Thesis Chapters by Joël Hascoët
Les troménies bretonnes. Un mode d'anthropisation de l'espace à l'examen des processions giratoires françaises et belges., 2010
This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territ... more This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territory through the giratory community processions, known in Britain under the name "Troménies" (from the Breton language tro + minihi, translatable by « around the monachia », the territory pertaining to a Celtic monastery in the early Middle Ages). They are characterized by a clockwise cirumambulation as a customary Catholic ritual gesture commemorating the founding by the parish saint patron. Eight Troménies (Bourbriac, Gouesnou, Landeleau, Locquénolé, Locmaria-Quimper, Locronan) are placed next to French examples (Ceaucé, Magnac-Laval, Larchant) and Belgium (Mons, Nivelles, Ronse, Saintes, Soignies). The study focuses on the symbolic analysis of all items requested by the ritual : place names, history, geography, hagiography, liturgy, ethnography, mythology, folklore.
Thèse - Les troménies bretonnes. Un mode d'anthropisation de l'espace à l'examen des processions giratoires françaises et belges. , 2010
This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territ... more This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territory through the giratory community processions, known in Britain under the name "Troménies" (from the Breton language tro + minihi, translatable by « around the monachia », the territory pertaining to a Celtic monastery in the early Middle Ages). They are characterized by a clockwise cirumambulation as a customary Catholic ritual gesture commemorating the founding by the parish saint patron. Eight Troménies (Bourbriac, Gouesnou, Landeleau, Locquénolé, Locmaria-Quimper, Locronan) are placed next to French examples (Ceaucé, Magnac-Laval, Larchant) and Belgium (Mons, Nivelles, Ronse, Saintes, Soignies). The study focuses on the symbolic analysis of all items requested by the ritual : place names, history, geography, hagiography, liturgy, ethnography, mythology, folklore.
Les troménies bretonnes. Un mode d'anthropisation de l'espace à l'examen des processions giratoires françaises et belges. , 2010
This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territ... more This study of anthropology and religious studies examining the process of sacralization of territory through the giratory community processions, known in Britain under the name "Troménies" (from the Breton language tro + minihi, translatable by « around the monachia », the territory pertaining to a Celtic monastery in the early Middle Ages). They are characterized by a clockwise cirumambulation as a customary Catholic ritual gesture commemorating the founding by the parish saint patron. Eight Troménies (Bourbriac, Gouesnou, Landeleau, Locquénolé, Locmaria-Quimper, Locronan) are placed next to French examples (Ceaucé, Magnac-Laval, Larchant) and Belgium (Mons, Nivelles, Ronse, Saintes, Soignies). The study focuses on the symbolic analysis of all items requested by the ritual : place names, history, geography, hagiography, liturgy, ethnography, mythology, folklore.
Books by Joël Hascoët
Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 2016
Évoquer l'histoire de la submersion de la légendaire ville d'Is, c'est porter un intérêt tout par... more Évoquer l'histoire de la submersion de la légendaire ville d'Is, c'est porter un intérêt tout particulier à la matière celtique, qui vibre dans la tradition populaire orale, se transforme dans le monde chrétien, s'arrange dans la vie des saints, se prolonge dans la poésie et les complaintes. Quant aux textes littéraires et romans contemporains, ils foisonnent d'imagination par le rhabillage de motifs anciens, avec ajouts enjolivés, renouvelant la fascination de ce récit mythologique ancien, qu'est Ker-Is, sur notre mode de pensée contemporain.
Kreiz Breizh (Mémoire et Actualité du Centre Ouest Bretagne), 2004
Joël Hascoët, 2004, « La troménie de Landeleau ou le Tro ar relegoù (le tour des reliques) », Kre... more Joël Hascoët, 2004, « La troménie de Landeleau ou le Tro ar relegoù (le tour des reliques) », Kreiz Breizh (Mémoire et Actualité du Centre Ouest Bretagne), n° 10, Carhaix, p 21-27.
Promenades Mythologiques. Basse Bretagne, 2007
Joël Hascoët, 2007, Promenades Mythologiques. Basse Bretagne : À La Recherche de Ker-Is, Guide de... more Joël Hascoët, 2007, Promenades Mythologiques. Basse Bretagne : À La Recherche de Ker-Is, Guide de La France Mythologique, Paris, Editions Payot & Rivages, P. 45-56.
