled society and culture. Often times, though certainly not always, responses fall between othering of the disabled body, enacting distance, or a fetishisation of the disabled body, a closeness which titillates because it is transgressive. Reactions to disability are ambiguous just as much as disability itself represents an ambiguous state, defined by a host of socio-cultural, ideological, and historical factors.
This panel brings methodological and theoretical approaches from pre-modern disability scholarship into the French context. “French”, in this case, refers to both geographical area (i.e. France as a region) and linguistic identity (i.e. francophone texts produced outside of France). How do French pre-modern texts deal with disability? Can we discern a specific approach to disability used by French authors, or in francophone texts? What kinds of meanings are given to disabled bodies? What kind of language is used to describe disabled bodies, and how does this language mould reader responses? What kind of narratives are offered to the disabled, and why?
Relevant topics for this session include:
• Differences between pre-modern and contemporary understanding of disabilities
• Linguistic choices for denoting disabilities, and the ways in which such choices shape readers’ attitudes, in both modern and pre-modern periods
• Reactions of readers to disabled characters in narratives, and reactions of those around a disabled character in the text
• Social constructions of disability and their contexts, including permutations relating to specific locales, politics, ideologies
• Differences between interpretations of disabilities in religious (e.g. saints) and more secular (e.g. wounded knights) frameworks
• Differences in depictions of invisible and visible impairments
• The ways in which French pre-modern texts can contribute to developing the field of pre-modern disability studies
Les textes réunis dans ce nouveau numéro d’ Encyclo, revue de l’ É cole doctorale ED 382 sont le fruit de la journée d’étude organisée par les représentantes des doctorants du laboratoire « Identités, Cultures, Territoires » (ICT) « Habiter , lieux de vie et façons de vivre. Une approche pluridisciplinaire du quotidien » qui s’est tenue le 22 septembre 2014 à l’Université Paris Diderot – Paris 7. Cette journée d’étude, pensée comme un espace de dialogue entre pairs, a été conçue par et pour des doctorants en les faisant participer à chaque étape de l’organisation, lors des interventions, des discussions et désormais pour la publication. En rassemblant des doctorants de différentes disciplines des sciences humaines, nous voulions nous enrichir par le partage de nos recherches et la confrontation de nos méthodes. Un questionnement autour du lieu de vie nous a semblé pouvoir réunir les doctorants des différents laboratoires composant l’École doctorale 382. Nous souhaitions cependant élargir davantage nos perspectives et avons également invité des doctorants du « Centre d’Étude Psychopathologique et Psychanalyse » (CEPP) rattaché à l’École doctorale « Recherches en psychanalyse et psychopathologie » (ED 450).