Britannia Monastica, 2006
Joël Hascoët, 2006, « La longue vie de l'étymologie Ker-Is - Par-Is », Britannia Monastica, n° 10... more Joël Hascoët, 2006, « La longue vie de l'étymologie Ker-Is - Par-Is », Britannia Monastica, n° 10, Landévennec : CIRDoMoC, p. 85-92.
Papers by Joël Hascoët
... Deuogdonion. Mélanges offerts en l'honneur du professeur Claude Sterckx, Gaël Hi... more ... Deuogdonion. Mélanges offerts en l'honneur du professeur Claude Sterckx, Gaël Hily, Patrice Lajoye, Joël Hascoët, Guillaume Oudaer, Christian Rose (Ed.) (2010) 711. Deuogdonion. Mélanges offerts en l'honneur du professeur Claude Sterckx. Gaël Hily 1. (2010). ...
Walking with Saints: Protection, Devotion and Civic Identity. The Role of the Landscape, 2020
Pourquoi tournons-nous rituellement autour de notre paroisse, de notre église, dans les pas de no... more Pourquoi tournons-nous rituellement autour de notre paroisse, de notre église, dans les pas de nos ancêtres ? A la recherche des racines historiques, symboliques et mythologiques des troménies, l'étude de plusieurs sites bretons tente d'apporter une réponse à cette question.
Le terme troménie s'est généralisé au 20e siècle et est associé à la chrétienté celtique pour décrire toutes les processions giratoires bretonnes. Si elles diffèrent par leur forme spatiale ou la distance à parcourir, les troménies ont ceci en commun d'être toutes des processions catholiques d'une journée autour du minihi (circonscription religieuse ou paroisse) au départ de l'église, dans le sens giratoire horaire en direction du soleil. Toutes basées sur une légende fondatrice, elles sont à la fois une célébration, une commémoration et forgent une identité.
Le terme minihi – du gaulois nemeton – signifie « bosquet sacré, sanctuaire, place sainte ». Ce toponyme se retrouve à travers toute l'Europe et est associé à partir de l'Antiquité tardive à un sanctuaire préchrétien. Au début du Moyen-Âge, ce terme prend une connotation religieuse et est communément associé à des installations monastiques de la chrétienté en Armorique.
Les troménies bretonnes reposent sur des légendes fondatrices anciennes dont la transmission est bien plus dynamique en Bretagne que partout ailleurs. Les saints celtiques sont des héros locaux empruntant à la mythologie le fantastique de leurs actions. Dans ce contexte, les troménies sont considérées comme un rituel processionnaire datant des débuts de la chrétienté en Bretagne, voire comme un héritage préchrétien pour la grande troménie de Locronan. La Bretagne ayant connu une évangélisation pacifique et la survivance des figures mythologiques dans la tradition orale, les hagiographes ont aggloméré mythes, légendes et récits en un ensemble cohérent et didactique pour les populations illettrées. Le maintien de ces motifs mythologiques peut être considéré comme un héritage direct des évangélisateurs celtiques – fins connaisseurs des traditions locales – dans le but de convertir pacifiquement les cœurs et l’imagination.
L’histoire des troménies commence quant à elle aux Temps Modernes. Mieux qu'un acte notarié, elles semblent avoir pour but de délimiter les domaines religieux face aux prétentions des seigneurs voisins, les exemptant ainsi de taxes. La troménie de Locronan fait exception avec ses mégalithes jalonnant le chemin de pèlerinage et dont le sanctuaire était déjà renommé dès le Moyen-Âge.
D’autre part, la nouvelle science qu’est l’archéoastronomie offre de nouvelles perspectives dans l'étude et la compréhension de ces anciennes processions paroissiales. Cette approche se réfère à une période où n'existait aucun calendrier écrit et où seules les observations astronomiques permettaient de déterminer les saisons, les rituels religieux, etc. Plusieurs troménies sont en effet caractérisées par un axe solaire est/ouest divisant l'année en deux saisons : l'une claire (la vie - printemps et été), l’autre obscure (la mort – automne et hiver). Réminiscence des anciennes croyances celtiques, les saints patrons sont fêtés à des dates correspondant aux levers et couchers du soleil. La logique de ce calendrier spatio-temporel se retrouve par ailleurs dans l'itinéraire du Tour Sainte-Gertrude de Nivelles.
Dans les pas de ses ancêtres, l'être humain suit la course du soleil autour de la terre. Comme le soleil, il marche à des moments bien spécifiques autour de son territoire pour mieux le protéger en harmonisant ciel et terre, unifiant sa communauté et sa cité protectrice en lien avec ses ancêtres.
Ollodagos, 2013
Humanity has always been fascinated by human birth up to the point that it represented the birth ... more Humanity has always been fascinated by human birth up to the point that it represented the birth of gods and cosmos in its image. Strangely enough, few researchers investigated the precise analogy between genesis of the human embryo genesis and the theogony process. The midwifes’ well known and precise knowledge of human gestation’s various steps allows this difficult comparison to be made. At the beginning of the human embryo genesis, the androgynous couple constituted by the feminine matrix and containing the placental egg (embryo plus placenta) corresponds, in Indian mythology to Earth-Varuna, in Greek mythology to Gaïa-Ouranos, and more Earth-Nightly Sky corresponds to the cosmogony couple. After eight weeks the placenta egg becomes an embryo bathing in the amniotic liquid (premier sea) and forms the first generation of placenta-fetus corresponding in Indian mythology to Vritra-Varuna and in Greek mythology to Kronos-Ouranos. As time passes by, Agni’s capture of the vital spark gives birth to the fetus (Mitra’s cosmic sperm ) creating a second generation of the couple of twins, in India Varuna-Agni. A third twins generation appears at the birth, the new born frees himself from its placenta ; in Indian mythology he corresponds to Varuna-Indra, in Greek mythology to Kronos-Zeus, a god son, warrior and civilizing. From Vedic India to medieval Brittany, we find this process again symbolized in the royal consecration's vedic ritual; as well as in the legend of Pwyll, the founder of the royal lineage of the princes of Dyved. In India the future king has to be, firstly Varuna's incarnation, the powerless matrix god, then Indra, theheavenly new born. Indra is the killer of Vritra, the cosmic (umbilical cord) liberator of Samudra's waters (amniotic). During a year Pwyll takes the place of the varunian Arawn, then he must slay his opponent, the vitrian Havgan, to defeat him.
Résumé : La naissance humaine a de tout temps fasciné l’humanité au point d’imaginer la naissance des dieux et du cosmos à son image. Étonnamment peu de chercheurs ont relevé l’analogie précise entre le processus obstétrique et la théogonie. La difficulté comparative réside dans la connaissance précise de la gynécologie féminine et la logique d’emboîtement temporelle et de genre du couple placenta-foetus. La division de l’androgyne primordial, par la castration ombilicale, en Terre/Ciel, matrice utérine positive/matrice utérine négative, génère un être gémellaire appartenant aux deux mondes, chtonien-aquatique et céleste-aérien. L’une des parties est castrée, l’autre sacrifiée.
L’être gémellaire de deuxième génération correspond au foetus ayant acquis l’étincelle divine le rendant viable. Il doit encore attendre avant de libérer de sa prison utérine pour devenir le nouveau-né ou le dieu-fils qui par sa force vainc les dieux primordiaux. Dans de nombreuses sociétés, le roi étant perçu comme le fils du dieu, nous retrouvons le processus décrit dans la légende galloise du roi Pwyll ou dans le rituel védique de l’initiation royale indienne.
Ollodagos-Tome XXIX (2013) p. 173-235
Paraboles, 2016
Paraboles « Je prie avec les pieds ; je porte ma croix ; je fais la procession pour un ami, un pa... more Paraboles « Je prie avec les pieds ; je porte ma croix ; je fais la procession pour un ami, un parent qui ne peut la faire ; mes ancêtres la faisaient et je fais de même ; je l'ai fait depuis tout petit ; je l'ai fait x fois ; je ne crois pas en Dieu, c'est la fête de la communauté, etc. » sont les phrases que l'on entend régulièrement quand on pose la question du pourquoi de l'acte processionnaire.
Joël Hascoët, 2012, « Contribution à l’étude du tour de Sainte-Gertrude de Nivelles » (p. 187-237... more Joël Hascoët, 2012, « Contribution à l’étude du tour de Sainte-Gertrude de Nivelles » (p. 187-237), « Le patrimoine culturel immatériel (PCI) du Brabant wallon : quelques pistes de réflexion » (p. 249-251), in Morgane Belin (dir.), Saints et sainteté en Roman Pays (Cultes d’hier et d’aujourd’hui), coll. « Cahiers du CHIREL », n°15.
Joël Hascoët, 2010, « La troménie fantastique », in Hily Gaël, Lajoye Patrice & ali ed., Deuogdon... more Joël Hascoët, 2010, « La troménie fantastique », in Hily Gaël, Lajoye Patrice & ali ed., Deuogdonion (Mélanges offerts en l’honneur du professeur Claude Sterckx), Rennes : Tir, p. 321-334.
Joël Hascoët, 2005, « Les landeleausiens et le deuil dans la troménie de Landeleau », in Barbier ... more Joël Hascoët, 2005, « Les landeleausiens et le deuil dans la troménie de Landeleau », in Barbier - Le Deroff M.-A. et Provost G. (dir.), Attitudes autour de la mort en Bretagne au XXème siècle, cahier N°7, Vannes : ICB, p. 81-101.
Joël Hascoët, 2005, « Hypothèses sur les origines de la procession de Landeleau », avec Bernard R... more Joël Hascoët, 2005, « Hypothèses sur les origines de la procession de Landeleau », avec Bernard Robreau Bulletin de la Société de Mythologie Française, Paris : SMF, n° 218, p. 32-50.
Nouvelles hypothèses mytho-géographiques sur les origines de la troménie de Landeleau liées à la fondation de la colonie romaine de Vorgium
Drafts by Joël Hascoët
Enrichissement ethnographique d'un film des archives du musée Albert-Khan Par Joël Hascoët Avec l... more Enrichissement ethnographique d'un film des archives du musée Albert-Khan Par Joël Hascoët Avec la collaboration de la Cinémathèque de Bretagne, du CRBC et des paroissiens de Locronan.
Book Reviews by Joël Hascoët
Ollodagos, 2017
Voici un ouvrage longtemps attendu, d’un spécialiste de l’histoire du christianisme celtique ins... more Voici un ouvrage longtemps attendu, d’un spécialiste de l’histoire du christianisme celtique insulaire (saint Patrick, saint Colomban) qui a élargi son horizon de recherche aux origines de l’Écosse. Attendu, car il n’existe quasiment aucun ouvrage universitaire francophone sur les célèbres Pictes, contre lesquels les Romains croisèrent le fer à de nombreuses reprises....
Ollodagos, 2017
Voici un ouvrage résolument pédagogique sur les Celtes, qui sera, nous n’en doutons pas très u... more Voici un ouvrage résolument pédagogique sur les Celtes, qui sera, nous n’en doutons pas très utiles aux professeurs et instituteurs.
Ollodagos, 2017
Voici un ouvrage qui bouscule le Landerneau de la celtologie sur la question druidique. Depuis l'... more Voici un ouvrage qui bouscule le Landerneau de la celtologie sur la question druidique. Depuis l'ouvrage de référence du linguiste Christian-J. Guyonvarc'h co-écrit avec l'historienne des religions Françoise Le Roux, intitulé sobrement Les druides (1 ère éd. 1961), et celui de leur opposant théorique, l'archéologue Jean-Louis Brunaux, Les druides. Des philosophes chez les barbares (2006), de nombreux auteurs ...
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Le terme troménie s'est généralisé au 20e siècle et est associé à la chrétienté celtique pour décrire toutes les processions giratoires bretonnes. Si elles diffèrent par leur forme spatiale ou la distance à parcourir, les troménies ont ceci en commun d'être toutes des processions catholiques d'une journée autour du minihi (circonscription religieuse ou paroisse) au départ de l'église, dans le sens giratoire horaire en direction du soleil. Toutes basées sur une légende fondatrice, elles sont à la fois une célébration, une commémoration et forgent une identité.
Le terme minihi – du gaulois nemeton – signifie « bosquet sacré, sanctuaire, place sainte ». Ce toponyme se retrouve à travers toute l'Europe et est associé à partir de l'Antiquité tardive à un sanctuaire préchrétien. Au début du Moyen-Âge, ce terme prend une connotation religieuse et est communément associé à des installations monastiques de la chrétienté en Armorique.
Les troménies bretonnes reposent sur des légendes fondatrices anciennes dont la transmission est bien plus dynamique en Bretagne que partout ailleurs. Les saints celtiques sont des héros locaux empruntant à la mythologie le fantastique de leurs actions. Dans ce contexte, les troménies sont considérées comme un rituel processionnaire datant des débuts de la chrétienté en Bretagne, voire comme un héritage préchrétien pour la grande troménie de Locronan. La Bretagne ayant connu une évangélisation pacifique et la survivance des figures mythologiques dans la tradition orale, les hagiographes ont aggloméré mythes, légendes et récits en un ensemble cohérent et didactique pour les populations illettrées. Le maintien de ces motifs mythologiques peut être considéré comme un héritage direct des évangélisateurs celtiques – fins connaisseurs des traditions locales – dans le but de convertir pacifiquement les cœurs et l’imagination.
L’histoire des troménies commence quant à elle aux Temps Modernes. Mieux qu'un acte notarié, elles semblent avoir pour but de délimiter les domaines religieux face aux prétentions des seigneurs voisins, les exemptant ainsi de taxes. La troménie de Locronan fait exception avec ses mégalithes jalonnant le chemin de pèlerinage et dont le sanctuaire était déjà renommé dès le Moyen-Âge.
D’autre part, la nouvelle science qu’est l’archéoastronomie offre de nouvelles perspectives dans l'étude et la compréhension de ces anciennes processions paroissiales. Cette approche se réfère à une période où n'existait aucun calendrier écrit et où seules les observations astronomiques permettaient de déterminer les saisons, les rituels religieux, etc. Plusieurs troménies sont en effet caractérisées par un axe solaire est/ouest divisant l'année en deux saisons : l'une claire (la vie - printemps et été), l’autre obscure (la mort – automne et hiver). Réminiscence des anciennes croyances celtiques, les saints patrons sont fêtés à des dates correspondant aux levers et couchers du soleil. La logique de ce calendrier spatio-temporel se retrouve par ailleurs dans l'itinéraire du Tour Sainte-Gertrude de Nivelles.
Dans les pas de ses ancêtres, l'être humain suit la course du soleil autour de la terre. Comme le soleil, il marche à des moments bien spécifiques autour de son territoire pour mieux le protéger en harmonisant ciel et terre, unifiant sa communauté et sa cité protectrice en lien avec ses ancêtres.
Résumé : La naissance humaine a de tout temps fasciné l’humanité au point d’imaginer la naissance des dieux et du cosmos à son image. Étonnamment peu de chercheurs ont relevé l’analogie précise entre le processus obstétrique et la théogonie. La difficulté comparative réside dans la connaissance précise de la gynécologie féminine et la logique d’emboîtement temporelle et de genre du couple placenta-foetus. La division de l’androgyne primordial, par la castration ombilicale, en Terre/Ciel, matrice utérine positive/matrice utérine négative, génère un être gémellaire appartenant aux deux mondes, chtonien-aquatique et céleste-aérien. L’une des parties est castrée, l’autre sacrifiée.
L’être gémellaire de deuxième génération correspond au foetus ayant acquis l’étincelle divine le rendant viable. Il doit encore attendre avant de libérer de sa prison utérine pour devenir le nouveau-né ou le dieu-fils qui par sa force vainc les dieux primordiaux. Dans de nombreuses sociétés, le roi étant perçu comme le fils du dieu, nous retrouvons le processus décrit dans la légende galloise du roi Pwyll ou dans le rituel védique de l’initiation royale indienne.
Ollodagos-Tome XXIX (2013) p. 173-235
Nouvelles hypothèses mytho-géographiques sur les origines de la troménie de Landeleau liées à la fondation de la colonie romaine de Vorgium
Drafts by Joël Hascoët
Book Reviews by Joël Hascoët
Le terme troménie s'est généralisé au 20e siècle et est associé à la chrétienté celtique pour décrire toutes les processions giratoires bretonnes. Si elles diffèrent par leur forme spatiale ou la distance à parcourir, les troménies ont ceci en commun d'être toutes des processions catholiques d'une journée autour du minihi (circonscription religieuse ou paroisse) au départ de l'église, dans le sens giratoire horaire en direction du soleil. Toutes basées sur une légende fondatrice, elles sont à la fois une célébration, une commémoration et forgent une identité.
Le terme minihi – du gaulois nemeton – signifie « bosquet sacré, sanctuaire, place sainte ». Ce toponyme se retrouve à travers toute l'Europe et est associé à partir de l'Antiquité tardive à un sanctuaire préchrétien. Au début du Moyen-Âge, ce terme prend une connotation religieuse et est communément associé à des installations monastiques de la chrétienté en Armorique.
Les troménies bretonnes reposent sur des légendes fondatrices anciennes dont la transmission est bien plus dynamique en Bretagne que partout ailleurs. Les saints celtiques sont des héros locaux empruntant à la mythologie le fantastique de leurs actions. Dans ce contexte, les troménies sont considérées comme un rituel processionnaire datant des débuts de la chrétienté en Bretagne, voire comme un héritage préchrétien pour la grande troménie de Locronan. La Bretagne ayant connu une évangélisation pacifique et la survivance des figures mythologiques dans la tradition orale, les hagiographes ont aggloméré mythes, légendes et récits en un ensemble cohérent et didactique pour les populations illettrées. Le maintien de ces motifs mythologiques peut être considéré comme un héritage direct des évangélisateurs celtiques – fins connaisseurs des traditions locales – dans le but de convertir pacifiquement les cœurs et l’imagination.
L’histoire des troménies commence quant à elle aux Temps Modernes. Mieux qu'un acte notarié, elles semblent avoir pour but de délimiter les domaines religieux face aux prétentions des seigneurs voisins, les exemptant ainsi de taxes. La troménie de Locronan fait exception avec ses mégalithes jalonnant le chemin de pèlerinage et dont le sanctuaire était déjà renommé dès le Moyen-Âge.
D’autre part, la nouvelle science qu’est l’archéoastronomie offre de nouvelles perspectives dans l'étude et la compréhension de ces anciennes processions paroissiales. Cette approche se réfère à une période où n'existait aucun calendrier écrit et où seules les observations astronomiques permettaient de déterminer les saisons, les rituels religieux, etc. Plusieurs troménies sont en effet caractérisées par un axe solaire est/ouest divisant l'année en deux saisons : l'une claire (la vie - printemps et été), l’autre obscure (la mort – automne et hiver). Réminiscence des anciennes croyances celtiques, les saints patrons sont fêtés à des dates correspondant aux levers et couchers du soleil. La logique de ce calendrier spatio-temporel se retrouve par ailleurs dans l'itinéraire du Tour Sainte-Gertrude de Nivelles.
Dans les pas de ses ancêtres, l'être humain suit la course du soleil autour de la terre. Comme le soleil, il marche à des moments bien spécifiques autour de son territoire pour mieux le protéger en harmonisant ciel et terre, unifiant sa communauté et sa cité protectrice en lien avec ses ancêtres.
Résumé : La naissance humaine a de tout temps fasciné l’humanité au point d’imaginer la naissance des dieux et du cosmos à son image. Étonnamment peu de chercheurs ont relevé l’analogie précise entre le processus obstétrique et la théogonie. La difficulté comparative réside dans la connaissance précise de la gynécologie féminine et la logique d’emboîtement temporelle et de genre du couple placenta-foetus. La division de l’androgyne primordial, par la castration ombilicale, en Terre/Ciel, matrice utérine positive/matrice utérine négative, génère un être gémellaire appartenant aux deux mondes, chtonien-aquatique et céleste-aérien. L’une des parties est castrée, l’autre sacrifiée.
L’être gémellaire de deuxième génération correspond au foetus ayant acquis l’étincelle divine le rendant viable. Il doit encore attendre avant de libérer de sa prison utérine pour devenir le nouveau-né ou le dieu-fils qui par sa force vainc les dieux primordiaux. Dans de nombreuses sociétés, le roi étant perçu comme le fils du dieu, nous retrouvons le processus décrit dans la légende galloise du roi Pwyll ou dans le rituel védique de l’initiation royale indienne.
Ollodagos-Tome XXIX (2013) p. 173-235
Nouvelles hypothèses mytho-géographiques sur les origines de la troménie de Landeleau liées à la fondation de la colonie romaine de Vorgium